La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

ÉCONOMIE 38

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

CHAUFFAGE

Aides au changement de chaudière Les artisans appellent à la vigilance

L’extension des aides financières proposées depuis le début de l’année pour changer sa chaudière ou refaire son isolation apporte un surcroît de travail aux artisans du Doubs. Mais les offres alléchantes - isolation ou pompe à chaleur à 1 euro - attire aussi des entreprises peu scrupuleuses.

en général par téléphone ou en porte à porte. “On a vu débarquer des gros faiseurs de la région lyonnaise jusqu’ici, qui appar- tiennent même à des groupes étrangers et qui ont fait n’importe quoi” atteste l’artisan chauffa- giste. Photos à l’appui, il montre des chantiers en plan ou bourrés de malfaçons, faits à la va-vite par ce genre d’enseignes qui dis- paraissent aussi vite qu’elles sont apparues. “Le plus drama- tique dans tout cela, c’est que des financements de l’État par- tent à l’étranger en faveur de ce genre d’entreprises” déplore Samuel Runser, le nouveau pré- sident de la C.A.P.E.B. 25. Les pièges sont parfois difficiles à prévoir. “Par exemple, concernant l’isolation à 1 euro, la surface est limitée à 100 m 2 . Certaines entreprises se sont donc conten- tées de poser 100 m 2 d’isolant dans un garage où il en fallait 120 !” poursuit le président. Même risque pour les offres concernant des pompes à chaleur à 1 euro. “Je ne proposerai jamais ce genre d’offres à mes clients, notamment dans le Haut-Doubs où avec le climat, la qualité du matériel est primordiale” ajoute Anthony Daré. Faire appel à un

A nthony Daré est arti- san chauffagiste ins- tallé à Gilley. Pour son activité, les incitations financières de l’État ajoutées aux crédits d’impôt sont une aubaine. “Quand on arrive avec notre devis et qu’on explique aux clients que le prix final sera beaucoup plus bas grâce à ces aides, je pense que dans 90 % des cas, on repart avec le devis signé. Pour les clients, ces aides sont vraiment la cerise sur le gâteau” note le professionnel par ailleurs administrateur de la C.A.P.E.B. du Doubs (Confé- dération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâti- ment). Si aujourd’hui n’importe quel client peut prétendre à une aide d’au moins 2 500 euros, Emploi Selon un cabinet suisse, le Job Index, le nombre d’offres d’emploi chez nos voisins suisses a sensiblement augmenté depuis un an : + 15,1 %. Les secteurs les plus concernés sont l’assurance, la santé, la banque privée, le transport et la logistique. Salaires Le salaire médian des diplômés des Hautes études spécialisées (H.E.S.) en Suisse se situe à 101 000 francs suisses annuels. Les secteurs les plus rémunérateurs sont la finance et les assurances avec 109 000 francs. Chômage Toujours chez nos voisins suisses, à la fin du premier semestre 2019, le taux de chômage en Suisse a atteint le taux historiquement bas de 2,1 % d’après l’office fédéral de la statistique. Frontaliers Selon nos confrères de Frontalier Mag et d’après les chiffres officiels suisses, le nombre de travailleurs frontaliers est reparti à la hausse cette année, passant de 172 523 fin 2018 à l’échelle de la Suisse, à 176 955 six mois plus tard, en juin 2019. EN BREF

L’artisan chauffagiste Anthony Daré (à droite) et Serge Runser, le président de la C.A.P.E.B. du Doubs.

cette aide peut grimper beau- coup plus haut dans certains cas. “Si on y ajoute les aides de l’A.N.A.H. pour ceux qui peuvent y prétendre, les crédits d’impôts ou encore celles de la Région, sur un devis à 20 000 euros, les aides peuvent presque atteindre les deux tiers du prix” dans certains cas ajoute Anthony Daré.

Les pièges sont parfois

artisan proche de chez soi est donc vivement recommandé. “On n’essaiera pas d’appâter les gens avec du matériel à bas prix sous prétexte d’être compétitif. Le matériel sera toujours adapté à la configuration de la maison et même si au départ, il paraît un peu plus cher de s’adresser à nous, au final, le client y gagnera en fiabilité, en perfor-

Revers de la médaille, puisqu’il faut bien qu’il y en ait un, ces dis- positifs gouverne- mentaux ont attiré une noria d’entreprises plus ou moins fiables à l’affût du client qu’elles appâtent

particuliers confrontés à des malfaçons. “Ce genre de dispositif d’incitations financières attire hélas des personnes malveil- lantes” constatent-ils. La C.A.P.E.B. 25, forte de ses 600 adhérents, a d’ailleurs attiré l’attention des parlementaires du Doubs sur ce risque de dérives. n J.-F.H.

mance et donc en prix. C’est notre réputation qui est engagée tous les jours.” Les artisans du Doubs confir- ment donc le regain d’activité dont ils bénéficient mais, du fait de la prolifération de gros fai- seurs moins scrupuleux, crai- gnent que dans les années à venir de nombreuses affaires ne surgissent ici et là auprès de

difficiles à prévoir.

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Z.A.E. de Bulle

Ça va sentir le chocolat ! Implantée à Pontarlier depuis 2002, l’enseigne Simplement Chocolat se développe et quitte la rue Joseph Pillod pour installer son nouveau laboratoire à Bulle. Un magasin y ouvrira par la suite, en plus de celui du centre-ville.

C omme son nom l’indique, la cho- colaterie Simplement Chocolat s’est construite autour de la sim- plicité des produits, sans ajout ni conservateur. Depuis plus de 15 ans, Fabienne Poix-Daude a su composer une équipe soudée et solidaire, autour d’elle, tout en fourmillant d’idées nouvelles. Avec un papa pâtissier et une maman chocolatière, sa fille Laura l’a rejointe. Aujourd’hui, mère et fille avancent main dans la main en réalisant des essais de nouvelles saveurs jusqu’à obtenir un résultat qui leur convienne à toutes les deux et ainsi concevoir les produits de demain. La construction de ce nouvel édifice de 250 m² est l’accomplissement de leur passion. À partir de ce mois-ci, c’est dans leur nouveau laboratoire “moderne et fonc- tionnel, climatisé, avec plus de place”, que leur imagination va continuer à se développer, notamment à travers la gamme de tablettes aux parfums des régions du monde entier comme le Vene- zuela ou le Guatemala. “C’est un projet qui me tenait à cœur, et qui de plus, crée un emploi” , annonce la gérante. Le choix de Bulle s’est fait en toute évidence, par rapport au coût attractif du mètre carré. L’équipe va tester petit à petit la nouvelle

organisation qui va se mettre en place dans ce nouveau bâtiment, duquel toutes les marchandises vont partir pour ali- menter le centre-ville. C’est là qu’auront lieu les convoités cours qui reprendront dès le samedi 5 octobre. Les dates et les thèmes sont à découvrir sur le site Internet et les réservations sont possibles dès à présent. “Nous accueillerons les participants dans de meilleures conditions, lesquels auront à leur disposition un parking. Nous sommes à 8 minutes seulement de Pontarlier !” , invite Fabienne Poix-Daude. La boutique, quant à elle, sera fonction- nelle après l’ouverture du laboratoire. “Nous avançons au fur et à mesure des

travaux” , modère la cho- colatière, ajoutant que le point de vente de Bulle sera bien sûr ouvert pour les fêtes de fin d’année. La communication de l’en- seigne a été repensée et les sacs, par exemple, affi- chent désormais les deux adresses : au centre-ville de Pontarlier, 79 rue de la République et 8 rue des Hauts du Drugeon sur la Z.A.E. de Bulle.

“Un projet qui me tenait à cœur !”

Fabienne et sa fille Laura prennent grand plaisir à concocter de délicieux chocolats, dans leur nouveau laboratoire à Bulle, qui accueillera désormais les cours.

Depuis 2010, Laura et Fabienne Poix- Daude participent au concours du Club des Croqueurs de Chocolat à Paris.Après quatre années consécutives récompensées de la tablette d’argent, elles ont décroché l’année dernière l’Award de la chocola- tière ainsi qu’une tablette d’or et un coup

de cœur. “Cette année, le Club des Cro- queurs de Chocolat de Paris n’organise pas de dégustations, mais édite un livre collector” , précise Fabienne Poix-Daude, dans lequel bien sûr elles figureront, et qui sera disponible début novembre. n M.T.

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