La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

28 DOSSIER M UTH - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE

Cinq générations

L’Auberge du Coude, depuis 100 ans, aux commandes de la famille Létoublon Cet ancien relais de diligence

S Si les murs pouvaient parler, ceux de l’Auberge du Coude auraient certainement beaucoup d’histoires à nous raconter. Ils en ont vu passer des voyageurs qui faisaient étape dans cette imposante bâtisse. “À l’origine, il s’agissait d’un relais de diligence situé sur une route du sel qui venait de Salins puis gagnait la Suisse par Les Verrières, ce qui impli- quait de faire un coude, d’où le nom de l’auberge” , indique Édouard Létoublon qui a pris les rênes de cet hôtel-res- taurant en 2017. La saga familiale a débuté avec son arrière-arrière-grand-père Gustave Létoublon qui fait l’acquisition de cet établissement en 1919 en vue d’y ins- taller son fils Eugène à son retour d’Al- gérie. “Cette maison appartenait à la famille Deniset-Klainguer qui tenait une distillerie d’absinthe à Pontarlier. Deux raisons expliquent pourquoi ils l’ont vendu à mon aïeul : l’interdiction de l’absinthe et le décès du fils Denizet.” Rentré d’Algérie, Eugène Létoublon prend possession du bien qu’il exploi- tera avec son épouse Marguerite Lan- dry. Ils passeront le relais à Gustave qui a été racheté en 1919 par Gustave Létoublon. Un siècle plus tard, c’est Édouard son arrière-arrière-petit-fils qui préside aux destinées de cette affaire familiale.

À chaque génération son coup de jeune. Édouard Létoublon qui a été élu deux fois meilleur sommelier du Luxembourg, veut jouer la carte des vins.

a appris le métier en école hôtelière. Simone son épouse fait la cuisine, un temps aidé par sa belle-mère Margue- rite. “Il y avait, à l’époque, beaucoup de pensionnaires. La durée des séjours s’étalait facilement jusqu’à deux mois. Simone, ma grand-mère, refusait les demandes pour venir seulement 15 jours. Elle jugeait que c’était trop court.” C’était au temps béni des hôteliers. La quatrième génération entre en jeu en 1981 avec Florent Létoublon et son épouse Michèle. Le couple donne une orientation plus gastronomique à l’éta- blissement qui dispose aujourd’hui de 60 places en restauration et de 11 chambres sur la partie hôtelière.Avant de revenir au pays, Édouard a exercé en restauration une année en Angle- terre puis treize ans au Luxembourg où il a été élu deux fois meilleur som- melier du Duché. “On tient à conserver le côté familial en proposant une cuisine raffinée à base de produits frais, une cuisine bien apprêtée avec une carte de

vins qui ne comprend pas moins de 300 références.” L’héritier sait qu’il relève un vrai chal- lenge mais quelle fierté aussi pour lui de faire perdurer une histoire qui s’écrit depuis un siècle sous le même patro- nyme ! “On n’a guère d’autre choix que de réussir. 1 000 m 2 de toiture ont été rénovés il y a trois ans.” L’Auberge du Coude propose un plat du jour du lundi au vendredi et diverses formules de menus dont un axé sur les accords mets-vins. L’effectif varie de 10 à 15 salariés en fonction des saisons. L’hôtel est classé 3 étoiles Logis de France. “On a la chance d’avoir une bonne clien- tèle suisse car on est particulièrement bien situé sur l’axe Vallorbe-Poligny. On reçoit aussi beaucoup de Belges, Allemands, Anglais…Aujourd’hui, on espère attirer plus de locaux et de Pon- tissaliens” , ajoute Édouard Létoublon qui faite partager son savoir en donnant des cours d’œnologie. n F.C.

L’Auberge du Coude dans la première moitié du XX ème siècle. On distingue au premier plan la gare du Tacot. Marguerite Létoublon (1893- 1985) ici en compagnie de son petit-fils Florent (1955-1997), le père d’Édouard qui tient aujourd’hui l’Auberge du Coude.

LES HÔPITAUX-NEUFS Démarrage le 10 octobre Une université ouverte à tous Le comité d’animation des Hôpitaux-Neufs lance son université ouverte. Le principe : partager les savoirs avec le plus grand nombre. Première sortie le 10 octobre du côté de Brey-et-Maison-du-Bois.

Daniel Pinard, une des che- villes ouvrières de cette nou- velle université ouverte (photo archive L.P.P.).

C’ est “dans un esprit de partage des connais- sances, de partenariat, de valeurs associa- tives, voire européennes, et surtout d’ouverture” comme le résume Daniel Pinard, que le comité d’animation des Hôpitaux-Neufs a souhaité lancer cette nouvelle section baptisée “université ouverte”. “Voilà plusieurs années que je me disais qu’il manquait peut-être dans le Haut-Doubs un lieu accessible à tous où on puisse partager ses connaissances en matière d’histoire locale, de sciences, d’art. L’université ouverte, c’est un peu l’école en dehors de l’école” poursuit Daniel

Pinard.À l’image de l’université populaire àMaîche - un concept qui marche très bien depuis long- temps -, l’université ouverte des Hôpitaux-Neufs a donc été créée par le comité d’animation présidé par Philippe Boyer. “Bien sûr, nous ne nous limitons pas aux personnes des Hôpitaux, nous souhaitons rayonner à l’échelle

ment à la commune de Brey-et- Maison-du-Bois avec une sortie sur le terrain, la découverte du site, le peuplement du secteur et quelques maisons chargées d’histoire. La sortie s’appuie notamment sur un livre récem- ment sorti et consacré au Brey, signé Michel Deniset. “L’idée est de créer une animation par mois environ.” La suivante aura une dimension franco-suisse avec, le 14 novembre, quelques pages de l’histoire du fer en remontant le fil de l’Orbe avec la visite gui- dée duMusée du fer deVallorbe par son conservateur.Troisième rendez-vous le 12 décembre : les membres de l’université ouverte

université ouverte est de 10 euros. Et de 5 euros seule- ment pour ceux qui seraient déjà membre d’un autre atelier du comité d’animation. Une uni- versité ouverte à tous, dans tous les sens du terme. Renseigne- ments et inscription aux sorties : pinard.daniel@wanadoo.fr n J.-F.H.

se retrouveront aux Hôpitaux- Neufs pour préparer le pro- gramme 2020. Les initiateurs de cette nouvelle section comptent attirer “entre 40 et 50 membres.” Ils veulent également aller plus loin dès l’année prochaine en mettant en place des cours réguliers, de langues notamment. En principe

les sorties sont gratuites (pas les cours), mais “l’inscription est nécessaire et uniquement par mail. Il n’y a que 20 places par sortie” précise M. Pinard qui souhaiterait aussi dans un second temps ouvrir ces sorties sur l’international, en Italie et en Allemagne par exemple. La participation annuelle à cette

duHaut-Doubs et également en Suisse voisine.” Le premier ren- dez-vous a été fixé le 10 octobre. Il sera consacré à l’histoire locale et plus particulière-

“C’est un peu l’école en dehors de l’école.”

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