La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

41

B.T.P.

Une mesure mal vue après la crise Les entreprises enragent contre la taxation du gazole non routier La fin de l’avantage fiscal sur le gazole non routier (G.N.R.) fait toujours grincer des dents. Les responsables régionaux du bâtiment, des travaux publics et des transports routiers ne cachent pas leur inquiétude.

Les engins de chantier, tout comme les groupes des camions frigorifiques, fonctionnent au G.N.R.

A utour de la table, réunis pour une conférence de presse à lami-septembre, six organisations profes- sionnelles sont venues tirer la sonnette d’alarme. “Depuis deux ans, les carnets de commandes se reconstituent. Nous sommes à nouveau sur une lancée positive et on va stopper tout cela” , s’in- digneVincent Martin, président de la Fédération des travaux publics de Bourgogne-Franche- Comté (F.R.T.P.).Au principe de sa grogne se trouve ce fameux G.N.R. : un diesel utilisé pour les engins de chantier et sur lequel s’appliquait jusqu’à pré-

Dans lemilieu de la construction, on ne se montre pas plus opti- miste. “On sort d’une crise pro- fonde avec des prix qui ne sont pas remontés. Ce qui fait qu’au- jourd’hui nos entreprises ne déga- gent pas de bénéfices. Leur impo- ser ça en plus est catastrophique” , remarque Bernard Laborey, pré- sident de la Fédération du bâti- ment de Bourgogne-Franche- Comté. Même son de cloche au M.E.D.E.F. “On ne peut pas jouer ainsi avec les règles du jeu” , sou- ligne Jean-Philippe Richard, son président en région. Tous dénoncent cette pseudo- chasse aux niches fiscales, d’au-

sent une taxation allégée. Le gouvernement, qui avait décidé de supprimer cet avan- tage fiscal avant de revenir sur sa décision fin 2018 suite aux levées de boucliers, prévoit fina- lement bien d’aligner la fiscalité du G.N.R. sur celle du gasoil, avec un étalement de la mesure sur les trois prochaines années qui va se traduire par une hausse de 3 à 5 %. “Nous n’aurons pas d’autres choix que de le répercuter sur nos prix et cela engendrera une baisse des investissements des donneurs d’ordre privés et publics” , résume Vincent Mar- tin.

n’est prévue, les organisations professionnelles disent regarder de près quelles compensations seront mises en place (F.C.T.V.A., aide aux trésoreries des T.P.E.- P.M.E…). Quant à l’incitation à adopter dumatériel qui consom- merait une énergie plus verte, elles ne se font pas d’illusion. “Il n’existe pas d’alternatives aujourd’hui. Les fabricants d’en- gins n’ont pas encore engagé cette mutation et nous ne pourrions de toute façon pas investir. L’éco- logie ne doit pas être une excuse pour taxer les entreprises.” n

tant que les agriculteurs restent, eux, épargnés par cette mesure. “Le G.N.R. n’en est pas une. C’est un type de carburant pour un type de transport en particulier” , ajoute Jean-Pierre Dauge, secré- taire général de la F.R.T.P. Et si le B.T.P. reste parmi le plus impactés, le milieu du transport routier va lui aussi être concerné vis-à-vis de ses camions frigori- fiques. “On a déjà une concur- rence déloyale avec les travail- leurs détachés, demain on va en arriver à sous-traiter avec les entreprises étrangères. On est en

train de se tirer une balle dans le pied” , assure le représentant de la fédération régionale du transport, Georges Grenier. Un autre point de mécontentement se trouve dans la suppression de l’abattement de 10 % sur les salaires (une déduction forfai- taire qui allégeait les charges pour frais en prenant en compte les paniers repas et les dépla- cements). “Nos chauffeurs vont perdre sur leurs revenus nets. Le grand risque est qu’ils des- cendent dans la rue.” Si pour l’heure aucune action

POLITIQUE Carrefour des collectivités Il sera question de la gestion de l’eau Patrick Genre, président des A.M.F.

2 5

DOUBS

conscients… “Environ 20 à 25 % des prélèvements d’eau dans les nappes se perdent à cause des fuites dans les ins- tallations” ajoute Patrick Genre, président des A.M.F. franc-comtoises. Un travail d’interconnexion entre les réseaux doit être mené. “30 stands seront présents sur le salon où l’on parlera de crois- sance verte” Éric Vermot, pré- sident du cluster Éco-chantiers. Les maires apprécient ce ren- dez-vous qui leur permet d’échanger et découvrir les der- nières innovations. n Renseignements : carrefour-collectivites.com

franc-comtoises, sera présent au Carrefour des collectivités dont le thème est l’eau. Il plaide pour l’interconnexion.

L e Carrefour des collecti- vités se déroule à Besan- çon-Micropolis jeudi 10 et vendredi 11 octobre. C’est unmoment devenu incon- tournable pour les profession- nels des Travaux Publics et les maires de la région. Sont atten- dues environ 2 300 personnes, dont des élus en provenance du Doubs, de Haute-Saône, du Jura et duTerritoire de Belfort, et des entreprises de travaux

publics, venues soumettre leurs innovations aux collectivités locales. Le métier du T.P. va beaucoup mieux. Les collectivités inves- tissent à nouveau. L’édition 2019 tournera autour du thème “gestion de l’eau, tous respon- sables”. “Il faut mettre l’accent non pas sur l’eau captée mais sur celle que l’on perd” explique Vincent Martin, président de la F.R.T.P. Les maires en sont

Jean-Louis Fousseret, Vincent Martin, Patrick Genre, Éric Vermot.

Made with FlippingBook - Online catalogs