La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

LE GRAND BESANÇON

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S OCIAL Des clauses d’insertion dans les marchés publics

3 649 bénéficiaires du R.M.I. à Besançon Avec un total de 8 276 bénéficiaires du R.M.I. pour l’ensemble du département, le coût de la mesure a subi une augmentation de 12,5%, passant de 28 à 32 millions d’euros par rapport à l’an dernier. Le R.M.I. ne touche pas que la ville. Ils sont par exemple 32 allocataires à Saint-Vit.

“L e nombre des allocataires du R.M.I. a véritablement explosé au cours de l’an- née 2004. Depuis, nous nous situons à un niveau très élevé” confirment les services du Conseil général, désormais gestionnaires de cette mesure. La collectivité dépar- tementale a dépensé 28 millions d’eu- ros l’an dernier, elle déboursera 32 millions cette année pour financer l’allocation. Un niveau jamais atteint. “Le contexte économique et la modi- fication des règles de l’Assedic l’an

chés publics au terme de laquelle les entreprises répondant aux appels d’offres s’engagent à embaucher, en direct ou par l’intermédiaire d’en- treprises d’insertion, des alloca- taires du R.M.I. Le premier chan- tier concerné par cette clause sera, sur Besançon, la réhabilitation du collège Camus. Un moyen de plus pour tenter de sortir ces 8 000 habi- tants de l’impasse : ils doivent com- poser chaque mois avec un revenu de 425 euros. ■ J.-F.H.

ciaires, 1 300 d’entre eux “ont un travail, mais des petits boulots qui ne leur apportent que 200 ou 300

À titre d’exemple, on recense actuel- lement 14 bénéficiaires à Novillars, 10 à Thise, 13 à École-Valentin ou

dernier, avec les nombreux “recalcu- lés”, expliquent cette forte augmen- tation” ajoute le service insertion. La particularité de la situation, c’est que le R.M.I. n’est pas l’apanage des villes. “Toutes les communes sont tou- chées.” Les petits voire très petits villages sont également concernés. “C’est encore plus dramatique car dans ces cas-là, les personnes R.M.istes sont plus éloignées des services sociaux ou moins encadrées.” Les villages périphériques à Besançon sont tous plus ou moins concernés.

32 à Saint-Vit. Le plus gros de la population R.M.istes - 54% - a entre 30 et 50 ans. 25% des allo- cataires sont des femmes seules sans enfant, 36%

euros par mois. En tout cas, la plupart des béné- ficiaires n’attendent pas que ça se passe.” Afin de tenter de remettre sur les rails

14 bénéficiaires à Novillars, 10 à Thise.

de l’emploi le plus de R.M.istes, la collectivité départementale “s’enga- ge à travailler sur l’activité écono- mique.” Exemple récent : la clause d’insertion intégrée à certains mar-

des hommes seuls et 23% des femmes seules avec enfants. La solitude est donc une des caractéristiques de ces personnes en grande difficulté. Par ailleurs, sur les 8 000 bénéfi-

S UISSE

Des salaires plus élevés qu’en France

Bisontins… et travailleurs frontaliers

Depuis les accords bilatéraux de juin 2002, les Bisontins peuvent plus facilement travailler en Suisse. Une option qu’ont choisie plusieurs dizaines d’entre eux, près à faire chaque jour le trajet en voiture.

T ous les matins, Louis Pointurier prend savoi- ture et part rejoindre son entreprise, spécia- lisée dans l’horlogerie, à La Chaux-de-Fonds, enSuisse. Près de 150 kilomètres aller-retour, tous les jours. “Ça ne me gêne pas tant que cela. Jeme sens tel- lement bien dans mon travail que je n’y pense pas. À 45 ans, si je voulais évoluer dans ma carrière, jen’avaisde toutemaniè- re pas d’autre choix” , affirme-t- il. Jusqu’en juin dernier, ce Bison- tin travaillait dans une P.M.E. horlogère de Besançon, Breit- ling. Il a préféré démissionner pour “aller de l’avant” et obte- nir en Suisse un poste d’enca- drement. Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à choi- sir de travailler de l’autre côté de la frontière tout en habitant dans l’agglomération bisontine. Plusieurs dizaines, voire une centaine tout au plus. Le phénomène est relativement récent. Car jusqu’en juin 2002,

magerie de Mamirolle, a choisi de s’expatrier àLaBrévine.Dans sa promotion, ils sont deux à avoir fait le même choix. “C’est un billet d’entrée pour un jeune. Après en France, on n’a aucun problème pour trouver du bou- lot. EnSuisse, le travail est vrai-

le permis de travail n’était déli- vré par la Suisse qu’aux per- sonnes résidant à moins de 20 kilomètres de la frontière. Une restriction qui a été levée par lesaccordsbilatéraux. “Cet attrait pour la Suisse est aussi lié à la situation économique qui a pu

ment de qualité et répu- té. Et en plus, ils recherchent énormé- ment demonde” , affir- me Mickaël qui n’a jamais envisagé de s’installer près de la frontière, côté français, parce que “pour sortir, leweek-end, c’est quand même beaucoupmieux d’être à Besançon.”

se dégrader à Besan- çon” , notamment dans lesecteurhorloger, ana- lyse Alain Marguet, président de l’Amica- le des frontaliers. L’autre atout helvète, ce sont les salaires, qui peuvent atteindre le double ou le triple des rémunérations fran- çaises. “Je ne vais pas

“Même en enlevant les frais de voitures, cela reste intéressant.”

Louis Pointurier, lui non plus, n’envisage pas pour l’instant de quitter Besançon. Depuis son arrivée en Suisse, un de ses anciens collègues est déjà venu le rejoindre. “Et plusieurs en ont enviemais attendent encore pour sauter le pas.” ■ S.D.

là où ça gagne le plus forcément. Maismême en enlevant les frais de voitures, cela reste intéres- sant. Finalement, laSuisse, c’est unpeuunpetit eldorado” , concè- deMickaël Card, qui gagne près de 4 000 francs suisses bruts par mois. À 23 ans, le jeune homme, fraî- chement sorti de l’école de fro-

De plus en plus de personnes du Grand Besançon vont travailler tous les jours en Suisse.

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