La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

5 L’ÉVÉNEMENT

A GGLO

T ENDANCES Incitations fiscales La crise des logements étudiants est révolue

68 logements vacants Beure, championne de la vacance

L a commune voisine de Besançon est celle qui compte le plus de loge- ments inoccupés, exceptée la capi- tale régionale. Selon les dernières sta- tistiques, 68 logements seraient vides dans cette commune de 1 400 habitants. Le maire de Beure avance plusieurs expli- cations : “Certains propriétaires qui n’ont pas forcément besoin de revenus supplé- mentaires ne souhaitent pas louer car ils ne veulent pas “s’enquiquiner” avec des locataires. Beure compte aussi pas mal de

Philippe Chaney. Plusieurs raisons expliqueraient donc ce phénomène beurot. Le maire met égale- ment en avant les aides publiques offertes dans le cadre des opérations d’améliora- tion de l’habitat, qui “ne sont pas assez incitatives et trop restrictives. Pour avoir droit à des aides, on impose aux proprié- taires un niveau de loyer beaucoup trop bas et un certain style de locataire. Sou- vent, ils préfèrent ne pas louer.” ■ J.-F.H.

résidences secondaires que leurs proprié- taires ne veulent pas louer quand ils sont absents. Il y a également sur la commune quelques logements vétustes qui mérite- raient une bonne rénovation pour pouvoir être remis sur le marché locatif. Enfin, il y a des exemples de logements collectifs comme la villa Saint-Charles où une asso- ciation accueille des demandeurs d’asile. Il y a eu quelques cas de vandalisme à cet endroit. Il est clair que les gens ne veulent pas venir y louer un logement” énumère

D ans les années 90, les investisseurs ont été incités par les dispositions de la loi Périssol, à construire des logements de petite sur- face. “Le retour sur investis- sement était d’autant plus

particulier. Mais en 10 ans, on est passé d’une situation de pénurie à un excédent de ces petits loge- ments, dont nombre sont aujourd’hui vacants. “Dans ces années 90, les comporte- ments étudiants étaient très

E XPLICATIONS

Concurrence du De Robien Des incitations peu incitatives

axés sur les petits logements. Aujour- d’hui, ils recher- chent un peu plus de confort, quitte à faire appel à la co- location pour avoir accès à des loge- ments plus spa-

intéressant que le logement était petit” résume Isa- belle Maquin, de l’agence d’urba- nisme du Grand Be s an ç o n . Le s années 90 sont celles où le nombre

“Aujourd’hui, ils recherchent un peu plus de confort.”

Afin de résoudre une partie de la question des logements inoccupés, des aides publiques ont été instaurées. Elles paraissent bien insuf- fisantes, concurrencées notamment par des dispositifs comme la loi De Robien.

25. Les résultats sont loin d’être à la hauteur des espérances.” Ce dispositif de subvention est largement concurrencé par les dispositifs de défiscalisation ouverts par la loi De Robien, des investissements locatifs qui permettent d’appliquer un loyer libre, sans commune mesure avec les contraintes imposées par les subventions de l’A.N.A.H. Avec De Robien, on loue ensui- te à qui on veut. ■ J.-F.H.

Le principe est le suivant : plus les futurs loyers seront bas, plus le propriétaire aura droit à des subventions importantes, pla- fonnées à 75% du montant des travaux. LaC.A.G.B. peut abon- der à hauteur de 10% supplé- mentaires si les logements sont réservés àdes foyers à ressources très modestes. Aujourd’hui, et malgré la création récente d’une autre prime de 5 000 euros en cas d’une vacance de plus de 12 mois, le résultat de cette poli- tique est plutôt mauvais, pour ne pas dire catastrophique. “Nous contactons plusieurs cen- taines de propriétaires chaque semaine. Il faut bien avouer que le tauxde retour est faible, consta- te Pascal Valladont, de H.D.L.

d’étudiants était le plus impor- tant. Il atteint à Besançon près de 24 000, alors qu’il n’est “plus” que de 20 541 cette année. Démographie étu- diante en hausse et incita- tions fiscales aboutissent alors à la construction de centaines de logements étudiants sur Besançon, studios et T1 en

cieux. Résultat : beaucoup de logements construits dans les années 90 ne trouvent plus pre- neur aujourd’hui” ajoute Isa- belle Maquin. Trop de petits logements, pas assez de grands apparte- ments… Voilà l’actuelle qua- drature du cercle à résoudre sur Besançon. ■ J.-F.H.

U n des responsables locaux de lamise en pla- ce de ce dispositif ani- mé par l’association H.D.L. 25 l’avoue lui-même : “Pour tout le GrandBesançon, les dossiers se comptent sur le doigt d’une main.” Besançon et 10 autres communes de la périphérie - Miserey, École-Valentin, Pirey, Châtillon, Thise, Chalèze, Cha- lezeule, Beure,Avanne et Deve-

cey - sont concernées par un programme d’intérêt général (P.I.G.) mis en place il y a deux ans. Son objectif est simple : aider les propriétaires à finan- cer des travaux de rénovation et inciter ainsi à remettre ces logements rénovés sur le mar- ché de la location, grâce à des subventions de l’A.N.A.H. (agen- ce nationale d’amélioration de l’habitat).

E XPLICATIONS Parc immobilier public

Le taux de vacance dans le parc social ne dépasse pas les 3%, signe d’un marché très tendu. Mais parfois, certains logements ne trouvent plus de candidats à la location. De la vacance subie à la vacance organisée

L a vacance des logements est la plupart du temps subie, c’est le cas des cen- taines de logements apparte- nant à des privés qui ne peu- vent ou ne veulent pas les mettre sur le marché locatif. Elle est parfois subie dans le parc immobilier public. L’exemple le plus parlant est dans le quartier de Fontaine- Écu où “45 logements” gérés par l’office public municipal H.L.M. ne sont plus loués. “Nous avons beaucoup de mal à trouver des locataires qui veulent aller là-bas”, reconnaît Denis Baud, le président de l’O.P.H.L.M., avouant aussi que cette vacance est aussi en quelque sorte “entretenue”. “Quand on cumule la densité humaine et les difficultés sociales, il vaut mieux éviter de créer des problèmes sup- plémentaires” ajoute-t-il. Sur les 5 500 logements gérés par l’office,156 étaient vacants d’après les derniers chiffres. De la vacance subie, on passe à la vacance organisée quand des opérations de renouvelle- ment urbain sont program- mées. Dans certains immeubles voués à la démolition, les loge- ments, c’est logique, ne sont plus loués. C’est le cas notam- ment à Clairs-Soleils en ce

moment avec la démolition prévue de l’immeuble “la bana- ne”, rue de Chalezeule, pro- grammée en juin prochain. Planoise connaît aussi de la vacance organisée. “Nous ces-

sons de louer aux 1, 3 et 5 rue de Cologne” ajoute l’O.P.H.L.M. Finalement, les logements vacants, disponibles et dési- rés, ne sont pas légion sur Besançon. ■ J.-F.H.

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La barre située à Fontaine-Écu, face aux établissements Weil, est en grande partie inoccupée. Une vacance subie par l’office H.L.M. qui en a la gestion.

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