La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

1,80 € N° 61 Décembre 2005 Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans. Barthod Le Vin Le “plombier polonais” arrive sur Besançon Un grand chantier de construc- tion d’immeubles dans un nou- veau quartier de Besançon fait appel à de nombreux ouvriers étrangers, qui vivent sur le site. Le secteur du bâtiment vit à l’heu- re européenne… p. 16 Grand projet d’extension à Châteaufarine Rue Bersot BESANÇON 03 81 82 27 14

Besançon face à ses “rivales” Dijon, Belfort, Montbéliard, Mulhouse : Besançon face à

- Les forces et les faiblesses de la capitale comtoise.

Les négociations sont en cours dans la galerie de Géant Châ- teaufarine : le déménagement probable de Leroy-Merlin per- mettrait de créer des dizaines de nouvelles enseignes. p. 7 Les vrais chiffres des logements inoccupés Entre les volontés d’urbanisation et la contestation des riverains, où se situent les logements dis- ponibles ? L’événement p. 4 et 5

- Un comparatif domaine par domaine : économie, commerce, équipements, tourisme, rayonnement… ma

Lire le dossier p. 9 à 15

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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G ASTRONOMIE

Aux éditions Plon Marc de Champérard : “La Franche-Comté est pleine de jeunes chefs qui bougent”

Esthète, gastronome et défenseur des valeurs fondamentales de la cuisine française, Marc de Champérard est l’auteur du guide Champérard, une des principales références nationales en matière de critique gastronomique. Le guide 2006 vient de sortir.

L a Presse Bisontine : Le guide Champérard s’impose depuis près de 25 ans comme une des bibles de la gastronomie française. Comment suivez-vous les évolutions de la restauration en Fran- ce ? Marc de Champérard : Le Cham- pérard est revu et corrigé tous les ans. Toutes les adresses où figure un texte sont revisitées par moi-même ou par les 200 correspondants qui se baladent partout en France. Personnel- lement, je fais environ 300 tables par an. L’objectif du gui- de est bien sûr de référencer les grandes tables mais aussi de dénicher les jeunes talents et faire en sorte que lorsqu’on va manger au restaurant avec le guide sous le bras, on réus- sisse à coup sûr son repas. Le Champérard est édité chaque année à 320 000 exemplaires. L.P.B. : Qu’en est-il de la Franche- Comté dans le Champérard 2006 ? M.d.C. : La Franche-Comté est pleine de jeunes chefs qui bou-

tribution d’un “Bib gourmand” au plus grand cuisinier belge qui était sur le point d’ouvrir une annexe. Le guide ne fai- sait qu’anticiper. Quand je connais un restaurateur, je prends la précaution oratoire de dire que son établissement n’est pas encore ouvert et que la note est à confirmer l’an pro- chain. Voilà la précaution qui n’avait pas été prise. L.P.B. : Comment se porte la res- tauration en France ? M.d.C. : La restauration évolue, elle suit le chambardement de la société. Tous les restaura- teurs qui n’évoluent pas seront condamnés. Le public est deve- nu adulte. Le temps où tout était dans l’addition et rien dans l’assiette est fini. Le client ne veut plus payer un vin hors de prix. Bien sûr, il reste en France une quinzaine de res- taurants très chers où on a l’oc- casion d’aller une fois dans sa vie ou aumieux trois fois. Pour le reste, les établissements doi-

je prendrais le Michelin, pour la restauration le Champérard qui propose des textes plus détaillés sur les restaurants et pas seulement des distinctions. Nous sommes aussi un guide qui défend les jeunes et qui pré- sente les producteurs de ter- roir, et pas seulement les res- taurants. Ceci dit, le Michelin est la seule référence interna- tionale, c’est un guide excep- tionnel pour lequel j’ai le plus profond respect.

gent et qui méritent un vrai coup de projecteur. Je pense notamment à des gens comme Pourcheresse àCourlans (Jura), l’Alchimie à Pontarlier ou enco- re Joseph à Montbéliard. À Besançon, il y a toujours le Mungo Park comme référence mais beaucoup d’autres très bonnes stables. On n’oublie pas Jeunet àArbois qui propose un menu dumidi très intéressant. La Franche-Comté est une région mer-

Marc de Champérard a présenté l’édition 2006 de son guide au château de Germigney à Port-Lesney (Jura) en octobre dernier.

“La restauration suit le chambardement de la société.”

veilleuse pour ses grands produits. Je préfère venir en Franche-Com- té que sur la Côte d’Azur pour la gastronomie. C’est une région qui bouge vraiment plus.

L.P.B. : Que pensez- vous des polémiques qui ont atteint le Michelin, notamment le fait qu’ils avaient attribué une distinc- tion à un restaurant

ressantes mais à terme, jamais un cuisinier ne se transforme- ra en chimiste ou en alchimis- te. Tout ce qui est à la mode se démode un jour. Alors que la morille ne se démodera jamais, une bonne volaille de Bresse non plus. Ce sont ces petites adresses sincères qui savent travailler ces produits que nous mettons aussi à l’honneur. ■ Propos recueillis par J.-F.H.

vent se mettre à la page, les clients ne peuvent plus jeter leur argent par les fenêtres. L.P.B. : Que pensez-vous des nou- velles tendances incarnées par cer- tains chefs, notamment espagnols, qui ont fait de la cuisine un labora- toire de saveurs ? M.d.C. : Au même titre qu’il y a eu les dérives de la cuisine nou- velle, il y a eu la cuisine “bo- bo”, la cuisine moléculaire, etc. Toutes ces tentatives sont inté-

qui n’était pas encore ouvert ! M.d.C. : C’est un mal bien fran- çais de démolir tout ce qui réus- sit. Les Français ne supportent pas la réussite. Le Michelin est le seul guide qui a impact mon- dial. Cette polémique est une “connerie”. Il s’agissait de l’at-

L.P.B. : Qu’est-ce qui vous distingue de l’autre grande référence qui est le Michelin ? M.d.C. : Ce sont les deux seuls guides gastronomiques à gran- de diffusion. Pour l’hôtellerie,

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4 L’ÉVÉNEMENT ’

La vérité sur les logements inoccupés dans le Grand Besançon

Une polémique a commencé à enfler sur Besançon suite au dossier que nous avions consacré en avant- première, dès le mois d’août dernier, au projet de réaménagement du quartier des Vaîtes à Besançon. La ville, qui souhaite urbaniser ce quartier, s’est trou- vée confrontée à l’opposition de nombre d’habitants qui mettaient en opposition la présence de milliers de logements vides sur le Grand Besançon et la nécessi- té avancée par la ville de poursuivre les constructions. Qu’en est-il vraiment ? La Presse Bisontine a voulu recenser le nombre précis de logements vides, vacants ou inoccupés à Besançon et dans sa périphérie. À la lumière des chiffres, il s’avère que le taux d’occupa- tion des logements est légèrement inférieur à la moyen- ne nationale. Cela ne signifie pas pour autant que la situation est inquiétante. Pour que le marché de l’im- mobilier soit sain, il est nécessaire que le parc tourne et, partant, qu’un certain taux de vacance soit main- tenu. Le point précis dans ces deux pages.

L OGEMENTS VIDES 981 dans la Boucle 4 875 logements inoccupés dans le Grand Besançon

Entre les quelques centaines avancées par le maire de Besançon et les plus de 5 000 brandis par des opposants à la construction, voici les véritables chiffres de la vacance dans le Grand Besançon. Le problème, c’est que loge- ment vacant ne veut pas dire logement disponible. Explications.

P rès de 5 000 logements, soit 8,5 % du total, sont actuel- lement inoccupés sur leGrand Besançon. C’est à peine supé- rieur à la moyenne nationale située à 7 %. Est-ce anormal pour autant ? “La vacance est un phénomène normal dans toutes les agglomérations. C’est même un phénomène souhaitable, cela prouve que le marché de la location et de la vente n’est pas bloqué. Il faut une certaine vacance, c’est un signe de flui- dité du parc immobilier” , s’avance ChristianBornot, conseiller technique

moitié des logements vacants ont été construits avant 1948, c’est-à-dire qu’une bonne partie de ces logements ne répond plus aux normes de confort et que leurs propriétaires ne veulent pas ou ne peuvent pas les rénover. “Il y a également le cas des personnes âgées qui se retrouvent seules, qui sont obligées de partir mais qui ne veulent pas louer leur logement pour des raisons sentimentales. On peut aussi compter tous les logements en cours de succession. À cause des indi- visions, ces logements sont parfois bloqués pendant plusieurs années” explique le spécia- liste qui avance une autre explication concernant le centre ancien : “Le centre concentre la plupart des com- merces et beaucoup de com- merçants utilisent des loge- ments en tant que réserves pour leur magasin. Ils sont aussi considérés comme vacants alors qu’ils ne le sont pas en réalité.” Tous les quartiers de Besançon sont touchés par la vacance. Le bas des Chaprais et de Fontaine-Argent avec pas moins de 274 logements, Saint- Ferjeux et la Butte avec près de 200 logements et des artères passantes comme la rue de Dole ou le boulevard. “Le cas typique est celui du logement en rez-de-chaussée. Pour des raisons de sécurité, de pollution ou de bruit, il y a de moins en moins de monde pour

les louer.” La périphérie n’est pas épargnée. Selon les services de la C.A.G.B., “42 % des logements non occupés de l’agglomé- ration hors Besançon sont concentrés dans 7 communes seulement” : Beure avec 68 logements, Saône (38), Fra- nois (26), Pouilley-les-Vignes (25), Mamirolle (24), Thise (22) et Grand- fontaine (20). L’I.N.S.E.E. apporte un autre élément de réponse : plus de la moitié des logements vacants répar- tis en ville ne comptent qu’une ou deux pièces. “Alors que la demande est très forte sur les T5 par exemple.” Au total, 90 % des logements vacants appartiennent au parc immobilier pri- vé. Et rien n’oblige tous ces proprié- taires disposant de logements inoccu- pés de les remettre sur le marché. Il n’existe que des incitations, et celles- ci ont leurs limites (voir ci-contre). Par conséquent, le discours selon lequel il serait inutile de créer de nouveaux logements alors que l’agglomération en compte près de 5 000 inoccupés a certainement ses limites. SelonMichel Mouillart, un des principaux experts français en économie immobilière, et pour les raisons évoquées plus haut, “seulement 1 %des logements vacants peut être remis sur le marché.” Ce qui ferait, pour l’ensemble des 58 com- munes de l’agglomération bisontine, une petite cinquantaine de logements seulement. ■ J.-F.H.

au cabinet dumaire deBesan- çon et spécialiste du logement. Officiellement, et selon les chiffres fournis par E.D.F. qui a comptabilisé tous les loge- ments dans lesquels le comp- teur d’électricité était inactif depuis plus de 6 mois, le ter- ritoire de la communauté d’ag- glomération duGrandBesan-

“Seulement 1 % peut être remis sur le marché.”

çon (C.A.G.B.) totalisait en 2004, 4 875 logements inoccupés. C’est plus qu’au début des années quatre-vingt-dixmais moins qu’en 2002 par exemple où ce chiffre est monté à 5 300. Sur ces milliers de logements, la plu- part sont situés sur la ville de Besan- çon, 4 355 précisément. Avec 981 loge- ments vides, c’est le centre-ville, la Boucle, qui concentre le plus de loge- ments inoccupés, suivi de Battant avec 400 appartements vides. Plu- sieurs explications à cela : plus de la

Voici la carte des logements vacants sur Besançon, quartier par quartier (source E.D.F. 2004).

5 L’ÉVÉNEMENT

A GGLO

T ENDANCES Incitations fiscales La crise des logements étudiants est révolue

68 logements vacants Beure, championne de la vacance

L a commune voisine de Besançon est celle qui compte le plus de loge- ments inoccupés, exceptée la capi- tale régionale. Selon les dernières sta- tistiques, 68 logements seraient vides dans cette commune de 1 400 habitants. Le maire de Beure avance plusieurs expli- cations : “Certains propriétaires qui n’ont pas forcément besoin de revenus supplé- mentaires ne souhaitent pas louer car ils ne veulent pas “s’enquiquiner” avec des locataires. Beure compte aussi pas mal de

Philippe Chaney. Plusieurs raisons expliqueraient donc ce phénomène beurot. Le maire met égale- ment en avant les aides publiques offertes dans le cadre des opérations d’améliora- tion de l’habitat, qui “ne sont pas assez incitatives et trop restrictives. Pour avoir droit à des aides, on impose aux proprié- taires un niveau de loyer beaucoup trop bas et un certain style de locataire. Sou- vent, ils préfèrent ne pas louer.” ■ J.-F.H.

résidences secondaires que leurs proprié- taires ne veulent pas louer quand ils sont absents. Il y a également sur la commune quelques logements vétustes qui mérite- raient une bonne rénovation pour pouvoir être remis sur le marché locatif. Enfin, il y a des exemples de logements collectifs comme la villa Saint-Charles où une asso- ciation accueille des demandeurs d’asile. Il y a eu quelques cas de vandalisme à cet endroit. Il est clair que les gens ne veulent pas venir y louer un logement” énumère

D ans les années 90, les investisseurs ont été incités par les dispositions de la loi Périssol, à construire des logements de petite sur- face. “Le retour sur investis- sement était d’autant plus

particulier. Mais en 10 ans, on est passé d’une situation de pénurie à un excédent de ces petits loge- ments, dont nombre sont aujourd’hui vacants. “Dans ces années 90, les comporte- ments étudiants étaient très

E XPLICATIONS

Concurrence du De Robien Des incitations peu incitatives

axés sur les petits logements. Aujour- d’hui, ils recher- chent un peu plus de confort, quitte à faire appel à la co- location pour avoir accès à des loge- ments plus spa-

intéressant que le logement était petit” résume Isa- belle Maquin, de l’agence d’urba- nisme du Grand Be s an ç o n . Le s années 90 sont celles où le nombre

“Aujourd’hui, ils recherchent un peu plus de confort.”

Afin de résoudre une partie de la question des logements inoccupés, des aides publiques ont été instaurées. Elles paraissent bien insuf- fisantes, concurrencées notamment par des dispositifs comme la loi De Robien.

25. Les résultats sont loin d’être à la hauteur des espérances.” Ce dispositif de subvention est largement concurrencé par les dispositifs de défiscalisation ouverts par la loi De Robien, des investissements locatifs qui permettent d’appliquer un loyer libre, sans commune mesure avec les contraintes imposées par les subventions de l’A.N.A.H. Avec De Robien, on loue ensui- te à qui on veut. ■ J.-F.H.

Le principe est le suivant : plus les futurs loyers seront bas, plus le propriétaire aura droit à des subventions importantes, pla- fonnées à 75% du montant des travaux. LaC.A.G.B. peut abon- der à hauteur de 10% supplé- mentaires si les logements sont réservés àdes foyers à ressources très modestes. Aujourd’hui, et malgré la création récente d’une autre prime de 5 000 euros en cas d’une vacance de plus de 12 mois, le résultat de cette poli- tique est plutôt mauvais, pour ne pas dire catastrophique. “Nous contactons plusieurs cen- taines de propriétaires chaque semaine. Il faut bien avouer que le tauxde retour est faible, consta- te Pascal Valladont, de H.D.L.

d’étudiants était le plus impor- tant. Il atteint à Besançon près de 24 000, alors qu’il n’est “plus” que de 20 541 cette année. Démographie étu- diante en hausse et incita- tions fiscales aboutissent alors à la construction de centaines de logements étudiants sur Besançon, studios et T1 en

cieux. Résultat : beaucoup de logements construits dans les années 90 ne trouvent plus pre- neur aujourd’hui” ajoute Isa- belle Maquin. Trop de petits logements, pas assez de grands apparte- ments… Voilà l’actuelle qua- drature du cercle à résoudre sur Besançon. ■ J.-F.H.

U n des responsables locaux de lamise en pla- ce de ce dispositif ani- mé par l’association H.D.L. 25 l’avoue lui-même : “Pour tout le GrandBesançon, les dossiers se comptent sur le doigt d’une main.” Besançon et 10 autres communes de la périphérie - Miserey, École-Valentin, Pirey, Châtillon, Thise, Chalèze, Cha- lezeule, Beure,Avanne et Deve-

cey - sont concernées par un programme d’intérêt général (P.I.G.) mis en place il y a deux ans. Son objectif est simple : aider les propriétaires à finan- cer des travaux de rénovation et inciter ainsi à remettre ces logements rénovés sur le mar- ché de la location, grâce à des subventions de l’A.N.A.H. (agen- ce nationale d’amélioration de l’habitat).

E XPLICATIONS Parc immobilier public

Le taux de vacance dans le parc social ne dépasse pas les 3%, signe d’un marché très tendu. Mais parfois, certains logements ne trouvent plus de candidats à la location. De la vacance subie à la vacance organisée

L a vacance des logements est la plupart du temps subie, c’est le cas des cen- taines de logements apparte- nant à des privés qui ne peu- vent ou ne veulent pas les mettre sur le marché locatif. Elle est parfois subie dans le parc immobilier public. L’exemple le plus parlant est dans le quartier de Fontaine- Écu où “45 logements” gérés par l’office public municipal H.L.M. ne sont plus loués. “Nous avons beaucoup de mal à trouver des locataires qui veulent aller là-bas”, reconnaît Denis Baud, le président de l’O.P.H.L.M., avouant aussi que cette vacance est aussi en quelque sorte “entretenue”. “Quand on cumule la densité humaine et les difficultés sociales, il vaut mieux éviter de créer des problèmes sup- plémentaires” ajoute-t-il. Sur les 5 500 logements gérés par l’office,156 étaient vacants d’après les derniers chiffres. De la vacance subie, on passe à la vacance organisée quand des opérations de renouvelle- ment urbain sont program- mées. Dans certains immeubles voués à la démolition, les loge- ments, c’est logique, ne sont plus loués. C’est le cas notam- ment à Clairs-Soleils en ce

moment avec la démolition prévue de l’immeuble “la bana- ne”, rue de Chalezeule, pro- grammée en juin prochain. Planoise connaît aussi de la vacance organisée. “Nous ces-

sons de louer aux 1, 3 et 5 rue de Cologne” ajoute l’O.P.H.L.M. Finalement, les logements vacants, disponibles et dési- rés, ne sont pas légion sur Besançon. ■ J.-F.H.

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La barre située à Fontaine-Écu, face aux établissements Weil, est en grande partie inoccupée. Une vacance subie par l’office H.L.M. qui en a la gestion.

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Logements sociaux : des réajustements dans les loyers 2006

Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité

Rayonnement La ville de Besançon vient de prendre la tête d’une nouvelle association inti- tulée le “réseau métropolitain Rhin- Rhône”. De quoi s’agit-il ? D’une éniè- me structure, coquille vide de débuts de projets qui n’aboutiront à rien de concret, ou alors véritable outil de dyna- misation de l’axe situé entre Dijon et Mulhouse et dont Besançon est en quelque sort le cœur ? Il est bien sûr trop tôt pour trancher, ce réseau vient juste d’être porté sur les fonts baptis- maux. Dans chacune des aggloméra- tions concernées, des chargés de mis- sion commencent à travailler pour savoir quel contenu il convient demettre dans cette enveloppe encore vierge. Ces réseaux métropolitains sont une nouvelle invention venue de Paris, de la direction à l’aménagement du terri- toire, destinée à dynamiser les colla- borations entre villes voisines. Trop souvent malmenée dans des compa- ratifs qui mettent en lumière les carences de l’agglomération, notamment en termes de dynamique industrielle, Besançon prend désormais tous les prétextes pour tenter de lever la tête et sortir de l’ombre de ses puissantes voisines. Le maire de Besançon, Jean- Louis Fousseret est donc le président de ce réseau, pour deux ans. Les élus bisontins se disent convaincus des bénéfices que le secteur peut tirer d’une telle coopération inter-urbaine. À la lecture du dossier remis lors de l’as- semblée constitutive de ce réseau Rhin- Rhône, on peine franchement à mettre du concret dans les axes de dévelop- pement retenus par les partenaires. Ces derniers se sont donnés jusqu’à la fin de l’année 2006 pour lister des actions précises à mettre en œuvre entre ces agglomérations de l’Est. Ce réseau métropolitain peut être une chance unique pour que Besançon devienne enfin visible à l’échelle natio- nale, voire européenne - c’est l’ambi- tion. Mais ce pari ne pourra être réus- si que si on implique dès le départ les véritables acteurs de ces villes et agglo- mérations, et notamment les décideurs économiques. Ce réseau de villes sera un échec cuisant s’il reste un outil pure- ment politique. Ses instigateurs sou- haitaient étendre le réseau jusqu’en Suisse - Bâle, Neuchâtel…- et dans le Sud de la Bourgogne. Mais il est sans doute nécessaire de réussir d’abord avec ses proches voisins avant d’étendre une zone dont la pertinen- ce se diluerait avec la distance. ■ Jean-François Hauser

L’ office public de H.L.M. de Besançon est le principal orga- nisme logeur public de Besan- çon, avec un parc de 5 500 logements sur toute la ville. Ses responsables viennent d’annoncer les changements à venir en matière de loyers pour l’an- née 2006. Sur la totalité des loge- ments, plus de 4 500 subiront une hausse de 1,5 % du montant des loyers. Les autres sont soit gelés, soit orientés à la baisse. “Nous avons déci- dé de geler le loyer de 588 logements, indique Denis Baud, le président de l’office. 110 autres bénéficieront d’une baisse de 3 % (avenue du Parc et pla- ce de l’Europe) et 161 autres d’une baisse de 1,5 % (rues Boulloche et Bertrand Russel). L’objectif est de réduire l’écart entre les loyers les plus modérés et les plus hauts.” À titre d’exemple, le loyer d’un T3 peut aller de 200 euros à plus de 350 euros par

cées par Gaz de France qui a essayé de faire passer la pilule d’une maîtri- se des coûts et d’un “cadeau” fait aux consommateurs. Le problème, c’est que la mesure qui consistait à consentir une réduction ne concer- ne que les personnes ayant un contrat individuel de chauffage. Tous les loge- ments sociaux gérés par l’office en sont donc exclus” déplore Denis Baud. L’office bisontin annonce enfin la construction future de logements sociaux, sous forme de petits col- lectifs ou de maisons en bande, dans les communes périphériques de Besançon comme Pirey et Danne- marie-sur-Crète. Pour dépoussiérer son image et asseoir sa vocation intercommunale, l’office public H.L.M. de Besançon a également décidé de changer de nom : il convient désor- mais de parler de “Grand Besançon habitat”. ■

mois selon son emplacement et son année de construction, ce qui ne signi- fie pas pour autant que les loyers les plus chers se situent dans les endroits les plus attractifs. L’office H.L.M. gèle en fait les loyers des groupes de loge- ments mal solvabilisés par les A.P.L. et baisse les loyers des logements peu attractifs. “Il faut reconnaître que l’avenue du Parc reste peu attracti- ve.” Si on fait la moyenne des gels, hausses et baisses, les loyers des 5 500 logements gérés par l’office municipal subiront une augmentation moyenne de 1,07 %, et ce, “malgré une augmentation des coûts de la construction qui a atteint un taux de 4,81 % cette année.” L’office déplo- re par ailleurs la forte augmentation des charges, de chauffage notam- ment, grevées par les hausses suc- cessives du prix des carburants. “Je suis scandalisé par les hausses annon-

L ’ouverture le 16 novembre du “nouveau” Décathlon à Besan- çon-Châteaufarine - sa sur- face passe de 2 600 à 5 000 m 2 - est l’événement commercial de cette fin d’année à Besançon. Décathlon devient ainsi un des plus vastes du Grand Est, après celui de Mulhouse (8 000 m 2 ). “À part Mulhouse, il faut aller jusqu’à Lyon ou à Lille pour trouver une aussi belle offre” commente Éric Julhiet, directeur régional Est de l’enseigne de sport. Des rayons plongée, golf, skis de randonnée, kayak et spéléo viennent com- pléter l’offre du magasin bisontin. Avec cette extension, le géant du sport compte élargir sa zone de de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

L’offre sportive s’est encore enrichie

chalandise qui s’arrêtait pour l’ins- tant à Dole, Gray, Vesoul et le Haut- Doubs. “Nous espérons attirer des gens de Lons-le-Saunier voire de Chalon-sur-Saône” poursuit David Ferton, le directeur du site bison- tin. Par ailleurs, Décathlon pour- suit toujours le projet d’implanter un magasin de 2 500 m 2 dans les environs de Pontarlier. Malgré cet agrandissement spec- taculaire, Besançon est en deçà de la moyenne nationale en ter- me de surface commerciale spor- tive. Besançon se situe à 28 m 2 pour 1 000 habitants tandis que la moyenne nationale est à 30. Pour exemple, Vesoul est lar- gement au-dessus avec plus de

40m 2 pour 1 000 habitants. Décath- lon Besançon couvre 25 % des parts de marché en matière d’ar- ticles de sport sur Besançon. Chaque année, 440 000 tickets de caisse y sont enregistrés et le nombre total de passage est esti- mé à plus d’1 million de visiteurs. “Avec cet agrandissement, l’ob- jectif est de gagner 15%de clients en plus” poursuit David Ferton. L’effectif de Décathlon-Besan- çon passe à 100 personnes en équivalent temps plein, soit 12 salariés en plus. La ville de Besançon compte à ce jour, enseignes généralistes et spé- cialisées confondues, 17 maga- sins de sport. ■

Noël 2005 : Besançon voit plus grand

L es festivités de fin d’année coïncident à Besançon avec l’inauguration de la nou- velle place de la Révolution. L’endroit ser- vira de cadre à une des animations-phares de ces festivités : le jardin des glaces. Après l’inauguration de la place de la Révolution, programmée le 9 décembre au soir, place à la féerie sur glace avec une patinoire de 260 m 2 installée sur les pavés bisontins, un décor fait de sapins et une grande roue. Inédit. Du 15 au 18 décembre, une piste de ski nordique sera même installée sur la place : un anneau de neige de 170 m de long aménagée par les dameuses de la station de Métabief. Balades en traîneau à chiens, courses populaires en nocturne, démonstration des skieurs régio- naux… Une véritable ambiance de station de montagne. Autre lieu, autre animation : la forêt magique place du Huit Septembre, à partir du 26 novembre. Elle sera installée à l’empla- cement habituellement occupé par des cha- lets d’exposants. Une véritable forêt de 140

sapins dans laquelle le visiteur est invité à se bala- der. Le marché de Noël solidaire organisé par le collectif Récidev se tient une nouvelle fois square Saint-Amour, tandis que le marché de Noël place Granvelle accueillera une centaine d’exposants. Enfin, le musée du Temps abritera l’exposition, “magie mécanique”, basée sur l’art des automates. Le lancement officiel des manifestations de fin d’an- née se fera le 25 novembre à 18 heures avec le démarrage des illuminations, pour prendre fin le 2 janvier. En chiffres, les illuminations de fin d’an- née à Besançon, ça donne cela : 4 300 m de guir- landes, lampes et lucioles, 11 000 m de câble élec- trique, 300 kW de puissance installée, 274 motifs en traversée de rue ou encore 80 sphères lumi- neuses de 1 m de diamètre. Ces animations, ambi- tieuses, ont un coût : 280 000 euros. Le prix du rêve. “C’est un moyen de transmettre l’image de la ville de Besançon à l’extérieur. Nous avons la prétention, avec ces animations de Noël, de deve- nir une des quatre ou cinq références de l’Est de la France en la matière” commente le maire Jean- Louis Fousseret. ■

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2005 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, , C.A.G.B., F.F.S.G., mairie d’Avanne, O.T.S.I. de Belfort, Dijon et Mulhouse.

BESANÇON

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NOUVEAUX HORAIRES du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 18h + LE SAMEDI MATIN

C OMMERCE Des enseignes déjà positionnées Châteaufarine : extension annoncée de la galerie marchande Le projet doit aboutir “courant 2007” selon les investisseurs. Il s’agit pour l’Immobilière Casino de récupérer l’actuel emplacement de Leroy-Merlin qui lui-même doit déménager à côté de son empla- cement actuel. Par ce jeu de chaises musicales, la galerie commer- ciale de Géant va sensiblement s’étendre.

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L e magasin de bricolage Leroy-Merlin serait sur le point de déposer une demande d’extension de sa surface commerciale. Actuellement implanté à l’ex- trémité de la galerie marchan- de de Géant, le spécialiste du bricolage cherche un meilleur

emplacement. Les négociations sont en cours entre Leroy Mer- lin et l’Immobilière Casino, la société qui gère les emplace- ments commerciaux installés autour du magasin Géant. LeroyMerlin aménagerait une surface de vente de l’ordre de 10 000 m 2 (7 500 m 2 de maga-

sin et 2 500m 2 d’exposition exté- rieure) à la place de la butte située entre son emplacement actuel et la zone hôtelière des hôtels Campanile, Siatel et Étap’hôtel. La surface laissée libre par Leroy Merlin serait alors récupérée par l’Immobi- lière Casino, qui confirme son intention d’étendre sa galerie marchande. “Sous réserve que le projet aboutisse comme nous le souhaitons, il s’agirait de créer aumoins une dizaine d’enseignes supplémentaires ainsi que des moyennes surfaces de 300m 2 ou plus. Certaines nous ont déjà donné leur accord” se contente d’expliquer Frédéric Gracian de l’ImmobilièreCasino. “L’échéan- ce que nous nous sommes fixée pour mener à bien cette opéra- tion est courant 2007, en mars

Dans un deuxième temps, l’Im- mobilière Casino pourrait envi- sager une deuxième extension, sur les 3 500 m 2 où sont actuel- lement déposés les matériaux en plein air de Leroy Merlin. Cette surface, qui n’est pas pour l’instant considérée comme un espace de vente, sera en revanche soumise à autorisa- tion de laC.D.E.C.Au final, près de 7 000 m 2 de nouvelles sur- faces commerciales pourraient donc être aménagés dans le pro- longement de l’actuelle galerie marchande. Cette perspective est jugée avec prudence par la ville de Besan- çon. “C’est une surface sans dou- te trop importante pour la ville de Besançon. Nous serons bien vigilants sur les nouveaux com-

merces qui solliciteront une auto- risation de C.D.E.C. Nous don- nerons notre avis pour qu’il y ait des enseignes qui soient com- plémentaires de celles existantes. Onne veut pas laisser faire n’im- porte quoi” commente Jacques Mariot, l’adjoint bisontin au commerce qui, de son côté pen- se qu’il devrait à moyen terme, se voir créer “35 à 40 nouveaux commerces” sur l’emplacement laissé libre par Leroy Merlin. Cette perspective renforcera encore un peu plus la prédomi- nance de la périphérie Ouest de Besançon sur le plan du com- merce. “Tout lemonde veut venir s’implanter sur Châteaufarine” résume avec une pointe de fata- lisme Jacques Mariot. ■ J.-F.H.

ou en septembre selon la rapi- dité des formalités administra- tives.” Dans sa configuration actuelle, la galerie marchande de Géant dispose “d’une cin- quantaine d’enseignes, services bancaires compris” selon la socié- té qui gère la galerie. Sur le plan administratif jus- tement, cette opération d’ex- tension échappera enbonne par- tie à tout contrôle car l’Immobilière Casino n’aura pas besoin de solliciter l’accord de la commission départementale d’équipement commercial (C.D.E.C.), elle ne fera que reprendre la C.D.E.C. obtenue en son temps par Leroy Merlin à cet endroit. Cette surface amé- nageable sans autorisationpréa- lable est d’environ 4 000 m 2 .

La galerie actuelle de Géant est composée d’une cinquantaine d’enseignes au total.

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P HÉNOMÈNE 141 cas de maltraitance physique contre des enfants

En bref

Les victimes de violences en augmentation

● Solidarité Le Léo Club (filiale jeune du Lion’s club) cherche des béné- voles volontaires de 18 à 32 ans pour des actions huma- nitaires. Renseignements : Damien Huguet au 06 64 13 02 25. ● Anniversaire L’association “Les invités au festin” fête ses 15 ans le 8 décembre. Au programme notamment une conférence- débat avec Martin Hirsch, pré- sident d’Emmaüs France à 17 heures au Grand Kursaal. À 20 h 30, défilé-spectacle présenté par les membres de l’association. Renseignements au 03 81 88 90 30. ● Chien Le 26 novembre rue Brûlard entre 14 heures et 17 heures, manifestation canine autour du thème animal citadin-maître citoyen, avec la participation des clubs canins des Prés- de-Vaux et de Chemaudin. ● Entreprises L’A.D.E.D. vient d’éditer son “guide des aides aux entre- prises”. Cette publication répertorie 184 aides poten- tielles aux entreprises. Dis- ponible gratuitement en appe- lant le 03 81 65 10 00.

Dans le Doubs, plus de 1 130 enfants sont actuellement en danger dans leur milieu familial et donc confiés aux services sociaux. Mais les violences ne touchent pas que les enfants. Un centre d’accueil des victimes vient d’être créé au sein de l’hôpital de Besançon.

L e centre d’accueil des vic- times d’abus sexuels et de maltraitance (C.A.V.A.S.E.M.) est opé- rationnel depuis le mois der- nier au sein du C.H.U. de Besançon. Créé en collabora- tion entre le centre de soins bisontin et l’hôpital de Novil- lars, ce service est destiné à “accueillir et prendre en char- ge toutes les victimes de vio- lence, qu’il s’agisse de violences physiques, sexuelles ou morales.”

situation. Ce constat accablant est com- plété avec les chiffres fournis par la cellule de signalement pour l’enfance en danger, récem- ment rebaptisée “Antenne enfance-ado” par le Conseil général du Doubs, gestionnai- re de cette douloureuse ques- tion. L’antenne a recensé, tou- jours pour la seule année 2004, “141 cas de maltraitance phy- sique, 155 cas de maltraitan-

Le docteur Nicolas Hubert travaille au service de médecine légale du C.H.U. Il est le coordinateur du C.A.V.A.S.E.M.

ce sexuelle, 60 cas de maltraitance psy- chologique et 63 cas de négligence gra- ve.” “Les victimes ne cessent d’augmenter d’année en année” précise le C.H.U. de

78 procédures de violence sur mineur.

atteint quant à lui les 76 000. À côté de ces chiffres recensés, toute la violence cachée qui ne franchit jamais le seuil desmai- sons ou des appartements, est incontrôlable. ■ J.-F.H.

te le médecin. L’augmentation du nombre de victimes de violences à Besan- çon suit le même mouvement à la hausse que sur le plannatio- nal. Selon l’observatoire natio- nal de l’action sociale, le nombre d’enfants maltraités en Fran- ce a augmenté de 5% en 2004, atteignant le nombre “officiel” de 19 000. Le nombre des enfants “en risque”, c’est-à-dire connaissant des conditions de vie risquant de mettre en dan- ger leur santé ou leur sécurité,

Les services de police bisontins ont dénom- bré en 2004, “14 viols sur personnes majeures, 13 viols sur personnes mineures,

haitons devenir une interface efficace entre les victimes et les services policiers ou judiciaires, commente le docteur Nicolas Hubert, coordinateur du centre. Un autre objectif du centre d’ac- cueil est de recenser les cas de violences, ce qui n’a jamais été fait au sein du C.H.U.” Les vio- lences concernent toutes les tranches d’âge. “Cela vadunour- risson à la personne âgée. Par- fois on peut se poser des ques- tions sur certains traumatismes sur des personnes âgées” ajou-

Besançon, bien que le centre hospitalier n’ait pas de statis- tiques globales sur ces drames cachés du quotidien. “Le C.A.V.A.S.E.M. doit contribuer à améliorer la prise en charge de ces victimes et à rendre plus facile l’accès aux soins ou à l’ex- pertise des victimes. Nous sou-

14 agressions sexuelles sur per- sonnes majeures, 32 agressions sexuelles sur personnes mineures et 78 procédures de violence sur mineur de moins de 15 ans.” Si les chiffres offi- ciels sont déjà effrayants sur Besançon, ils ne reflètent cer- tainement pas l’étendue de la

Renseignements : C.A.V.A.S.E.M. au 03 81 25 83 95 Antenne enfance-ado au 03 81 258 119 et enfanceado.doubs.fr

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DOSSIER

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Besançon face à ses “rivales”

Les comparaisons entre la capi- tale franc-comtoise et Dijon ne manquent pas d’alimenter régu- lièrement les chroniques. Depuis plusieurs années, Besançon ten- te de sortir de son soi-disant som- meil et affiche une certaine volon- té de se débarrasser de tous ses complexes d’infériorité. La ville vient de s’engager - c’est une pre- mière - dans une dynamique de partenariat avec ses voisines que sont Dijon bien sûr mais aussi Montbéliard, Belfort et Mulhou- se. Que pèse Besançon par rap- port à ces villes de l’Est ? C’est pour tenter de répondre à cette ques- tion que La Presse Bisontine a vou- lumettre en parallèle les forces et les faiblesses de ces métropoles pour tenter ainsi de mesurer si Besançon a les moyens de ses ambitions. Engagées dans le nou- veau réseau métropolitain Rhin- Rhône, toutes ces villes restent néanmoins en concurrence sur la plupart des dossiers de la vie cou- rante. L’éclairage se fera donc à travers l’économie, le commerce, le tourisme, le rayonnement exté- rieur, les infrastructures et l’en- seignement. Besançon tire-t-elle son épingle du jeu dans l’échiquier des villes de l’Est ? Enquête.

S TRATÉGIE

La fin des clivages ? Besançon et ses voisines se tendent la main

La constitution fin septembre d’un réseau métropolitain regroupant les agglo- mérations situées entre Dijon et Mulhouse doit marquer le départ d’une coopération constructive dans plusieurs domaines de la vie courante. Ces intentions n’effaceront pas pour autant la compétition que se livrent ces villes.

C e n’est certainement pas un hasard si Jean-Louis Fousseret a souhaité prendre la tête du réseaumétropolitainRhin-Rhô- ne, porté sur les fonts baptismaux le 30 septembre dernier, qui associe dans une même réflexion, toutes les métro- poles situées sur l’axe Rhin-Rhône, à savoir Dijon, Mulhouse, Montbéliard, Belfort et bien sûr Besançon. À l’hori- zon 2011, le futur T.G.V. Rhin-Rhône mettra Besançon à une demi-heure de train de Mulhouse et à 25 minutes de Dijon. Le maire de Besançon a certai- nement saisi tout l’enjeu - et le danger - de cette future proximité. L’objectif avoué de ce réseau est de réunir toutes ces agglomérations autour de projets communs, destinés à “deve- nir visible à l’échelle de l’Europe” lan- ce Dominique Schauss, chargé demis- sion à la ville de Besançon, en charge de ce projet. Si le contenu de ce réseau

Besançon. La santé est un autre axe de réflexion actuel. “Il est illusoire de vouloir faire de l’hôpital de Besançon un hôpital excellent dans tous les services. Alors qu’avec un bassin d’1 million d’habi- tant, il est plus logique d’établir un véri- table réseau sanitaire. Même chose pour l’Université : l’idée est d’organiser l’ex- cellence entre tous les sites.” Voilà pour les intentions. Au-delà de ces velléités de rapproche- ment, il y a les actes concrets. Le plus compliqué sera de gommer les intérêts particuliers des villes qui, bien que par- tenaires, n’en restent pasmoins concur- rentes. “Sur le plan économique notam- ment, il est clair que les villes seront toujours en concurrence. Dans le domai- ne du commerce également, ce sera tou- jours du chacun pour soi” tempère le technicien. L’initiativemérite pourtant d’être soulignée : c’est lepremier exemple

est encore très abstrait, certaines idées émergent déjà. Les villes membres de ce réseau ont arrêté six thèmes de tra- vail, supports futurs d’actions com- munes : l’accessibilité (les transports), l’université-recherche, l’économie, la santé, la culture et les nouvelles tech- nologies. Il restemaintenant àmettre du contenu dans chacun de ces six axes de travail. À Besançon, on prend l’exemple de la culture. “Nous avons déjà pensé à faire émerger un grand projet d’exposition culturelle au rayon- nement international. Une expo Picas- so par exemple, Besançon ne pourrait pas se la payer seul. L’idée est bien de mettre nos moyens en commun pour organiser une grande exposition de ce genre qui serait itinérante, entre nos villes. C’est une des pistes et indirecte- ment, c’est undesmoyens de faire rayon- ner Besançon” observe ÉricAnguenot, le directeur de cabinet du maire de

Le sujet semble porteur puisqu’il fait actuellement l’objet d’une étude des étudiants bisontins du laboratoire Théma, rattaché à la faculté de géographie de Besançon.

déclarations d’intention. “Attention, on est bien conscient que ce genre de pro- jet peut être fumeux si on n’implique pas les acteurs professionnels que sont les chercheurs, les universitaires, les grands décideurs économiques. C’est une culture nouvelle de coopération à insuffler” ajoute Éric Anguenot. Un programme détaillé des actions communes à mettre en place doit être présenté lors de futures Assises de Rhin-Rhône. Mais celles-ci n’auront pas lieu avant la fin de l’année 2006. ■ J.-F.H.

officiel d’une volonté de se fédérer. L’en- semble Dijon-Val de Saône-Besançon regroupe 500 000 habitants dans un triangle de moins de 100 kilomètres. Autant que l’ensemble Belfort-Mont- béliard-Mulhouse dans un rayon de 50 kilomètres. L’aireurbaineBelfort-Mont- béliard a en quelque sorte montré la voie par le travail en commun mené sur les dossiers économiques notam- ment, depuis plusieurs années. Reste aujourd’hui à agrandir ce cercle pour que ce nouveau réseau métropolitain Rhin-Rhônedépasse le stadedes simples

10 LE DOSSIER

LE COMMERCE

La métropole haut-rhinoise mène actuelle- ment deux projets d’envergure : un au centre- ville, l’autre côté Ouest, à la sortie de l’auto- route en provenance de la Franche-Comté. Mulhouse : deux grands projets commerciaux

Besançon dispose d’un centre-ville dynamique, caractérisé comme dans tous les centres-villes par une omniprésence des enseignes nationales. Sans pour autant dis- poser pour l’instant d’un commerce qui exercerait un véritable pouvoir d’attraction. Sa zone périphérique la plus attrayante reste Châteaufarine qui poursuit son exten- sion. Dernier exemple en date : l’ouverture du nouveau Décathlon, qui devient un des plus grands de France. La ville et la C.C.I. s’apprêtent à rendre publique une étu- de approfondie sur les habitudes commerciales des Bisontins. Le chef-lieu du Territoire mise sur un équi- libre subtil entre son centre-ville et sa péri- phérie. Résultat, le cœur de ville est plu- tôt dynamique, avec une locomotive indéniable : la FNAC. Belfort cherche à maintenir l’équilibre

L e tram-train mulhousien sera inauguré le 13 mai 2006, la date est offi- ciellement arrêtée. Dans la continuité de ce projet struc- turant pour le centre-ville, un

vice commerce. Le deuxième grand projet est mené sur la partie Ouest de la ville, située en zone franche, et qui attire ainsi nombre de services et de commerce. “C’est

fort. Pour attirer le public de Montbéliard, Belfort compte sur la FNAC et pour attirer du public de Belfort, Montbéliard a Décathlon.” Enfin, Belfort ne souffre guè- re d’une évasion commerciale vers Mulhouse, au contraire. Belfort commencemême à atti- rer des consommateurs deMul- house, encore empêtrée dans de longs travaux d’installation du tramway au centre-ville. C’est particulièrement le cas certains jours comme le ven- dredi saint, férié enAlsace. Ce jour-là, les plaques d’immatri- culation 68 déferlent sur la vil- le au Lion. ■ J.-F.H.

taurants en vieille ville. Cela participe au respect de l’équi- libre entre le centre et la péri- phérie” ajoute Olivier Barillot, directeur de la cellule écono- mique à la ville de Belfort. Depuis plusieurs années, Bel- fort a adopté une démarche claire. En commission d’équi- pement commercial, les élus respectent la règle suivante : tout ce qui concerne l’équipe- ment de la personne est dirigé au centre-ville, contrairement aux enseignes d’équipement de la maison qui sont cantonnées en périphérie. “L’objectif est d’éviter une dévitalisation du centre-ville.” La proximité de Montbéliard et de Belfort est-elle un avan- tage pour ces deux villes dis- tantes d’une dizaine deminutes d’autoroute ? “On a constaté que Montbéliard commerce à Montbéliard et Belfort à Bel-

vaste centre commer- cial avec une enseigne porteuse dont le nom reste à préciser (Vir- gin, qui devait arri- ver, s’est finalement désisté), débutera ses travaux d’aménage- ment, au pied de la tour de l’Europe,

un grand projet de construction qui se réalisera en 2007.” Baptisé le Trident, le projet consistera à édifier un ensemble de trois tours d’une dizaine d’étages cha- cune, reliées entre elles, avec des hôtels,

Trois tours d’une dizaine

d’étages chacune.

A u cœur de l’aire urbaine délimitée par le triangle Belfort-Montbéliard-Héri- court, le commerce belfortain compte sur un nombre de consommateurs potentiels de 300 000 habitants, bien au-delà de la population des 52 000Bel- fortains. La cité du Lion pos- sède depuis une vingtaine d’an- nées une locomotive indéniable - la FNAC - à laquelle s’accro- chent de nombreux wagons, enseignes franchisées et com- merçants indépendants. Selon Marie-Josée Fleury, adjointe au commerce àBelfort, laFNAC

“attire les clients jusqu’à une centaine de kilomètres à la ron- de, y compris jusqu’à Besan- çon.” Pourtant, la FNAC de Bel- fort est une des plus petites de France. Mais elle va bientôt connaître une phase de travaux d’agrandissement, notamment de ses rayons lecture. La FNAC a permis au cœur de ville un véritable renouveau. “Dans le sillage de cette enseigne, Bel- fort présente la particularité d’avoir de nombreux commer- çants indépendants réunis au “faubourg des Ancêtres” et beau- coup d’antiquaires et de res-

des services et des commerces. Situé juste à la sortie de l’au- toroute, ce futur pôle com- mercial lorgnera inévitable- ment vers le SudAlsace, mais aussi vers l’Aire urbaine Bel- fort-Montbéliard. ■ J.-F.H.

emblème urbain de Mulhou- se. “Le principe est d’avoir là une grande enseigne qui atti- re et beaucoup de commerces qui viennent s’agglomérer autour” observe Jacques Gro- sheintz, responsable du ser-

CHAMPIONNAT DE FRANCE

La capitale bourguignonne dispose de commerces que Besan- çon n’a pas. C’est l’explication principale au phénomène d’éva- sion commerciale subie par la capitale comtoise au profit de sa voisine bourguignonne. Dijon : concurrent, uniquement sur les produits spécifiques

NATIONALE 1 MASCULIN

D ijon attire les Bisontins pour deux raisons : sa périphérie Est avec le centre commercial la Toison d’Or (1 hypermarché, 10 moyennes surfaces spéciali- sées, 110 boutiques) et son nou- veau pôle d’attraction voisin,

loisirs : Zara, Eurodif, H et M, la FNAC… “Je viens ici pour acheter des vêtements pour femmes enceintes. Il n’y a pas de magasin spécialisé dans ce domaine à Besançon” com- mente cette Bisontine de retour de Dijon. À part ces magasins très ciblés, les indicateurs ne sont pas tant à la défaveur de Besançon. “Cette “évasion” com- merciale a toujours existé mais elle n’est pas significative” explique cet observateur du commerce local. La municipalité de Dijonmini- mise ce phénomène d’attrac- tion. D’ailleurs, elle assure plu- tôt travailler en ce moment sur la dynamique industriel- le plutôt que commerciale. “Nous nous attachons à main- tenir le tissu industriel et de services, c’est notre priorité” confirme l’adjoint au commerce. C’est ainsi que Dijon vient d’ar- racher à Amiens l’accueil du futur centre logistique de la S.N.C.F., pourvoyeurs de 250 nouveaux emplois pour l’ag- glomération dijonnaise et, accessoirement de 400 000 euros de taxe professionnelle chaque année. ■ J.-F.H.

le magasin de meubles Ikéa, mais aussi pour son centre-vil- le qui dispose d’enseignes que Besançon n’a pas, positionnées notamment sur le créneau du luxe : Hermès, Boucheron…, ou d’autres marques interna- tionales de confection ou de

ESBM / VILLENEUVE LOUBET Samedi 3 décembre 2005 à partir de 20 h

GYMNASE DES MONTBOUCONS

Si Dijon attire certains Bisontins, c’est grâce à ces magasins absents de Besançon.

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