La Presse Bisontine 216 - Janvier 2020

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

2,

€ 80

JANVIER 2020

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

Jean-Louis FOUSSERET SON DERNIER COMBAT

p. 32 Autour de la gare T.G.V. La zone d’activités (presque) fantôme

LE DOSSIER p. 22 à 27 Un vrai phénomène régional Ça mousse dans les brasseries artisanales

savourez l’esprit de noël

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

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Injustice Oublis ou fautes lourdes de Jean-Paul Delevoye, peu importe, cet épisode ne doit pas masquer la vraie question. Pie- traszewski ou Delevoye, le débat de fond reste le même. Le droit de grève est une liberté fondamentale qu’il ne faut surtout pas remettre en cause. Les Français sont d’ailleurs les champions européens (peut- être mondiaux) en la matière, on l’a constaté depuis le 5 décembre avec la paralysie d’une partie du pays et les consé- quences que ce mouvement implique sur le commerce à quelques jours des fêtes. Un droit ne doit pas pourtant se transformer en volonté d’hégémonie ou de toute-puis- sance. Il est ainsi scandaleux quand dans certaines entreprises (la R.A.T.P. pour ne pas la nommer), des agents refusant de faire grève en soient amenés à devoir se mettre en arrêt-maladie pour ne pas subir les insultes ou les menaces des agents en grève qui ainsi transforment ce droit fondamental qu’est la grève en une vraie dictature. Il est tout aussi injuste, pour évoquer à nouveau la R.A.T.P., que ces conducteurs qui font exactement le même métier que des chauffeurs de bus de Bor- deaux, de Besançon ou de Vesoul, aient des avantages disproportionnés comme la possibilité de partir en retraite à 52 ans. Le voilà le nœud du problème actuel : tout le monde y est allé de son refrain pour réclamer une équité entre les salariés mais au moment d’entrer dans le vif de ce sujet qui touche tous les individus dans leur situation financière personnelle, plus personne ne semble prêt à aller au bout de la réflexion. Que les salariés du public voient jusqu’à maintenant leur pension de retraite calculée sur les six derniers mois de leur carrière contrairement à ceux du privé dont la retraite est calée sur les 25 dernières années de travail est en soi une injustice. Sauf que personne, et surtout pas les premiers nommés, ne souhaite vraiment gommer ces différences. La réforme des retraites, oui, elle est néces- saire, mais pas pour moi ! C’est en subs- tance l’état d’esprit qui prévaut chez une majorité de Français. En attendant, un an après le passage des Gilets jaunes, certains commerçants de centre-ville se demandent, avant même de songer à leur pension de retraite, comment ils vont réussir à maintenir leur outil de travail et boucler le mois n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Site Saint-Jacques : la grande bibliothèque pour commencer

L e projet de Grande Bibliothèque sur le site de Saint-Jacques, porté par le Grand Besançon

et l’Université de Franche- Comté, prend forme. Au terme du concours d’architecture lancé en janvier dernier, le cabi-

net parisien Pascale Guédot a été retenu, associé à l’agence bisontine Amiot-Lombard. Les premières esquisses du projet ont été rendues publiques lors du conseil communautaire de Grand Besançon Métropole (G.B.M.) le 16 décembre. “137 candidatures avaient été reçues pour ce concours de maîtrise d’œuvre. À l’issue d’une pre- mière sélection, 5 candidats ont disposé de quatre mois pour développer leur projet. Si le jury a salué la qualité de l’ensemble des projets, celui de l’équipe de Pascale Guédot a emporté les suffrages” notent les services de G.B.M. Plusieurs qualités lui

10 500 m 2 , répartis entre 1 000 m 2 d’espaces communs, 5 800 m 2 pour la médiathèque et 3 700 m 2 pour la bibliothèque universitaire” estiment les ser- vices. L’ensemble proposera une capacité totale d’accueil du public de 1 700 places envi- ron et un fonds consultable d’environ 660 000 ouvrages (160 000 en accès libre et 500 000 en magasin de proxi- mité). Les démolitions débuteront en avril 2020 et les travaux en mars 2022, pour une ouverture au grand public programmée au printemps 2025. Pour com- pléter cette future Cité des savoirs et de l’innovation sur le site Saint-Jacques, d’autres composantes sont prévues : le campus du centre-ville (U.F.R.- S.L.S.H.), un centre de congrès, une offre hôtelière haut de gamme ainsi que des loge- ments, commerces, restaurants et bars. n

ont permis de se démarquer, “en particulier l’insertion urbaine et la fonctionnalité du projet proposé” ajoute la communauté urbaine. La Grande Bibliothèque réunira la bibliothèque d’agglomération (actuelle médiathèque Pierre- Bayle et bibliothèque d’étude et de conservation) et la biblio- thèque universitaire des Lettres et Sciences Humaines. “L’une valorisera l’autre dans un même ensemble architectural, aux espaces à la fois partagés et indépendants.” La Grande Bibliothèque bison- tine sera construite le long de l’avenue du 8 mai 1945. Un vaste atrium reliera et rassem- blera également “l’ancien et le nouveau”. Ce lieu de culture constituera la pierre angulaire de la future Cité des savoirs et de l’innovation. “Le coût de sa réalisation est estimé à 29,5 millions d’euros, pour une surface utile d’environ

La future Grande Bibliothèque alliera la pierre, le bois et le verre (images R.S.I. Studio).

Des colis de Noël pour les détenus mineurs

Q uatre lycéennes de Pontarlier ont lancé une collecte de jeux qui seront distribués à Noël aux mineurs en détention à Besançon. L’opé- ration avait été lancée mi-octobre par ces quatre lycéennes : Emmy, Julie, Solène et Sigrid. “Tout ce que l’on a pu ramasser repose sur la générosité de quelques personnes seulement, déplo- rent-elles. On va solliciter des commer- çants, des entreprises pour récolter des fonds qui serviront à acheter les jeux qui nous manquent. On a déjà un par- tenariat avec l’enseigne Boulanger où l’on s’est proposé pour faire des paquets- cadeaux le samedi” , explique Julie. Les quatre lycéennes terminent cette année leur Bac Pro S.A.P.A.T. “Dans le cadre de leur formation, elles suivent un module professionnel de découverte dans une structure. Il peut s’agir d’une association, d’une entreprise ou d’une collectivité. À partir de là, elles s’inves-

tissent sur un projet qui va répondre aux besoins du territoire. Elles se retrou- vent deux heures chaque mardi pour travailler sur leur projet qui fera l’objet d’une restitution orale et écrite” , explique Pascale Charrière, enseignante spécia- lisée en économie d’entreprise au lycée Jeanne-d’Arc. Cinq bénévoles bisontins de la Croix Rouge s’occupent des actions prison- justice qui prennent différentes formes : dons de vêtements, accueil de per- sonnes en travaux d’intérêt général… Au programme figurent aussi d’autres animations plus ponctuelles, notamment en période de fin d’année avec la four- niture de sapins, des spectacles réu- nissant les détenus et les enfants et la distribution de colis de Noël aux mineurs détenus. Le référent justice-prison leur propose alors de mettre en place une collecte de jeux de cartes et de sociétés pour

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré : Sarah George, Nicolas Pierron. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Créditsphotos: L.P.B.,C.D.25,E.Chatelain, E.N.I.L.,MayotetToussaint,J.-C.Polien,R.S.I.Studio,N.Waltefaugle.

Les quatre lycéennes pontissaliennes ont choisi de s’impliquer dans la collecte de jeux qui seront remis à Noël aux détenus mineurs incarcérés à Besançon.

ces jeunes prisonniers. “Cela nous a plu en sachant que nous ne pourrions malheureusement pas les rencontrer.” La collecte s’est terminée le 12 décem-

bre. Les cadeaux seront ensuite trans- férés à Besançon où ils seront emballés, puis intégrés dans les colis distribués aux mineurs détenus. n

L’INTERVIEW DU MOIS

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ÉDUCATION

Elle poursuit son tour de France

“On ne doit pas aller à l’école pour mourir” Depuis qu’en 2013 sa fille Marion, 13 ans, a mis fin à ses jours, victime de harcèlement sur les réseaux sociaux, Nora Fraisse a fait

du harcèlement en milieu scolaire le combat de sa vie. Elle témoigne.

L a Presse Bisontine : Invitée par la députée du Doubs Annie Genevard le 5 décembre dernier, vous continuez votre inlassable combat contre le harcèlement enmilieu scolaire. Toujours avec la même déter- mination ? Nora Fraisse : Oui, car la guerre contre ce fléau n’est pas gagnée, il y a encore beaucoup de travail. Ce qui pouvait passer pour un simple fait divers est devenu un fait de société, et donc un combat pour moi. La question du har- cèlement est devenue une ques- tion centrale d’éducation. On évoque le chiffre de 10 % des élèves qui seraient victimes, soit 1,2 million d’enfants et d’ado- lescents en France.Mais le nom- bre à considérer est bien plus élevé que cela car les témoins doivent aussi être considérés comme des personnes à soutenir

autres jeunes. Mais en réalité, c’est bien Marion qui me porte et au fond de moi j’imagine qu’elle me dit : “Maman, j’ai donné ma vie, c’est désormais à toi de faire.” Je considère aujourd’hui que Marion sauve des vies. C’est sans doute cela qui m’aide à tenir. L.P.B. : Plus de six ans après le drame qui vous a touché, les procédures judi- ciaires n’ont toujours pas abouti ? N.F. : C’est très compliqué de faire aboutir les procédures. La pre- mière difficulté est de porter plainte, c’est la raison pour laquelle d’abord il faut être accompagné et ensuite, c’est un peu comme en matière de vio- lences faites aux femmes, les autorités ne considèrent pas toujours la parole des jeunes au sérieux. En ce qui concerne le drame qui a frappé Marion, une des procédures a abouti, le tri- bunal administratif a reconnu la reconnaissance partielle de l’État, mais l’autre action, au pénal suite à la plainte contre X, est toujours en cours d’ins- truction, au bout de six ans ! Je ne lâcherai rien, pas que pour Marion qui n’est plus là, mais pour tous les autres. Les enfants ne supportent pas non plus l’in- justice et l’impunité. L.P.B. : Vous intervenez devant des élèves, des éducateurs, des ensei- gnants… Comment réagissent-ils ? N.F. : Ce sont toujours des moments privilégiés et très riches car la parole, notamment des élèves, est très libérée. Je suis d’ailleurs toujours très admirative de ces enfants et de ces adultes qui prennent la parole en public, souvent pour

Nora Fraisse parcourt inlassable- ment la France pour faire avancer cette cause du harcèlement

et à aider. C’est un phénomène global qui nous concerne tous. Et encore même que ce soit un jeune sur dix touché par cette question, c’est toujours un de trop. L.P.B. :Qu’est-ce qui vous motive autant depuis bientôt sept ans,vous qui arpen- tez sans relâche la France entière pour cette cause ? N.F. : Je ne fais pas cela pour Marion car c’est trop tard pour elle. Je le fais pour tous ces

“Tant que je pourrai, je combattrai.”

en milieu scolaire.

unmoment,mais pour une ques- tion comme celle du harcèle- ment, ce n’est pas un médecin de campagne qu’il faut, mais un C.H.U. ! L’idée de la Maison de Marion, c’est bien cela, c’est de créer des lieux dédiés avec de vrais experts. En découvrant les milliers de messages que je recueille à longueur d’année après les interventions, je m’aperçois que le problème est encore plus vaste et qu’on est dans une société où règne hélas une grande solitude, source de bien des maux. L.P.B. : La maison de Marion devrait voir le jour en cette année 2020 ? N.F. : Je l’espère vraiment. Sinon, j’arrêterai et le laisserai cette question aux mythomanes et aux imposteurs… Pour la pre- mière en France, il y a un vrai projet sur ce sujet. Il faut aller au bout et j’y mets toute mon énergie. L.P.B. : Il y a des périodes d’abattement, sans doute, mais vous restez opti- miste ? N.F. : Bien sûr. Ces 18 derniers mois, beaucoup de choses ont déjà évolué en France sur cette question. Et je suis persuadée que la France va devenir exem-

la première fois de leur vie. C’est fondamental d’être sur le ter- rain, je le suis toutes les semaines, c’est prenant, parfois épuisant, mais fondamental. On ne peut pas parler de cette ques- tion en restant devant son ordi- nateur ou en écrivant juste un livre comme le font certains “gourous” en la matière et beau- coup d’usurpateurs qui parlent de cette question à tort et sans la connaître. L.P.B. : Vous encouragez les enfants à libérer leur parole. C’est la clé de tout selon vous ? N.F. : Non seulement la libération de la parole, mais le plus impor- tant, c’est surtout de recueillir cette parole. C’est la raison pour laquelle mon message s’adresse aussi aux adultes. Cela ne suffit pas de dire aux enfants de libé- rer leur parole. C’est une prise en charge vraiment globale. Une fois qu’un jeune a réussi à dire qu’il souffre, ce n’est que le début du chemin. L.P.B. : Votre combat a déjà servi à mettre la lumière sur cette question, créer une journée spécifique contre le harcèlement sur le plan national, et lancer le numéro d’écoute, le “30 20”. Que reste-t-il à faire pour lutter contre

plaire dans ce domaine. On ne doit pas aller à l’école pour mou- rir. Voilà pourquoi je continue ce combat. J’ai la chance d’avoir cette capacité à tenir. Tant que je pourrai, je combattrai. Même si je préférais nettement ma vie d’avant… L.P.B. : Qu’ont changé les réseaux sociaux dans le phénomène de har- cèlement ? N.F. : Ils ont tout changé. On dit habituellement que le harcèle- ment est un comportement répété dans le temps, qui s’inscrit dans la durée. Mais avec les réseaux sociaux, ça peut aller en une journée seulement. On peut aujourd’hui être cyber-har- celé par n’importe qui et n’im- porte quand. J’appelle cela le harcèlement entre pairs : sur les réseaux, à l’arrêt de bus, au sport, sur les jeux vidéo… Cer- tains jeunes peuvent recevoir 100 messages dans une seule journée, avec des partages à l’in- fini, et des dégâts considérables en très peu de temps. Je dis tou- jours aux jeunes de parler : à quelqu’un, par un dessin, sur un post-it… Et je dis aux adultes : croyez la parole des jeunes. n Propos recueillis par J.-F.H.

ce fléau ? N.F. : Il faut aller désormais vers une prise en charge globale.Avec de la formation à destination des enseignants et des équipes éducatives, il faut aussi de l’aide à la parentalité, des systèmes d’aide aux décrocheurs. Avec l’Éducation nationale notam- ment, mais aussi avec le milieu associatif, je poursuis le projet de créer la “Maison de Marion” qui remplirait ces missions glo- bales de formation et de pré- vention et qui pourrait être décli- née sur tout le territoire.

REPÈRES N ora Fraisse a perdu sa fille Marion, en 2013, à l’âge de 13 ans, victime de harcèlement à l’école. Elle a créé depuis l’association “Marion la main tendue”, s’est entourée de professionnels, a écrit deux ouvrages “Marion, 13 ans pour toujours” et “Stop au harcèlement. Le guide pour combattre les violences à l’école et sur les réseaux sociaux” et multiplie les interventions, sensibilisations et conférences dans les établissements scolaires de la maternelle jusqu’au lycée, aussi bien auprès des élèves que de la communauté éducative. Nora Fraisse et son association sont notamment à l’origine de la création de la journée nationale “Non au harcèlement” ainsi que du numéro vert “30 20” destiné aux élèves, parents et professionnels pour signaler et échanger sur toute situation liée au harcèlement. Le 5 décembre dernier, nous l’avons rencontrée à Pontarlier où elle intervenait devant plus de 250 élèves et leurs enseignants, avant de se rendre à Morteau pour une autre intervention, invitée par la députée Annie Genevard. n

L.P.B. : Où en est le projet ? N.F. : Il avance, mais il faut dés- ormais que les financements sui- vent et idéale- ment trouver une fondation privée qui puisse le por- ter. Il est clair que toute seule, je n’y arriverai pas et je ne pourrai pas continuer indéfi- niment. Les méthodes façon médecin de cam- pagne, ça va bien

“Les réseaux sociaux ont tout changé.”

BESANÇON

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MUNICIPALES Ce qu’il faut savoir en quelques lignes Les Off de campagne

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Jusqu’aux municipales de mars 2020, cette rubrique suit et dévoile l’envers du décor de la politique locale, à Besançon, mais pas que… Peaux de banane mais aussi belles histoires sont au programme.

l Châtillon-le-Duc Catherine Botteron, maire sor- tante de Châtillon-le-Duc, ne devrait pas briguer un nouveau mandat mais, à l’occasion de ses vœux début janvier, devrait pré- senter sa “dauphine” en la per- sonne d’Agathe Henriet, actuelle conseillère municipale à Châ- tillon. Cette dernière devra sans doute en découdre avec une liste concurrente menée par Renaud Colson, un adjoint en désaccord avec la ligne Botteron. l Domicile (bis) Un Saônois croisé dans les rues de Besançon au sujet de Ludovic Fagaut : “Ludovic Fagaut, c’est mon voisin à Saône !” Le pré- tendant à la mairie de Besançon devra sans doute rapidement clarifier les choses sur son adresse… l Sédentaire Tout l’inverse du candidat Jean- Philippe Allenbach qui lui, se contente d’arroser la presse qua- siment tous les jours de com- muniqués et réactions en tous genres depuis son local de la place du 8-Septembre. Dernier en date : un programme spécial “Planoise”. On attend les pro- chains quartiers.

l Hippique Entendu cette sentence ironique lors de la conférence de presse commune d’Éric Alauzet et de Laurent Croizier, au sujet du choix fait par Philippe Gonon de soutenirAlexandraCordier. “Phi- lippe Gonon ? Une fois de plus il a choisi le mauvais cheval !” l Visites KarimBouhassoun, un des can- didats se disant “indépendant” à la mairie de Besançon multi- plie les visites sur le terrain. Après une visite chez Digifab le 16 décembre, le centre de for- mation du numérique à Pla- noise, c’est à Chaucenne chez le traiteur “Carte blanche” qu’il donnait rendez-vous à la presse le lendemain et un peu plus tôt, le 12, dans les sociétés Archéon et Quarks Solutions à Besançon et encore une semaine avant à lamanufactureVuillemin à Fra- nois… Il faudra bientôt un jour- naliste à temps plein pour le suivre dans cet agenda digne d’un maire élu…

l Rassemblement national Ce sera donc Jacques Ricciadetti qui conduira la liste Rassem- blement national aux pro- chaines municipales de Besan- çon. À la question “Est-il un adversaire plus redoutable que Philippe Mougin en 2014 ?” , le maire de Besançon aurait iro- nisé : “Passer de maire d’une commune de 30 habitants à maire de Besançon, il y a un léger écart…” Tressandans, com- mune proche de Rougemont, compte en fait 25 habitants. Au fait, M. Ricciadetti a-t-il un domicile à Besançon ? l Raté Petit raté aumoment de convier la presse à la conférence com- mune qu’ÉricAlauzet organisait le 14 décembre avec Laurent Croizier (MoDem). La première mouture de l’invitation ne men- tionnait même pas Laurent Croi- zier. C’était une conférence com- mune d’Éric Alauzet seul… La bourde a été réparée dans la journée.

Le candidat indépendant Karim Bouhassoun (à droite) multiplie les visites sur le terrain. Il détient sans doute un record.

l Arme Le débat sur l’armement, ou non, de la policemunicipale de Besan- çon n’en finit de nourrir les pro- grammes électoraux. Précision communiquée par la directrice de la police municipale bisontine : les policiers municipaux n’ont utilisé qu’à trois reprises cette année leur pistolet à impulsion électrique. Pas de quoi s’enflam- mer sur cette question.

l Du neuf avec du vieux Alexandra Cordier, candidate avec la liste “Ensemble” doit se préparer aux attaques. L’une d’entre elles : sa responsabilité dans la politique menée depuis 15 ans. Pour le candidat régio- naliste Jean-PhilippeAllenbach, Alexandra Cordier,AnneVignot, Éric Alauzet, sont l’incarnation même de la vieille politique. Notre “J.P.A.” régional n’est pas

tout jeune… mais il n’a jamais été élu à Besançon. l Confrères Le médiatique avocat pénaliste Randall Schwerdorffer devrait figurer sur la liste menée par Alexandra Cordier. Liste sur laquelle on devrait également retrouver Ornella Spatafora, son associée et consœur au sein du cabinet d’avocats. n

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020 L’ÉVÉNEMENT

LE DERNIER COMBAT DE JEAN-LOUIS FOUSSERET

Le maire sortant de Besançon n’a pas dit son dernier mot. S’il renonce comme prévu à briguer un quatrième mandat de maire, il s’implique pleinement dans la campagne en soutenant la candidature d’Alexandra Cordier, semant la confusion dans le camp d’Éric Alauzet. Il en profite pour tirer un bilan de ses 37 années de vie municipale.

l Politique 55 ème sur la liste Le maire sortant joue son quitte ou double

Une dernière pirouette gagnante avant de quitter la scène politique ou une fin de mandat teintée de pathétique. Jean-Louis Fousseret prend le risque de s’exposer dans la campagne à sa propre succession. Il a clairement choisi le camp de la jeunesse.

C ertains le disent fati- gué, usé par les 37 années qu’il aura passées à la munici- palité de Besançon, 18 ans comme adjoint (1983- 2001) et 19 comme maire (2001- 2020). Un record absolu de lon- gévité pour cette ville. Lui semble au contraire revigoré à la perspective de s’engager dans cette dernière bataille des muni- cipales aux côtés de sa protégée Alexandra Cordier à qui il a mis le pied à l’étrier en l’engageant auprès de lui dans son cabinet dès 2008. Ce qui donne, selon M. Fousseret, toute sa légitimité à la candidature de la trente- naire. “Elle connaît mieux que personne les dossiers de cette ville. Avec elle, le cap restera le même, et elle apportera en même temps une vision nouvelle pour cette ville, un renouvellement des visages et des idées. Éric Alauzet ne fait pas l’unanimité, je suis persuadé qu’Alexandra est la meilleure candidate pour

Besançon” martèle Jean-Louis Fousseret, présent aux côtés de la candidate au lancement de sa campagne le 14 décembre dernier. S’il ne soutient pas la candida- ture d’Éric Alauzet pourtant validée par les instances natio- nales de L.R.E.M., c’est qu’en coulisses, on dit que Jean-Louis Fousseret estime toujours que M.Alauzet n’a pas changé depuis leurs anciennes brouilles (sou- venons-nous notamment de leur opposition au sujet de la gare

pagne contre quelqu’un, mais pour les Bisontins. D’ailleurs, Alexandra préfère être bien avec les Bisontins qu’avec Paris” com- mente M. Fousseret, faisant fi au passage des anciens enga- gements pris par les adhérents L.R.E.M., lui le premier, de sou- tenir le candidat investi par Paris. Au-delà, M. Fousseret estime que les propositions de Mlle Cordier “correspondent mieux aux attentes et aux besoins des Bisontines et des Bisontins” ajoute-t-il. La principale intéressée, elle, défend “une candidature de liberté. Je veux dépasser les lignes politiques, dans la droite ligne du mouvement auquel j’appar- tiens et que j’ai animé pendant trois ans” affirme Alexandra Cordier qui annonce “80 % de visages nouveaux sur la liste, et quelques élus sortants qui appor- teront leur expérience.” Elle pré- cise que “10 places sur cette liste seront réservées à des Bisontines et des Bisontins qui manifeste-

d’Auxon) et qu’il craindrait “la radicalité de M. Alauzet” rappor- tent certains de ses proches. “Ce que j’apprécie dans la démarche d’Alexandra Cor- dier, c’est sa volonté d’ouver- ture, elle ne veut pas faire cam-

Robert Schwint n’avait pas choisi de dauphin. Jean-Louis Fousseret fait clairement le choix d’Alexandra Cordier, 36 ans, pour lui succéder.

“Je défends une

juste un moins avant le premier tour des municipales le 15 mars. Sans doute a-t-elle aussi à l’es- prit la morale du “Lièvre et de la tortue”, elle qui se lance dans la campagne plus d’un an après qu’Éric Alauzet se soit déclaré candidat. n J.-F.H.

ront leur intérêt et leur souhait de s’impliquer pour cette ville.” En queue de liste, non éligible, on trouvera symboliquement Jean-Louis Fousseret en 55 ème position. Le scénario d’Alexandra Cordier est clair : “Mon objectif est bien d’arriver en tête, d’être maire de

Besançon, et un maire à plein temps.” Son calendrier est éga- lement calé : après avoir démis- sionné de la direction départe- mentale de L.R.E.M. le 15 novembre, elle a quitté le cabinet dumaire le 15 décembre, présentera son programme le 15 janvier et sa liste le 15 février,

candidature de liberté.”

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l Politique Le dernier combat du maire sortant

“Alexandra Cordier est la meilleure candidate pour rassembler” Contrairement à son prédécesseur Robert Schwint qui était resté à l’écart des questions touchant à sa succession, Jean-Louis Fousseret a choisi d’afficher clairement son soutien à la candidate indépendante sorti des rangs d’En Marche. Il l’assume pleinement, et en profite pour tacler certains concurrents. Interview.

L a Presse Bisontine : Vous vous apprêtez àmettre un terme à 37 ans de vie politique à Besançon. Dans quel état d’esprit êtes- vous à quelques semaines de remettre les clés de la ville ? Jean-Louis Fousseret : Je suis serein. Car je m’apprête à rendre les clés d’une ville qui à mon sens a été bien gérée, avec une dette maîtrisée, avec de nom- breux projets réalisés et d’autres projets en cours et pour lesquels je m’impli- querai jusqu’au dernier jour de mon mandat. Je suis également serein car Besançon est aujourd’hui reconnue dans toute la France comme une ville équilibrée et durable, qui a fait de la biodiversité une de ses priorités et qui en même temps a su enclencher une vraie dynamique sur le plan écono- mique. Je souhaite d’ailleurs que cette ville continue à croître, à produire des richesses pour assurer les défis de demain et notamment la transition écologique. En tout cas, je ne soutiens pas l’idée même d’une décroissance. L.P.B. : Serein, et fier également ? J.-L.F. : Je n’oublie pas qui je suis et d’où je viens, je n’oublie pas non plus que c’est Robert Schwint qui m’a donné ma chance quand en 1983 j’étais 35ème sur sa liste, et qu’il m’a confié un poste d’adjoint avec des actions passionnantes engagées dès le départ au profit de la vie associative, avant même de devenir maire. Ensuite, j’ai travaillé dans sa continuité tout en essayant de bâtir des choses qui sont utiles à Besançon et aux Bisontins. Je ne suis pas dans la fierté, mais dans une vraie recon- naissance par rapport à tout ce qu’on a pu accomplir avec et pour les habi- tants de cette ville. Il faut aussi rela- tiviser les choses. Je ne représente finalement qu’une page dans la grande histoire de cette ville. L.P.B. : Quels sont vos principaux regrets ? J.-L.F. : On n’est pas soi-même le meilleur juge pour évaluer ce qu’on a fait de bien ou de moins bien. On aurait tou- jours fait plus ou mieux, mais je reste sur ce sentiment global que cette ville s’est développée, qu’elle est dynamique et qu’il y fait bon vivre. Ce sont des critères essentiels. Les regrets sont peut-être sur certains dossiers comme la gare T.G.V. à Auxon sur laquelle on a sans doute mal communiqué à l’époque et qui de ce fait a cristallisé des incertitudes et provoqué des cris- pations. L.P.B. : Le tram fait partie de vos principales réalisations. Certains ont parlé de ce projet comme le “caprice de M. Fousseret.” Ce serait à refaire ?

J.-L.F. : Je n’ai jamais rien engagé par caprice ou par légèreté. Je ne pense pas rencontrer beaucoup de gens qui aujourd’hui parleraient de caprice. Tout le monde s’accorde à dire que le tram a redessiné et modernisé cette ville. On n’est peut-être pas encore, à quelques centaines d’utilisateurs près, au chiffre prévu pour sa fréquentation, mais il remplit tellement bien sa fonc- tion qu’on parle maintenant (les gens nous le réclament) d’allonger les rames pour répondre aux pics de fréquentation aux heures de pointe. De plus, ce projet de tram aura coûté 10 millions d’euros de moins que prévu. En cinq ans, le tram bisontin aura transporté plus de 60 millions de passagers. C’est comme si chaque Français avait au moins une fois déjà pris le tram de Besançon. Je ne suis pas dans le registre de la fierté, mais je peux affirmer que ce projet a été une réussite. L.P.B. : Un regret, ou alors une frustration peut- être que le Grand Besançon n’ait pas réussi à avoir le statut de métropole, ce qui explique peut-être les lenteurs de certains dossiers de développement ? On pense par exemple à la zone économique autour de la gare d’Auxon. J.-L.F. : Il faut prendre de la hauteur par rapport à ce genre de sujets. J’invite les gens à se souvenir de l’état de la zone Témis à son démarrage. Personne n’y croyait, tout le monde la critiquait et on voit aujourd’hui qu’elle est bientôt remplie et qu’on va manquer de place. Les projets de développement prennent du temps, c’est toujours difficile au démarrage. On le voit aussi avec Témis Santé, mais là encore, les choses avan- cent et Besançon sera également en pointe dans tous les domaines touchant à l’immunothérapie.

l’usine Rhodia notamment. J’ai essayé surtout d’être un maire pragmatique et j’estime, contrairement à d’autres qu’une ville qui ne construit pas est une ville qui meurt. Je précise aussi à ceux qui l’ignorent qu’enmême temps, la superficie des zones agricoles n’a pas bougé ces dix dernières années, avec 474 hectares, et que les zones clas- sées naturelles ont même augmenté de plus de 70 hectares. Entendre dire que je bétonne est tout simplement faux. Même chose pour les logements publics, ou sociaux, au sujet desquels on m’accuse parfois : il y a aujourd’hui 28 % de logements publics à Besançon contre 23 % il y a dix ans. L.P.B. : Le projet des Vaîtes a cristallisé les cri- tiques récentes. Votre position sur ce sujet sensible ? J.-L.F. : C’est un sujet qui a été totalement politisé depuis le déplacement d’une mare de quelquesmètres carrés. Politisé à tort par quelqu’un qui sera sans doute tête de liste aux prochaines municipales et qui raconte des choses fausses sur ce quartier des Vaîtes qui est destiné à des familles, qui ne sera urbanisé qu’à hauteur de 7 hectares sur les 23 hectares du site et que certains ins- trumentalisent à des fins politiciennes. J’espère qu’après mon départ, l’intérêt général et celui des familles sera supé- rieur à certains intérêts politiques. Certains préféreraient sans doute envoyer les familles dans la deuxième ou la troisième couronne bisontine plu- tôt que de leur permettre de s’installer dans ce quartier où on construit une école et qui est desservi par le tram. Depuis son lancement en juillet 2005, ce dossier des Vaîtes est passé 16 fois au conseil municipal et les membres de ma majorité ont toujours voté pour. Certains proposent aujourd’hui qu’un dossier validé par tous les élus en son temps et tous les experts soit laissé entre les mains de 50 Bisontins tirés au sort ? Ce n’est pas sérieux. La grande question qui se pose maintenant : où est l’intérêt des Bisontins dans le blo- cage de ce dossier ? L.P.B. : Les sujets de tension se sont multipliés au sein de votremajorité depuis votre ralliement à L.R.E.M. Certains y ont vu une trahison… J.-L.F. : J’ai toujours pris en compte l’in- térêt des Bisontines et des Bisontins et je continuerai à le faire jusqu’au bout. Quand j’ai rejoint Emmanuel Macron en 2016, personne ne croyait en ce candidat et on ne peut donc pas me taxer d’opportunisme politique. Je n’ai jamais abandonné la ligne sociale- démocrate qui m’a toujours guidée, de Michel Rocard à Emmanuel Macron

Avant de tirer le rideau sur 37 ans de vie municipale, Jean-Louis Fousseret n’a pas encore dit son dernier mot politique…

en passant par Domi- nique Strauss-Kahn. Si on regarde mon pro- gramme électoral et l’application de ce pro- gramme, y a-t-il un seul engagement que j’ai trahi ? Aucun. L.P.B. : Vous êtes toujours de gauche ? J.-L.F. : Je suis toujours d’une gauche construc- tive, ouverte et non sectaire. Sur ce point, je n’ai jamais varié non plus.

et de rassemblement. Je pense que les gens en ont ras le bol des divisions, des directives qui viennent de Paris ou des changements de cap incessants. L.P.B. :Vous visez Éric Alauzet par ces termes ? Qu’Alexandra Cordier a-t-elle de plus qu’Éric Alauzet en termes de programme et d’ambitions pour cette ville ? J.-L.F. : Je ne ressens pas dans les pro- positions deM.Alauzet ce que je ressens dans celles d’Alexandra Cordier pour Besançon, avec une vraie sincérité, une volonté de rassemblement, d’ou- verture. Et il nous faut des gens qui ont la conviction qu’il ne faut pas s’as- seoir sur le passé. Pour Besançon, il faut des personnes capables de ras- sembler.Alexandra Cordier est la meil- leure candidate pour le faire. L.P.B. : Sa liste dont vous faites tout de même partie en 55ème position a déjà rassemblé Philippe Gonon et Catherine Comte-Deleuze, transfuges de la droite. Peut-on envisager qu’elle opère un rapprochement avec la liste de Ludovic Fagaut entre les deux tours ? J.-L.F. : On n’en est évidemment pas à ces considérations-là. La seule question pour Alexandra Cordier, c’est d’arriver en tête au soir du 15 mars. L.P.B. :Vous êtes conscient de prendre le risque de terminer votre mandat sur une défaite pos- sible ? J.-L.F. : Les Bisontines et les Bisontins me jugeront sur toutes les années que j’ai consacrées à cette ville, pas là-des- sus. Et sur ce point, je suis persuadé de faire le bon choix pour l’avenir de Besançon. Alexandra Cordier est une fille pragmatique qui a deux idées en tête : l’intérêt général des habitants de sa ville et que Besançon soit une ville qui compte dans les années à venir. n Propos recueillis par J.-F.H.

“50 Bisontins tirés au sort pour les Vaîtes ? Ce n’est pas sérieux.”

L.P.B. :Avant de “rendre les armes”, vous allez livrer votre dernier combat poli- tique en vous impliquant dans la campagne des prochaines municipales. Pourquoi ? J.-L.F. : D’abord je respecte mes enga- gements de 2014 en ne me présentant pas à un nouveau mandat, malgré les sollicitations que j’ai pu avoir entre- temps. Ensuite, je m’impliquerai en effet en soutenant sans ambiguïté la candidature d’Alexandra Cordier. Dans le contexte actuel, pour cette ville, il faut des visages nouveaux et surtout des personnes qui ont envie que cette ville continue à se développer, tout en maintenant Besançon ancrée dans ses racines de ville ouverte, solidaire, spor- tive, culturelle et inventive. En regar- dant certains programmes, je ne cache pas mon inquiétude pour l’avenir de cette ville…Alexandra Cordier est une fille dynamique, expérimentée de par son parcours professionnel qui lui a fait connaître parfaitement tous les dossiers et le fonctionnement de cette ville. Je lui fais entièrement confiance, elle a de la suite dans les idées, elle est pragmatique et courageuse. De plus, elle construit une liste d’ouverture

L.P.B. : Certains disent que Jean-Louis Fousseret a été unmaire bâtisseur,d’autres un maire bétonneur. Votre avis ? J.-L.F. : Si on évoque le musée de beaux-arts, la Cité des arts, la Rodia, la Maison Vic- tor-Hugo, le quartier Viotte,Vauban, les for- tifications à l’Unesco, etc. Je préfère dire que je suis un maire qui construit plutôt qu’un maire bétonneur comme certains de mes adversaires ont pu le laisser entendre. Je suis aussi un maire qui a réussi à détruire ce qu’il fallait, avec

“Un maire bâtisseur ou un maire bétonneur ?”

L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

l Projets Des navettes fluviales sur le Doubs Les grandes lignes du programme Cordier

l L.R.E.M.

Le candidat investi par le parti Éric Alauzet veut positiver et rassembler Visiblement agacé par le match à distance qui l’opposera à Alexandra Cordier, Éric Alauzet répète à l’envi que le rassemblement, c’est lui, la division, les autres. Mise au point.

l Au chapitre “dialogue et proximité”, création d’une nouvelle maison des asso- ciations. La candidate soutenue par Jean-Louis Fousseret a dévoilé quelques-unes des propositions qui figureront dans son programme. Le détail sera présenté mi-janvier.

Il relierait le Plateau de Saône au centre de Besançon en 10 minutes (!), via la Cita- delle. l Augmentation des fréquences des trans- ports en commun et acquisition de bus non polluants. l Transports publics gratuits pour lesmoins de 12 ans, ainsi que pour les personnes au R.S.A. et les demandeurs d’emploi. l Soutien de la fin des travaux de contour- nement de Besançon entre Beure et Micro- polis. l Réalisation d’un nouvel équipement multisport à la Bouloie, avec vélodrome couvert, et salle de basket notamment. l Au chapitre sécurité, création de brigades canines. l Formation et armement des policiers municipaux quand ils patrouillent avec la Police nationale. l Création d’un grand parking vers Rivotte avec des boxes réservés aux résidents du centre-ville. l Une place pour tous les enfants bisontins à la cantine dès septembre 2020 en créant deux services de repas et en permettant aux accompagnants de manger avant. l Pas d’augmentation de la fiscalité locale sur les six ans du mandat “car tous les projets seront réalisables sans augmen- tation des impôts” affirme la candidate. n

l Liste ouverte avec 10 places réservées aux Bisontines et Bisontins souhaitant s’impliquer. l Au chapitre “Besançon, ville humaniste”, Alexandra Cordier s’engage à “maintenir le niveau d’excellence du C.C.A.S. en sacra- lisant son budget.” l Extension du réseau Proxim’Cité aux 67 communes de G.B.M. l Sur le thème “mobilités”, étudier la pos- sibilité de créer des taxis sur l’eau et trans- ports sur le Doubs. l L’idée d’un téléphérique est confirmée.

Voilà à quoi pourrait ressembler le téléphérique qui conduirait du Plateau de Saône à Besançon “en dix minutes” selon la candidate (image D.R.).

l Ouverture Les deux anciens alliés de la droite Gonon-Comte-Deleuze : les coulisses d’un ralliement Philippe Gonon et Catherine Comte-Deleuze, élus en 2014 sur la liste de la droite et du centre portée par Jacques Grosperrin, ont décidé de rallier la candidature d’Alexandra Cordier.

À côté d’Éric Alauzet et de Laurent Croizier, Tatiana Dubkov et Anne Falga parmi les soutiens et sans doute co-listières.

I l en a marre Éric Alauzet de se sentir comme l’ennemi à abattre. “Quand d’autres ont comme principal ciment la désignation d’un ennemi com- mun, moi, je suis dans une démarche positive. Après le temps des discussions, le temps est désormais celui du rassem- blement” a-t-il commenté le 14 décembre au cours d’une conférence de presse qui suivait de quelques minutes celle orga- nisée par Alexandra Cordier. “Même si on pourra objecter que le rassemblement n’est pas par- fait, mais d’autres soutiens vont encore affluer…” promet le député bisontin. Le rassemblement, il se traduit depuis mi-décembre par le ral- liement de l’éluMoDemLaurent Croizier. Membre (comme Phi- lippe Gonon et Catherine Comte-Deleuze) de l’actuelle oppositionmunicipale,M. Croi- zier assume ce ralliement à la liste Alauzet. “J’ai fait ce choix par conviction et responsabilité. Nous avons fait chacun de notre côté la démarche de donner la parole aux Bisontins, de dépasser le cadre des partis politiques et nos propositions sont conver- gentes et se complètent. Nous nous retrouvons autour d’un espace central populaire traversé par l’écologie qui s’étend de la gauche progressiste au centre et à la droite modérée.” La démarche des deux nouveaux alliés a été appuyée par quelques autres élus de la com- munauté urbaine présents,

notamment Jean-Paul Michaud (maire de Thoraise) pour qui “Éric Alauzet devra également être le nouveau président de G.B.M. Les deux fonctions sont indissociables” insiste-t-il. “Un maire de Besançon qui ne soit pas le même que le président de G.B.M., ça ne tiendrait pas six mois !” pense Laurent Croizier. “Cette règle ne doit pas être chan- gée. Nous sommes ici entre gens qui ont une parole et qui s’y tien- nent” opine Éric Alauzet. “Et notamment pour faire de l’éco- logie, il ne suffira pas d’être maire de Besançon. Toutes les compétences sur ce point appar- tiennent désormais à la com- munauté urbaine.” Histoire de rappeler à tous ceux qui auraient des doutes que l’éco- logie reste bien dans l’A.D.N. profond du candidat Alauzet. Quoi qu’en pensent ses oppo- sants qui font feu de tout bois contre lui. Il ajoute, pour démonter une nouvelle fois les arguments de ceux qui le taclent sur ses chan- gements de positionnement suc- cessifs que “c’est la société qui est en rupture car les choses changent de plus en plus vite et il faut nous adapter sans cesse. La vraie question sera de savoir accompagner ces nou- veaux enjeux. Et forcément, il va falloir profondément modifier notre façon de faire.” En clair, le candidat Alauzet propose une vraie rupture avec les années Fousseret. n J.-F.H.

I ls ont passé six ans dans l’opposition, ils sont aujourd’hui prêts à faire cam- pagne aux côtés de Jean-Louis Fous- seret pour soutenir la candidature d’Alexandra Cordier, et ils l’assument plei- nement. “C’est aussi à nous, élus d’expé- rience, de faire bouger les lignes. Regardez ce qu’on a réussi à faire au Département où la droite travaille aussi avec des élus L.R.E.M. et tout se passe parfaitement bien !” note Philippe Gonon (mouvement Agir) pour justifier son ralliement. Un ralliement, qui n’était pas prévu au départ… L’histoire démarre fin 2018 avec des pre- mières discussions entre l’U.D.I. et le mou- vement Agir pour préparer le positionne- ment de ces deux formations du centre-droit en vue des municipales. À cette époque, c’est Jacques Grosperrin qui est pressenti pour conduire la liste de droite. U.D.I. et Agir, en rupture totale avec la ligneWauquiez de l’époque, réser- vent leur décision. En parallèle, des dis- cussions s’engagent avecAlexandra Cordier au moment où elle engage sa candidature à l’investiture L.R.E.M. “Notre priorité alors était le renouvellement, qu’il soit incarné par Ludovic Fagaut, mais qui n’était pas encore candidat, ou par Alexan- dra Cordier” soutient Philippe Gonon. Éric Alauzet n’étant pas la tasse de thé des élus Agir. Apprenant que Ludovic Fagaut serait fina- lement candidat, Philippe Gonon réunit alors, à deux reprises, le candidat Fagaut

droite souhaite doit être inconditionnel. Les discussions sont rompues, et les deux élusAgir se sont donc rapprochés d’Alexan- dra Cordier. “Il n’y a pas eu de trahison, puisqu’il n’y a jamais eu d’accord avec la droite” justifie aujourd’hui M. Gonon. En jeu dans ce ralliement, il y a surtout la gouvernance future de la communauté urbaine sur laquelle Philippe Gonon lorgne. Pour la droite, le maire de Besançon doit être le président de G.B.M. Alexandra Cordier, elle, laisse la porte ouverte à une éventuelle dissociation des fonctions. “Ce n’est pas inscrit dans le marbre que le pré- sident de G.B.M. doit indéfiniment être le maire de Besançon. Une charte locale, ça se change !” plaide M. Gonon. n J.-F.H.

et la future candidate Alexandra Cordier afin de les inciter àmonter une liste ensem- ble, ce qu’aucun des deux prétendants ne souhaitera. Le soutien des élus Gonon et Comte-Deleuze se jouera donc entre les

deux, “sur trois critères que nous avons clairement défi- nis : la stratégie d’alliance, le programme et la partici- pation aux futurs exécutifs Ville et G.B.M.” poursuit M. Gonon. Une dernière réunion avec Ludovic Fagaut le 4 novem- bre en présence de Jacques Grosperrin et de Didier Klein (U.D.I.) va tourner court. Le soutien que la

“La charte sur la présidence de G.B.M., ça se change !”

Catherine Comte- Deleuze et Philippe Gonon.

10 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

Saint-Jean au sommet Les travaux de restauration du clocher de la cathédrale Saint-Jean s’achèveront en 2020. Les Bisontins découvriront alors un édifice remarquable, identique à celui qui dominait la ville au milieu du XIX ème siècle. PATRIMOINE Visite au sommet du clocher de la cathédrale

L e clocher de la cathédrale Saint-Jean a disparu derrière les échafaudages qui l’entou- rent et le recouvrent sur ses soixante mètres de hauteur. Depuis le sol, le bruit des outils que manient les artisans au milieu de cet enchevêtrement de tubes métalliques indique la direction des travaux. Pour les rencontrer, il faut monter là-haut, avec l’ascenseur de chantier. C’est exceptionnel de pouvoir accéder d’aussi près à cet édifice dont on peut apprécier les détails, invisibles autre- ment depuis la rue. La nouvelle cou- verture est faite de tuiles vernissées de différentes couleurs, et de cuivre étamé posé en une succession de couches qui se superposent telles des écailles d’un poisson. Le métal mal- léable donne au clocher un aspect argenté. Plus haut, ce sont des feuilles d’or qui recouvrent le piédouche et sa

Incertitude autour des cadrans Les quatre cadrans du clocher ont été démontés et confiés à l’entreprise Voe- gele de Strasbourg. Ces pièces de 2,6 mètres de diamètre composées de plu- sieurs panneaux de lave émaillée, sur lesquels sont placés les chiffres en lave émaillée noire doivent être restaurée. Ces éléments sont supportés par des pièces en chêne. Pour l’instant, selon la D.R.A.C., les discussions sont en cours sur la direction à donner à l’in- tervention. n

Ce chantier met à l’honneur des savoir-faire spécifiques propres à la restauration du patrimoine.

précis, de finition, est moins spectaculaire que l’opération qui a consisté à redresser le clocher de la cathédrale. Il s’était affaissé de 15 cm, consé- quence d’une sablière affaiblie qu’il a fallu remplacer. La longue pièce de chêne posée sur le mur, sur laquelle vient s’appuyer le clocher, a donc été changée. “Le but a été de redresser l’ensemble avec l’aide de vérins hydrauliques. Il

comme nous le verrons bientôt. Le clo- cher aura “un aspect très neuf, rendu par le cuivre étamé et les tuiles vernis- sées, qui devrait durer quelques années.” Ce résultat est aussi le fruit d’un travail d’étude et de recherche préalable qui a permis de définir le contenu de l’in- tervention sans trahir l’histoire de ce patrimoine. De nombreuses entreprises de la région collaborent (ou ont collaboré) à ce chan- tier complexe qui met une nouvelle fois en avant des savoir-faire spéci- fiques dans le domaine de la charpente, de la zinguerie, de la maçonnerie, de la menuiserie, de la ferronnerie. Les compagnons du devoir sont là ! “Nous espérons que ce projet va justement permettre de former des gens et de pérenniser des métiers et des savoir- faire” dit-on du côté de la D.R.A.C. L’État a investi 2,9 millions d’euros sur l’ensemble du clocher. n T.C. Zoom Et ensuite viendra le tour de l’horloge astronomique Une fois terminée la rénovation du clocher, l’horloge astronomique abritée au sein de l’édifice devrait faire l’objet d’un programme de restauration. Cette pièce remarquable conçue par Auguste-Lucien Vérité au XIX ème siècle fera l’objet “d’une étude, afin d’envi- sager sa restauration. C’est le chantier d’après” indique la D.R.A.C. Bour- gogne-Franche-Comté. n

croix de 6 mètres qui finit le clocher. “Toutes ces parties en cuivre qui forment des volutes recouvrent des pièces de bois. Elles ont elles aussi cette forme pour des raisons esthétiques et struc- turelles” précise Philippe Bulle, artisan menuisier, qui restaure les menuiseries intérieures et extérieures du clocher. La tête enfermée dans sa capuche pour se protéger du froid et du vent, Pauline travaille la pierre, un masque sur le visage qui l’épargne de la poussière. À petits coups de marteau-piqueur, elle enlève la partie altérée d’une pierre qu’elle va remplacer. “Je vais mettre ce que l’on appelle un bouchon. Cette intervention a une finalité esthétique, mais elle permet surtout d’éviter les infiltrations” explique-t-elle. Son travail

“Redresser l’ensemble avec l’aide de vérins.”

a fallu faire glisser la nouvelle sablière. Et nous avons remplacé également les bois de charpente qui ne pouvaient plus jouer leur rôle” souligne le service de la conservation régionale des monu- ments historiques de la Direction régio- nale des affaires culturelles de Bour- gogne-Franche-Comté (D.R.A.C.).Toute la difficulté de ce genre d’intervention est de ne changer que les éléments défectueux d’une charpente afin de conserver l’essentiel dans son état d’origine. Ce travail a été conduit sous l’œil atten- tif de Stéphane Goubet, compagnon charpentier, le même qui avait déjà suivi la rénovation de la charpente de la nef de la cathédrale avec l’entreprise Nouveau. “Globalement, l’ensemble est dans un bon état” conclut la D.R.A.C. qui précise que des interventions ont eu lieu sur toute la hauteur du clocher pour remplacer des pierres et “régé- nérer les maçonneries en injectant du coulis de chaux.” Dans quelques mois, les échafaudages vont être démontés, mettant également un terme aux nuisances des travaux supportées par les riverains. Le clocher du XVIII ème siècle se découvrira sous un jour inconnu à notre époque. Il fau- drait remonter au milieu du XIX ème siècle, en 1846, pour le découvrir

La croix de 6 mètres de hauteur a été déposée pour être dorée dans les ateliers de l’entreprise Toitures de Franche-Comté de Rioz. Elle a été replacée au

sommet de la cathédrale le 6 novembre.

La nouvelle couverture du clocher se dévoile à travers les échafaudages.

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