La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

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Mensuel d’information du Haut-Doubs

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UNE CRISE MAJEURE

Une première depuis 150 ans Un loup est né dans le massif jurassien p. 42

Le neuf, l’ancien, la location… Les prix de l’immobilier dans le Haut-Doubs p. 18 à 27

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RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

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Évillers a réussi son comice

Incantations Il y a beaucoup de cran dans l’attitude de la jeune égérie suédoise de l’écologie Greta Thunberg. Beaucoup de passion aussi, donc beaucoup d’excès. Et l’em- ballement médiatique qui couvre désormais ses faits et gestes risque peut-être de lui rogner une part de sa crédibilité, voire de son intégrité. On passera également sur ce petit côté donneuse de leçons que ne semblent pas du tout goûter les dirigeants de ce monde, tout comme on n’insistera pas sur ce voyage soi-disant écolo qu’elle a fait en bateau pour rejoindre New-York et pour lequel toute une logistique faite de voyages en avion entre l’Europe et les États-Unis a été nécessaire. Pour le bilan carbone, la petite suédoise repassera… Derrière le côté irritant de la militante se cache pourtant le véritable défi du XXIème siècle. Et qui de meilleur pour incarner le futur qu’une gamine de 16 ans ? Les jeunes qui lui ont emboîté le pas ont bien compris qu’on ne pouvait sans doute pas compter en matière de préservation de la planète sur certains dirigeants qui ont bâti leur carrière sur toujours plus de consom- mation et toujours plus de croissance. Faut-il pour autant prôner la décroissance comme l’estiment des militants dans le sillage de la petite suédoise ? Sans doute pas, à moins d’éradiquer la moitié de la population. Le retour au bateau à voile et à la cueillette ne sont pas envisageable car l’histoire de l’humanité est intimement liée aux progrès que l’Homme a su enga- ger. La jeune Greta appelle à une révolution écologique. Sans doute sur le fond a-t- elle raison. Plus pragmatiques seront ceux qui s’engagent dans une vraie transition écologique. En acceptant d’abord de réa- liser, autour de soi, les gestes du quotidien qui réduiront, à la source, les problèmes. Acheter un pack d’eau en plastique relève par exemple d’une hérésie quand on sait qu’elle coûte 300 fois plus cher que l’eau du robinet, partout potable en France, et que la fabrication d’une seule bouteille plastique nécessite 10 cl de pétrole et plus de 40 l de gaz ? Il est nécessaire aussi que les autorités soient efficaces. Ainsi par exemple comme le font vos voi- sins suisses pourquoi ne pas instaurer enfin de vraies navettes ferroviaires caden- cées toutes les heures pour les travailleurs pendulaires ? La révolution écologique ne découlera pas des incantations, elle sera la résultante de mille solutions avant tout locales. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Octobre 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., D. Cesbron, C.C.I., S.E. Aviation.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. S.E. Aviation dans ses nouveaux locaux

L e comice du canton de Frasne-Levier-Val d’Usiers a bien eu lieu àÉvillers,etnonàCour- vières, comme il a été malen- contreusement annoncé dans nos colonnes ! (avec nos excuses aux organisateurs…). L’association organisatrice du comice avait été constituée dès novembre 2018, avec, à sa tête, Sylvain Retournard, président. Il organisait là son premier comice en découvrant chaque jour, les responsabi- lités qui incombent à l’orga- nisation d’un tel événement. Sur 375 habitants, l’associa- tion a pu compter sur une quarantaine de bénévoles, de toutes générations. Des com- missions ont été organisées, parmi lesquelles la sécurité. Le programme a séduit un public venu en nombre admi- rer les tracteurs, chevaux comtois, vaches et autres ani- mations, et la météo a été plus clémente que la dernière fois, le soleil se dévoilant dans l’après-midi. Sur 600 animaux attendus, 477 étaient pré- sents. Côté concours, les résultats sont les suivants : Championnat génisses : Mamienne, de Jérôme Pré- valet à Boujailles. Champion- nat espoir : Malaga, de Phi- lippe Gros à Chapelle-d’Huin. Meilleure mamelle espoir : Manzana, du G.A.E.C. Cattet du Val d’Usiers à Goux-les- Usiers. Meilleure mamelle jeune, Lévantine, du G.A.E.C. Maillot-Bouriot à Levier.

Championnat adulte : Inven- tive, du G.A.E.C. Cattet du Val d’Usiers. Meilleure mamelle adulte : Gelyane, du G.A.E.C. Cattet du Val d’Usiers. Le classement des lots d’en- semble (24 lots en présenta- tion) est le suivant : Catégorie A : Philippe Gros, E.A.R.L. Yoann Renaud, G.A.E.C. Monnin. Catégorie B : G.A.E.C. Cattet du Val d’Usiers, G.A.E.C. Gagnepain, G.A.E.C. Ratte des Épinettes. Catégorie C : G.A.E.C. des Champs Noël, G.A.E.C. Cattin, G.A.E.C. de la Tour. Pour le maire, Jean-Philippe Descour- vières, c’était aussi une pre- mière en sa qualité de premier magistrat. La commune se trouve également impliquée dans l’organisation de cette fête agricole, puisqu’elle a pris en charge le banquet, la subvention comice et fournit une avance à l’association. “Le bénéfice permettra de la rendre, et de soutenir les asso- ciations du village, qui nous aident également, les asso- ciations Rando des 3 cantons et Familles rurales” , précise Sylvain Retournard. Ce rendez-vous d’Évillers montre encore une fois le pou- voir fédérateur des comices, salué par le président Richard Ielsch : “De plus en plus de jeunes sont intéressés par ce métier, dont de plus en plus de filles. Ils sont passionnés par les animaux, la géné- tique !” , se réjouit-il. n

D epuis mi-septembre, les collaborateurs de l’avionneur pontissa- lien S.E. Aviation sont bien installés dans leurs nou- veaux locaux situés à proximité de l’aérodrome de Pontarlier. Des hangars remaniés et embel- lis, toutes les conditions sont désormais réunis pour que l’en- treprise poursuivre sa belle ascension. La société dirigée par Sébastien Maginot et Éric Fumey conçoit et construit des petits avions de tourisme. Les commandes viennent désormais d’un peu partout : Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Angleterre, Norvège, et même des États- Unis, du Brésil, d’Afrique ou

jusqu’à 300 km/h. “ Il y a deux modèles biplaces et un modèle quatre places dont on va sortir une nouvelle version cette année. Nous assurons la pres- tation complète, de la concep- tion des plans à la livraison de l’avion. La gamme M.C.R. dont S.E. Aviation est le distributeur exclusif des pièces comprend déjà une flotte de 600 appareils à travers le monde” indiquait Éric Fumey, le gérant. S.E. Avia- tion emploie 8 salariés, pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 500 000 euros annuels. Les nouveaux locaux permettent à l’entreprise de disposer notam- ment de sa propre cabine de peinture sur place. n

encore d’Australie. Une vraie multinationale. Avec sa marque Dyn’Aéro rachetée l’été dernier, l’entreprise S.E. Aviation fondée en 2012 connaît un bel essor qui lui a valu de pouvoir s’ins- taller dans ce hangar flambant neuf de 1 000 m 2 édifié à proxi- mité de l’aérodrome. “Il restait juste à terminer les abords. Nous sommes définitivement installés depuis la mi-septembre” confie la direction. L’entreprise S.E. Aviation fabrique cinq modèles d’avions estampillés Dyn’Aéro : deux ver- sions U.L.M., et trois avions M.C.R., du nom des concep- teurs de cette gamme dont les appareils sont capables de voler

L’inauguration des locaux a permis aux visiteurs de découvrir les appareils fabriqués ici (photo D.R.).

I l aura fallu toute l’opiniâtreté, la persévérance et le flair de Gérard Tissot-Robbe et son complice Paul-André Joseph pour retrouver à Nîmes la tombe de Pascase Achilli, l’officier qui avait mené la contre-offensive de la bataille de La Cluse (voir notre précédent numéro). Un fait de guerre où il perdit la vie dans les bras de son aide de camp, Alexandre Jozan, père de l’amiral Albert Jozan, lui aussi enterré à Nîmes. “Pascase Achilli était marié à Marie-Marguerite Jozan, issue d’une famille très huppée de Nîmes. Mais les deux familles ne s’entendaient pas du tout, ce qui compliquait les recherches. On avait la chance vée début septembre par les services municipaux de Nîmes. Elle était déjà complètement masquée par la végétation. Épi- taphe : “Ci-gît l’héroïque colonel Achilli Jozan, martyr du devoir et de la patrie, celui qui à l’envi généraux et soldats appelaient Le brave de l’armée de l’Est, quatre mois durant avec deux blessures ouvertes, il combattit comme un lion, il est mort en soldat chrétien à l’âge de 37 ans le 1 er février 1871 à Saint- Pierre La Cluze (Doubs). Trois fois chevalier de la légion d’hon- neur, d’Isabelle la catholique et de l’ordre Républicain de Notre- Dame de la Guadeloupe. Priez pour lui.” n La tombe du lieutenant-colonel Achilli retrouvée La tombe de l’officier et celle de son aide de camp ont été retrouvées début septembre dans un d’avoir le livre de marche d’Achilli sur lequel figuraient différentes annotations qui nous ont permis d’avancer dans nos investigations” , explique Gérard Tissot-Robbe, rompu à ce type d’exercice qu’il a maintes fois effectué sur des soldats de l’ar- mée napoléonienne. Des contacts ont été établis avec la commune de Nîmes qui abrite huit cimetières. Paul- André Joseph s’est rendu sur place. “On a procédé par éli- mination avec l’appui de lettres de recommandation notamment du maire de La Cluse-et-Mijoux qui nous ont été bien utiles dans nos démarches.” Banco. La tombe a finalement été retrou-

cimetière de Nîmes.

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L’INTERVIEW DU MOIS

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ARRONDISSEMENT

Le sous-préfet de Pontarlier

“Les bons projets trouvent toujours des financements” En poste depuis un an sur

L a Presse Pontissalienne : Où en est le fran- chissement de Pontarlier ? Jean Almazan : Les premières études remontent à 2013. Une enveloppe de 12 millions d’euros est inscrite dans le cadre du Contrat de Plan État- Région. L’État prend en charge les deux tiers, la Région environ 16 % et le reste se répartit entre les autres financeurs. L’objectif de cet aménage- ment vise à réduire de 20 minutes la durée de l’embouteillage. Plusieurs scénarios ont déjà été présentés en réunion publique. Des études complé- mentaires viennent d’arriver. La créa- tion de deux voies descendantes depuis le carrefour des Rosiers reste d’actua- lité. La nouveauté réside dans la créa- tion d’un second giratoire en amont du rond-point Malraux. Il occuperait le parking de l’ancienne supérette et permettrait d’intégrer le flux de véhi- cules descendant du Larmont et les cars scolaires entrant ou sortant du collège Malraux. Le rond-point de la Gare serait maintenu mais avec deux voies montantes du côté de commis- sariat. Ce n’est qu’un projet à travailler d’abord en concertation avec les élus avant une présentation publique prévue en novembre. L.P.P. :Autre sujet préoccupant et d’actualité : l’eau… J.A. : On travaille sur cette thématique depuis un an avec tous les acteurs de l’eau pour envisager des solutions pérennes. On distingue trois objectifs : répondre aux besoins des communes non connectées aux réseaux, chercher de nouvelles ressources et améliorer la gouvernance de l’eau. On doit tout d’abord interconnecter le plus vite pos- sible les communes n’ayant pas accès aux réseaux et éviter ainsi d’avoir à les ravitailler en camion-citerne. On sait qu’il y a de l’eau en quantité et en qualité sous le tunnel du Mont d’Or avec la contrainte de la ligne S.N.C.F. Aujourd’hui, la question est de savoir qui va porter le projet. Du côté de Pon- tarlier, il y a le projet d’installer un champ captant près d’Houtaud et d’ex- ploiter la source de Sombremon sur la plaine de l’Arlier. On étudie aussi la possibilité de réactiver des captages à Saint-Antoine, Rochejean et Laber- gement-Sainte-Marie. Un autre chan- tier concerne le Val de Morteau avec la recherche de nouveaux forages. Lors routière, délinquance, accom- pagnement des communes… l’arrondissement de Pontar- lier, Jean Almazan le sous- préfet a pris toute la mesure du territoire. L’occasion de faire le point sur différents projets et thématiques impliquant l’intervention de l’État : franchissement de Pontarlier, problématique de l’eau, de la forêt, coopération transfrontalière, sécurité

qui avaient été déposés. Il s’agit souvent de constructions scolaires et périsco- laires comme à Vercel ou Métabief, de programmes de voirie, de maintien de services en milieu rural. On a aussi soutenu cinq équipements sportifs. Le financement de l’État s’élève à 30 % du coût global des projets. Les bons projets trouvent toujours des finance- ments parce qu’ils répondent à une utilité. L’accompagnement de l’État, c’est aussi la mobilisation des services de la sous-préfecture sur toutes sortes de procédures : dépollution de l’îlot Saint-pierre, aménagement de la zone de Bulle, nouvelle implantation Inter- marché aux Hôpitaux-Neufs, reprise de Desia à Houtaud… L.P.P. : L’entreprise implantée dans la plaine d’Houtaud a donc trouvé un repreneur ? J.A. : Oui, il s’agit du groupe Bernard. La nouvelle société qui va voir le jour continuera la fabrication de granulés bois et de déshydratation de fourrages. L.P.P. : Que disent les chiffres de la sécurité routière dans l’arrondissement ? J.A. : On note une amélioration en 2018 même s’il reste toujours deux points noirs, à savoir l’alcool et la vitesse. Les radars seront remis en service pro- gressivement. Plus globalement, on peut parler d’insécurité relative au niveau de cet arrondissement et on doit veiller à maintenir cet état. Un gros travail a été entrepris par les forces de l’ordre et les services sociaux sur le plan des violences intraconju- gales. L.P.P. : Quelles sont selon vous les forces et faiblesses de ce territoire ? J.A. : Ici, le dynamisme économique et commercial conditionne l’ambiance générale. 50 % de la population active travaille de l’autre côté de la frontière. On en tire plus d’avantages que d’in- convénients.Avec un taux de chômage qui varie entre 5 et 6 %, c’est quasiment le plein-emploi. Revers de la médaille, la difficulté pour les entreprises locales de trouver de la main-d’œuvre. Il nous faut chercher une nouvelle approche pour attirer des candidats à l’emploi sans oublier de pouvoir les loger. On collabore avec le Département sur des dispositifs permettant d’apporter des aides à la rénovation aux propriétaires de logements vacants et vétustes. Des actions sont aussi engagées auprès des bailleurs sociaux. Quand on parle des forces du Haut-Doubs, impossible d’ignorer sesA.O.P. fromagères : comté, mont d’or, morbier, le dynamisme de l’agro-alimentaire et la filière horlogère. Après ces trois secteurs de pointe, on retrouve l‘économie touristique avec une bonne dynamique été-hiver. L.P.P. : Votre sentiment sur le Haut-Doubs ? J.A. : C’est un endroit privilégié. On oublie parfois la qualité et le cadre de vie dont on dispose au quotidien.Aucun doute, ici on vit bien et c’est important de savoir relativiser. n Propos recueillis par F.C.

Jean Almazan apprécie au quotidien le dynamisme du Haut-Doubs, ce qui ne va pas sans poser aussi des problèmes de logements, de main-d’œuvre, de mobilité.

filières. Un des sujets d’actualité porte sur les projets suisses de parcs éoliens sur les secteurs de Bel Coster au-dessus de Jougne et de la Montagne de Buttes vers Les Verrières-de-Joux. Il existe une convention dite E.S.P.O.O. qui nous incite à échanger pour trouver des compromis, même si chaque pays garde L’implantation des éoliennes sur le secteur de Bel Coster pourrait avoir un impact hydrogéologique vers Jougne alors qu’auxVerrières, c’est plutôt l’as- pect visuel qui inquiète. Rappelons que le préfet du Doubs a donné un avis défavorable sur ces deux projets. L.P.P. : Qu’en est-il des liaisons ferroviaires transfrontalières ? J.A. : La contribution de l’État dans l’amélioration de la ligne des Horlogers est passée de 12 à 30 millions d’euros. Des travaux d’urgence ont été réalisés cet été et des travaux d’amélioration seront entrepris en 2021 côté français. L.P.P. : Comment l’État accompagne les com- munes de l’arrondissement ? J.A. : L’aide aux communes représente une somme de 3,7 millions d’euros. Cet argent versé au titre de la D.E.T.R. a été ventilé sur 73 dossiers pour 262

le travail effectué s’inscrit dans cette perspective. L.P.P. : Quelques mots sur la forêt en proie au dessèchement. J.A. : Les résineux et les hêtres subissent de grosses attaques de scolytes. L’O.N.F. accompagne les communes pour avoir une gestion la plus optimale de la crise. Il est urgent de trouver des débouchés par ces bois. Des aides au transport devraient être mises en place pour acheminer une partie de la récolte dans l’ouest en manque de matière. L.P.P. : Les communes forestières réclament- elles des prêts-relais ? J.A. : Il n’y a pas de communes fores- tières en grande difficulté financière dans l’arrondissement de Pontarlier. Il y a une réflexion à engager pour trouver d’autres formes d’équilibre budgétaire sans trop dépendre de la forêt. L.P.P. :Quoi de neuf sur le front de la coopération franco-suisse ? J.A. : On se réunit dans le cadre de l’aire de proximité diteMont d’Or-Chasseron. On échange sur des questions de trans- port, sur l’économie des différentes

de sa venue dans le Haut-Doubs, EmmanuelleWargon secrétaire d’État auministère de laTransition écologique et solidaire nous a annoncé l’attribution d’une aide de 100 000 euros pour finan- cer l’étude de la modernisation du bar- rage d’Oye-et-Pallet. Cette mission est réalisée par la D.D.T., maître d’ouvrage du projet. L.P.P. : Et la gouvernance ? J.A. : Il existe actuellement 14 syndicats

des eaux et on dénombre 34 communes autonomes, d’où l’intérêt de fusionner les petits syndicats et de faire adhérer les com- munes isolées. On a déjà mené une dizaine de réu- nions. Aujourd’hui, tout le monde avance dans le même sens. À partir de janvier 2020, les commu- nautés de communes pourront prendre la com- pétence eau. Ce sera le cas de la C.C.G.P. et de la C.F.D. Les autres inter- communalités auront jusqu’en 2026 pour se conformer à la loi. Tout

“Ici, on vit bien.”

HAUT-DOUBS

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TOURISME

Contrat de station Deux territoires unis vers le même destin touristique Les communautés de communes du Grand Pontarlier et des Lacs et Montagnes du

contrat de station entre la com- munauté de communes duMont d’Or-Deux Lacs, la Région, l’État et le Département. L’histoire se poursuit à une autre échelle en y associant le Grand Pontarlier. “Je me réjouis quand j’entends parler de coopération entre deux communautés de communes. Nous ne sommes là que pour vous accompagner” , poursuit Marie-Guite Dufay en expli- quant que la Région met plus de 2millions d’euros dans la cor- beille. De Malbuisson, cap sur le fort de Joux, l’occasion d’apprécier la saveur d’une autre spécialité locale, à savoir le bouchon de la Cluse symbole d’une source d’at- tractivité au combien rémuné- ratrice, celle liée au travail fron- talier. Ce qui laisse le temps de constater que la voie de passage ancestrale à travers les mon- tagnes du Jura n’a rien perdu de sa fréquentation. À l’entrée du fort, Patrick Genre le prési- dent de la communauté de com- munes accueille les signataires. “Plus de 15 millions d’euros ont été investis sur le contrat de plan dans la restauration de l’édifice. Avec René Émilli, on a bataillé pour sa valorisation culturelle” , rappelle le guide improvisé en présentant une partie des

Les représentants ou présidents de l’État, de la Région, du Département et des deux communautés de communes lors de la signature du contrat de plan.

Haut-Doubs sont désormais engagées dans la même politique d’aménagement touristique, condition sine qua non pour bénéficier des aides de l’État, de la Région et du Département.

R ien de tel qu’une mini- croisière en bateau élec- trique sur les eaux du lac Saint-Point pour apprécier le Haut-Doubs, ce “ter- ritoire à haut potentiel touris- tique” comme le qualifie Marie- Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne-Franche- Comté venue signer ce nouveau contrat de station. Avec le complexeAquaDeuxLacs de Malbuisson, le sentier pédes-

tre autour du lac, les deux bases nautiques refaites à neuf, le sec- teur des lacs ne manque pas d’équipements structurants. “Ils sont le reflet d’un partenariat efficace sur les plans économique et humain. N’oublions pas que nous sommes des privilégiés” , note Claude Lietta, le maire de Malbuisson et vice-président du syndicat mixte des deux lacs. Tous ces investissements avaient déjà fait l’objet d’un précédent

les tremplins de Chaux-Neuve, le site duGounefay. “Le tourisme est un atout non délocalisable et une source d’activité complé- mentaire pour l’économie du ter- ritoire” , justifie Patrick Genre. Le président de la communauté de communes des Lacs et Mon- tagnes du Haut-Doubs Jean- Marie Saillard abonde dans le même sens. “Ce nouveau contrat de station s’est inspiré de la réflexion menée dans le cadre des ateliers du territoire autour des activités pédestres et de la G.T.J. On doit encore relever un autre enjeu, celui de l’héberge- ment touristique. Nos territoires sont complémentaires il ne faut surtout pas les opposer.”

travaux visibles en montant dans la cour d’honneur. Le Mont d’Or, Métabief, le lac d’un côté, le fort de Joux, Pon- tarlier de l’autre. Plus question pour la Région et l’État de sépa- rer les investissements à portée touristique. D’autant plus qu’il existe désormais un seul et unique office du tourisme qui

Pierre Simon le conseiller dépar- temental du canton de Pontarlier mesure aussi le chemin qui reste à parcourir. “On doit travailler ensemble sur la structuration du territoire. Le château de Joux est au cœur des Montagnes du Jura, cette marque constitue notre levier de promotion notam- ment à l’international.” Le com- missaire du Massif Guillaume Millot valide quant à lui la démarche : “Ce contrat n’est pas seulement un catalogue d’actions mais une stratégie axée autour du développement durable. La qualité de nos paysages reste l’atout numéro 1. Il ne reste qu’à se projeter sur l’avenir.” n F.C.

Avant la signature du contrat de station, Marie- Guite Dufay a participé à une

opère à l’échelle du syndicat mixte du Pays du Haut- Doubs. L’attracti- vité touristique des deux commu- nautés de com- munes se décline aussi avec les sites nordiques, alpins,

Pas de terrain disponible…

excursion en bateau électrique sur le lac.

L’ÉVÉNEMENT

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UN ÉTÉ SUR LES PAS DE COURBET LA FORÊT DU HAUT-DOUBS SE MEURT

l Situation Des conséquences multiples La forêt comtoise terrassée par les scolytes De la basse vallée du Doubs et de l’Ognon à la haute chaîne jurassienne, aucun secteur n’a été épargné par les attaques des scolytes. Les dégâts sont considé- rables au point de remettre en cause le modèle économique des communes forestières. Lesquelles réclament des aides d’urgence qui tardent à venir. Les scolytes attaquent ! Après une première prolifération d’envergure l’été dernier, les coléoptères ravageurs se sont remis à l’ouvrage dès les premiers signes de la sécheresse 2019. À chaque essence sa famille de scolytes pour s’attaquer aux peuplements de hêtres, de sapins et d’épicéas. Les dégâts s’amplifient au contraire des débouchés de plus en plus réduits devant cette abondance de matière. Les communes forestières acceptent de réduire les mises en marché de bois vert mais réclament des aides de l’État en compensation du manque à gagner.

“Si le ministère de l’agriculture ne réagit pas, nous solliciterons peut-être celui de la Transition écologique au titre de l’impact sur le CO2 lié à cette crise forestière”, suggère Christian Coutal, le président des communes forestières du Doubs.

D u jamais vu. “La situa- tion actuelle combine trois scénarios simul- tanés qui affectent les peuplements d’épicéas, de sapins et, phénomène nouveau, de hêtres”, explique Sabine Lefèvre, correspondante du Pôle santé Forêt à la chambre d’agriculture 25-90. Pour cette conseillère forestière, tout est parti de la sécheresse 2018 à l’origine d’un stress hydrique d’une rare inten- sité. “C’est l’année la plus chaude jamais mesurée depuis 1885.” Trois générations de scolytes typographes ont vu le jour contre deux habituellement. Les arbres affaiblis n’avaient plus les res- sources pour résister à une seconde sécheresse comme celle

veau, le directeur de l’O.N.F. du Doubs lors de la réunion de crise organisée les communes fores- tières du Doubs à Valdahon le 12 septembre dernier. Assez curieusement, la carte correspondant aux dégâts mon- tre que la haute chaîne semble relativement épargnée. L’impact du réchauffement climatique est sans doute atténué par l’al- titude,même si on constate aussi des dégâts. Que faire de tous les produits ? “L’écoulement par la filière locale au travers d’ac- cords-cadres et des contrats d’ap- provisionnement s’avère insuf- fisant car les scieurs locaux ne peuvent pas acheter que ces pro- duits-là. On a donc cherché des débouchés hors région” , poursuit

de l’été 2019. Les dégâts sont considérables sur tout le Grand Est de la France. Selon l’état des lieux dressé par l’O.N.F., ils représentent 710 000 m 3 de hêtre dépérissant, soit l’équiva- lent d’une année de récolte sur l’ensemble de la Bourgogne-

le directeur départemental de l’O.N.F. Du bois jurassien a donc été expédié dans les Landes et en Bretagne qui sont en pénurie de matière première. Quid des bois verts ? Pas d’autre choix préconise l’O.N.F. que de continuer à appliquer la stra- tégie collective d’ajustement de l’offre au marché qui a permis de limiter l’impact de la crise sur les cours. Il est donc suggéré de récolter seulement les coupes prioritaires sur le plan sylvicole et d’ajourner les coupes recom- mandées. Une telle stratégie n’est pas sans incidence au niveau des communes fores- tières. “Il faut un vrai planMar- shall de la forêt française. Cet

état des lieux effectué dans le Doubs a aussi pour objectif de susciter une vraie prise de conscience au niveau du minis- tère de l’Agriculture et de la forêt. Si aucune mesure n’est prise, on pourrait alors solliciter le minis- tère de la Transition écologique et solidaire car la forêt est aussi un puits de carbone pour lutter contre les effets de serre” , suggère Christian Coutal, le président des communes forestières du Doubs. Toutes estiment nécessaires un soutien de l’État sous forme d’aide à la trésorerie ou de prêts- relais. “Aidez-nous !, lance Claude Courvoisier, en expli- quant : “Je ne mets seulement

la moitié des bois vert en vente comment je vais financer l’autre moitié ?” Christian Coutal abonde : “On est en situation d’incertitude totale. la stratégie proposée par l’O.N.F. n’a de sens que si l’on peut continuer au même niveau d’où le soutien demandé à l’État quand on sait que les ressources forestières peu- vent représenter 30 à 40 % du budget.” Des aides au transport versées aux propriétaires de bois sont sur le point d’aboutir. On parle de 15 euros par m 3 . En revanche, l’État semble beaucoup plus réti- cent à accorder des prêts- relais. n F.C.

Franche-Comté. “Au niveau des résineux blancs, la récolte de produits accidentels en région s’élève à 360 000 m 3 en forêt publique contre une moyenne annuelle hors crise de 40 000 m 3 ” , com- plétait Marc Nou-

“Aidez- nous !”, lance Claude Courvoisier.

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l Levier Un manque de lisibilité 50 000 euros de recettes forestières en moins sur 2019

É lu délégué à la forêt, Emma- nuel Bouriot, s’étonne que l’on n’ait pas exploré plus tôt d’au- tres débouchés commerciaux en dehors du réseau de scieries locales, lequel se retrouve aujourd’hui saturé face à l’afflux de bois scolytés. “Ce dis- positif en circuit court équitable et bien rodé montre aujourd’hui ses limites. On a l’impression que ceux qui com- mercialisent les bois découvrent qu’il y a une demande en Bretagne et en Aquitaine. La filière bois est peut-être restée trop recroquevillée sur elle-même. On peut regretter qu’elle ne se soit pas positionnée sur ces marchés plus tôt car, hormis les arbres scolytés, le bois jurassien n’a plus à prouver ses qua- lités.” À Levier comme dans les autres com- munes forestières, on subit l’impact de deux sécheresses consécutives. La travaux d’aménagement forestier et de s’interroger sur l’issue d’une crise pavée d’incertitudes. En fin d’année, la commune de Levier se retrouvera avec un volume de 400 à 500 m 3 de bois scolytés. Elle n’a plus que le choix de reporter des

“On est plus inquiet pour 2020”, explique Emmanuel Bouriot, l’élu délégué à la forêt.

commune possède 400 hectares de forêts pour une possibilité de coupe annuelle de 3 200m 3 /an, soit une recette moyenne de 220 000 euros au budget bois. “En 2018, on avait déjà enregistré une baisse de 30 000 euros par rapport à 2017. Avec 400 à 500 m 3 de bois sco- lytés cette année, la perte s’élèvera autour de 50 000 euros en 2019, ce manque à gagner prend aussi en compte les lots de bois verts retirés de la vente.” Pour autant, ces difficultés ne remettent pas en cause ni la santé financière ni les projets engagés par la commune. “On est juste moins serein et inquiet d’une situation où l’on manque sérieu- sement de visibilité sur l’avenir. Pour limiter l’impact, on a été contraint de

limiter les travaux sylvicoles ou du moins, de les repousser à une date ulté- rieure. On avait budgétisé 85 000 euros dans la réalisation de places à bois et d’une route forestière en 2020 et 2021. Ces projets sont donc ajournés” , poursuit Emmanuel Bouriot. L’élu lévitien déplore aussi le manque de soutien des dirigeants politiques. “On a l’impression qu’ils ne mesurent pas l’ampleur de la catastrophe qui risque de mettre à mal la trésorerie de nombreuses communes. On attend tou- jours des mesures concrètes de l’État : aides au transport, prêts de trésorerie et dans un second temps des aides à la reconstitution des peuplements sous réserve de savoir quoi replanter.” n

l Bûcheronnage Regain d’activité Effervescence en forêt Les entreprises de travaux forestiers ne savent plus où donner de la tête avec cet afflux de bois secs à évacuer rapidement vers les scieries.

L es habitants des Granges- Narboz riverains du Laveron peuvent sans doute en témoi- gner, les bûcherons n’ont pas chômé en septembre sur ce versant parsemé d'îlots de bois scolytés. “On évite de commencer trop tôt” , indique Jean-Michel Bertin, débardeur qui intervient sur ce secteur avec son fils Pierre-Marie, Beyan l’apprenti et un autre bûcheron Florent Monnier. Il y a urgence. Les dépôts de sciure d’écorce, indice de bois scolyté, s’amon- cellent au pied des arbres touchés. “En un mois, le volume de bois touché a doublé. Suite à la sécheresse de 2018, on avait déjà récolté 1 245 m 3 de bois sec au printemps. On sera pratique- ment à 2 000 m 3 en fin d’année” ,

l Villers-sous-Chalamont Expérimentations “Il faut arrêter de se voiler la face” Face à une situation préoccupante, le maire Claude Courvoisier estime urgent d’engager une politique volontariste de reboisement adaptée au changement climatique. Illustration.

constate Pierre Girard, l’agent O.N.F. qui gère le triage duVal d’Arlier. Cette unité territoriale englobe les com- munes de Chaffois, Houtaud, Dom- martin, Doubs, Bannans, Les Granges-

Narboz et les propriétés forestières de l’hôpital de Pontarlier. Même si le scolyte génère un surcroît de travail pour les entreprises de travaux forestiers, les bûcherons et débardeurs n’apprécient pas forcément l’aubaine. “On préférerait de loin abattre du bois vert. Ce serait plus rassurant pour tout le monde” , analyse Jean-Michel Bertin. n

Il y a urgence.

V ice-président de l’as- sociation des com- munes forestières du Doubs, Claude Courvoisier approuve pleinement le prin- cipe de réduire de 40 % les volumes de bois verts mis sur le marché. Par solidarité. “Aucun forestier n’a jamais vu un tel fléau de par son ampleur, qui touche autant d’espèces à l’échelle euro- péenne” , note l’élu qui connaît bien ce milieu, étant chef d’agence d’une société fores- tière privée.

Si l’O.N.F. dispose de plu- sieurs stations d’expérimen- tation à Villers-sous-Chala- mont, la commune n’est pas en reste puisqu’elle suit éga- lement une jeune plantation de douglas. “Certains esti- maient que le calcaire était un facteur limitant pour cette espèce. Il s’avère que le dou- glas pousse plutôt bien sur du calcaire non actif. Cet arbre possède un système racinaire mixte pivotant et rayonnant. C’est une espèce très dynamique qui en 50 ans

faut refaire un état des lieux derrière les coupes rases d’épi- céa. C’est l’heure de ressortir la tarière, d’analyser le sol, de réfléchir avant d’entre- prendre quoi que ce soit.” Le bon sens forestier. Sur le plan financier,Villers qui possède 300 hectares de forêt soumise n’est pas encore trop fragilisée par l’ampleur des dégâts. “On perçoit en moyenne entre 650 et 700 euros/ha pour une com- mercialisation de 4 500 m 3 en volume aménagement, soit 4 000 m 3 en volume mar- chand. Cela représente une base de 300 000 euros de recettes annuelles en tenant compte des différents modes de vente. On a inscrit 250 000 euros au budget 2019 et au 16 septembre, on a perçu seulement 74 000 euros, soit 30 % de réalisation sachant qu’il reste encore deux beaux lots à vendre. Cette année n’est pas catastrophique car il nous restait des reliquats qui sont arrivés plus tardi- vement.” n

peut donner un bois de 2 m 3 . Son rendement varie entre 15 et 20 m 3 /ha/an. Un vrai cheval de course forestier.” Les douglas communaux poussent sur un tapis fores- tier assez haut pour les pro- téger du soleil.“On distingue aussi quelques sapins répar- tis ici ou là dans l’idée d’une forêt plus mélangée.” La par- celle de douglas couvre 5 hec- tares. Sur une autre parcelle com- munale, on découvre une plantation de mélèzes. Un peuplement mixte avec du sapin, du noisetier, de l’érable sycomore. “On a décidé de ne faire aucun traitement avant cinq ou six ans.” Cette démarche expérimentale tra- duit le souci d’anticiper un réchauffement inéluctable. “On ne peut plus se contenter d’attendre. Il faut arrêter de se voiler la face et savoir se remettre en cause dans ses pratiques” , poursuit Claude Courvoisier qui préconise une approche assez basique en matière de repeuplement. “Il

La commune possède une parcelle de 70 ares plantée en mélèzes avec d’autres essences : sapin, noisetier, érable sycomore…

Bûcherons et débardeurs sont très sollicités pour sortir les bois au plus vite comme en témoignent Florent Monnier, Beyan (en tee-shirt rouge), Pierre-Marie et son père Jean-Michel Bertin.

8 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

l Syndicat des résineux de Franche-Comté Peu de débouchés “Ce n’est pas du tout une chance pour les scieurs”

Pour certains observateurs, l’effondrement des cours du bois devrait profiter aux scieurs, ce que dément formellement le président du syndicat des résineux de Franche-Comté. Entretien.

L a Presse Pontissalienne : Les scieries tournent à plein régime ? Olivier Calvi : On ne sait plus quoi faire de ces bois secs.On a encore en Franche-Comté des scieries très diversifiées qui transforment habituellement des bois verts en qualité charpente. Ce qui arrive aujourd’hui, c’est du bois sec en qualité emballage ou tri- turation. Ces crises-là ne sont jamais bonnes. Les résineux sco- lytés qu’il faut abattre annoncent pour demain un gros manque de production. Les scieries com- toises sont obligées d’acheter des bois verts pour honorer les commandes. On craint de voir arriver des acheteurs allemands ou autrichiens à la recherche de “On ne participe plus aux réunions de crise scolytes car cela n’aboutit à rien”, note Olivier Calvi, le président du syndicat des résineux de Franche-Comté.

matière pour alimenter les grosses unités de transformation installées dans ces pays. Avec cette concurrence, les prix vont peut-être s’emballer. L.P.P. : C’est difficile de trouver des débouchés pour les bois secs ? O.C. : C’est presque impossible à exporter. Il y a de la demande dans l’ouest de la France, en Aquitaine par exemple,mais les coûts de transport sont trop éle- vés pour ce type de produits. Ce n’est pas rentable.Avec cet afflux de matière, les marchés seront vite engorgés. Heureusement qu’il y a encore des besoins dans ce secteur, signe que l’économie se porte plutôt bien. On com- prend très bien la situation et je pense que personne n’a vrai- ment la solution. On entend par- ler d’aides en espérant qu’elles n’arriveront pas trop tard. L.P.P. :Une crise inéluctable selon vous ? O.C. : On sait qu’elle est liée au réchauffement climatique. On en parle depuis des décennies. On regrette le manque d’anti-

cipation, l’inertie de l’État et de l’O.N.F. qui auraient pu agir pour remplacer les peuplements de sapins et d’épicéas par des essences qui résistent mieux à la sécheresse. Maintenant, on est coincé. L.P.P. : Des frictions avec l’O.N.F. ? O.C. : Non, mais c’est vrai que la situation est tendue avec les scieurs. L.P.P. : Toute la filière est donc tou- chée ? O.C. : Beaucoup de scieries ne sont pas conçues pour transformer des bois secs. Cette crise pose beaucoup de questions, à beau- coup de monde. Ce n’est pas du tout une chance pour les scieurs. Quand les bois se vendent bien, on fait plus de marges. Comme on ne peut pas acheter trop de bois vert, il y a un risque de fra- giliser toute la filière. Tous les pays européens sont concernés. L.P.P. : Cela n’a rien à voir avec la tem- pête de 1999 ? O.C. : Non, car il s’agissait d’un

phénomène ponctuel alors qu’avec les bois scolytés, on sait que le phénomène va perdurer. Cet automne, il faudrait qu’il pleuve pendant trois semaines ou un mois en sachant que le marché de la construction ralen- tit forcément en hiver et que les cours du bois suivent le mouve- ment. L.P.P. : L’avenir n’est pas réjouissant ? O.C. : C’est vraiment une crise sournoise. On a la chance en Franche-Comté d’avoir une forêt de qualité mais qui souffre de tous les côtés. On n’a pas parlé du hêtre mais on assiste aussi à une vraie course à l’abattage en Haute-Saône et dans le bas du département. Je pense qu’il serait nécessaire de pouvoir pro- poser des aides au renouvelle- ment forestier en forêt publique comme privée car rien n’incite les propriétaires à investir dans le bois. Se pose aussi la question des produits connexes avec un marché saturé et des pertes de rentabilité. n Propos recueillis par F.C. “Le financement du C.N.P.F. est en chute continue. Ses effectifs ont été réduits de 10 % depuis 2012. Aujourd’hui, le projet de budget de l’État pour 2020 prévoirait à nouveau de réduire significativement ses ressources. Il amputerait notamment de 15 % la part de la taxe sur le foncier non bâti, payée par les propriétaires, ainsi que la subvention de charge de service public qui constituent ses ressources de base et plus des deux tiers de son budget. Moins d’argent, moins de personnel, moins de conseils et des risques de lais- ser la forêt privée française à l’abandon.” Extrait du commu- niqué de presse diffusé en sep- tembre par l’Union Nationale des Syndicats Autonomes. n La forêt privée brûle à l’heure de sauver l’Amazonie 5 euros le m 3 , on peut les com- prendre. Faut-il couper des bois verts avant qu’ils ne subissent les attaques d’insectes comme certains le suggèrent ? “C’est un pari à double tranchant que doit faire le propriétaire. On préconise malgré tout un report de coupe en sachant qu’il est très compli- qué de conseiller.” n F.C.

l Profession Centre Régional de la Propriété Forestière Forêt privée ou publique, même combat Les propriétaires de forêt privée sont confrontés aux mêmes dilemmes qu’en forêt publique : évacuer, vendre, reconstituer. Pour ce faire, bon nombre d’entre eux sollicitent l’expertise du Centre Régional de la Propriété Forestière.

L a forêt privée couvre 46 % de la surface boi- sée en Franche-Comté. “Depuis 2018, le volume de bois scolytés en forêt privée sur la Bourgogne-Franche-Comté est estimé à 332 000 m 3 . Ce chif- fre concerne seulement les pro- priétés de plus de 25 hectares qui sont soumises à des plans simples de gestion. Les dégâts sont donc forcément supérieurs si l’on prend en compte l’ensem- ble des parcelles privées” , explique Olivier Moyse, techni- cien forestier à l’antenne du C.R.P.F. à Pontarlier. Cet organisme public indépen- dant non commercial accom- pagne la gestion des forêts appartenant à des particuliers.

Il valide les plans de gestion, diffuse des solutions techniques, aide les propriétaires qui veulent se rassembler pour mutualiser des récoltes, créer des voiries forestières… “La situation est très compliquée. Comme le sti- pule l’arrêté préfectoral de lutte contre les scolytes, on recom-

“La forêt encaisse les coups à l’image d’un boxeur et finit par s’affaiblir”, explique Olivier Moyse qui craint que l’impact soit encore plus marqué en 2020.

mande aux pro- priétaires d’éva- cuer les bois. On les oriente au besoin vers des entreprises de tra- vaux forestiers en sachant que c’est difficile de mobi- liser les petits pro- priétaires pour seulement

se projeter sur plusieurs décen- nies. Il est primordial de ne pas se précipiter, de commencer par étudier le sol. La régénération peut aussi se faire de façon natu- relle. On privilégie le mélange des essences, ce qui ne signifie pas que c’est la fin des résineux dans le massif du Jura. Les peu- plements sur la haute chaîne sont moins touchés par le sco-

lyte.” Comme d’autres forestiers, Oli- vier Moyse n’est pas très opti- miste pour l’année 2020 qui reflétera aussi la sécheresse de cet été. Il craint que la démoti- vation s’amplifie chez les petits propriétaires découragés devant l’effondrement des prix. Entre un bois vert à 50 euros le m 3 et un bois sec qui vaut tout au plus

quelques bois touchés.” L’accompagnement du C.R.P.F. s’étend aussi lors de la recons- titution qui prendra forcément en compte le changement cli- matique. Des conseils qui por- tent sur les essences, les méthodes de sylviculture, l’uti- lisation des outils de diagnostic du sol. “Il y a toujours une part d’incertitude quand il s’agit de

Faut-il couper des bois verts ?

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La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

EN BREF

ENSEIGNEMENT Action de sensibilisation “Déchets en vue !” Les enfants de l’école maternelle et primaire de Saint-Joseph ont participé le 27 septembre à la journée “Nettoyons la nature” en ramassant des déchets en différents lieux de la ville.

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E n voyant les enfants ramasser les mégots, papiers et autres déchets laissés par des plus grands, on se demande qui a vraiment besoin d’être sensibilisé à la propreté de l’espace public. Les sacs se remplissent malheu- reusement vite et chacun prend soin de ne rien oublier. L’école Saint-Joseph a choisi de participer à l’opération “Net- toyons la nature”. Organisée depuis 22 ans par les centres E. Leclerc, cette journée a un double objectif : agir concrètement pour la pré- servation de l’environnement tout en sensibilisant le plus largement possible le grand public à un sujet qui concerne l’ensemble de la planète. “On se mobilise car cette action correspond à notre projet d’école qui s’articule autour de la gestion des déchets et de la préservation de l’en- vironnement” , justifie la directrice Béné- dicte Breitenstein. Tous les élèves de la moyenne section au C.M.2, soit 320 enfants, accompagnés de parents et des professeurs des écoles ont ainsi nettoyé pour certains la cour et les abords de l’école pour d’autres des secteurs comme la Chapelle d’Espérance, le parc des Ouillons, Central park…

Durant l’année, les élèves pourront aussi découvrir la thématique des déchets et du tri par le biais d’ateliers pédagogiques et ludiques. Un comité de pilotage a été mis en place au sein de l’Association des Parents d’Élèves de l’enseignement Libre pour soutenir ce projet. “Préval intervient auprès des primaires pour leur apprendre à identifier et trier les familles de déchets.” Tout au long de l’année, les enfants tra- vailleront sur la problématique des déchets produits par l’école. En mater- nelle, il sera question de recycler certains déchets pour en faire des instruments pédagogiques. D’autres partenaires vien-

dront également informer, faire découvrir aux élèves de bonnes pratiques, les bons gestes à adopter, leur apprendre comment on peut réduire sa production de déchets… “On vise la labellisation “Éco-école. Il s’agit d’un programme international d’éducation au développement durable de la maternelle au lycée” poursuit la directrice. n

Elle vise la labellisation “Éco-école”.

Les élèves de la grande section maternelle au CM.2 étaient concentrés sur leur mission de collecte.

État civil de septembre 2019

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