La Presse Bisontine 216 - Janvier 2020

34 DOSSIER ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

BESANÇON

Horlogerie

Humbert-Droz, version mécanique Avec sa nouvelle H.D., l’horloger bisontin fait un pas de plus vers la tradition et l’exigence. La première montre mécanique montée dans les ateliers de la rue Jacquard est issue d’un historique mouvement France Ébauches.

C hez Humbert-Droz, on ne raisonne pas comme les autres. Habituelle- ment, pour créer une montre, un horloger part d’un

de l’entreprise Réparalux et de la marque Humbert-Droz, on fait l’inverse. “Comme on est avant tout réparateur, on a encore des stocks importants de mouvements. On a retrouvé dans nos réserves un stock de 300 mouvements à remontage méca- nique signés France Ébauches, les mouvements 141-2, que mon arrière-grand-père Marcel avait acheté à l’époque. C’est à partir de ce mouvement mécanique qu’on a conçu nos nouveaux modèles de montres mécaniques” relate Julien Humbert-Droz, 27 ans, représentant de la qua- trième génération d’horlogers. Le résultat, ce sont trois modèles différents, tous dotés de ce fameux mouvement France Ébauches, d’un bracelet alligator signé Jean Rousseau à Pelousey, bracelet doté d’un subtil insert bleu-blanc-rouge cousu main et offrant le choix entre un coloris indigo, champagne ou “harmo- nia” (rose). “Nous avons réalisé une série de 200 exemplaires numérotés, une bonne dizaine ont déjà été réservées lors de la soirée de lancement le 5 décem-

dessin et adapte ensuite le mou- vement, c’est-à-dire le méca- nisme qui fera marcher la mon- tre. Ici, dans les ateliers de la rue Jacquard à Besançon, siège

Julien Humbert-Droz, 27 ans, aux côtés de son père Frédéric et de son grand-père Jean, 83 ans, toujours en activité dans l’atelier bisontin.

Humbert-Droz. Dans l’activité de l’entreprise bisontine qui emploie 16 salariés, la produc- tion et la vente de montres représentent désormais 20 % du volume, le cœur de métier restant la réparation et le S.A.V. Dans un coin de l’atelier, à l’heure où les autres salariés sont déjà rentrés, un homme s’active encore. À 83 ans, Jean Humbert-Droz, blouse blanche impeccable, continue inlassa- blement à écrire, aux côtés de son fils et de son petit-fils, l’his- toire de cette “entreprise aux quatre générations” qui affiche fièrement ses 63 ans d’expé- rience dans l’horlogerie. n J.-F.H.

1956, commence à développer également un réseau de reven- deurs. “Nous en avons six pour l’instant.” Depuis son lancement, la marque Humbert-Droz a déjà écoulé plus de 1 800 montres, toutes développées et montées à Besançon. Contrairement à d’autres marques mettant en avant leur modèle Made in France (quitte à s’arranger avec la vérité), Humbert-Droz ne cache rien sur la provenance de ses composants. “Les mouve- ments sont français, la plupart des composants également, seul le boîtier vient d’Asie. Il est fabri- qué par un partenaire français installé là-bas” indique Frédéric

bre, et ces modèles sont aussi en vente sur notre site Internet depuis le 11 décembre.” La nou- velle H.D. mécanique est mise en vente au prix de 849 euros.

Un peu plus cher que ses petites sœurs automa- tiques qui affi- chent, elles, un tarif entre 449 et 649 euros. En même temps que le marketing digi- tal, la marque Humbert-Droz, bâtie en 2016 sur les fondations de la société Répara- lux fondée en

La vente de montres représente désormais

20 % du volume.

Un des trois modèles récemment sorti, couleur indigo, doté du mouvement mécanique France Ébauches 141-2. Avis aux puristes.

EN BREF

JUSTICE Soupçon de fraude fiscale Coup de pompe pour Liberty Gym Originaire de Besançon, le fondateur de l’enseigne Liberty Gym a été mis en examen. Des charges importantes sont retenues contre lui, notamment celle de fraude fiscale aggravée.

Livre Un cadeau idéal à offrir… ou à s’offrir… “Peindre le Doubs, d’Isenbart à Lombard” par Chantal Duverget, aux éditions du Sékoya. Une sélection de quarante artistes invitant le lecteur à effectuer un périple à travers plus de soixante communes du Doubs. La plupart des œuvres reproduites dans cet ouvrage sont inédites. Historienne d’art, auteure de nombreuses publications et articles, Chantal Duverget est également conférencière sur les courants artistiques aux XIX ème et XX ème siècles. En vente dans les librairies bisontines. Prime La prime de Noël versée par l’État concerne 73 372 foyers de Bourgogne-Franche- Comté. Son montant varie en fonction de la composition du foyer : de 152,45 euros pour une personne seule à 442,10 euros pour un couple avec quatre enfants.

L e 11 décembre, Patrick Boillin, fondateur de l’enseigne Liberty Gym et sa compagne ont été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, abus de biens sociaux, abus de confiance et organisa- tion frauduleuse de la solvabilité. L’homme de 49 ans, originaire de Besan- çon où il gère encore quatre clubs dont un à École-Valentin, est soupçonné d’avoir organisé ses affaires de manière à “exfiltrer ses marges bénéficiaires à l’étranger” , et ainsi, “à se soustraire à l’impôt” a indiqué Patrick Bertrand, chef de l’unité locale du service d’enquête judiciaire des finances, qui a tenu une conférence de presse le 13 décembre à ce sujet avec Étienne Manteaux, le pro- cureur de Besançon. La fraude porterait sur plusieurs centaines de milliers d’eu- ros, voire des millions d’euros.

Ce qui arrive à Patrick Boillin n’étonne pas vraiment ceux qui ont eu affaire à lui. En 2015, le gérant d’une salle de sport qui a été en contact avec la fran- chise Liberty Gym a d’ailleurs informé le parquet de Besançon de dérives qu’il a pu observer dans la manière de fonc- tionner de l’entrepreneur. “J’ai écrit au

La franchise Liberty Gym a réagi afin d’éviter que cette affaire n’éclabousse trop ses clubs.

de Haute-Saône qui ont travaillé pour Patrick Boillin dans le cadre de l’amé- nagement de salles, attendent toujours qu’il règle l’ardoise qu’il leur a laissée : 186 000 euros pour l’une, et 136 000 euros pour l’autre. L’affaire secoue le milieu du fitness et éclabousse toutes les salles de sport Liberty Gym. Les gérants des clubs qui portent cette enseigne, craignent que les ennuis judiciaires du P.D.G. retentissent sur leur activité. Récemment dans un communiqué, la direction de l’enseigne a donc indiqué que “cette affaire concerne uniquement la personne physique du président et non sa personne

morale ou ses entreprises. En aucun cas la franchise Liberty Gym n’est impactée. Aucune fermeture de club n’est prévue.” Patrick Boillin, qui a été placé en déten- tion provisoire, a contribué à créer plus de 70 clubs en France. Il en a aussi fermé beaucoup. Dans une vidéo réalisée dans le cadre du salon de la franchise en 2017, il indi- quait que les ambitions de Well Being Group, le groupe qu’il dirige, dont Liberty Gym est une des marques, était de créer 500 établissements en France à 5 ans, et 2 500 à l’étranger à 10 ans. Un plan stratégique qui est compromis. n T.C.

procureur pour le prévenir. Patrick Boillin montait des clubs, prenait les abonne- ments des clients et déposait le bilan après quelques mois. Il ne payait pas les entreprises. Son but était d’encaisser un maximum d’argent.” La justice ne don- nera pas suite à ce courrier, faute de preuves suffi- santes. Deux sociétés artisanales

“J’ai écrit au procureur pour le prévenir.”

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