La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

15 LE DOSSIER

La Cité des Princes revêt ses habits de fête le 31 décembre pour un réveillon hors du commun qui a pris une envergure nationale. Après la saucisse, Peugeot et le F.C. Sochaux, le réveillon est devenu un des meilleurs vecteurs de communication de la ville. Montbéliard se met sur son 31 Besançon peine encore à se constituer une identité au-delà des frontières régio- nales. Pour pallier ce déficit d’image, elle a programmé à partir de l’an prochain un grand festival de rue. Original ? Pas vraiment, Chalon-sur-Saône ou Aurillac ont éprouvé le concept. Porteur ? Sans doute, mais le pari de faire connaître Besançon en France à travers cette seule manifestation est risqué. Belfort et Montbéliard ont trouvé, chacune dans leur style, l’événement fédérateur, tan- dis que Dijon mise toujours - un peu trop - sur la renommée de la ville, de ses environs et de la gastronomie bourguignonne. LE RAYONNEMENT DES VILLES

Les Eurocks ont sorti Belfort de l’anonymat

D’ un simple événement festif à destination de la jeunesse locale en l’honneur du bicentenaire de la Révolution française, le Conseil général du Territoi- re-de-Belfort, emmené à l’époque par Christian Proust,

sées à la quatrième position des festivals rock français en termes de fréquentation. Il est juste devancé par le festival des Vieilles Charrues, en Bre- tagne, le Printemps de Bourges et les Francofolies de LaRochel- le. Il a dépassé par exemple

les Transmusi- cales de Rennes, sur le déclin. 60 % des festi- valiers provien- nent du Grand Est de la Fran- ce, mais “nous attirons des

a fait des Euroc- kéennes une des références euro- péennes enmatiè- re de festival rock. Près de 10 000 festivaliers avaient répondu à l’appel de la col-

Le budget des Eurockéennes est de 4,5 millions d’euros.

lectivité lors de la première édition en 1989. Quinze ans après, les Eurocks réunissent près de 100 000 personnes sur trois jours. “Nous sommes limi- tés par la capacité d’accueil de la presqu’île de Malsaucy. Le record de fréquentation a été enregistré l’an dernier avec une moyenne de 32 000 per- sonnes par jour. Le lieu du fes- tival est vraiment sa griffe, ce site naturel est exceptionnel et c’est en cela qu’il est différent des autres” indique l’associa- tion Territoires de musique, gestionnaire de la manifesta- tion. Les Eurockéennes se sont his-

publics de toute la France et de plus en plus d’étrangers, notamment des Pays de l’Est, et pas mal de Parisiens.” En lançant les Eurocks, les col- lectivités locales ont amorcé la pompe. Désormais, le festival assure à 80 % son fonctionne- ment grâce à ses fonds propres. Le budget des Eurockéennes est de 4,5 millions d’euros. Les Eurocks participent au rayon- nement de Belfort mais aus- si à l’économie de toute une région. Chaque année, le fes- tival réinjecte 2,5 millions d’euros dans l’économie du Nord Franche-Comté et du Sud Alsace. ■ J.-F.H.

L a biennale d’hiver deMont- béliard, organisée par la scène nationale l’Allan, est unmélange loufoque qui réunit, tous les deux ans, les talents les plus divers : plasticiens du feu, comédiens, scénographes de l’eau et musiciens, pour un

se félicite Florent Swal, membre de l’équipe d’organi- sation. Bien sûr, il n’y a pas de miracle : sans communication, pas de succès. La biennale duNouvelAn repo- se sur un budget de 700 000 euros, largement subvention- né par les collectivités locales, ville et communauté d’agglo- mération en tête. Les organi- sateurs ont su également nouer des partenariats avec la pres- se nationale : Libération, Télé- rama, France Info… mais aus- si communiquer à travers les cahiers régionaux des maga- zines populaires à grande dif- fusion tels que Télé 7 Jours ou Elle. Une communication ciblée et efficace. Cette année, l’Allan a choisi le thème du mouvement. “On a imaginé que le public se retrou- ve dans les rêves un peu fous du baron Cuvier avec une gran- de ménagerie d’animaux en mouvement qui défilera dans les rues.” Le concept a déjà séduit plusieurs villes de Fran- ce qui, elles aussi, “veulent désormais se payer leur petit réveillon.” ■ J.-F.H.

trielle, la biennale d’hiver a réuni en 2003, 25 000 per- sonnes autour de son spectacle. “Cette année, nous attendons encore plus de monde. Tous les hôtels du secteur sont déjà pleins, nous avons des demandes de toute la France”

moment intense où le centre- ville se métamorphose litté- ralement. Tout se passe dans la rue. Successeur du Réveillon des boulons qui avait déjà contri- bué à sortir Montbéliard de sa grise réputation de cité indus-

Les Eurockéennes emploient près de 1 200 personnes, prestataires compris, pour l’événement de début juillet.

Tout se passe en plein air. Comme dit le slogan, le 31 à Montbéliard, “on boit le champagne avec des moufles” …

Des hommes politiques au poids différent On reproche parfois aumaire de Besançon son anonymat sur la scène natio- nale. Un argument irréfutable par rapport à l’aura de ses voisins de l’Est mais que Jean-Louis Fousseret n’a jamais considéré comme un handicap.

Besançon sort sa griffe Le lancement d’une nouvelle identité visuelle pour Besançon n’est que la première étape d’un plan de communication à vocation nationale. L’idée est de s’appuyer sur les talents locaux pour porter l’image de la ville.

U ne certaine chape de secret pèse encore sur la straté- gie montée par Besançon pour renforcer sa notoriété. D’autant que rien n’est enco- re officiellement engagé. Il n’em- pêche : la capitale comtoise compte bien définitivement se débarrasser de ses vieux ori- peaux de ville sage et mécon- nue. “Besançon ne souffre pas d’un déficit d’image mais de notoriété” rectifie d’emblée Vin- cent Nuyts, le directeur de la communication de la ville. Un peu l’inverse d’une ville com- me Saint-Étienne, connue, mais dont l’image est encore celle d’une grise cité minière. “Nous

niquer dans la capitale. “Plus qu’une dépense, il faut voir là un véritable investissement pour la ville” ajoute la mairie. Fai- re connaître la ville à travers ses ambassadeurs, voilà donc la dernière trouvaille de la vil- le en matière de communica- tion. Depuis plusieurs années, Besan- çon déploie de notables efforts pour exporter son image. Selon l’Argus de la presse, qui recen- se tous les articles parus sur le plan national, Besançon est présent deux fois plus qu’il y a deux ans dans les coupures de presse. Un premier signe encou- rageant. ■ J.-F.H.

sommes très en amont de la démarche mais l’idée est bien de consacrer l’an prochain, si nos moyens nous le permettent, une enveloppe de 150 000 euros, pour communiquer sur le plan national” , confie un proche col- laborateur du maire. À ces tarifs-là, une campagne de publicité télévisée, comme radiophonique, est exclue. L’idée poursuivie par la mairie est de s’appuyer sur le thème de “Besançon, fabrique de talent”. Exemple-type : le cirque Plu- me ouAldebert - deux purs pro- duits bisontins - se produisent à Paris. Besançon saisit alors la balle au bond pour commu-

M esure-t-on le rayonne- ment d’une ville par rap- port à la réputation de son premier magistrat ? C’est en partie vrai. On a souvent associé une ville à son maire, mais dès lors que celui-ci a eu une fonction élective nationale. Ce qui n’est pas le cas de Jean- Louis Fousseret. À Mulhouse, la renommée du maire Jean-Marie Bockel, aujourd’hui sénateur P.S., s’est faitegrâceauxpostesdeministre et de secrétaire d’État que cet avocat de profession a occupés par le passé. Belfort s’est fait connaître à travers le parcours

graphie dans le Who’s Who… Montbéliard et unpeu en retrait même si son maire, Louis Sou- vet, tente de soigner son image àParis. Il est sénateur duDoubs. Mais être unmaire connu sert- il les intérêts de sa ville ? Jean- Louis Fousseret tente pourtant une percée nationale. Il est depuis peu vice-président de l’association des grandes villes deFrance. Mais selonunproche du maire de Besançon, “Jean- LouisFousseret préfère travailler pour sa ville sans faire d’éclat à l’extérieur.” Se donne-t-il seule- ment les moyens politiques de faire autrement ? ■ J.-F.H.

politique de Jean-Pierre Che- vènement, plusieurs foisministre également, à la tête de mouve- ments politiques nationaux et ancien candidat à l’élection pré- sidentielle. Le cas de Dijon est un peu différent. Son maire, François Rebsamen, est moins connu du grand public. Il est pourtant influent. Ce franc- maçon,membreduGrandOrient de France, est aussi secrétaire fédéral chargé des fédérations et numéro 3 du P.S. en France. C’est par son intermédiaire que Dijon avait organisé en 2003 le congrès du P.S. Signe de recon- naissance, il a droit à sa bio-

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