La Presse Pontissalienne 240 - Octobre 2019

42 LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n°240 - Octobre 2019

ENVIRONNEMENT Formation d’une meute Trois louveteaux sont nés dans le massif jurassien Ces naissances ont été confirmées fin août par le Département du Territoire et de l’Environnement du canton de Vaud. La présence d’une meute dans le massif jurassien est désormais avérée pour la première fois depuis 150 ans.

Il n’y avait pas eu de naissances

de louveteaux dans le massif de Jura depuis plus d’un siècle (photo D.R.).

L’ implantation durable du grand prédateur dans le Jura vaudois ne faisait plus aucun doute depuis plusieurs années. “En France, vous parlez de zone de présence permanente. On exerce un suivi assez soutenu avec les surveil- lants permanents de la faune, équivalents de vos gardes- chasses, et avec l’appui de la fon- dation Kora, spécialisée dans l’écologie des carnivores et de la gestion de la faune sauvage” , explique Nagea Naceur, cheffe de la section stratégie et suivi au sein de la Direction générale de l’Environnement. Ce qui devait tôt ou tard arriver s’est produit cet été avec la nais- sance d’au moins trois louve- teaux dont la présence a été confirmée par le biais de pièges

a rejoint la meute récemment formée. Le quatrième loup adulte, le mâle M 89 a été iden- tifié génétiquement dans l’Est vaudois. On dénombre donc la présence de sept loups : quatre adultes, trois louveteaux dans le canton de Vaud. “Ils se nour- rissent de gibier, essentiellement de cerf. Il y a eu quelques attaques de moutons mais limitées par rapport à d’autres cantons. Les éleveurs ont été indemnisés. Pour l’instant, les loups jurassiens restent confinés à la forêt” , pour- suit Nagea Naceur. L’heure est désormais au suivi attentif de la situation en suivant les orientations du Plan Loup de la Confédération. Ce docu- ment-cadre vise différents objec- tifs.À savoir contenir une popu- lation de loups avec des

vidéo. “On communique seule- ment quand on a des preuves claires et nettes. On a également identifié le couple reproducteur évoluant entre la Dôle et le Mar- chairuz.” Bien sûr, le lieu précis est gardé secret. Deux autres individus adultes ont aussi été repérés dans le Jura vaudois. Les analyses génétiques effec- tuées par le laboratoire de

conditions de vie en forêt. “L’ap- plication du Plan loup comprend aussi lamise en place de mesures de protection des troupeaux. Le troisième volet porte sur des actions de communication et de sensibilisation. On travaille avec les surveillants de la faune, Kora, les organisations agricoles ainsi que des mandataires. On com- munique aussi sur le comporte- ment à adopter pour éviter les problèmes avec les chiens de pro- tection. L’applicationSwissmobile permet par exemple de planifier des randonnées en prenant en

peuplements. Difficile de savoir comment la situation va évoluer. La chambre d’agriculture duDoubs-Territoire de Belfort a récemment pris une délibération pour que le secteur soit inscrit dans le nouveau Plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage qui vise à infléchir la courbe des dom- mages aux troupeaux domes- tiques tout en respectant les engagements internationaux de la France en matière d’espèces protégées. n F.C.

compte les pâturages gardés par des patous.” Côté français, aucune attaque de cheptel n’est à déplorer dans les alpages frontaliers. “Il y a une très belle population de cerfs de Mouthe au Mont d’Or. Lar- gement plus d’une centaine de têtes si l’on s’étend jusqu’au pla- teau de Frasne ou Levier. C’est à peu près la même chose côté Suisse” complète un garde- chasse français.De quoi rassurer peut-être les propriétaires fores- tiers qui se désespéraient de l’impact du grand ongulé sur les

conservation de l’Université de Lausanne ont révélé que l’indi- vidu M 99, un mâle, était égale- ment présent en février dernier sur le territoire argovien. Impos- sible pour l’ins- tant de savoir s’il

Quatre adultes, trois louveteaux.

ÉCONOMIE Atractivité suisse Le nombre de

travailleurs frontaliers a progressé à Frasne Une étude de l’I.N.S.E.E. sur la mobilité des travailleurs montre une légère baisse des “navettes” domicile-travail, sauf du côté de Frasne. La Suisse reste attractive, mais moins qu’auparavant.

L a Bourgogne-Franche- Comté compte 420 000 habitants qui travaillent en dehors de leur inter- communalité de résidence, un nombre en constante augmen- tation sur dix ans. En dix ans, la région a gagné 50 000 navet- teurs, soit une progression annuelle d’1,2 % des actifs tra- vaillant en dehors de leur com- munauté de communes de rési- dence. De 2011 à 2016, les navetteurs progressent encore dans deux intercommunalités sur trois. C’est toutefois moins qu’entre 2006 et 2011. Ce ralen- tissement concerne très majo- ritairement les intercommu- nalités longeant la frontière avec la Suisse. Là où l’augmen- tation des navetteurs était forte dans le passé, la progression se poursuit mais s’essouffle. Le plateau de Russey passe ainsi par exemple de 6,9 % de croissance annuelle entre 2006 et 2011 à 2,7 % de 2011 à 2016. C’est aussi le cas dans une moindremesure duVal deMor- teau, Altitude 800, du Grand

est même plus forte récem- ment, en dépit du ralentisse- ment : de 2011 à 2016, ils représentent 40 % de la crois- sance, c’était 25 % de 2006 et 2011. Un quart des navet- teurs résidents travaillent à l’étranger, et même plus des trois quarts dans les intercom- munalités du Val de Morteau, de la station des Rousses-Haut Jura, du Grand Pontarlier et des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. Dans l’intercommunalité de Frasne, qui n’est pourtant pas voisine de la Suisse, le nombre de travailleurs frontaliers a notamment progressé de 6,6 % par an sur la période récente. Des communautés de com- munes gagnent plus d’une cen- taine d’emplois productifs sur la décennie comme les Portes du Haut-Doubs. Des communautés de com- munes gagnent tout de même plus d’une centaine d’emplois productifs sur la décennie et notamment les Portes duHaut- Doubs. n

Pontarlier. Pour d’autres ter- ritoires à l’inverse, le dévelop- pement des navettes est un phénomène récent. C’est le cas notamment de Dijon Métro- pole. La Suisse reste très attractive mais moins qu’auparavant. En 2016 dans la région, 36 000 résidents traversent chaque jour la frontière nationale pour travailler, soit 14 650 de plus qu’en 2006. Cette attractivité de l’étranger reste très forte mais semble s’essouffler. De

2011 à 2016, le travail fronta- lier progresse encore de 4,3 % par an, mais on est loin des 6,4 % de la période 2006- 2011. Les fron- taliers conti- nuent de porter néanmoins l’augmentation des navetteurs dans la région. Leur influence

Les Portes du Haut- Doubs, créateur d’emploi.

Made with FlippingBook - Online catalogs