La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

13 LE DOSSIER

Besançon toujours à la traîne de l’emploi industriel

L’emploi industriel est essentiellement concentré dans le Nord Franche-Comté et le Sud Alsace. Besançon et Dijon, capitales régio- nales restent largement positionnées sur les emplois de services, même si Dijon concentre beaucoup plus de sociétés industrielles - et notamment des groupes internationaux - que Besançon. L’ÉCONOMIE Dijon, ville de services Comme à Besançon, les plus grands employeurs de l’agglo- mération dijonnaise sont les administrations et les services publics. Mais Dijon possède tout de même des fleurons indus- triels pourvoyeurs de milliers d’emplois.

B esançon n’est plus la vil- le industrielle qu’elle était dans les années 70, ce n’est pas un scoop . Les récents déboires de quelques fleurons de l’économie bisontine - Augé Découpage, SM2E, Fralsen… - ont plombé les statistiques de l’emploi. Un rapport uni- versitaire datant de 1996 le mentionnait déjà - “Besançon, citadelle assiégée ou métro- pole en devenir” par le labo Irades (faculté de géographie) - : “Les petites capitales régio- nales comme Besançon ont les

çon et Belfort-Montbéliard.” À la lumière des chiffres, on constate qu’aujourd’hui enco- re, la prédominance industrielle du Nord Franche-Comté par rapport àBesançon est toujours aussi tranchée. L’effectif salarié industriel de l’agglomération bisontine pla- fonne à 11 766 emplois tandis que celle de Montbéliard abri- te près de 26 000 salariés dans l’industrie.Mulhouse enfin (avec notamment Peugeot) en comp- te 20 900 et Belfort 6 900. ■

positions les plus faibles sur les emplois stratégiques (…). Elles ont en revanche des posi- tions fortes dans le domaine de la santé voire de l’administra- tion.” Le rapport soulignait une autre particularité bison- tine : “La capitale régionale a vu ses possibilités d’expansion limitées par la concurrence de grands sites industriels qui se sont développés à part. On abou- tit ainsi à l’opposition spatiale entre fonctions administratives au sens large et fonctions indus- trielles. C’est le cas entre Besan-

Évolution de l’emploi salarié privé par grand secteur d’activité Secteur d’activité 2001 2002 2003 Agglomération Belfortaine Construction 1 572 1 634 1 570 Industrie 8 448 7 513 6 931 Services 17 494 17 681 17 674 Total Agglomération Belfortaine 27 514 26 828 26 175 Grand Dijon Construction 6 892 6 864 7 049 Industrie 15 573 16 015 15 976 Services 59 996 60 903 61 161 Total Grand Dijon 82 461 83 782 84 186 Grand Besançon Agriculture 3 2 5 Construction 3 027 3 017 3 020 Industrie 12 710 12 152 11 766 Services 36 370 36 670 36 656 Total Grand Besançon 52 110 51 841 51 447 Pays de Montbéliard Construction 2 511 2 570 2 603 Industrie 28 843 27 515 25 855 Services 19 409 20 248 19 581 Total Pays de Montbéliard 50 763 50 333 48 039 Agglomération Mulhousienne Agriculture 1 3 2 Construction 4 738 4 645 4 511 Industrie 21 142 21 574 20 921 Services 42 477 43 471 42 534 Total Agglomération Mulhousienne 68 358 69 693 67 968

L a capitale bourguignonne emploie plus de 61 000 per- sonnes dans le secteur des services. Les principaux employeurs privés et publics de l’agglomération dijonnaise sont d’ailleurs des entreprises de services. Comme à Besan- çon, c’est le centre hospitalier le plus gros employeur deDijon, avec 5 400 salariés. Il est sui- vi d’une entreprise privée, mais de services toujours, la société des autoroutes Paris-Rhin-Rhô- ne, dont le siège basé à Saint- Apollinaire emploie 3 356 sala-

treprise est suivie du labora- toire pharmaceutique Fournier Pharma (929 salariés), puis du groupeUnilever (Amora-Maille) et ses 859 employés, de Schnei- der Electric Industries (821) et des laboratoires Urgo (812 per- sonnes). C’est à ce nombre de salariés environ que correspond le premier employeur privé de l’agglomération bisontine : le bijoutier Maty qui emploie 550 personnes (900 à l’échelle du groupe qui intègre les sociétés S.F.M., GEMService et Comp- toirs de Paris). ■ J.-F.H.

riés. Vient ensuite un autre employeur de services, la Pos- te, avec ses 3 255 collabora- teurs. Puis France Télécom (2 735 salariés), suivi de lamai- rie de Dijon (2 552 employés), puis du CréditAgricole de Côte d’Or (1 980) et du Conseil géné- ral de Côte d’Or et ses 1 968 agents. Le premier employeur indus- triel de l’agglomération dijon- naise est le fabricant de direc- tions assistées pour l’automobile (K.S.D.S.E., groupe Koyo) qui emploie 1 251 salariés. L’en-

Les emplois métropolitains supérieurs, baromètre de l’attractivité d’une ville Les ingénieurs, les cadres et les fonctions de direction et d’ani- mation illustrent le dynamisme d’un territoire. On les appelle les emplois métropolitains supérieurs (E.M.S.). Comment se situe Besançon par rapport à ses voisines ?

L es E.M.S. sont les “fonctions dont le contenu décisionnel est élevé ouqui contribuent à l’ima- ge de marque d’une ville” d’après la défini- tion officielle établie par la D.A.T.A.R. Dans les faits, ce sont les emploisde la finance, la recherche, le conseil, l’audit, la presse, l’industrie de la connaissance, etc. “ Ces emplois illustrent vrai- ment le rayonnement d’une ville. Ils tirent l’éco- nomie d’une ville vers le haut” confirme un spé- cialiste bisontin de l’emploi. Sur le plan national, les E.M.S. concernent 1,8 million d’actifs sur les 22,8 millions de salariés que totalise la France. Soit 7,9% du total des emplois seulementmais depuis 1990, ces E.M.S. ont représenté presque le tiers de la hausse du nombre d’emplois en France. Ils sont dès lors un

indicateur très pertinent du lien entre les terri- toires et l’innovation et le dynamisme écono- mique. Ces emplois supérieurs sont inégalement répartis sur le territoire national. En effet, la région Île-de-France regroupe à elle seule 45% des E.M.S. français. Enmatière d’emploismétropolitains supérieurs, l’agglomérationbisontineapparaît “dans lamoyen- ne française” avec 5 683 E.M.S. sur un total de 89 976 emplois au total, soit un taux de 6,3%. Montbéliard est à la traîne avec un taux d’em- plois supérieurs de 4,57%. Mulhouse est à 6,1% d’E.M.S. par rapport au total des emplois. Dijon surclasse ses voisines avec 7,53%mais c’est Bel- fort qui se hisse en haut du tableau avec un taux d’emplois supérieurs qui atteint les 7,92%. ■

Le poids des pôles de compétitivité

Dijon est engagé dans un pôle de compétitivité lié au goût et à la santé, le pôle “Vitagora” : Nombre d’entreprises concernées : 640 Nombre d’emplois : 52 000 Chiffre d’affaires cumulé : 7,9 milliards d’euros Besançon est impliqué dans un pôle de compétitivité lié aux microtechniques : Nombre d’entreprises concernées : 270 Nombre d’emplois : 10 000 sur le bassin de Besançon et 30 000 en Franche-Comté Chiffre d’affaires cumulé : 750 millions d’euros Montbéliard, Belfort et Mulhouse sont partenaires du même pôle dédié aux véhicules du futur : Nombre d’entreprises concernées : 450 Nombre d’emplois : 100 000 salariés entre le Nord Franche-Comté et le Sud Alsace Chiffre d’affaires cumulé : 20 milliards d’euros

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