La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

MOUTHE - RÉGION DES LACS 32

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

LAC SAINT-POINT

L’étude déjà faite Barrage non rénové : “Le responsable, c’est l’État”

La rénovation du barrage d’Oye-et-Pallet aurait dû être réalisée en 2007 mais la communauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs a quitté la table des négociations faute d’entente sur le financement des travaux.

P ourMichel Morel alors président de la communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs et Michel Faurie, responsable tech- nique, il ne fait aucun doute que le barrage serait aujourd’hui refait à neuf si l’État n’avait pas fait capoter l’affaire. Un peu d’histoire. 1999 marque le retour de la concession E.D.F. sur le barrage et le lac à l’État qui confie alors la gestion de ces biens au S.I.V.O.M. puis à la communauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs. “Une première étude sur la rénovation du barrage a été faite à l’époque du S.I.V.O.M. Puis on nous a demandé de relancer le dossier quand la commu- nauté de communes a pris la gestion de cet ouvrage. On a sollicité en 2004 le bureau d’études Safege pour effectuer ce travail. Il s’agissait notamment de remonter le niveau du lac de 30 centi- mètres, d’installer un barrage à clapets avec commande à distance à partir de trois mesures de niveau” , détailleMichel Faurie aujourd’hui en retraite. L’enquête d’utilité publique s’est dérou- lée en 2006.Tout semblait bien engagé. Le montant du projet s’élevait à 1 mil- lion d’euros H.T. La communauté de communes avait voté une somme de

100 000 euros. “La vallée de la Loue apportait aussi 100 000 euros pour continuer à bénéficier d’un débit mini- mal qui alimenterait la source de la Loue par les pertes du Doubs situées entre Arçon et Maisons-du-Bois-Liè- vremont. Pour nous, le financement était bouclé” , estime Michel Morel. C’était sans compter sur la fameuse réunion du 7 juillet 2006 organisée en sous-préfecture en présence de tous les financeurs. “L’État a d’abord décidé de réduire sa participation de 100 000 euros en nous rétorquant qu’avec la Loue, on serait à 90 % de subvention. Puis on nous a informés

qu’il n’y aurait pas de remboursement deT.V.A. sachant qu’il s’agissait d’un ouvrage apparte- nant à l’État. Du coup, la contribution de la communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs passait de 100 000 euros à presque 400 000 euros. Consé- quence, on s’est retiré et le Conseil général n’a pas suivi” , se souvient Michel Morel.

“On peut considérer qu’il s’agit d’un retour de bâton.”

Les travaux n’ont jamais été réalisés sur cet ouvrage.

Pour lui, la raison de ce blocage est liée à l’affaire du lac de Remoray, autre concession qui a été récupérée par la communauté de communes. “On peut considérer qu’il s’agit d’un retour de bâton.” Résultat des courses : douze ans plus tard, le barrage était une vraie passoire. “Quand on a repris la

tionné sur le débit de la rivière et non sur la hauteur de chute. Lui comme l’autre ne voient pas trop l’intérêt de gaspiller 100 000 euros dans une nou- velle étude sachant que ce travail a déjà été effectué. “Il suffirait juste de réactualiser les chiffres.” n F.C.

gestion, un élu local s’est occupé d’aller réguler le niveau du barrage. Ce travail a ensuite été confié à un garde-pêche fédéral. Aujourd’hui, c’est le Syndicat mixte des milieux aquatique du Haut- Doubs qui s’en occupe” , complèteMichel Faurie. Une étude avait été faite pour installer une turbine qui aurait fonc-

RECULFOZ

Livre historique

“Pour que les souvenirs ne disparaissent pas”

Livre disponible à la fromagerie des Pontets 20 euros

Qui savait que les sangsues du lac de Reculfoz étaient renommées jusqu’à Paris ? Qu’on enlevait les cloches aux vaches en cas de décès d’un villa- geois ? Michel Ardiet, natif du village, publie un ouvrage historique documenté sur Reculfoz.

se déplace avec son matériel pour fabriquer le fromage de jour chez chaque éleveur.À cette époque, les exploitants mutua- lisent déjà leur lait. Mais ils sont méfiants du fruitier car ils ne savent ni lire ni écrire. “Un système de bâtons est mis en place” , explique M.Ardiet. Celui qui avait donné beaucoup de lait était créditeur et repartait avec un bâton plus ou moins grand : il était soit débiteur soit créditeur. Ce système a perduré jusqu’au XIX ème siècle. Aucun aspect de la vie courante, des sécheresses, des hivers rigou- reux, ne sont oubliés. On y apprend avec étonnement que le regroupement scolaire posait déjà problème, qu’un laissez- passer était exigé pour se rendre à Dijon ou encore que les sang- sues du lac de Reculfoz étaient connues jusqu’à Paris. “Les pay- sans conduisaient les chevaux dans le lac, les sangsues s’ac- crochaient. Enlevées, elles étaient ensuite vendues à Paris. Leur prix atteignait les 150 francs.” La commune a eu aussi un

qu’il traite par thématiques : la construction des routes, la vie de la fromagerie, les incendies, les traditions, la vie de nos aïeux, les comices… “J’avais déjà écrit un livre historique sur l’A.S.P.T.T. à Besançon, un club pour lequel je fus le secrétaire général” dit cet homme natif du village désormais résidant à Chalezeule, dans l’aggloméra- tion de Besançon. Dès qu’il le peut, il “remonte” dans “son” Haut-Doubs natal où il n’a finalement vécu que les premières années de sa vie avant de rejoindre le collège de Pontarlier puis Paris et enfin Besançon. Ses frères sont restés. L’un d’eux, Raymond, fut le maire du village. “Avec ce livre, je désire mémoriser l’histoire du petit village de Reculfoz au cours des trois derniers siècles. Les anciens n’habitent plus là… et les souvenirs disparaissent” constate-t-il. Sans dévoiler toutes les trou- vailles de notre historien, on apprend par exemple que le fro- mager avant le XVIII ème siècle

A rdiet, un nom bien de là- bas. Là-bas, c’est Recul- foz, village pittoresque situé entre Mouthe et Les Pontets, à 1 000 mètres d’al- titude. L’une des rares bourgades

où les lotissements n’ont pas poussé comme des champignons. On compte 43 habitants. Il y en a eu 68 au maximum. Michel Ardiet, 85 ans, publie un livre sur l’histoire du village

Michel Ardiet présente son livre historique où il met à l’honneur Reculfoz, son village natal.

champion de ski, Paul Bouveret, sélectionné pour les Jeux olym- piques de Saint-Moritz en 1948 où il se classe 48 ème sur 83 arri- vants. Ici, on enlevait les cloches

des vaches au décès d’un villa- geois. Un livre à mettre dans les mains des Reculfotier(e)s et des Haut-Doubistes. n E.Ch.

Le lac de Reculfoz, méconnu mais magnifique.

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