La Presse Bisontine 61 - Décembre 2005

LE GRAND BESANÇON

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En bref

I NFRASTRUCTURES 3 à 3,4 milliards d’euros

L’ancien maire de Saint-Vit relance le canal Rhin-Rhône

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Abandonné depuis près de sept ans, le projet de grand canal entre le Rhin et le Rhône est relancé par une association pré- sidée par Guy Picard, l’ancien maire de Saint-Vit

“S i on veut aller de Marseille à Mul- house par la voie fluviale, il manque un morceau en plein milieu. C’est complètement aberrant,

c’est complètement faux” , mar- tèle Guy Picard. “Les tech- niques ont énormément pro- gressé. Il n’y a plus de rives bétonnées, mais des berges végétalisées, on ne peut presque pas distinguer un canal d’une rivière. On arrive désormais à aménager en respectant la nature existante” , défend de son côté Pascal Viret. Seul problème, le coût du pro- jet est toujours colossal. Envi- ron 3 à 3,4 milliards d’euros, soit l’équivalent du T.G.V. Méditerranée. Mais pour l’association, le canal pourrait avoir un impact certain sur l’activité écono- mique de la région. Selon une première étude réalisée pour l’ancien projet, 13 à 20 000 emplois pourraient être induits par le canal, “dans les industries et les zones multi- modales le long du fleuve.” Et à cela pourrait aussi s’ajou- ter le développement touris- tique. Car pour remonter le

vice-président de l’association. Pour lui, la solution passe donc toujours par le canal, il n’en démord pas. Mais avec un projet qui n’a plus grand-chose à voir avec

le projet de “grand canal” défendu dans les années 90. Car les parti- sans du projet ont médité les erreurs du pas- sé. Et auraient davantage pris

comme un escalier auquel il manquerait plusieurs marches” , affirme Guy Picard, le président de l’associa- tion “Saône-Rhin voie fluviale 2010”. L’ancienmaire de Saint- Vit souhaite relancer l’idée de canal entre le

Les partisans du projet ont médité les erreurs du passé.

Pour l’ancien maire de Saint-Vit (à gauche) et président de l’association “Saône-Rhin”, “dire que l’on va construire un canal avec des berges de 30 mètres de haut, c’est complètement faux.”

en compte l’impact environ- nemental et le respect des pay- sages. Le gabarit nécessaire pour la circulation des bateaux est ainsi passé de 185 mètres dans la première version à 110 ou 130 mètres dans le projet actuel, “plus adapté à la confi- guration géographique de la vallée du Doubs” , reconnaît l’association. “Dire que l’on va construire un canal avec des berges de 30 mètres de haut,

Rhin et Rhône, qui avait été abandonné en 1997. Mais ce projet, ses partisans le jugent toujours nécessaire pour l’ac- tivité économique de la région et pour l’environnement. “Dans dix ans, l’A 36 arrivera à satu- ration, avec 10 000 poids lourds par jour et un impact effroyable sur l’environnement. Et la voie ferrée sera également saturée. Il faut donc bien trouver une solution” , reprend Pascal Viret,

Doubs, il faut actuellement passer 112 écluses pour rejoindre le Rhin. Avec le pro- jet de canal, seules 23 à 24 d’entre elles devraient sub- sister. “Ce qui permettrait de développer tout le tourisme autour de la navigation de plaisance. On pourra aussi faire passer des bateaux de

croisière fluviale, qui peuvent prendre près de 150 passagers. L’impact sur le tourisme et sur le commerce local peut être alors extraordinaire” , se pren- nent à rêver ces partisans de la résurrection d’un projet qu’on a pourtant dit qu’il était définitivement enterré. ■ S.D.

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