La Presse Bisontine 216 - Janvier 2020

BESANÇON

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La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

EN BREF

HISTOIRE Passeur de mémoire René Ringenbach, le dernier combattant d’Écot Ce Bisontin a 93 ans, mais il se souvient

Casting Le Théâtre Les 2 Scènes est à la recherche d’enfants de 11 à 13 ans. À travers 6 ateliers menés de janvier à mars 2020 avec Michel Schweizer - artiste associé aux 2 Scènes -, les enfants s’initieront à la présence sur scène pour aboutir au spectacle Keep Calm. Dates des séances au Théâtre Ledoux (présence indispensable (10 heures - 13 heures ou 14 h 30 - 17 h 30) le 25 janvier, et les 8 et 22 février, 4 et 5 mars. Répétition générale le 6 mars. Représentations de Keep Calm les 7 et 8 mars. Si vous êtes intéressé(e)s, prenez contact avec marie- charlotte.madelon@les2s cenes.fr ou au 03 81 87 85 85 Coopération Une réunion publique d’information de l’association Créacoop25 dont l’objet est la création d’un magasin coopératif et participatif “T’as meilleur temps !” à Besançon était organisée le 12 décembre. Plus de renseignements sur facebook.com/creacoop25 sur l’ensemble des séances) : ateliers

dans la neige. Il en avait 30 cm, j’avais les pieds gelés…” Puis il y a eu l’attaque en début d’après- midi. “On avançait à découvert, le fusil en main. Ça tirait. Nos ennemis étaient cachés. Les balles fusaient. Le type à côté de moi a été tué. Puis ce fut le tour d’un autre. Ça a été très dur. Les Alle- mands ne voulaient pas se ren- dre.” René Ringenbach échap- pera à la mort : “J’avais une bonne étoile. Je suis né un 13, en mars, c’est ma chance” dit-il s’autorisant un sourire dans ce sombre récit, tandis qu’un sort funeste a frappé ses deux cama- rades tombés à Écot. “Ils ont été tués à la première attaque…” L’un a été fauché par un tir de mitrailleuse et l’autre a sauté sur une mine. Écot sera libéré le matin du 15 novembre. Ensuite, René Ringenbah va participer à d’autres opérations avec son régiment avant d’être démobilisé en octobre 1945. “Nous avons contribué à repren- dre la cité Kulhmann à Mul- house. Ensuite, nous sommes allés à Colmar et à Strasbourg. Puis on a rejoint le Danube après avoir franchi le Rhin à Spire”

parfaitement de la libération du village d’Écot à laquelle il a participé en tant que soldat. C’était le 14 novembre 1944.

A u quotidien, sa mémoire lui joue parfois des tours, mais ses souvenirs sont intacts lorsqu’il raconte la libération du village d’Écot, le 14 novembre 1944. À 93 ans, René Ringenbach est le dernier soldat vivant à avoir participé à cette opérationmilitairemenée par le 6 ème Régiment d’Infanterie Coloniale formé de jeunes volon- taires. Assis dans son fauteuil, élégam- ment vêtu, la moustache gri- sonnante bien taillée et ancrée d’un bouc, l’ancien combattant remonte le fil de l’histoire jusqu’à ses 18 ans, l’âge auquel il s’en- gage dans l’armée, animé par l’envie de libérer la France de ses occupants. “Je voulais mettre les Allemands dehors. Rien d’au- tre” avoue René Ringenbach rap- pelant le climat répressif qui régnait à l’époque à Besançon. “Beaucoup de jeunes de ma géné-

ration ont été fusillés…” C’est dans ce contexte qu’il s’en- gage avec Michel Deliot et Claude Chatelain, ses deux camarades. Après quelques semaines de préparation, ils vont participer à un des épisodes les plus violents de la Libération dans le Doubs. “Les Allemands tenaient Écot car c’était une porte vers l’Alsace” raconte l’ancien combattant. Quelques mois plus

René Ringenbach, 94 ans, a reçu la Croix de guerre. Le 14 juillet 2017 il a été fait Chevalier de la légion d’honneur.

tôt, en juillet 1944, laWehrmacht avait d’ailleurs décimé le Maquis d’Écot, tuant 16 résistants et faisant 25 pri- sonniers qui seront déportés. “Les Alle- mands occupaient le village. Ils étaient partout, dans les fermes, dans le clo- cher de l’église. Nous avons couché

détaille l’ancien combattant qui sera blessé en Alsace. Après la guerre, René Ringen- bach reviendra à Besançon pour travailler dans l’horlogerie à l’Union bisontine de monteurs de boîtes. Entré dans l’entreprise comme simple mécanicien, il gravira tous les échelons jusqu’à prendre la direction de l’entre- prise située rue Gambetta. Durant toutes ces années, ses souvenirs de la libération d’Écot

ne l’ont jamais quitté, pas plus que son engagement à honorer la mémoire de ses camarades. “Cette journée est restée gravée en moi.” Tous les ans, il se rend à Écot le 14 novembre pour ren- dre hommage aux soldats tom- bés ici. Désormais, les enfants des écoles l’accompagnent. René Ringenbach leur lègue avec res- pect cette mémoire. À leur tour, ils en sont les garants. n T.C.

“Le type à côté de moi a été tué.”

D U M E R C R E D I 0 8 J A N V I E R 2 0 2 0 A U M A R D I 4 F É V R I E R 2 0 2 0 . 4 semaines seulement !

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Espace Valentin / Besançon (face station-service Carrefour)

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