La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

L’ÉCONOMI E

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L OGEMENT La structure fête ses 40 ans S.A.I.E.M.B. : “Notre rôle est aussi de savoir prendre des risques” La société anonyme immobilière d’économie mixte de Besançon (S.A.I.E.M.B.) a été créée en 1965. Si l’habitat individuel reste sa mission première, elle se tourne de plus en plus vers l’immobilier d’entreprise. Explications avec son directeur général, Guy Henrion.

L a Presse Bisontine : Comment a évolué l’activité de la S.A.I.E.M.B. depuis sa créa- tion en octobre 1965 ? Guy Henrion : La seule problé- matique de l’époque était le logement. Il s’agissait de créer des logements pour les per- sonnes qui avaient des res- sources un peu supérieures au plafond des minima sociaux et qui de ce fait, étaient exclues des logements sociaux. C’est ainsi que la S.A.I.E.M.B. a réa-

ce point, nous souhaitons nous étendre au-delà de Besançon, voire au-delà de la C.A.G.B. À partir de début 2006, cette acti- vité immobilier d’entreprise sera gérée par une entité nou- velle. Nous scindons la socié- té en deux entités distinctes. L.P.B. : Quelles opérations avez-vous mené sur le plan de l’immobilier industriel ? G.H. : Nous avons créé sur Besançon 35 000 m 2 de surfa- ce destinée aux entreprises. Sur Besançon, et dans l’agglo. Exemple : lamanufacture Jean Rousseau (ex-Cobra) à Pelou- sey. Sur Besançon, il y a l’en- treprise Parkéon, qui nous loue les locaux que nous avons construits. Nous avons une partie de la City, l’hôtel Jouf- froy à Battant dans lequel s’est installée l’A.U.D.A.B. Nous avons racheté les locaux Supé- rior dans lesquelles sont héber- gées des structures comme Yéma, Weal’s concept, la Banque alimentaire ou enco- re la toute nouvelle associa- tion du festival des musiques

en

partenariat

avec

l’A.D.A.P.E.I. Dans Besançon, 60 % de nos logements sont à Planoise (Époisses et “nouveau” Pla- noise jusqu’aux Vallières vers la Polyclinique). Nous avons aussi réalisé beaucoup d’opé- rations dans le centre ancien, à Battant, avec des opérations de résorption de l’habitat insa- lubre. Nous gérons 170 loge- ments à Battant. Nous sommes aussi présents à la Combe Sara-

Guy Henrion, à gauche, est le directeur général délégué de la S.A.I.E.M.B. À ses côtés, Vincent Fuster, P.D.G. de la structure et Agnès Poraszka, responsable de la gestion locative.

travaux de maintenance de notre parc immobilier. Depuis 2001, nous avons engagé 11,5 millions d’euros de tra- vaux. La S.A.I.E.M.B. emploie 40 salariés. ■ Propos recueillis par J.-F.H.

dra la C.A.G.B.

avons d’autres actionnaires, la Caisse des Dépôts et Consi- gnations et la Caisse d’Épargne, qui sont plus sensibles aux notions de rentabilités. C’est pourquoi, tous nos investisse- ments sont bien mesurés. Sur la partie économie, notre actionnaire principal devien-

gosse et aux Quatre Vents, avec 80 loge- ments. L.P.B. : Vous ne faites pas que du locatif ? G.H. : Non. La S.A.I.E.M.B. a livré 800 lots en accession à la propriété à Besançon. Avec l’exemple récent

L.P.B. : En tant que société anony- me, vous êtes tenus à faire de la rentabilité. Qu’en est-il sur ce point ? G.H. : Notre chiffre d’affaires 2004 est de 12,870 millions d’euros. La plupart des béné- fices sont réinjectés dans les

lisé 1 000 logements dans le quartier des Époisses à Planoise. Au départ, c’étaient des logements non conventionnés. Ensuite, nous avons construit les mêmes logements que les autres organismes H.L.M. Dans notre

“Nous gérons 2 100 logements sur Besançon.”

2 NOUVEAUX ADHERENTS À CLIENT ROI PUB L I - I N FORMAT I ON

du Clos des Vallières, nous sommes venus faire de l’ac- cession à la propriété à Pla- noise, et ça a marché. Nous venons de terminer une deuxiè- me opération sur laquelle la quasi-totalité des lots est ven-

parc aujourd’hui, nous avons toujours ces logements non conventionnés, une partie de ce parc a été conventionnée entre temps et tout ce que nous construisons aujourd’hui est conventionné et donc acces- sible aux aides. L’intérêt de notre parc est qu’il offre une grande mixité sociale. L’exemple le plus probant est l’immeuble situé face à Micro- polis, une barre de 276 loge- ments qui loge aussi bien des R.M.istes que des cadres moyens. L.P.B. : Quelle est aujourd’hui la composition de votre parc de loge- ments sur Besançon ? G.H. : Nous gérons 2 100 loge- ments sur Besançon-ville. Désormais, nous raisonnons “agglo” dans le cadre du plan local de l’habitat du Grand Besançon. Notre première réa- lisation hors Besançon a été la réhabilitation de 35 logements au château d’Uzel à Pelousey,

due : le Jean de Bry, sous le fort des Jus- tices. Nous nous impli- quons aussi dans l’opé- ration de renouvellement urbain des Clairs- Soleils avec de l’ac- cession à la propriété également. Notre objectif global est de

de rue. Concernant Yéma, nous leur construisons leur futur site sur la Z.A.C. Lafayette. L.P.B. : Dans ce genre d’opérations, vous ne faites qu’exécuter les sou- haits de la ville, votre prin- cipal actionnaire ?

J oupi-Jouet Center (20 rue Gam- betta) et Hyperboissons (Rue Oudet et Espace Valentin), deux enseignes bien connues du com- merce bisontin viennent d’adhérer à Client Roi Besançon suite à la straté- gie commerciale et marketing mise en place par l’association pour étendre son réseau à Besançon. “Nous n’avions pas de carte de fidéli- té, on s’est donc interrogé entre en créer une ou adhérer à Client Roi. Adhé- rer à Client Roi représente beaucoup d’avantages pour nous, car il y a une synergie entre les commerces. De plus, on peut travailler en direction de la clien- tèle grâce au fichier” indique Serge Couesme, fondateur d’Hyperboissons. Du côté de Joupi-Jouet Center, maga- sin situé rue Gambetta, on a délaissé la carte de fidélité Joupi pour adhérer à celle de Client Roi. “De nombreuses personnes nous demandait si l’on pre- nait la carte Client Roi ; il était donc important pour nous d’y adhérer . Au final, la formule proposée est intéres-

“Notre objectif est aussi de ne pas perdre d’argent.”

sante à la fois pour le commerçant et le client” souligne Mme Baumont, la responsable. Les commerçants ont donc eux aussi un intérêt à adhérer à ce réseau qui leur permet de rompre l’isolement. Chacun d’entre eux disposera dans les pro- chaines semaines de trois pages sur le site internet de l’association Client Roi pour assurer sa promotion. “Actuelle- ment, Client Roi est la première orga- nisation à proposer une carte de fidéli- té nationale multi commerces pour les enseignes de centre-ville et de quartier” précise Jérôme Cart. C’est en se struc- turant de la sorte que ce type de com- merce peut résister à la force centrifu- ge qui déplace les pôles commerciaux en périphérie des agglomérations. ●

créer une centaine de loge- ments par an dans les cinq pro- chaines années. L.P.B. : Quelles sont vos autres acti- vités ? G.H. : L’immobilier d’entrepri- se. Depuis 2001, la ville a sou- haité que nous devenions un outil à part entière de promo- tion du locatif industriel. Sur

G.H. : C’est en effet la ville qui nous sollicite pour ces opéra- tions à destination des entre- prises. En tant que S.E.M., notre rôle est aussi de prendre des risques. À l’inverse du pri- vé, nous ne sommes pas à des rentabilités de 10 ou 12 %, nous sommes plus près du 0 %. Ceci dit, notre objectif est aussi de ne pas perdre d’argent. Nous

40 ans d’habitat à Besançon

L a S.A.I.E.M.B. a été créée le 14 octobre 1965 à l’initiative du maire de l’époque Jean Min- joz, et de Jacques Gagey, conseiller muni- cipal chargé de l’urbanisme. Objectif d’alors : répondre aux demandes en matière de loge- ment. Les besoins annuels sont alors estimés à 1 440 logements par an pour la période 1962- 1974. Dans les années soixante-dix, sous l’im- pulsion des présidents Coquard et Defrasne, la S.A.I.E.M.B. élargit son patrimoine et réalise 600 logements en accession à la propriété. Dans les années quatre-vingt-dix, la société réalise 460

logements étudiants pour répondre à la forte pénurie. La S.A.I.E.M.B. est présidée par Vin- cent Fuster, adjoint au développement local de la ville de Besançon, ville qui est l’actionnaire majoritaire, à 51 %, de la société. Les autres actionnaires sont la Caisse des Dépôts et Consi- gnations à hauteur de 45 % et la Caisse d’É- pargne pour 4 %. La présidence devrait revenir à Jean-Louis Fousseret en début d’année 2006. Vincent Fuster prendra alors la présidence de la S.E.D.D., actuellement occupée par… Jean- Louis Fousseret. ●

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