La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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BATTANT

“Londres par grand smog” Écran de fumée autour du salon de thé L’ouverture d’un bar à chicha rue Battant sème le trouble parmi les commerçants et les riverains. La préfecture a été saisie de ce délicat dossier.

S ur la porte d’entrée, le visiteur est prévenu : “Défense de fumer.” Une fois la porte franchie, ce panonceau prêterait presque à sourire : une forte odeur de tabac se dégage des lieux, une dizai- ne de clients installés sur des canapés tirent nonchalamment sur un narguilé… Bienvenue

aux “1 001 nuits”, salon de thé oriental installé depuis décembre rue Battant, en lieu et place de l’ancien magasin “Le parti du thé”. L’ouverture de ce “commerce”, déclaré en préfecture sous sta- tut associatif, interpelle. Depuis un mois, riverains et commer- çants ne manquent pas de

s’étonner de la présence d’un lieu où les clients fument en tou- te impunité dans un lieu qui a pignon sur rue. Interpellé sur le sujet, l’adjoint à la mairie res- ponsable du quartier Battant ne cache pas son étonnement : “J’ai été alerté reconnaît Emma- nuel Dumont. Il y a en effet de quoi s’inquiéter à voir des

fumeurs, parfois très jeunes, pas- ser du temps dans ce genre d’endroits.” Le préfet aurait été saisi de cette question. Les commer- çants voisins, eux, ne cachent plus leur colère : “Est-ce que c’est légal ou illégal ? Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse. À mon avis, c’est un vrai détour-

Une jurisprudence nationale du Conseil d’État avait débouté l’union professionnelle des narguilés en juin dernier pour un problème similaire.

me !” ajoute ce riverain. D’après nos sources, l’affaire serait plu- tôt rentable : le salon de thé ferait un chiffre d’affaires de 5 000 à 6 000 euros par semaine, chiffres non confirmés par les respon- sables. Selon la préfecture du Doubs, les textes sur la loi anti-tabac sont clairs : “Le décret du 15 novembre 2006 précise qu’il est interdit de fumer dans des lieux couverts qui accueillent du public. Une instruction sur ce dossier est en cours” confirment

les services préfectoraux àBesan- çon. Bien respectée jusque-là, la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics connaî- trait de plus en plus d’entorses en France depuis quelques mois. Sollicités à plusieurs reprises sur cette question, les respon- sables de l’enseigne n’ont pas souhaité donner suite à nos inter- rogations. Au 10 février dernier, le rideau de fer du salon de thé oriental était baissé. Officielle- ment, “pour travaux.” J.-F.H.

nement de la loi. Est-ce normal de voir des clients de bar qui se gèlent dehors à fumer leur ciga- rette et que pendant ce temps, d’autres peuvent fumer tran- quillement bien au chaud et en toute impunité ?” s’interroge ce commerçant. “À l’intérieur, c’est Londres par temps de grand “smog”.On ne comprend pas bien que ça puisse exister” ajoute celui- ci. “Demain, je vais créer une association de défense du bor- del d’antan avec samère maque- relle, et ça passera sans problè-

Au 10 février, le bar avait provisoire- ment baissé “pour travaux” selon le responsable.

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