La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

BESANÇON

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I SLAM Le carré musulman de Saint-Claude saturé

En bref

Le Conseil du culte musulman bataille pour les cimetières

● Services La société Hom’service enri- chit sa palette de services aux particuliers et propose désor- mais des services de remise en état d’appartements, net- toyage de vitres, entretien d’espaces verts et petit bri- colage. Renseignements sur le www.hom-service.com ou au 0 825 888 505. ● Grandes écoles Le forum régional des grandes écoles scientifiques se tient samedi 26 novembre de 9 heures à 13 heures au lycée Jules-Haag de Besançon. Rens. 03 81 81 96 34. ● Vacances L’U.F.C.V. vient de publier ses catalogues “vacances adap- tées 2005-2006” qui s’adres- sent à des adultes ou des enfants déficients mentaux. Renseignements : Marie Aoun au 03 81 47 48 13. ● Glace Fête de Noël organisée par l’association des sports de glace de Besançon. Gala de patinage avec présentation des programmes de compé- tition, démonstrations, ballets et danse sur glace le samedi 3 décembre à 18 h 30 à la pati- noire Lafayette de Besançon. Au profit des Restos du cœur. Rens. 03 81 41 63 30.

Renouvelé en juin dernier, le Conseil régional du culte musulman s’inquiète du manque de carrés musulmans disponibles en Franche-Comté. À Besançon, le seul exis- tant, à Saint-Claude, est saturé.

“J’ ai assisté à des funérailles il y a quelques semaines, à Saint- Claude. Vraiment, il ne reste pratiquement plus de places. Ils sont arrivés au bout du carré et les tombes

hadj. “Mais bien sûr, quand il n’y a pas d’autres solutions, nous nous adaptons.” Une rencontre avec les élus locaux devrait bientôt avoir lieu sur ce sujet et les auto- rités musulmanes se disent “pragma-

sont déjà serrées” , reconnaît Tahar Belhadj, vice-prési- dent du conseil régional du culte musulman (C.R.C.M.). Renouvelé en juin dernier, le C.R.C.M., l’organe repré- sentatif de l’islamenFranche-

tiques sur la question. On veut bien accepter n’importe quel endroit qu’on nous attribue.” Car si le problème se pose depuis longtemps un peu partout en France, il devient désormais plus aigu. “Avant, la plupart

“Ils veulent être enterrés en France.”

La mosquée Souna, près de Saint-Claude. Dans le cimetière tout proche, le seul carré musulman de Besançon est saturé. L a communauté musulmane de Besançon devrait bientôt bénéficier de deux nouveaux lieux de culte. Un centre culturel islamique, “avec une salle de prière mais aussi des salles pour assurer un soutien scolaire, des cours d’ara- be, une salle polyvalente” devrait ouvrir ses portes dans un bâtiment de la rue de Chaillot. “Notre ancien local, à Montrapon, était trop petit pour pouvoir offrir tous les services” , explique Khalid Jarmouni, le président (U.O.I.F.) du centre. Une autre mosquée devrait aussi se construire prochainement à Pla- noise où l’association “Fath” a acheté récemment un terrain municipal de 4 000 m 2 . En Franche-Comté, la communauté musulmane compterait près de 100 000 fidèles. Deux nouvelles mosquées à Besançon

Comté, s’inquiète du manque de carrés ou de cimetières musulmans dans la région et en a fait une de ses priorités de sonmandat. Car les carrés existants sont souvent devenus trop petits. À Besançon, un seul carré musulman existe, dans le cimetière Saint-Claude, mais seul une quinzaine de places seraient encore disponibles. Et dans les com- munes avoisinantes, à Saône, Valdahon, Ornans, aucun carré n’est aménagé. Saint-Vit, par contre, possède elle aus- si un petit carré musulman. “Les morts se ressemblent. Mais l’enterrement, pour l’islam, est régi par des dogmes, l’orien- tation de la sépulture est ainsi dictée par le rite religieux” , explique Tahar Bel-

du temps, les corps étaient rapatriés dans le pays d’origine, en Algérie ou auMaroc. Mais maintenant, les jeunes sont nés ici, ils sont chez eux en France. Et donc veu- lent être enterrés en France. Du coup, les cimetières ne correspondent pas au besoin de la population” , affirme Mohamed Gmih, le président réélu du C.R.C.M., lié à la fédération nationale des musul- mans de France (F.N.M.F.). Le rapatriement des corps concernerait tout de même à Besançon encore près de trois décès sur quatre. Une partie importante de la communauté musul- mane souscrit souvent à cet effet une assurance de rapatriement. ■ S.D.

Le plombier polonais débarque à Besançon B.T.P. Les Hauts du Chazal

L’heure est à l’Europe, y compris dans le secteur du bâtiment. Un chantier actuellement en cours à Besançon a été confié à une entreprise dont le siège est en Allemagne, qui fait venir à Besan- çon des ouvriers portugais et polonais

V u, dans l’édition 2005 d’une revue immobilière décrivant un nouveau programme en cours sur Besançon : “Accès par aéroport de Besançon. Située au cœur du carrefour européen, dans le cadre historique de la cité médiévale de Besançon, cette réalisation propo- se des logements du T1 au T4, etc.” Alléchante annonce sauf que… elle se situe dans le futur des Hauts du Chazal, à proximité de Châteaufari- ne. On est loin du centre historique - et médiéval (!) - de Besançon. Le pro- gramme en question est “Le patio des Hauts du Chazal”, un des ensembles immobiliers en cours de construction sur ce quartier en devenir, proche de la future faculté de médecine. Sur le chantier, un camion immatri- culé en Allemagne, une grue à l’effi- gie d’une entreprise d’outre-Rhin et un alignement de baraquements bleus, munis de paraboles. Ce programme immobilier lancé par une société de Lyon - le groupe Entys - a été confié à une entreprise générale allemande qui a créé une filiale enAlsace. Quant aux ouvriers employés, ils viennent pour la plupart tout droit du Portu- gal. Ils travaillent, mangent et dor- ment sur le chantier, organisé en vrai

petit village autonome avec sa canti- ne et son restaurant. Bientôt devraient rejoindre le chantier d’autre salariés, Polonais cette fois-ci… Plusieurs contrôles des forces de l’ordre ont déjà été effectués sur place, chargées de lutter contre le travail illégal. “Nous sommes parfaitement dans la loi, affir- me le représentant de la sociétéHeber- ger, basée à Entzheim vers Stras- bourg. Nous sommes à l’heure de

forcément que les prix augmentent. Nous sommes aussi obligés d’appli- quer une certaine politique de prix. Si on accepte la tendance actuelle en France et le jeu de l’inflation, on va tout droit vers une crise de l’immobi- lier” , justifie le P.D.G. Certains professionnels bisontins de l’immobilier se posent des questions sur ce qu’ils craignent être une déri- ve. “Le marché s’européanise de plus

en plus. Les gens viennent quelques mois puis repar- tent. Cela change complè- tement de nos façons de fai- re et on peut craindre que ce soit parfois au détriment de la qualité car ni le pro- moteur ni le constructeur ne sont sur place” analyse

l’Europe. il arrive que cer- tains de nos ouvriers alle- mands aillent sur des chan- tiers au Portugal.” De son côté, le groupe Entys justifie cet appel à une entreprise d’origine allemande par le fait que “les entreprises françaises

“Le marché s’européanise de plus en plus.”

l’un d’eux. Sur les deux programmes menés par Entys, comprenant 40 appartements d’une part, puis une centaine de loge- ments étudiants et une vingtaine d’ap- partements d’autre part, la quasi- totalité des logements est déjà commercialisée. Essentiellement à des investisseurs immobiliers, “ori- ginaires de la France entière.” ■ J.-F.H.

sont actuellement débordées alors que les entreprises allemandes ont besoin de travail. Quand on fait un appel d’offres, il n’y a plus d’entreprises fran- çaises, alors on va chercher les entre- prises ailleurs” commente Maurice Candelo, P.D.G. du groupe Entys. “S’il n’y a pas de quoi faire avec des entre- prises françaises, il faut bien trouver des solutions. Cela permet peut-être aussi de maîtriser les prix car dans un marché en surchauffe en France,

“Le Patio des Hauts du Chazal”, lancé par un promoteur lyonnais, une réalisation résolument “européenne”…

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