La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

36 DOSSIER VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

VALDAHON

Après la fermeture administrative de la boucherie

“J’espère que cet épisode ne sera qu’un mauvais souvenir” Après une fermeture de plusieurs semaines imposée par la Direction des services vétérinaires du Doubs, la boucherie Noël Myotte de Valdahon a rouvert ses portes. Retour sur cet épisode douloureux avec le fondateur des salaisons Myotte.

Le magasin valdahonnais de Noël Myotte a rouvert ses portes après quelques semaines de fermeture administrative.

L a Presse Pontissalienne :Votre boucherie de Valdahon a été contrainte de fermer ses portes pendant quelques semaines durant l’été pour une nécessaire remise aux normes imposée par les services vétérinaires. Comment expliquez-vous cette décision ? Noël Myotte : En ce qui concerne les normes à respecter, nous avons en tant qu’artisans, les mêmes contraintes que les grandes entreprises. Je ne conteste pas ce principe mais comme nous avons toujours tra- vaillé à l’ancienne,dans le respect de la tradition, il y a des choses un peu plus difficiles à suivre pour nous. Nous avions engagé àValdahon des travaux de réno- vation que nous avions dû stop-

per. Pour des raisons de coût, nous n’avons pas pu tout engager d’un coup. J’avais demandé un délai supplémentaire à l’admi- nistration mais la D.S.V. nous a obligés à fermer temporairement. À mon âge (N.D.L.R. : Noël Myotte va avoir 87 ans), c’est difficile à vivre. L.P.P. : Vous reconnaissez un certain laisser-aller ? N.M. : Sans doute. Le problème, quand on a plusieurs affaires à gérer et que parfois on rencontre des difficultés avec le personnel, c’est très compliqué d’être par- tout. Mais je me dis que quand on est patron, il faut apprendre à être philosophe. J’ai cumulé les ennuis car un de mes petits-

fils qui devait reprendre l’affaire finalement ne la reprend pas, un de mes fils qui devait me suc- céder alors que j’avais 62 ans est mort à 39 ans. Je me suis donc retrouvé avec plusieurs affaires sur les bras à l’âge de la retraite et j’ai fait de mon mieux pour les pérenniser.

Valdahon, j’ai dû aussi me sépa- rer d’une partie de ces employés avec lesquels ça ne s’est pas très bien passé. La boucherie deVal- dahon a commencé à péricliter et tout ce qu’on ne vend pas, eh bien on le met au congélateur. C’est la façon dont les denrées ont été entreposées dans les congélateurs, parfois sans les emballer, qui ne correspondaient pas aux normes en vigueur. Il y avait aussi des seaux avec des os dedans, destinés à être jetés. Toutes ces marchandises ont été saisies et c’est ce qui a justifié cette fermeture imposée en juin. Mais ce n’était en aucun cas à cause d’un problème de produits avariés comme on a pu l’entendre ici ou là ! C’était un problème

le “Marché du Val”, qui avait brûlé il y a deux ans et qui a entièrement été refait. Concer- nant la boucherie, nous devons encore terminer certains travaux dans le laboratoire avant de pou- voir reprendre normalement notre activité de traiteur. J’espère qu’avant la fin de cette année, nous en aurons fini avec tous les travaux. L.P.P. : Cet épisode vous a marqué ? N.M. : Je suis philosophe. J’ai eu tellement de pépins dans la vie, depuis mon enfance, que j’ai du mal à supporter l’autorité ou de me faire enquiquiner.Mais avec le temps, j’ai forcément appris à relativiser les choses. n Propos recueillis par J.-F.H.

de vétusté du laboratoire, mais en aucun cas un problème d’hy- giène. Entre-temps, nous avons fait les travaux nécessaires et tout est reparti dans la bonne direction, les clients sont revenus et nous avons déjà quasiment reconstitué notre chiffre d’avant. J’espère que cet épisode ne sera qu’un mauvais souvenir et que toute l’activité repartira dans le bon sens pour les 18 salariés qui travaillent sur les différents sites d’Orchamps-Vennes, Noël-Cer- neux et Valdahon. L.P.P. :Vous repartez donc sur de bonnes bases ? N.M. : Tout à fait, d’autant qu’on va inaugurer en octobre à Val- dahon notre deuxième magasin

L.P.P. : C’est donc un mauvais engrenage ? N.M. : Oui. Comme je comptais beau- coup sur ce petit- fils, j’avais racheté une usine de salai- sons à Noël-Cer- neux et là aussi, j’ai eu des soucis avec du personnel. À

“J’ai eu tellement de pépins

dans la vie…”

AVOUDREY

Deux fois moins Quatre éoliennes : place à l’enquête publique

rels.” Plusieurs précisions concernant la nidification du milan royal, de la pie-grièche, ou l’absence d’un photomontage depuis la vallée de la Rêverotte ont été demandées au promo- teur, qui a répondu en 2017 à ces demandes. Des demandes de compensation auprès des agriculteurs impactés par la perte de 100 ares ont été récla- mées ainsi que la vérification d’absence de dolines à proximité de ces mâts.

À l’heure où nous bouclions ces lignes, aucune observation n’avait été portée sur le registre (interactif) de la préfecture. Malgré la demande de réduction du projet, la société M.W. est “toujours aussi motivée pour le faire aboutir car il a été co- construit avec les communes” , indique Nicolas Demoly, assis- tant à maîtrise d’ouvrage. Les villages vont pouvoir entrer au capital. Ils récupéreront un loyer annuel par éolienne dont le

montant est fixé en fonction des mégawatts produits. L’autorisation ou le refus du préfet du Doubs est attendue pour la fin d’année. S’il donne son autorisation, les travaux pourraient démarrer à la fin d’année 2020. n Consulter l’enquête publique : www.doubs.gouv.fr (rubrique enquête I.P.C.E.).

Avoudrey, Longechaux et Grandfontaine sont concernés par un projet éolien actuellement à l’enquête publique jusqu’au 18 octobre. Le projet a été revu à la baisse sur demande du préfet.

E n avril 2017, La Presse Pontissalien était le premier média à dévoi- ler l’existence d’un pro- jet de construction de huit éoliennes àAvoudrey, Dom- prel, Grandfontaine, Longe- chaux. Deux ans plus tard, le

revoilà sur la table dans sa ver- sion aboutie et réduite. Il ne s’agit plus de construire huit moulins à vent mais “seule- ment” quatre sur les communes d’Avoudrey (1 éolienne), Lon- gechaux (2), Grandfontaine-sur- Creuse (1). Deux postes élec-

triques verront le jour à Avou- drey. L’administration a modifié le projet en supprimant quatre éoliennes, deux à Domprel, deux à Grandfontaine, “afin de réduire les impacts sur l’envi- ronnement et les milieux natu-

Quatre éoliennes

disparaissent pour préserver la nidification du milan royal. Il en reste quatre autres à l’enquête publique.

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