La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS 34

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

HAUTERIVE-LA-FRESSE Développement durable Trois permis et toujours pas de bâtiment

Marchand de bestiaux au hameau de la Pria, Dominique Dornier qui travaille avec deux de ses trois fils cherche désespérément un ter- rain où il puisse construire un centre d’allotement en remplacement du bâtiment parti en fumée en janvier 2017. Grosse galère, grosse fatigue.

Dépité, Domi- nique Dornier n’hésite pas à faire la grève de la faim pendant une semaine en août 2018 devant la mairie. En plus des 11 kg perdus, son action déclenche une concertation entre élus, État et communauté de communes pour aboutir en deux temps à une nouvelle pro- position de ter-

du côté de la Vrine sur un ter- rain appartenant à la C.C.A. 800 (communauté de communes Altitude 800). Dominique Dor- nier rencontre Alain Ratte, le président de la C.C.A. 800. Ils s’entendent sur un prix. “Il s’agit d’un terrain agricole qui n’am- pute sur aucune exploitation. Il faisait l’objet d’un bail précaire qui avait été résilié. Comme mon entreprise ne relève pas du domaine agricole, c’est mon épouse agricultrice qui a déposé début juillet le permis de construire en mon nom.” L’affaire s’avère plus sensible que prévu au point de déclen- cher une nouvelle table ronde en présence des élus de la C.C.A. 800 concernés et des représen- tants de la chambre d’agricul- ture, de la D.S.V. et de la D.D.T. “Un élu a posé son veto et tout est bloqué. Voilà où l’on en est aujourd’hui” , déplore l’intéressé contraint de placer ses bêtes dans un bâtiment sur la com- mune de Bugny. “Lors de cette réunion, on nous a suggéré de rejoindre une grosse coopérative concurrente. Avec trois garçons intéressés pour reprendre mon entreprise, je ne vois pas com- ment je pourrais laisser tomber. Il y a unmois, on a écrit au préfet pour expliquer notre situation. On attend la réponse.” n F.C.

détruit par un incendie. “Avec le développement de l’activité, on souhaitait reconstruire plus grandmais c’était très compliqué car, entre-temps, la zone où l’on s’était installé s’est urbanisée. On a donc préféré chercher ail- leurs” , poursuit Dominique Dor- nier qui a vite écarté l’idée d’un bâtiment à la Pria du fait des contraintes d’accessibilité en hiver, surtout avec un camion chargé de bétail. Après avoir prospecté sans suc- cès dans une dizaine de com- munes alentour, il se tourne vers la commune d’Hauterive- la-Fresse où l’on lui propose un terrain en bas du village près du Doubs dans une zone com- patible avec son activité. “Le maire de l’époque m’a conseillé de poser un Certificat d’Urba- nisme. Ce que j’ai fait et obtenu en février 2018. Puis on m’a demandé de déposer un permis de construire assorti d’une pro- messe de vente. Pour le permis, la D.D.T. m’a demandé en com- plément un acte de propriété. Pour ce faire, je vais donc à la mairie où l’on m’annonce que la parcelle visée n’appartient pas à la commune mais à l’an- cien maire qui devait l’échanger avec du terrain communal. La commune avait donc fait une promesse de vente sur un terrain qui ne lui appartient pas.”

“A ujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. Nos bêtes sont des S.D.F. Que va-t-il se passer avec l’arrivée de la neige ? Si rien ne change rapi- dement, je suis prêt à les emme- ner à la D.D.T.” , lance dépité Dominique Dornier qui semble maudit par le destin.

Ancien boucher, il s’est mis à son compte en 1997 en créant une activité de négoce de bes- tiaux. Trois ans plus tard, le maquignon investit dans la construction d’un centre d’allo- tement au hameau des Plans sur la commune de La Chaux- de-Gilley. Jusque-là, tout va bien. La famille s’agrandit de

trois garçons. En 2012, l’aîné Adonis entre dans l’entreprise familiale. Son cadet, Constant l’imite en 2016. Et Joseph le troisième devrait suivre le mou- vement quand il aura terminé ses études dans le transport. Le ciel s’assombrit en jan- vier 2017 quand le bâtiment des Plans est complètement

“Nos bêtes sont des S.D.F.”

rain de 35 ares à Maisons-du- Bois-Lièvremont. “J’ai dû à nouveau déposer un permis de construire sans être propriétaire. Le permis a été accordé sans aucune condition. La viabilisa- tion imposait d’investir au préa- lable 78 000 euros pour l’adduc- tion d’eau avec des possibilités de subvention. En janvier 2019, monmaître d’œuvre me rappelle en me suggérant de décaler le bâtiment. On a alors découvert que le terrain n’était pas stable, ce qui sous-entendait de nou- veaux travaux, de nouveaux frais. On m’a conseillé d’aban- donner ce projet.” Nouvelle recherche. Une troisième solution se profile

“Aujourd’hui, on ne sait plus quoi faire”, explique désemparé Dominique Dornier en montrant les plans d’un bâtiment qui n’a toujours pas trouvé un terrain adéquat.

GILLEY

Croissance d’activité

On va pousser les murs à la maison médicale Face au développement démographique, l’offre de soins se densifie à la maison médicale où l’on envisage une extension en deux étapes. Précisions.

L es lotissements ont le vent en coupe à Gilley et dans les com- munes alentour. L’effet frontalier touche une bonne partie duHaut- Doubs. Nouveaux habitants, nouveaux besoins, nouveaux services. “L’activité progresse de façon continue d’autant plus qu’il n’y a plus de médecin àMont- benoît” , explique le docteur François Wattelier qui exerce à la maison médi- cale avec son confrère Christophe Pode- vin. Les deux praticiens ont d’abord recruté une collaboratrice qui travaille à mi- temps et ils sont également aidés par un interne en dernière année de méde- cine. Des renforts qui devraient s’ins- taller durablement. Deux infirmières, une dentiste, une orthophoniste et trois kinés interviennent sur la structure qui devrait prochainement accueillir une infirmière Azalée, formée pour suivre et accompagner les patients atteints de pathologies chroniques.

Les kinés vont quitter la maison médicale pour s’installer en face dans un nouveau cabinet à construire prochainement.

Comme les trois kinés sont trop à l’étroit, elles projettent de construire un nouvel espace de travail en face de la maison médicale. “On va récupérer le local libéré pour le transformer en bureau de consultation et agrandir le secrétariat devenu trop petit” , poursuit le docteur Wattelier. Dans un second

temps, les médecins envi- sagent une extension à l’arrière de la maison médicale pour y aména- ger deux bureaux sup- plémentaires. Cet agran- dissement est espéré dans le courant de l’année prochaine. “Rien ne pour- rait se faire sans le sou- tien de la commune qui joue pleinement son rôle de facilitateur au niveau des démarches avec l’ar- chitecte.” Ouverte en 2007, la mai-

L’activité progresse de façon continue.

de Bourgogne-Franche-Comté. “Cette adhésion permet de bénéficier d’infor- mations, de conseils sur la télémédecine, sur dumatériel, des logiciels.” La méde- cine généraliste a beaucoup évolué avec ces cabinets collectifs, ces spécia- lisations, l’outil informatique. “On est passé d’une activité monotâche à pra- tique plus diversifiée.” n F.C.

facilement pour se former dans diverses spécialités comme lamédecine du sport. Elle offre aussi la possibilité d’avoir un secrétariat physique pour accueillir et renseigner les personnes.” Traduction de cette complémentarité, la maison médicale de Gilley est label- lisée pluri-professionnelle. Elle fait aussi partie de la Fédération des Mai- sons de Santé et de l’exercice coordonné

son médicale de Gilley a vite trouvé son utilité et chacun s’y retrouve, patients comme soignants. “C’est une formule attractive. Cela permet d’échan- ger sur certains cas avec une prise en charge globale. Pour ce faire, on dispose aussi de logiciels partagés.Une structure collective permet aux médecins d’avoir un rythme de travail compatible avec la vie familiale. On peut s’absenter plus

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