La Presse Bisontine 108 - Mars 2010

La Presse Bisontine n° 108 - Mars 2010

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PARCOURS

Le sénateur du Doubs s’est peu à peu désolidarisé de ses anciens amis politiques au point de faire l’unanimité contre lui au sein même de sa famille de l’U.M.P. La dissidence remonte à 2004. L’histoire d’un repli sur soi

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E lle paraît soudainement bien loin cette année 1998 où tout lui a souri : élu président du Conseil régional de Franche-Comté enmars, il est élu sénateur en septembre de la même année. Entre-temps, le parlementaire est élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur par le président Chirac qui le distingue pour avoir refusé d’être élu président de Région grâce aux voix du F.N. Six ans de majorité passent et c’est la douche froi- de en mars 2004 où la vague rose balaie égale- ment la Franche-Comté. Jean-François Humbert passe soudainement de la lumière à l’ombre, du rôle de président de Région à celui d’opposant, dans un hémicycle régional où l’U.M.P. ne comp- te que 12 élus sur 43. Un rôle ingrat commence alors pour lui. Il remplit très sérieusement son rôle d’animateur de l’oppositionmais le cœur n’y est plus. Selon plusieurs de ses collègues de droi- te, c’est donc dès 2004 que le sénateur a com- mencé à se marginaliser. Sa démarche, il tente régulièrement de la faire comprendre à travers son blog , curieux mélange de réflexions personnelles et de coups de gueule contre l’ordre politique établi. Parallèlement, il poursuit avec application son mandat de séna- teur, se rend au Tibet pour des missions parle- mentaires et épouse la cause du Tibet à laquel- le il consacre d’ailleurs un chapitre de son site Internet. L’épisode des sénatoriales de sep- tembre 2008 provoquera la rupture totale avec ses anciens amis de l’U.M.P. C’est pourtant lui seul qui sort rescapé du naufrage de l’U.M.P. aux

sénatoriales. Les autres candidats lui reprochent d’avoir joué une campagne personnelle, et même anti-U.M.P. À l’U.M.P. du Doubs, il ne paye plus sa cotisation, il s’est éloigné totalement de son parti. Son retrait de la course aux Régionales signe la fin de sa car- rière politique locale. À moins que, imprévisible comme l’est M. Humbert, il ne ressurgisse ici ou là à un prochain scrutin local. À 58 ans, cet apparatchik de la politique élu pour la première fois en 1986 au Conseil régional, à 34 ans, a fait des mandats électifs sa profession. Il sera sénateur jusqu’en 2014 au moins. J.-F.H.

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COMMENTAIRE Jean-François Humbert “Je suis hors jeu” Jean-François Humbert se retire de la course aux Régionales, contraint et forcé selon lui suite au désistement à la dernière minute de certains membres de sa liste. Il commente la situation sur un ton qui est lui est propre, entre ironie et détachement. L a Presse Bisontine :Vous avez souvent déclaré vouloir aller jusqu’au bout dans cette élec- L.P.B. :Allez-vous désormais prendre position dans ces régionales pour tel ou tel candidat ?

d’engagement sur ma liste. Le lendemain, il m’envoyait un mail en me signifiant qu’il n’était plus candidat, invo- quant des raisons personnelles. À mon sens, c’est le constat que des gens sont intervenus. L.P.B. : De toute évidence, vous êtes amer ? J.-F.H. : Quand on se fixe un objectif et qu’on n’arrive pas à l’atteindre, si on est le plus heureux des hommes à la sor- tie, c’est qu’il y a un problè- me. J’aurais voulu que les choses passent différemment évidemment. J’avais beaucoup investi dans cette candidatu- re. Je n’avais pas d’autre ambition que de mettre au service de la Franche-Com- té mon expérience. Cela ne peut pas se faire. Donc vous dire que je suis heureux, cer- tainement pas. La démarche que j’avais était libre et indé- pendante. Cela signifie que les gens qui avaient décidé de me suivre n’avaient pas l’intention de faire de la figu- ration. L.P.B. :Votre désistement peut ser- vir les intérêts du candidat Alain Joyandet. Cela vous gêne-t-il comp- te tenu de vos rapports conflictuels avec le secrétaire d’État à la Coopé- ration ? J.-F.H. : Tant mieux pour Alain Joyandet.

J.-F.H. : J’ai pris la décision de sortir du jeu. Je suis hors jeu, je laisse maintenant les autres candidats exposer leur pro- jet. Il faut que la campagne se déroule. Je verrai ensuite si je prends ou non position au second tour. L.P.B. : Pouvez-vous nous dire néan- moins sur quel thème vous auriez fait campagne ? J.-F.H. : Non, car je ne tiens pas à retrouver mes thèmes défendus par d’autres listes que celle que je pensais pré- senter. Je ne veux pas être fournisseur d’idées. Je n’ai pas envie que le travail que j’ai pu faire soit récupéré. Car j’ai déjà pu noter, sur cer- taines listes, des mini-chan- gements de stratégie. Des choses que j’avais écrites ont été reprises. L.P.B. : Qui souhaiteriez-vous voir occuper la fonction de président de la Franche-Comté ? J.-F.H. : Vous savez, les goûts et les couleurs… L.P.B. :Vous verra-t-on encore par- ticiper à une élection régionale ? J.-F.H. : À chaque jour suffit sa peine. Celle et ceux qui font des plans de carrière sont peu réalistes et peu crédibles. Propos recueillis par T.C.

tion régionale. Vous venez de reti- rer votre candidature. Pourquoi une telle volte-face ? Jean-François Humbert : Quand il s’agit d’être candidat aux sanatoriales, je le suis jus- qu’au bout. Quand il s’agit d’une candidature de liste com- me aux Régionales, il faut tenir compte des personnes qui vous disent “oui” pour figurer sur la liste et qui, au final se débi- nent dans les tout derniers jours. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que celui chargé de conduire cette lis- te, en l’occurrence moi, aban- donne. L.P.B. : Peut-on savoir qui sont ceux qui vous ont laissé tomber, et dans quel département ? J.-F.H. : Non. Je ne vais pas dési- gner à la vindicte populaire le nom de ceux qui ont fait acte de candidature, qui m’ont lâché ensuite ou qui ont cher- ché à faire de la surenchère dans la dernière ligne droite. L.P.B. : Néanmoins, ces co-listiers ont-ils reçu des pressions selon vous ? J.-F.H. : Sans doute. La semai- ne dernière, dans un autre département que celui du Doubs, j’ai eu le cas d’un jeu- ne homme qui est venu me remettre son formulaire

En 2004, en pleine campagne pour les Régionales.

Jean-François Humbert : “Je verrai ensuite si je prends ou non position au second tour.”

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