La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

DOSSIER

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Besançon face à ses “rivales”

Les comparaisons entre la capi- tale franc-comtoise et Dijon ne manquent pas d’alimenter régu- lièrement les chroniques. Depuis plusieurs années, Besançon ten- te de sortir de son soi-disant som- meil et affiche une certaine volon- té de se débarrasser de tous ses complexes d’infériorité. La ville vient de s’engager - c’est une pre- mière - dans une dynamique de partenariat avec ses voisines que sont Dijon bien sûr mais aussi Montbéliard, Belfort et Mulhou- se. Que pèse Besançon par rap- port à ces villes de l’Est ? C’est pour tenter de répondre à cette ques- tion que La Presse Bisontine a vou- lumettre en parallèle les forces et les faiblesses de ces métropoles pour tenter ainsi de mesurer si Besançon a les moyens de ses ambitions. Engagées dans le nou- veau réseau métropolitain Rhin- Rhône, toutes ces villes restent néanmoins en concurrence sur la plupart des dossiers de la vie cou- rante. L’éclairage se fera donc à travers l’économie, le commerce, le tourisme, le rayonnement exté- rieur, les infrastructures et l’en- seignement. Besançon tire-t-elle son épingle du jeu dans l’échiquier des villes de l’Est ? Enquête.

S TRATÉGIE

La fin des clivages ? Besançon et ses voisines se tendent la main

La constitution fin septembre d’un réseau métropolitain regroupant les agglo- mérations situées entre Dijon et Mulhouse doit marquer le départ d’une coopération constructive dans plusieurs domaines de la vie courante. Ces intentions n’effaceront pas pour autant la compétition que se livrent ces villes.

C e n’est certainement pas un hasard si Jean-Louis Fousseret a souhaité prendre la tête du réseaumétropolitainRhin-Rhô- ne, porté sur les fonts baptismaux le 30 septembre dernier, qui associe dans une même réflexion, toutes les métro- poles situées sur l’axe Rhin-Rhône, à savoir Dijon, Mulhouse, Montbéliard, Belfort et bien sûr Besançon. À l’hori- zon 2011, le futur T.G.V. Rhin-Rhône mettra Besançon à une demi-heure de train de Mulhouse et à 25 minutes de Dijon. Le maire de Besançon a certai- nement saisi tout l’enjeu - et le danger - de cette future proximité. L’objectif avoué de ce réseau est de réunir toutes ces agglomérations autour de projets communs, destinés à “deve- nir visible à l’échelle de l’Europe” lan- ce Dominique Schauss, chargé demis- sion à la ville de Besançon, en charge de ce projet. Si le contenu de ce réseau

Besançon. La santé est un autre axe de réflexion actuel. “Il est illusoire de vouloir faire de l’hôpital de Besançon un hôpital excellent dans tous les services. Alors qu’avec un bassin d’1 million d’habi- tant, il est plus logique d’établir un véri- table réseau sanitaire. Même chose pour l’Université : l’idée est d’organiser l’ex- cellence entre tous les sites.” Voilà pour les intentions. Au-delà de ces velléités de rapproche- ment, il y a les actes concrets. Le plus compliqué sera de gommer les intérêts particuliers des villes qui, bien que par- tenaires, n’en restent pasmoins concur- rentes. “Sur le plan économique notam- ment, il est clair que les villes seront toujours en concurrence. Dans le domai- ne du commerce également, ce sera tou- jours du chacun pour soi” tempère le technicien. L’initiativemérite pourtant d’être soulignée : c’est lepremier exemple

est encore très abstrait, certaines idées émergent déjà. Les villes membres de ce réseau ont arrêté six thèmes de tra- vail, supports futurs d’actions com- munes : l’accessibilité (les transports), l’université-recherche, l’économie, la santé, la culture et les nouvelles tech- nologies. Il restemaintenant àmettre du contenu dans chacun de ces six axes de travail. À Besançon, on prend l’exemple de la culture. “Nous avons déjà pensé à faire émerger un grand projet d’exposition culturelle au rayon- nement international. Une expo Picas- so par exemple, Besançon ne pourrait pas se la payer seul. L’idée est bien de mettre nos moyens en commun pour organiser une grande exposition de ce genre qui serait itinérante, entre nos villes. C’est une des pistes et indirecte- ment, c’est undesmoyens de faire rayon- ner Besançon” observe ÉricAnguenot, le directeur de cabinet du maire de

Le sujet semble porteur puisqu’il fait actuellement l’objet d’une étude des étudiants bisontins du laboratoire Théma, rattaché à la faculté de géographie de Besançon.

déclarations d’intention. “Attention, on est bien conscient que ce genre de pro- jet peut être fumeux si on n’implique pas les acteurs professionnels que sont les chercheurs, les universitaires, les grands décideurs économiques. C’est une culture nouvelle de coopération à insuffler” ajoute Éric Anguenot. Un programme détaillé des actions communes à mettre en place doit être présenté lors de futures Assises de Rhin-Rhône. Mais celles-ci n’auront pas lieu avant la fin de l’année 2006. ■ J.-F.H.

officiel d’une volonté de se fédérer. L’en- semble Dijon-Val de Saône-Besançon regroupe 500 000 habitants dans un triangle de moins de 100 kilomètres. Autant que l’ensemble Belfort-Mont- béliard-Mulhouse dans un rayon de 50 kilomètres. L’aireurbaineBelfort-Mont- béliard a en quelque sorte montré la voie par le travail en commun mené sur les dossiers économiques notam- ment, depuis plusieurs années. Reste aujourd’hui à agrandir ce cercle pour que ce nouveau réseau métropolitain Rhin-Rhônedépasse le stadedes simples

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