La Presse Bisontine 216 - Janvier 2020

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n°216 - Janvier 2020

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LA BIÈRE ARTISANALE COULE À FLOTS

Le retour en grâce des brasseries artisanales n’est pas qu’une mode. Plus de 50 brasseurs cohabitent désormais à l’échelle de la Franche-Comté. Plusieurs se sont installés ces dernières années dans le Grand Besançon. Patron, une petite mousse ! (à consommer avec modération).

Plus de 50 brasseurs artisanaux en Franche-Comté l Phénomène Un nouveau président pour la Brassicomtoise

Notre région est une terre d’élection pour la bière. Elle compte plus d’une cinquantaine de producteurs, faisant de la Franche-Comté la deuxième de France en densité. Une association fédère les professionnels.

L a renaissance de la Brasserie de l’Aigle à Morteau (voir en page 25) n’est que le plus récent exemple d’une longue série de créations depuis une quinzaine d’années dans notre région. Au milieu des années quatre-vingt-dix, c’est la Rouget de Lisle, brasserie créée à Blet- terans dans la Bresse jurassienne, qui montrait la voie. Le porte-drapeau des bières locales a donné des idées à d’au- tres, à tel point qu’aujourd’hui, plus d’une cinquantaine de brasseurs sont installés dans la région. “Ce qui fait de la Franche-Comté la deuxième région brassicole de France, après la Bretagne, en proportion de la densité de popula- tion” observe Régis Barth, le nouveau président de l’association Brassicom- toise qui réunit depuis quatre ans une bonne vingtaine de brasseurs locaux. “L’association, créée sous l’impulsion de mon prédécesseur Dimitri Morin et de la Chambre de Métiers et de l’Arti- sanat a mis en place la Route des bras- seurs qui permet de découvrir notre diversité. Nous nous sommes fédérés au sein de cette association qui nous engage sur la base d’une charte pour un accueil de qualité et qui prévoit notamment visites et dégustations.

L’idée est également de fédérer toute une filière régionale autour de la bière” résume le nouveau président de la Brassicomtoise. Seul bémol : les finan- cements en partenariat avec la Cham- bre de Métiers qui permettaient de mettre à disposition une personne dédiée à l’animation de l’association sont arrivés à échéance. “C’est devenu plus compliqué de ce fait. Nous sommes désormais un peu livrés à nous-mêmes,

Régis Barth (à gauche), président de l’association Brassicom- toise, avec son associé Jean-Yves Nauroy de la brasserie La Franche à La Ferté dans le Jura.

mais nous allons faire notre maximum pour continuer à dynamiser l’association et fédérer autour d’elle un maxi- mum de brasseurs” ajoute Régis Barth. Parmi les brasseurs du Grand Besançon mem- bres de l’association, on peut citer notamment la Brasserie C.U.C. à Pouilley-les-Vignes, la Brasserie Bière du Doubs à Nancray, la Brasserie du Pintadier à Besançon ou encore la Brasserie Terra Com- tix àMamirolle. “Les cri- tères pour faire partie

La filière brassicole comtoise se structure.

plus difficile à produire, il vient d’Al- sace, d’Allemagne, ou même des États- Unis, de Nouvelle-Zélande ou du Japon. L’objectif des brasseurs locaux est de tendre de plus en plus vers les circuits courts. Il y a donc une vraie place pour une nouvelle filière agricole à côté des productions franc-comtoises tradition- nelles. Une formation à l’E.N.I.L. a même été lancée pour les entrepreneurs désireux de se lancer dans cette aven- ture brassicole, la nouvelle filière en vogue dans la région. n J.-F.H.

trois ans une vraie filière d’orge malté avec des céréaliers concentrés sur le secteur de Gray qui fournissent la plu- part des brasseurs francs-comtois. La question se pose désormais autour du houblon. C’est plus compliqué à mettre en place mais un projet existe” note le président.Actuellement, la production d’orge malté en Franche-Comté ne suf- fit plus à approvisionner tous les bras- seurs locaux. 80 % de l’orge utilisé à l’échelle régionale par les brasseurs sont de provenance locale, le reste vient encore de l’extérieur. Quant au houblon,

de la catégorie des brasseries artisa- nales, c’est d’avoir moins de 10 salariés ou de produire moins de 1 000 hecto- litres à l’année. Chaque brasseur a son identité, sa spécificité, son histoire. C’est ce qui fait la richesse de notre réseau. Comme le comté ou le vin, pour la bière, c’est la même chose : chaque produit est différent de celui du voisin” poursuit Régis Barth. La filière brassicole comtoise se struc- ture également depuis quelques années sur le plan des approvisionnements en matière première. “Il existe depuis

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