La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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VIE DE QUARTIER Planoise Aly Yugo : “Je ne veux pas de tocard social” Maître en karaté, Aly Yugo sait viser juste avec les jeunes qu’il entraîne au Planoise Karaté Academy. Une mauvaise note en cours, c’est un entraînement annulé. Dure, sa méthode fonctionne.

M ercredi 20 heures au gymnase du collège Diderot de Besan- çon, quartier Planoise. Ce soir, comme tous les soirs, il y a entraîne- ment au Planoise KaratéAcademy, club qui vient de souffler ses 25 bougies. Sur le tatami, une quinzaine de gamins, garçons et filles confondus répètent des gestes précis sans sourciller.Aumilieu, AlyYugo est attentif. Lemaître en kara- té n’a pas besoin de longs discours pour se faire comprendre. Depuis 20 ans qu’il veille avec la bienveillance et la sévérité qui ont fait sa réputation, Aly Yugo s’est forgé une renommée dans un quartier dit “sensible”. Et pas seu- lement grâce à ses deux titres de cham- pions de France universitaire mais sur- tout en raison de son implication auprès des jeunes. Avec Aly, en plus du kara- té, on apprend la discipline, le respect des autres et de soi-même. “Lesmédailles

L’entraîneur du P.K.A. Aly Yugo veille sur ses karatékas tout en leur apprenant - indirectement - les valeurs de la citoyenneté.

Zoom Aly Yugo en bref Arrivé du Burkina Faso en 1988 pour poursuivre ses études à Besançon, Aly a rejoint le Planoise Karaté Aca- demy, association sportive créée quatre ans plus tôt par son frère Oumar avec deux amis expatriés de la Côte-dʼIvoire et du Cameroun. Dʼabord pratiquant, Aly est vite devenu entraîneur, une fois son diplôme dʼéducateur sportif en poche. Il est également double champion de France universitaire et 3 ème dan. Il est également animateur à la maison de quartier de Montrapon.

ne sont que ferraille, dit l’entraîneur. Le karaté, c’est comme la vie : il faut transpirer, travailler… et respecter.” Des belles paroles ? Pas vraiment puisque l’entraîneur du P.K.A. (le club regroupe environ 150 adhérents de 18 nationalités) a déjà prouvé qu’il savait être intransigeant : “Un jour, j’ai appris qu’un de mes élèves se servait du kara- té pour se bagarrer en boîte de nuit. Je ne peux pas accepter. Je ne veux pas d’un tocard social qui n’a aucun pro- jet dans la vie… C’est une mauvaise image car on ne peut pas monter sur un podiumet ne pas respecter les valeurs de la vie.” Avec Aly, il faut donc se tenir droit aussi bien sur le tatami qu’en dehors. Grâce à une convention signée

avec le collège Diderot, il est réguliè- rement tenu informé du comportement de ses élèves, de leurs notes. Ainsi, ses méthodes prennent leur sens. La première : si un élève a des mau- vaises notes, c’est un entraînement qui saute. Pour les passages de ceinture, on amène son bulletin scolaire : si les appréciations sont mauvaises, on est privé d’examen de passage. “ a peu paraître dur,mais la vie, comme le kara- té, demande de l’humilité et de la per- sévérance.” La méthode fonctionne éga- lement en sens inverse : “Je veux casser le mythe de l’intello. Si un élève est doué à l’école mais qu’il manque de technique en karaté, je peux le valoriser en lui attribuant la ceinture supérieure par-

ce qu’il a de bonnes notes à l’école” confie l’homme, devenu aujourd’hui un réfé- rent social.Même chose pour un gamin en surpoids : “S’il est maltraité à l’école, je le valorise en lui donnant des res- ponsabilités comme celle d’entraîneur.” Les parents lui font entière confiance. Le gymnase est d’ailleurs un lieu de vie où les mères et pères se rencon- trent, échangent, pendant que le bam- bin s’amuse. Le karaté, une école de la vie. E.Ch. Rens. : Planoise Karaté Academy Gymnase Diderot Tél. : 03 81 53 85 66

EN BREF

EN BREF

BESANÇON Bilan de l’année 2009 Les contentieux liés au permis à point arrivent en tête Le phénomène est national. En tête des affaires traitées par le Tribunal Administratif de Besançon arrivent les contentieux liés au permis à points. En revanche, le nombre de dossiers concernant les étrangers en situation irrégulière recule de 32 %.

Livre Les éditions

Travaux En raison de la construction de réseau d’assainissement d’alimentation du bassin, depuis le 11 janvier et pour un mois encore, la route de Gray est barrée entre le giratoire du boulevard Kennedy et le chemin des Saulniers, dans le sens sortie de ville. La déviation correspondante est mise en place par le boulevard Kennedy et la rue Jouchoux. Police Pendant les vacances d’hiver, la Police Nationale renouvelle l’opération “Tranquillité vacances”. Toutes les personnes résidant sur la circonscription de Besançon, quittant leur domicile de façon prolongée sur cette période, pourront en bénéficier sur simple demande, après avoir complété un fascicule et reçu un imprimé explicatif au sein de leur commissariat central. Dûment informées, les patrouilles sécuriseront les habitations en procédant à des passages fréquents signalés par dépôt de bordereau dans les boîtes aux lettres. Renseignements au 03 81 21 11 22.

PierreRouge basées à Paris et à Besançon viennent d’éditer leur premier livre. “Une petite colombe noire” est écrite par un Bisontin, Nicolas Robert, né à Besançon, scénariste et consultant en communication. Ce thriller est écrit sur un rythme très “cinématographique”. En vente en librairie à Gentiane Comme chaque année, le Conseil régional de Franche-Comté et la S.N.C.F. proposent d’emprunter le train spécial dénommé “la Gentiane Bleue”, pour une journée à la neige à prix réduit à Métabief. De Dijon à Métabief, il n’y a qu’un pas ! Au départ de Dijon, Genlis, Auxonne ou Dole, à partir de 27 euros, profitez des 40 km de pistes de ski alpin tous niveaux, ski de fond, balades en raquettes accompagnées, une multitude d’activités autour de la neige ! Renseignements, météo/ouvertures des pistes au 03 81 49 13 81 ou sur www.tourisme- metabief.com. Besançon. Rens. 06 31 95 31 50.

P our la première fois cette année, les contentieux liés aux permis à points font l’objet du plus grand nombre de recours déposés au Tribu- nal Administratif de Besançon. Ils repré- sentent 12,5%des entrées. “L’importance que prend le contentieux des permis à points est un phénomène national. 15 000 requêtes ont été déposées en 2008 dans toute la France” a indiqué lors de l’audience solennelle, Danièle Mazze- ga, présidente du Tribunal Adminis- tratif. Les contentieux fiscaux arrivent en seconde position. Le contentieux des étrangers est détrôné et glisse à la troi- sième place du classement, alors qu’en 2008, il était en tête des dossiers trai- tés par le Tribunal Administratif. Soit un recul de 32 % des affaires qui s’explique selon Danièle Mazzega. “Ce contentieux ne représente plus que 11 % des contentieux duTribunal contre 25 % en moyenne nationale. Ceci est dû d’une part à la quasi-disparition des recon- duites à la frontière (230 en 2007, 60 en 2008 et 14 en 2009) depuis qu’il n’y a plus de centre de rétention dans la région. La deuxième cause de cette bais- se, est la diminution constatée des recours relatifs aux titres de séjour.” En 2009, le Tribunal Administratif de

Besançon a enregistré 1 963 dossiers contre 1 973 en 2008, “si l’on fait abs- traction des contentieux liés aux élec- tions municipales qui gonflent les sta- tistiques tous les six ans.” 2 093 affaires

ont été jugées l’année dernière, un chiffre qui reste stable. Huit magistrats exer- cent ici. Le délai moyen de jugement des affaires est de quatorze mois contre vingt-sept mois en France.

Danièle Mazzega, présidente du Tribunal Administratif de Besançon.

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