La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

par S.D.

UN QUARTI ER À L’HONNEUR

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Un quartier aux portes de la Boucle En passant par… Les Chaprais À l’entrée Est de la Boucle, le quartier des Chaprais connaît une forte urbanisation depuis plusieurs décennies. Il est devenu le deuxième quartier bisontin en termes de population. Mais a su conserver son caractère commerçant. V IE DE QUARTIER 15 000 habitants

Avec ses commerçants, la rue de Belfort est le cœur du quartier des Chaprais. accroche : Elle s’est forgée une solide réputation dans les métiers de bouche.

ve. Avec manège pour les enfants, chalets et stand de vin chaud, “pour la convivialité.” Le vrai point noir du quartier, que tous reconnaissent, c’est le stationnement, de plus en plus difficile. “C’est un vrai manque. Depuis 1986, les com- merçants essayent de sensibi- liser la municipalité à ce pro- blème. Mais rien n’a vraiment avancé. Par rapport à l’activi- té économique, c’est un vrai manque. Car on ne peut pas travailler qu’avec un quartier” , regrette Gilbert Cuenot, le tein- turier qui tient le pressing du même nom, implanté depuis 55 ans rue de Belfort. ■

espaces verts dans le quartier. “L’avantage, c’est que cela apporte de nouveaux habitants, plus jeunes. Le quartier a une double identité. C’est un lieu de transit, mais c’est aussi de plus en plus un lieu de rési- dence, qui devient prisé” , nuan- ce un commerçant de la rue de Belfort. Le cœur du quartier des Cha- prais, c’est justement la rue de Belfort et ses commerçants. Poissonnerie, épicerie fine, trai- teur, chocolatier… La rue est réputée pour ses artisans de bouche plutôt haut de gamme, certaines boutiques sont deve- nues des institutions. “Et qui

ne sont pas toujours à la por- tée de toutes les bourses” , regret- te cette femme, qui habite le quartier depuis près de 40 ans. “C’est très dynamique, affirme FranckMüller, qui tient depuis près de 10 ans l’épicerie fine Martin et Müller. L’association des commerçants est active et fait tout au long de l’année des animations, comme le Troc des Chaprais. Cette année, celui- ci a accueilli près de 300 expo- sants.” Juste avant les fêtes, les com- merçants ont prévu d’organi- ser leur petit marché de Noël sur la place de la liberté, pour la deuxième année consécuti-

“C’ e n’est pas forcément un quartier avec une identité très forte, avec une vie de quartier importante. Il n’y a pas d’es- prit village. Les Chaprais sont plus un trait d’union entre les différentes parties de la ville. Mais on s’y sent bien” , décrit Corinne Binetruy, co-prési- dente du conseil de quartier. À l’entrée Est de la Boucle, le

se construire sur le quartier dans les mois à venir. Une densification de l’habitat contre laquelle s’insurgent cer- tains riverains, réunis au sein de l’association de défense Cha- prais-Rotonde. “Ce ne sont peut- être pas des tours de dix étages mais au final, ce n’est pas mieux. Il n’y a aucune végéta- tion entre les immeubles” , affir- me René Chevillard, le vice- président de l’association, qui regrette la disparition des

quartier des Chaprais est deve- nu le deuxième quartier de Besançon en termes de popu- lation. Juste derrière Planoi- se, avec un peu plus de 15 000 habitants en 1999. Et il attire toujours d’avantage d’habi- tants. Vingt-deux appartements au 72, rue de Belfort, une ving- taine du 85 A de la même rue, 76 autres un peu plus dans la rue au numéro 76. Les projets immobiliers ne manquent pas. Plus de 200 logements doivent

C OMMERÇANT Pâtissier et chocolatier Au pays de l’or noir Pâtissier et chocolatier renommé, installé dans la rue de Belfort, Bruno Grandvoin- net s’est lancé dans un pari osé : l’importation de gousses de vanille, un véritable or noir, négocié à près de 700 euros du kilo.

En route pour les communes Fondée en 1966, la petite maison d’édition C’Prim s’est spécialisée dans les plans et les annuaires. Elle a créé la Route des communes. Un livre qui en est à sa douzième édition É DITION 10 000 exemplaires vendus par an

D élicatement, Bruno Grandvoinnet sort d’un des tiroirs de la cuisine un petit sachet de plastique jauni. À l’intérieur, une cin- quantaine de gousses de vanille noires et fines, à l’allure insi- gnifiante, alignées les unes aux autres. “C’est de l’or noir. Rien qu’une poignée comme

net, j’ai découvert une expor- tatrice malgache qui vendait de la vanille fraîche bio. Et je lui ai acheté” , explique Bruno Grandvoinnet, tout en enfour- nant des biscuits au chocolat dans le four de l’arrière-bou- tique. Un pari qui fonctionne. Sans publicité, grâce au bouche à oreille, le Bisontin

E t de douze. “La Route des communes”, le guide pra- tique qui couvre tout le département vient de sortir sa douzième édition. “Cela devient un guide de tourisme, de plus en plus. On y ajoute

publications en un seul ouvra- ge” , reprend Édith Campbell une petite femme à l’allure dynamique. Mêlant précis historique, infor- mations pratiques et écono- miques, pour chaque com- mune, les

est déjà devenu le fournisseur de tous les chefs étoilés de la région et d’un grand pâtissier parisien. Sa vanille, vendue près de trois fois moins chè- re, est en plus

celle-ci vaut une for- tune” , s’amuse le pâtissier en serrant dans sa main les précieuses gousses. À 700 euros le kilo en temps normal, on le croit aisément. Bruno Grandvoin-

Le fournisseur de tous les chefs étoilés de la région.

de plus en plus d’informations d’ordre touris- tique. C’est une demande. Plus on évolue et plus les gens s’inté-

“Il y a un côté de transmission de la mémoire.”

volumes consa- crés au Doubs se vendent chaque année à près de 10 000 exem- plaires. La remi-

se à jour annuelle nécessite près de six mois de travail, pour la petite équipe de six personnes. “Notre public est surtout rural. Il y a un côté de transmission de la mémoi- re qui plaît. Et enmême temps, c’est souvent le seul endroit où les habitants des petites communes de quelques dizaines d’habitants peuvent retrouver leur village” , pour- suit la directrice. Un joli succès de librairie qui a incité l’éditeur à étendre sa publication aux autres dépar- tements de Franche-Comté. ■

ressent à ce sujet” , affirme Édith Campbell, la directri- ce de l’agence C’Prim. Fon- dée en 1966, l’agence implan- tée en face du cimetière des Chaprais, a abandonné la publication de bulletins muni- cipaux, son activité premiè- re, pour se diversifier dans le domaine des cartes touris- tiques et des annuaires locaux et professionnels. “C’est com- me cela qu’est née la Route des communes, j’ai eu l’idée de réunir toutes les informa- tions que l’on collectait sépa- rément pour nos différentes

estampillée “commerce équi- table” et la moitié des béné- fices sont reversés à une asso- ciation caritative malgache, qui aide à la scolarisation des enfants. Et dans l’avenir, l’en- trepreneur pâtissier lorgne du côté de l’immense marché américain, “où la vanille est commercialisée à des prix enco- re plus élevés qu’en Europe” , souffle Bruno Grandvoinnet, qui envisage également de se lancer prochainement dans l’importation de produits exo- tiques. ■

net aime à jongler avec toutes les casquettes. À celles de pâtis- sier, de chocolatier et de trai- teur - il a repris la pâtisserie- chocolaterie familiale de la rue de Belfort depuis plusieurs années -, il en a ajouté une nouvelle voilà un an. Celle d’importateur de gousses de vanille, le deuxième sur lemar- ché français. En Europe, un seul importa- teur contrôlait jusqu’alors le marché et déterminait les prix. Trop cher au goût du pâtis- sier. “En prospectant sur Inter-

Pâtissier et chocolatier, Bruno Grandvoinnet est à la tête de la maison familiale, implantée depuis plus de 30 ans rue de Belfort.

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