La Presse Bisontine 216 - Janvier 2020

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020 25

l Besançon-Vaîtes Les 2 fûts, la petite dernière De nouvelles bières, siglées Les 2 fûts, sont produites à Besançon depuis l’année dernière. C’est la plus récente brasserie installée à Besançon.

l Épenoy La brasseuse d’Épenoy

C’est la qualité de l’eau d’Épenoy, un village situé à une demi-heure de Besançon, qui a convaincu Anaïs Mesnier d’installer sa brasserie dans l’ancien bar-restaurant du village.

6 recettes dont trois saison- nières : bière de Noël, brune et passagère. Cinq ans après son installation, Anaïs Mesnier ne regrette rien. “C’est un privilège de travailler de sa passion. Les débuts ont été tendus, chronophages, mais aujourd’hui je me sens plus sereine et surtout mieux orga- nisée.” La brasserie d’Épenoy est très active en période de fêtes, multipliant les déplace- ments sur les marchés de Noël par exemple. L’avenir rime avec continuité et volonté de proposer aussi aux clients de nouvelles recettes. n

A vant de se lancer dans l’aventure brassicole, Anaïs Mesnier a acquis de solides bases en préparant unmaster en agro- alimentaire avec une spéciali- sation en procédés fermentaires. “J’ai terminé mon cursus à l’ins- titut de la vigne et du vin àDijon. Il s’agissait de suivre trois stages axés sur le vin bourguignon, les fromages italiens et la bière belge.” Diplôme en poche, la jeune spi- noyenne, nom des habitants d’Épenoy, projette de créer sa propre brasserie. Plusieurs élé- ments vont déterminer son lieu d’implantation. D’abord l’eau. “On a la chance d’être dans un village alimenté par une source de très bonne qualité. Sans cela, je ne serais jamais venue ici.” Elle ne laisse donc pas passer l’opportunité de reprendre le bar-restaurant du village et sa licence IV. Le temps de com- mander le matériel, de faire les travaux adéquats et d’ajuster les recettes et voilà la brasserie

D errière cettemarque des 2 fûts, se cachent deux Bisontins. Deux frères : Loïc et Marc Fusillier qui ont comme points communs leurs barbes et leur bonhomie, mais surtout une même passion pour la bière. Comme souvent, c’est en commençant à brasser pour leur plaisir dans un garage, que l’envie de se lancer leur est venue. “On faisait de la bière pour notre entourage depuis six ans”, explique Loïc. Puis “au fil de stages chez d’autres bras- seurs” , cet ancien fromager passé par l’E.N.I.L.

d’Épenoy qui ouvre ses portes en fin d’année 2014. À chaque brasseur son savoir-faire. Les bières d’Épenoy sont de fermen- tation haute, non filtrées, non pasteurisées et refermentées en bouteilles. Le temps de se faire la main avec deux recettes, Anaïs Mes- nier étoffe ensuite sa carte des bières qui comprend aujourd’hui

de Mamirolle, décide d’ouvrir sa micro-brasserie. Son frère, auto- didacte comme lui, issu dumilieu de la menuiserie industrielle, s’associe à l’aventure. Avec le soutien de la coopérative Coopilote, ils créent Les 2 fûts en 2017 et partagent au départ le local d’un ami boulanger à Déservillers. Jusqu’à prendre leur envol en septembre 2018, en s’installant dans un local rue François Rein, à Besançon. “Nous avons triplé la production en un an, avec environ 3 000 litres par mois” , se félicite Loïc. Leurs bières, plutôt légères (entre 4,9 et 5,8°) et parfumées, sont toutes réalisées avec des

Avec le soutien de la coopérative Coopilote.

ingrédients bios et locaux. Le retour en grâce de la bière artisanale laisserait suffisamment de place pour tout le monde selon les deux frères. “On le voit sur Besançon. Des bars qui servaient de la bière artisanale, c’était encore rare il y a quelques années, tandis qu’au- jourd’hui ce n’est plus le cas.” Leur local abrite également une boutique de vente directe. n Les deux frères sont installés depuis l’automne 2018 à Besançon.

“L’activité est plus soutenue en fin d’année”, observe Anaïs Mesnier, ravie de pouvoir vivre de sa passion.

l Morteau La célèbre Brasserie de l’Aigle Comment la bière Chopard va faire son grand retour D’ici l’été prochain, les amateurs de bière devraient pouvoir à nouveau goûter la bière Chopard, une marque relancée par son propriétaire, David-Dogan Surmeli.

A près un sommeil d’un demi-siècle, la marque de bière Chopard sort de l’ombre des caves de l’ancienne Brasserie de l’Aigle à Morteau. David-Dogan Sur- meli, son propriétaire, s’est donné pour objectif de relancer la production de bière sous ce nom et de la commercialiser. Un projet ambitieux qu’il va dérou- ler par étapes jusqu’à l’été. “Je suis attaché au terroir et à cette brasserie. C’est une promesse que nous nous étions faites de lui redonner vie lorsque nous avons acquis les bâtiments his- toriques de l’entreprise” raconte David-Dogan Surmeli. Pour com- mencer, il a fallu racheter la marque déposée par un indé- pendant de la région parisienne qui en retira ainsi la paternité à la famille Chopard. “Nous avons mis neuf mois pour récu- pérer le nom“Brasserie de l’Aigle, bière Chopard” qui revient à Morteau” se félicite David-Dogan

Surmeli. Il a en sa possession tout l’habillage publicitaire de la marque. La bière Chopard, c’est une identité graphique, celui d’une Alsacienne, blonde, assise sur un aigle, tendant fiè- rement vers le ciel une chope débordant d’une mousse légère. “Nous avons encore les bouteilles en verre de 50 cl moulées, les éti- quettes, des plaques émaillées, des affiches, des caisses en bois. Il y a un côté rétro mais très qua- litatif, parfait pour relancer la marque” ajoute l’entrepreneur.

régionale de caractère. “Pour l’instant, nous n’avons pas les moyens de produire la bière à Morteau. J’ai des contacts avec plusieurs micro-brasseries qui pourraient fabriquer la bière Chopard pour commencer afin que nous puissions démarrer la commercialisation cet été. En parallèle, nous sommes prêts à aménager toute l’infrastructure de production dans les locaux de la brasserie à Morteau. Une fois que l’outil sera en place, nous trouverons un brasseur motivé pour produire la bière Chopard sur son site d’origine” détaille- t-il. Une perspective qui enthou- siasme le caviste mortuacien Thierry Mesnier. “Si David- Dogan Surmeli est épaulé par des gens qui ont le savoir-faire, pour fabriquer une bière de qua- lité, il va faire un tabac. En plus, ce lieu est magnifique, c’est d’ail- leurs une des raisons pour les- quelles personne ici n’a oublié cette brasserie.”

David-Dogan Surmeli veut relancer la production de la bière Chopard à Morteau, dans les locaux historiques de la brasserie.

L’idée séduit également Sylvie Chartron-Chopard, descendante de la famille de brasseurs. “Je suis très attachée à mes racines et à l’histoire de la brasserie. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ce projet de faire renaître de ses cendres lamarque “Brasserie de l’Aigle”. Ça me touche énormément. Je suis très reconnaissante à David-Dogan Surmeli pour tous ses efforts et sa persévérance à faire de ce rêve une réalité. Mon mari et moi sommes diplômés de l’école d’in- génieurs de Nancy qui était

mier brassain avant de goûter ce breuvage. Pour faire patienter les amateurs de bière, David- Dogan Surmeli a ouvert 19 au 25 décembre, une Brasserie Cho- pard éphémère, rue de la Gare à Morteau dans les locaux du caviste. Puisse l’histoire conti- nuer pour cette bière ! Elle rejoindrait le giron des bières régionales, dans lequel une autre entreprise mortuacienne a fait son entrée il y a quelques mois, Rième Boisson, avec la Rabasse. n T.C.

autrefois l’École de brasserie (fréquentée par mon père Eugène- Jean, mon grand-père André, et deux grands-oncles, Philippe et Jean). Nous serons heureux de lui apporter nos connaissances brassicoles. Je souhaite d’ores et déjà un grand succès à ce pro- jet qui aurait, j’en suis sûre, aurait ravi mes ancêtres Cho- pard” explique celle qui a col- laboré avec Henri Leiser, l’auteur du livre “L’aigle et le houblon, histoire d’une famille de bras- seurs en Franche-Comté”. Il faudra donc attendre le pre-

Une Brasserie Chopard éphémère du 19 au 25 décembre.

Il manque encore le plus important : la bière ! Il faudra attendre le début de l’été pour la goûter. N’est pas brasseur qui veut, et David-Dogan Surmeli veut prendre le temps de créer une bière

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