La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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JUIN 2018

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

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p. 4 Le Professeur Régis Aubry “Il y a un vrai déni social du vieillissement” Un rapport du comité d’éthique

p. 6 à 8 Marchés à Besançon et en périphérie Le retour en grâce des circuits courts

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

Les Vaîtes, comme si tout allait bien…

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Contournement de Besançon : bilan de la concertation

Récifs Il faut faire appel à l’arithmétique poli- tique pour tenter de rassurer, pour peu qu’il soit inquiet, le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret dont les deux dernières années de mandat risquent d’être agitées. D’un conseil municipal à l’autre, il n’échappe plus aux critiques en provenance de son propre camp. À côté, les tentatives de déstabilisation, parfois creuses, souvent vaines, de l’op- position passeraient presque pour des soutiens. L’arithmétique servira donc à nous apercevoir que, même s’il perd, ce qui est fort probable d’ici quelques mois, le soutien de ses alliés historiques verts, et même s’il subit la fronde et la désertion de ses autres amis historiques communistes, il gardera malgré tout une majorité si on additionne les élus L.R.E.M. et les élus socialistes. Mais c’est peut-être justement “de l’intérieur”, de la part de ses ex-lieutenants P.-S. que M. Fousseret court les plus grands dangers, ne semblant plus d’accord sur rien.  L’avenir de Jean-Louis Fousse- ret à la tête de cette ville dépendra de fait plus de l’évolution de l’action condui- te par le gouvernement sur le plan natio- nal que de la politique menée ici par la municipalité. Encore un petit virage à droite, une petite mesure de plus frois- sant la vieille garde de gauche et ses valeurs conservatrices (ceux qui refu- sent que l’on touche touche au systè- me), et les fissures au sein de l’équipe municipale deviendront béances. Mais si le président Macron et son gouver- nement remettent un coup de gouver- nail à gauche d’ici la fin de l’année, sans doute que cela sauvera l’unité de faça- de de la municipalité bisontine jusqu’en 2020. Jean-Louis Fousseret a encore deux ans à tenir la barre de sa mairie. Commencée sur une mer d’huile avec un capitaine sûr de sa majorité plurielle et de ses moussaillons aux ordres, la paisible croisière dure depuis 2001. La houle qui s’est mise à souffler depuis l’élection de M. Macron à la tête de l’État aura mis moins de deux ans à faire tanguer le navire bisontin. Il fau- dra être un capitaine aguerri pour lui éviter de se fracasser sur les récifs d’ici 2020. Emmanuel Macron a brillamment réussi dans son entreprise de démoli- tion des anciens clivages gauche-droi- te. Il y est tellement bien parvenu qu’il fait même vaciller une ville qui n’avait jamais connu de soubresauts sérieux depuis soixante ans. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Caporal D. Robert, Carnet Prune, É. Chatelain, C.R.T., I.M.I., Irizium Coccinelle, J.-C. Jacottot, Y. Petit, G. Vieille.

L e bilan de la concerta- tion publique sur le pro- jet d’achèvement du contournement de Besançon a été approuvé le 24 avril der- nier par le Comité de pilotage du projet. Il est d’ailleurs consultable sur le site Inter- net de la D.R.E.A.L. : www.bourgogne-franche-com- te.de veloppement- durable.gouv.fr La concertation publique orga- nisée à l’automne dernier a mobilisé environ 300 personnes qui ont participé soit à la réunion publique du 9 novembre 2017, soit à l’une des quatre permanences, ou qui ont exprimé leur avis par courrier ou par courriel. “88 contributions écrites ont été recueillies” indique la D.R.E.A.L. À l’issue de cette phase de concertation, le Comité de pilo-

tage a validé sans surprise que “la poursuite des études se fera sur le parti d’aménage- ment D qui correspond glo- balement aux attentes expri- mées lors de la concertation et qui apporte le meilleur compromis entre l’écoulement du trafic et les enjeux urbains” confirme la D.R.E.A.L. qui s’en- gage à prendre en compte dans la suite des études les points suivants soulevés au cours de la concertation : “Les variantes possibles à Beure feront l’objet d’une étude com- plémentaire qui réexaminera leurs capacités à écouler le trafic en toute sécurité, et les différentes options de desserte et de désenclavement du quar- tier des Piccotines à Beure devront être étudiées en détail.” La possibilité de mettre en pla- ce un aménagement modes

doux en site propre sur l’en- semble de l’itinéraire entre les Boulevards et Beure sera éga- lement étudiée. Par ailleurs, les études sur une sortie du site de Micropolis vers le nord et sur une mise à double sens de la rue Blaise-Pascal dans le quartier des Vallières seront poursuivies. Et “la faisabilité technique d’un accès à la Z.A. Terre Rouge depuis le boule- vard Kennedy sera étudiée.” Enfin, la possibilité technique d’une desserte modes doux et accessible aux Personnes à Mobilité Réduite du site de Micropolis depuis l’avenue François-Mitterrand sera éga- lement étudiée. Le calendrier prévoit la réali- sation de l’étude d’impact et l’approfondissement des études jusqu’à l’an prochain, qui, fin 2019, le lancement de l’enquête d’utilité publique. En 2020, les études techniques détaillées et les procédures réglementaires pour un lan- cement des travaux en 2021. n

Inauguration de la maison du projet des Vaîtes alors que deux jugements sont encore attendus, dont un concernant notamment le prix de rachat des terrains.

D epuis le 17 mai, la mai- son du projet de l’éco- quartier des Vaîtes est ouverte au public. Les Bison- tins curieux, les investisseurs, les futurs propriétaires, peuvent se rendre dans ce lieu situé à l’arrêt tram “Les Vaîtes” pour y découvrir “un projet urbanis- tique majeur pour Besançon” évoque le maire Jean-Louis Fousseret lors d’une inaugura- tion très consensuelle. 1 150 logements durables avec 15 % en abordables doivent sortir de terre. Les premiers coups de pelleteuses viennent de débu- ter. 100 à 150 logements seront livrés fin 2019-début 2020, au niveau des serres Jobard. Le reste du projet se poursuivra jusqu’en 2027-2029 avec notam- ment la création d’une école. L’inauguration de cette maison du projet, réalisée avec trois containers maritimes, dessinée par l’architecte Fabrice Curty a visiblement séduit. Séquence autosatisfaction de la part des élus bisontins, de Territoire 25 (l’aménageur) ou encore de l’ar- chitecte urbaniste François Gre- ther qui a conçu le projet. Mieux, le maire Jean-Louis Fousseret a affirmé que “le temps des contentieux est terminé.” Ce qui

est faux ! Comme nous l’avions révélé enmars dernier, la bataille judiciaire n’est pas terminée. Une propriétaire - qui souhaite garder l’anonymat - représen- tant deux indivisions a fait cas- ser la déclaration d’utilité publique (La Presse Bisontine demars). Une sacrée épine dans le pied de la mairie. La Ville a saisi en appel le Conseil d’État : “Cela devrait être tranché à la fin de l’année” estime Nicolas Bodin, adjoint en charge de l’ur- banisme, visiblement plus au courant du dossier. En cas d’un nouveau jugement en sa défa- veur, Besançon et la Préfectu- re devraient revoir toute la D.U.P. La décision pourrait faire juris- prudence. Enfin, un litige concerne le prix de rachat au m 2 des terrains expropriés. Estimé à 8,05 euros du m 2 , la propriétaire a refusé à vendre à ce prix-là. Les juges d’appel ont estimé le prix à 19 euros du m 2 . Mais encore une fois, Besançon a fait un recours en cassation. Ces pro- chains jugements peuvent-ils remettre en cause l’intégralité du projet urbanistique ? “Non” répond le maire qui semble confiant. C’est tout de même aux juges de trancher… n

Sur le chemin des Vallières, conformément au souhait des riverains, il n’est pas prévu de

site propre pour les modes doux.

Les sports urbains auront bientôt leur Q.G.

L’ ancien gymnase du che- min des Torcols est en cours de réhabilitation et devrait proposer un tout nou- vel espace d’entraînement et de pratique pour la “street cul- ture” dès septembre. 2 000 m 2 , dont 1 700 m 2 de parc modu- lable, s’ouvriront ici à des dis- ciplines variées : B.M.X., dan- se hip-hop, parkour, skate, roller, slackline, graffiti… Une douzaine de collectifs et d’associations se sont fédérés derrière ce projet atypique “dans une logique constructive plutôt que consommatrice de fonds publics” , précise Philippe Vuille- min, chargé du développement des cultures urbaines pour l’As- sociation sportive et d’éduca-

ces activités depuis au moins 15 ans, mais nos salles ne sont pas suffisamment grandes et le hall d’exposition est limité.” L’idée de cet espace couvert dédié à la culture urbaine germait depuis un moment. “On a commencé à jumeler les pratiques dès 2010 lors d’une soirée au Palais des sports, avec la venue du Festi- val international des sports extrêmes comme catalyseur.” Les actions, comme celles menées à Vital Été, montraient aussi qu’il y avait une attente du public sur une proposition à l’année. La “street culture” réunissant entre 150 et 200 pra- tiquants réguliers sur la ville. Si le fonctionnement et l’ex- ploitation du lieu restent enco-

tion populaire (A.S.E.P.), qui a œuvré à sa mise en place en lien avec la mairie. “Nous avons réalisé nous-mêmes des petits travaux et nous construisons nos propres modules, qui seront bien sûr validés par une com- mission de sécurité.” Ce qui a permis de réduire l’investisse- ment final pour la Ville à 450 000 euros. Sorte de guichet unique, ce lieu se veut être aussi un espace de vie pour les habitants du quar- tier. D’autres projets culturels pourront ainsi y voir le jour. L’ob- jectif sera aussi à terme d’ou- vrir aux écoles “pour leur offrir une vraie structure d’appren- tissage.” “À l’A.S.E.P., nous valorisons

Ce lieu permettra aussi de développer de nouvelles activités émergentes, comme la trottinette. “Nous avons déjà été approchés”, confirment Philippe Vuillemin et Sébastien Burlet, licencié en S.T.A.P.S. investi dans le projet.

re à préciser, on sait qu’il y aura un temps réservé aux associa- tions et à leurs adhérents pour leur pratique de club et des accueils ponctuels dans le cadre

de stages tous publics, d’ate- liers de résidence…Un accueil libre est aussi envisagé (sur le même principe qu’une entrée à la piscine ou à la patinoire). n

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L’INTERVIEW DU MOIS

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SANTÉ

Le professeur Régis Aubry

“Je ne souhaite pas une société qui exclue les gens qui ne sont pas dans la norme”

Membre du comité consultatif national d’éthique (C.C.N.E.), le Professeur bisontin Régis Aubry met avec ses collègues la dernière touche à l’avis qui sera rendu à l’issue des états généraux de la bioéthique. En parallèle, le comité vient de sortir un plai- doyer sur la prise en charge du ieillisse- ment. Autant de sujets sensibles dont le gouvernement pourrait s’emparer bientôt.

L a Presse Bisontine : Les états généraux de la bioéthique ouverts par le gouvernement en début d’année et animés par le C.C.N.E. dont vous êtes membre viennent de se terminer. Que faut-il en retenir ? Professeur Régis Aubry : Le gouver- nement a souhaité que l’on débat- te de toutes les questions éthiques, sans exclusive, jusqu’à la question de l’intelligence artificielle, ainsi que les questions “classiques” rela- tives à la fin de vie, la procréation médicalement assistée (P.M.A.), la grossesse pour autrui (G.P.A.), etc. Pour animer ces états généraux, nous nous sommes appuyés sur tous les espaces de réflexion bioé- thique dans les régions, dont celui de Bourgogne-Franche-Comté dont je suis le directeur. Ici en région, on a notamment travaillé sur les thèmes du don d’organes et de la fin de vie à travers des débats publics. Parallèlement, le C.C.N.E. a auditionné, sans exclusive, des dizaines d’associations, de groupes de pression, de sociétés savantes afin de recueillir leur position. En troisième lieu, un site Internet a été créé pour que les citoyens puis- sent s’exprimer librement sur ces questions. Et enfin, un comité citoyen d’une vingtaine de per- sonnes a été créé pour auditionner toutes les personnes qu’elles sou- haitaient. Le rapport que le C.C.N.E. s’apprête à rendre d’ici une quin- zaine de jours est la synthèse de ces quatre dispositifs et, pour conclu- re, le C.C.N.E. rendra un avis d’ici le mois de juillet. Au final, ce rap-

demandé. Mais il doit y avoir ensuite un projet de loi émanant du gouvernement. La loi est cen- sée évoluer et si elle n’évolue pas, on saura expliquer pourquoi. Sur les grands sujets sociétaux com- me la fin de vie, la P.M.A. ou la G.P.A., est-ce qu’au motif que des législations autour de nous ont évolué il faudra évoluer égale- ment ? Est-ce que le fait que des Français aillent par exemple à l’étranger pour mettre fin à leur vie doit faire évoluer la loi en France ? C’est à ces questions que le gouvernement devra répondre. Une chose est sûre : le droit est vivant, il évoluera forcément, la question à laquelle il faudra répondre étant quelle société vou- lons-nous pour demain ? Un pro- jet de loi devrait arriver au Par- lement avant la fin de l’année. Le C.C.N.E. veillera à ce que ce rap- port ait des suites. L.P.B. : Et à la question de savoir quel- le société voulons-nous pour demain, que répondez-vous personnellement ? R.A. : Je ne souhaiterais pas que notre société n’ait comme valeur que l’utilitarisme. Je ne souhai- te pas une société qui exclue les gens qui ne sont pas dans la nor- me : les personnes les plus vul- nérables, les vieux, les handica- pés…Une société est riche de ses différences, il ne faut pas trop avoir de normes. Mais j’avoue que plus j’avance en âge et en expé- rience et plus je suis imprégné de questions, et moins de réponses… L.P.B. : En parallèle de ces états géné- raux, vous étiez le rapporteur d’un avis sur les enjeux éthiques du vieillisse- ment, qui vient d’être publié. Un rap- port sévère sur la question. Est-ce qu’on maltraite nos “vieux” dans ce pays ? R.A. : Quel est le fondement éthique d’un système de santé qui abou- tit à la concentration des per- sonnes âgées les plus vulnérables dans des lieux où elles n’ont pas choisi d’aller ? Au motif d’un désir de sécurité, on est arrivé à un sys- tème de contrainte qui prive ces personnes de liberté. On parle même de ghettoïsation des per- sonnes âgées qui contribue à une vraie souffrance de ces personnes. L.P.B. : Le constat est sévère. Vous avez des statistiques à ce sujet ? R.A. : 40 % des personnes résidant dans un E.H.P.A.D. présentent des signes de dépression. Par ailleurs, la France détient le record

En tant que membre du comité consultatif national d’éthique, le Professeur Régis Aubry a participé au rapport qui sera rendu courant juin au Parlement.

du taux de suicide des personnes âgées avant une entrée en E.H.P.A.D. Le vrai problème est qu’en France il n’existe que très peu d’alternatives à l’E.H.P.A.D. De notre point de vue, il y a un déni social du vieillissement. 80 % des personnes âgées souhaitent rester à leur domicile. La raison pour laquelle c’est souvent impos- sible, c’est la difficulté qu’ont les aidants à s’occuper de ces per- sonnes devenues dépendantes. L.P.B. : Quelles solutions préconisez- vous pour améliorer les choses ? R.A. : Il faut songer à instaurer une aide aux aidants, un droit de répit. Le deuxième facteur limi- tant concerne les aides à domici- le qui sont souvent des profes- sionnels qu’on envoie au casse-pipe car on les paye mal et on les for- me mal. Il y aurait là tout un vivier d’emplois à condition qu’on accompagne correctement ces per- sonnes. Autre forme de réflexion qui commence à peine à émerger : les dynamiques inter- générationnelles dans les loge- ments, les résidences-services, la silver économie, la robotique, la domotique… Et pourquoi ne pas intégrer dans la politique natio- nale du logement un volet héber- gement des personnes âgées ? Le deuxième grand volet de propo- sitions concerne le développement de nouvelles formes de solidari- té avec la création éventuelle d’un 5ème risque pour la Sécurité socia- le. Le gouvernement évoque déjà

la création d’un deuxième jour de solidarité pour les per- sonnes âgées. On n’aura sans doute pas le choix. L.P.B. : Au-delà des E.H.P.A.D., nos anciens ne sont pas assez considérés ? R.A. : Être âgé, ce n’est pas perdre, c’est jus- te ralentir. Oui, il y a une ségré- gation dans l’ac- cès aux traite- ments et aux soins en ce qui

tion de la parole et de l’écoute. Dans quelle mesure dans un contexte de tension lié à l’urgen- ce, notre système de santé est adapté à une réalité qu’il n’a pas pensée ? Ces temporalités qui se croisent posent la vraie question. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’ac- tuel gouvernement notamment en matiè- re de santé ? R.A. : Ce gouvernement a un posi- tionnement clairement libéral mais ce qui me rassure pour l’ins- tant, c’est qu’on est dans un vrai fonctionnement démocratique. Et la ministre de la Santé semble sensible aux questions que l’on travaille actuellement. L.P.B. : Vous aviez été le suppléant de la députée sortante Barbara Romagnan lors des dernières élections législatives. Cette parenthèse politique est termi- née ? R.A. : Cet engagement auprès d’el- le était d’abord lié à la crainte que j’avais de voir les populismes s’em- parer de notre société. J’appré- ciais aussi l’impertinence perti- nente de cette élue. Maintenant, je reste un homme libre de pen- sée. Un des enjeux de la politique comme de la fonction soignante est de tenter de résister à la pres- sion normative et à la pensée tou- te faite, au prêt-à-penser. Je reven- dique souvent le fait de ne pas avoir de positions tranchées. Il ne faut jamais confondre des convic- tions avec des certitudes. n Propos recueillis par J.-F.H.

Bio express

l Régis Aubry a 60 ans, il est responsable du pôle gériatrie et soins palliatifs au C.H.U. de Besançon l 1985: il passe sa thèse de doctorat à la faculté de médecine de Reims l 1986-1997: médecin généraliste à Fougerolles (Haute-Saône) l 2003-2005: président de la Société française d’accompagnement et soins palliatifs (S.F.A.P.). Il participe à l’élaboration de la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie, dite loi Leonetti. 2005: chef du département douleur et soins palliatifs du C.H.U. de Besançon, qui compte 15 lits. l plan national de développement des soins palliatifs l 2009: décoré de la Légion d’honneur. l 2010: président de l’Observatoire national de la fin de vie l 2012: membre du Comité consultatif national d’éthique (C.C.N.E.) l 1997: médecin hospitalier au C.H.U. de Besançon l 2006: chargé du

“Le critère de performance de la médecine sera de prendre son temps.”

port et cet avis serviront au gou- vernement à fai- re évoluer la loi… ou pas. Il était impératif que sur ces questions où on sait qu’on ne sait pas de consulter large- ment les citoyens. Ces états géné- raux ont été un temps démocra- tique inédit. L.P.B. : Y a-t-il un risque que ces mois de travail n’aboutis- sent à rien ? R.A. : Les parle- mentaires peu- vent très bien en effet s’asseoir sur le travail qu’ils ont eu même

“Il y a un déni social du vieillissement.”

concerne les personnes âgées. C’est évidemment une question de moyens humains et financiers. On s’est aperçu que certaines per- sonnes, du fait de leur lenteur, ne se déshabillaient même plus lors de consultations chez leur méde- cin. Et que par conséquent, le médecin passe parfois à côté de graves maladies. Le futur critè- re de performance de la médeci- ne sera de prendre son temps. C’est un inversement complet de raisonnement. L.P.B. : Que vous inspire la triste “affai- re Naomi” suite au décès de cette jeu- ne femme que les urgences n’ont pas prise au sérieux ? R.A. : Cette affaire pose la ques-

BESANÇON

5 La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

SOLIDARITÉ 500 sur toute la France Une famille de migrants irakiens accueillie à Saint-Ferjeux

cueil composé de ces bénévoles essen- tiellement installés sur le secteur de Saint-Ferjeux s’était constitué pour se porter volontaire à l’accueil d’une famil- le. Si la procédure est bien cadrée, il a fallu organiser leur accueil dans les moindres détails : recherche d’un loge- ment et aménagement de ce dernier, formalités administratives, démarches médicales et sociales, préparation à la scolarisation des enfants.Au total, une bonne trentaine de bénévoles ont pré- paré cette arrivée. C’est dans le cadre du dispositif “Cou- loirs humanitaires” que cette famille a pu arriver en France. Plusieurs orga- nisations (Sant’Egidio, la Fédération d’Entraide Protestante, la Fédération Protestante de France, le Secours Catho- lique, et la Conférence des Évêques de France) ont signé avec le ministère de l’Intérieur et le ministère des Affaires étrangères français un protocole les autorisant à accueillir environ 500 per- sonnes actuellement réfugiées au Liban d’ici la fin de cette année. “Les per- sonnes concernées par ce projet sont originaires de Syrie ou d’Irak, majo- ritairement des familles et plus rare- ment des personnes isolées, volontaires pour rejoindre la France mais qui, notamment parce qu’elles sont vulné- rables (enfants en bas âge, suivi médi- cal, handicap, etc.) n’ont pas entrepris l’exil dans des conditions incertaines.

Le 18 mai au soir, 6 familles en provenance d’un camp de réfugiés du Liban arrivaient à l’aéroport de Roissy dans le cadre du dispositif “Couloirs humanitaires”. L’une d’elles a été accueillie à Besançon.

I ls s’appellent Sameer et Inas. Ces deux Irakiens, réfugiés depuis plu- sieurs mois dans un camp au Liban, sont installés depuis le 22 mai dans un petit appartement du quartier Rose- mont, avec leurs deux enfants,Maryam, une jeune fille de 12 ans et Maryo, son grand frère de 17 ans. Après un voya-

ge mouvementé, ils sont arrivés dans la nuit du 18 au 19 mai, d’abord accueillies au foyer de la Roche d’Or avant de pouvoir enfin poser leur vali- se dans cet appartement que des béné- voles ont aménagé en quelques jours seulement. Depuis plusieurs mois, un groupe d’ac-

Sameer et Inas avec leurs deux enfants Maryam et Maryo.

darité Migrants Saint-Ferjeux dont les membres se sont réparti les missions. Cet accompagnement recouvre une variété d’actions, depuis l’aide aux démarches administratives jusqu’à l’animation de cours de français en passant par l’organisation de sorties culturelles. Ce groupe d’entraide s’est engagé à participer à l’accompagnement de la famille pendant la durée nécessaire à l’accomplissement des démarches néces- saires à leur autonomisation. “Cette période peut être plus ou moins longue en fonction des capacités de chacun et du projet des familles accueillies mais dure en moyenne un an” note la Pas- torale des migrants. Le temps pour eux de gagner leur autonomie et de se construire un nouvel avenir loin des tracas qui déchirent leur pays d’origi- ne et qu’ils comptent sans doute retrou- ver un jour, quand le fracas des bombes se sera éloigné. n J.-F.H.

Elles se sont réfugiées au Liban où elles vivent depuis plusieurs mois ou plu- sieurs années” indiquent la Pastorale des migrants rattachée au Diocèse de Besançon dont le représentant Nico- las Oudot a fait le voyage avec les familles le 18 mai depuis le Liban. Pour la famille de Sameer et d’Inas, comme pour les quelques familles déjà arrivées dans le Doubs de façon régu- lière à travers ce dispositif des “Cou- loirs humanitaires”, commence main- tenant une nouvelle période de leur vie : leur intégration en France, leur pays d’accueil. Comme d’autres avant eux, ils doivent maintenant entamer les démarches de demande d’asile en vue de l’obten- tion d’une protection internationale. Accueillir des personnes exilées dans le cadre du projet “Couloirs humani- taires” implique, outre l’hébergement, de les accompagner dans leurs pre- miers pas en France. C’est tout l’ob- jectif de l’association Ensemble Soli-

Les membres du groupe Ensemble Solidarité Migrants Saint-Ferjeux s’organisent depuis

plusieurs semaines

pour préparer l’accueil de la famille (photo G. Vieille).

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

MARCHÉS : LE RETOUR EN GRÂCE DU CIRCUIT COURT

L’envie de manger plus sainement et de consommer des produits locaux se fait grandissante. Les paniers remplacent peu à peu les caddies, aidés par une politique ancienne de l’Agglomération. La municipalité bisontine mise à son tour sur les marchés pour redynamiser son centre-ville (photo d’introduction É. Chatelain).

l Commerce

La proximité fait loi

Besançon repense ses marchés Avec l’ouverture du nouveau marché de plein air de Rivotte en avril, la Ville a marqué une première étape dans la refonte de sa vision du commerce de proximité.

“O n ne voit souvent les perspectives commer- ciales que sous un angle (commerces sédentaires, stationnement…), alors que c’est vraiment une approche à plu- sieurs échelles” , estime Guerric Chal- not, conseiller municipal délégué au commerce de proximité. Les marchés non sédentaires ne sont pas suffi- samment exploités à son sens, comme moteur d’attractivité. “Certes, ils fonc- tionnent bien mais ils pourraient fonc- tionner encore mieux !” À Planoise, Saint-Ferjeux, Battant, au centre-ville…Treize marchés, au total, sont proposés dans la ville, une à deux fois par semaine. Rivotte est le qua- torzième. Petit dernier et premier du genre, né de l’aspiration des commer- çants du quartier. “Nous avons réali- sé une étude pour voir s’il y avait une légitimité à en implanter un ici et on voit aujourd’hui que cela dépasse les espérances. Les riverains sont enchan- tés. Les commerçants sédentaires, qui ont été associés en amont, y prennent part aussi” , souligne Guerric Chalnot, qui insiste sur la nécessité de ne pas

opposer les deux mondes. La municipalité a voulu développer autour du marché de Rivotte “un vrai concept.” Des points d’ancrage ont été installés en délégation avec la société Vitabri “pour garantir une homogé- néité et rendre le marché plus agréable visuellement.” Les toiles ainsi dispo- sées permettent, en outre, “de se pro- téger des intempéries et pourront s’ha- biller différemment au fil des saisons” , précise le conseiller municipal. Mais

municipale, qui prévoit d’être déployée sur les autres marchés de la ville. À commencer par celui de la place de la Révolution dans les deux ans à venir. “Une vraie réflexion a été menée en lien avec le syndicat des foires et marchés de France et autour des évolutions socié- tales comme la perte de mobilité liée au vieillissement.” La Ville souhaiterait aussi à moyen terme intervenir sur les horaires, en proposant des after-works pour les actifs. Réinvestir dans ses marchés de plein air pourrait bien s’avérer être une opération payante et à moindre coût, pour concurrencer les centres commerciaux et faire revenir les clients en centre-ville. n S.G. Les petits producteurs qui ne peuvent louer un stand hebdomadaire (problème de coût et de disponibilité) pourront se voir proposer un portage salarial.

le grand intérêt réside surtout dans l’offre de stands clés en main pour les commerçants, “qui n’ont plus qu’à fai- re leur déballage.” Pour que les petits producteurs locaux puissent suivre, la Ville réfléchit aussi au partage de stands et à la mutualisation de ven- deurs via un portage sala- rial. Une signalétique et une charte graphique iden- tique accompagnent éga- lement la démarche

Des étals clés en main et un paysage homogène.

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l Besançon Deux fois par semaine Palente : le vrai marché de quartier Ils sont nombreux à faire le déplacement chaque

Des fruits et légumes, aux viandes et fromages, en passant par les plantes et les étoffes… On y trouve de tout.

mercredi et samedi matin sur la place des Tilleuls. Dans le quartier, on ne boude pas le plaisir d’aller faire ses emplettes en plein air.

S ur des étals aux mille couleurs, des fraises, des carottes, des poivrons… attendent sagement de trouver preneurs. Tandis que des odeurs d’olives et de pain chaud titillent un peu plus loin les papilles des visiteurs. Pas de doute, on se trouve bien sur

un marché. Les discussions sur le repas du midi ou la météo à venir, entre deux remplissages de cabas, achèvent de nous en convaincre. “C’est un vrai petit marché authentique comme on n’en voit pas beaucoup” , recon- naît la mercière Nathalie, de l’atelier Cerise à Quingey. Der-

“On peut se croire dans le Sud même à Besançon !”,

lâche une cliente venue chercher des olives.

retrouve de semaine en semai- ne. Joffrey Conreau, producteur de fruits et légumes à Bucey- les-Gy, fait systématiquement le déplacement. “J’ai repris le flambeau il y a trois ans, der- rière ma maman. Mon grand- père, avant elle, faisait déjà le marché du centre-ville.” L’affai- re de famille perdure aujour- d’hui avec une nouvelle dyna- mique perceptible autour des circuits courts. “Les gens aspi- rent à manger plus sain” , sou- ligne le producteur qui voit peu à peu arriver “de nouvelles têtes, surtout des jeunes parents.” La présence des étudiants res- te, elle, encore à la marge, en raison de prix peu adaptés à leur bourse. “On les voit plutôt venir chercher les invendus.” Ce producteur est un de ceux qui acceptent volontiers de jouer le jeu en fin de marché. Il fait aus- si des prix “pour éviter la perte, sur des produits un peu abîmés ou déjà bien mûrs.” Pour Nico- las Gauthier, un habitant de quartier, c’est justement ce qui fait l’attrait de la chose. “Vous ne verrez pas ça en supermar- ché ! On paie peut-être un peu plus cher, mais on a des produits de qualité et je peux discuter en direct avec celui qui les a plan- tés, lui demander si ses fraises sont sucrées, ses radis piquants… Tout comme lui dire quand ça ne va pas.” Cet aide-soignant,

rière son stand recouvert de bobines de laine et de matériel de couture, elle prodigue ses conseils aux clientes de passa- ge et aux habituées comme Suzanne Valcker pour qui la balade au marché est “un vrai

bonheur. Même quand il pleut, je viens. On se cache sous les toiles des exposants et la promiscuité rend le lieu encore plus chaleureux.” Il faut dire qu’ici, la convivialité semble être le maître mot. La plupart des mar- chands étant des habitués, on les y

“On voit arriver de nouvelles têtes.”

Les cabas se modernisent et la moyenne d’âge rajeunit.

Palente est devenu un des marchés de proximité les plus prisés de Besançon.

ché de Palente est plus attrac- tif que celui du centre-ville, qui a souffert des travaux du tram- way et maintenant de ceux du Marché Beaux-Arts. Reste à vous laisser vérifier sur place. n S.G.

qui venait déjà enfant sur ce marché avec ses parents, appré- cie aussi le contact avec les gens. “J’y croise mes voisins et toutes les classes sociales se mélangent. C’est très convivial.” Il semurmuremême que lemar-

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L’ÉVÉNEMENT

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l Agglomération Bientôt une légumerie ? “L’autonomie alimentaire du territoire reste à développer”

une tradition de ceinture verte sur Besançon et plusieursmaraî- chers se sont installés depuis la création de notre pépinière à Chalezeule. Le problème se situe plus au niveau des propriétaires qui pensent que leur terrain peut être mieux rémunéré avec de l’immobilier.Dans les plans locaux d’urbanisme, des zones ont bien été conservées à cette fin. L.P.B. : Quels sont les prochains pro- jets ? F.P. : En 2017, nous avons can- didaté pour un plan d’alimen- tation territorial. L’idée est de reconsidérer tout l’approvision- nement : ce qui est produit, la ressource qui sort et celle qui rentre. Nous diagnostic s’achè- ve avec un certain nombre de préconisations. L’autonomie ali- mentaire du territoire reste à développer car nous sommes seulement à 1,4 % d’autonomie alimentaire, comme beaucoup d’autres territoires : Dijon est à 1,2 %, dans le Sud on monte à 4 % et vers Nantes à 8 %. Il y a un gros potentiel à relocaliser sur notre agglomération et der- rière cela, de belles perspectives pour l’économie locale. Nous réfléchissons donc à l’ins- tallation d’une légumerie-conser- verie, mais aussi au développe- ment d’une filière soja alimentaire en lien avec l’ex- plosion du véganisme. Pourquoi

si l’agora, ce qui permet demain- tenir du lien social. Cela rem- place un peu l’église aujourd’hui. L.P.B. : Le circuit court a quand même ses limites, à la fois sur les types de production et les volumes (restaura- teurs, cantine scolaire…) ? F.P. : Il faut bien sûr alimenter les marchés en produits bio et ne pas faire du faux circuit court avec des gens qui viennent à 500 km de là. C’est une des dif- ficultés, car si on multiplie les marchés, il y a une concurren- ce qui s’installe. Et entre lesmar- chés, les A.M.A.P. et les restau- rateurs, les producteurs sont effectivement un peu en sur- chauffe. C’est dans ce cadre aussi que nous avons mis en place un dia- logue entre restaurateurs et pro- ducteurs pour que les produits locaux s’écoulent ici. Une pla- teforme “Open food” a également été créée et nous voulons aujour- d’hui organiser la distribution entre eux. Sur les cantines, un diagnostic est justement en cours pour voir s’il y a une demande de légumerie. Entre les besoins du C.R.O.U.S., de la restaura- tion municipale et de l’armée, il y aurait de quoi faire. L.P.B. : Quid de la disponibilité res- treinte du foncier pour le maraîcha- ge ? F.P. : Nous avons quand même

Les marchés locaux de producteurs ont été une première étape souhaitée par le Grand Besançon pour favoriser les circuits courts alimentaires. Avec de la réussite, mais aussi des limites parfois.

ne pas cultiver également les protéines végétales sur le terri- toire ? Nous aimerions enfin constituer une coopérative de lait biologique. n Propos recueillis par S.G. Marché de Vaire Dernier vendredi du mois de 17 h 30 à 21 heures l Marché de Cussey-sur-l’Ognon Dimanche de 8 heures à 12 heures Où faire son marché dans le Grand Besançon ? l Marché de Gennes 2 ème vendredi du mois Marché de Morre 2 ème et 4 ème samedi du mois 9 heures à 12 heures l Marché de Pugey Tous les samedis 8 heures à 12 heures Marché des Auxons Tous les dimanches matin 9 heures à 12 heures l Marché de Thise 1 er samedi du mois de 8 h 30 à 12 heures l Marché de Roche-lez-Beaupré 3 ème samedi du mois de 8 h 30 à 12 heures 17 h 30 - 21 h 30 (sauf juillet - août) l l l

L a Presse Bisontine : Pourquoi certains de ces marchés se sont pérennisés tandis que d’autres vivotent ?

Sauge en 2005 et a démarré avec celui de Pugey, qui fonctionne aujourd’hui très bien. Il se tient tous les samedis matin et une association s’est même créée autour. Cela a fait boule de nei- ge à Morre et à Gennes notam- ment, oumême plus récemment à Thise. D’autres ont moins bien fonc- tionné, c’est vrai, comme à Nan- cray pour un problème de proxi- mité avec les autres marchés et sans doute aussi de gestion.Mais ils ne sont pas définitivement enterrés pour autant. Certains marchés semettent aussi en pla- ce en parallèle, comme à Byans- sur-Doubs ou à Saint-Vit où c’est en cours, sans que l’Agglomé- ration en soit forcément à l’ini- tiative. L.P.B. : Les marchés de campagne ont- ils un intérêt et un avenir par rapport à ceux de la ville ? F.P. : Nous les avons développés pour rapprocher les producteurs des consommateurs, en paral- lèle des A.M.A.P. (Associations pour le maintien d’une agricul- ture paysanne).Lemême engoue- ment s’exprime en périphérie de Besançon. Le marché, c’est aus-

Françoise Presse (vice-présidente en charge du développement durable) : Cette politique des marchés a été lancée avec le programme

Deux journées de mise en relation des producteurs et restaurateurs ont déjà eu lieu (ici à Pugey), avec pas mal de réussite. Une troisième a lieu ce 28 mai.

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La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

COMMERCE 19 boutiques sur 15 000 m 2 Les Passages Pasteur ont du mal à décoller Trois ans après son ouverture, le centre commercial du centre-ville bisontin n’a pas encore trouvé son rythme de croisière. Avec des départs d’enseignes mais aussi de nouvelles arrivées.

I l faut entre 4 et 5 ans à une nouvelle surface commer- ciale, dit-on, pour s’implan- ter durablement dans le pay- sage. Ce qui laisse encore un peu de temps au centre bison- tin pour faire ses preuves. Avec l’arrivée en ce mois de mai de la nouvelle boutique O.V.S. & Kids, il affiche en tout cas com- plet d’après son directeur, Fré- déric Robert. “Cette dernière ouverture est venue conclure une commercialisation à 100 %, ce qui est rare même si nous sommes ici, il est vrai, sur un petit centre.” L’enseigne italienne de vête- ments pour enfants occupe 150 m 2 , en lieu et place de Bubble break (fermé après neuf mois) et d’un petit local laissé jusqu’ici vacant à côté de Ber- shka. Il complète les dernières arrivées de Foot Locker, d’On- ly et de la salle de sport Basic Fit en 2017. Reste à voir s’il trouvera sa clientèle. Certaines boutiques semblant plus en dif-

ficulté que d’autres comme Marionnaud, dont on dit qu’el- le pourrait être sur le départ. “Ils sont tributaires de la concur- rence de Séphora, qui est très actif sur le centre-ville et qui a un marketing agressif” , com- mente le directeur. Les shopping addicts ont aussi vu disparaître la gamme “home” de H & M, qui ne fonctionnait pas bien. “Ils se sont recentrés uniquement sur le textile en agrandissant l’habillement fem- me.” Un choix qui serait toute-

du Grand Quétigny qu’il dirige aussi. Sur l’autre rumeur de départ de La chaise longue, Frédéric Robert rassure. “Certains baux donnaient la possibilité de par- tir au bout de trois ans et elle ne l’a pas fait.” Le plus gros mor- ceau concerne finalement le pro- priétaire du centre bisontin lui- même :Klépierre, qui chercherait un successeur pour ne devenir plus que gestionnaire. Infor- mation non confirmée néan- moins par le directeur, qui conti- nue de travailler sur l’attractivité. “Nous développons différentes animations et par- tenariats. Le flux de clientèle est satisfaisant dans la mesure où il continue à évoluer (+ 15 % en 2017), même s’il sera moindre en 2018 avec 3millions de clients sur l’année.” Les projections ini- tiales de 4 à 5 millions étaient surestimées à son sens “pour un centre commercial de cette taille.” “La démultiplication des moyens

En difficulté, Marionnaud pourrait quitter les Passages Pasteur.

fois plus lié à la structuration de l’enseigne qu’à la fréquentation du lieu d’après Fré- déric Robert, qui en veut pour preu- ve leur nouveau grand maga- sin “ouvert sans cette gamme, alors qu’ils en avaient la possibilité” au centre commercial

3 millions de clients par an.

tion offensif” souhaité par la municipalité, pourrait changer la donne. Il semble en effet qu’il est temps ! n S.G.

retrouvée.” La nomination de Pierre Bouvier (ex-président de l’Union des commerçants de Besançon) comme manager du centre-ville, avec un “plan d’ac-

d’achat sur Internet nous des- sert par ailleurs, avec la fuite de la clientèle du centre-ville depuis les travaux du tramway qui n’a jamais vraiment été

ÉDUCATION

L’école du numérique face aux difficultés

Pourquoi l’École 2089

quitte Besançon

A u départ, Hervé Pizon ne souhaitait pas répondre à nos sollici- tations. Un paradoxe pour ce professionnel du digi- tal et de la communication, créateur de l’école 2089 à Besançon, un centre chargé de former aux métiers du digital. Il s’est ravisé. Pour donner sa vérité : “Depuis l’annonce de notre départ de Besançon pour Paris qui sera effectif à la ren- trée de septembre, ça part dans tous les sens. J’entends quelques rumeurs. Si nous quittons Besançon, c’est parce que nous devons trouver les moyens de nous développer. Notre départ n’était pas programmé ! Le rachat de l’école doit assurer sa pérennité. Elle a dû faire face à des difficultés finan- cières” répond Hervé Pizon le co-fondateur avec Stéphane Bonnotte, ce dernier restant ambassadeur de 2089 mais n’ayant plus de fonctions offi- cielles. Ce départ de Besançon n’était donc pas programmé. Les futurs élèves étudieront désor- mais sur le campus de Fer- rières-Paris, là où est créé un centre d’innovation et un incu- bateur de start-up dédié à la Rachetée par un groupe, l’école supérieure du digital et de la communication part pour Paris. La raison : des difficultés économiques.

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Créée à Besançon, l’école supérieure 2089 spécialisée dans le digital s’installe à Paris.

transformation digitale. Des questions restent en sus- pens. L’école a-t-elle utilisé les collectivités (40 000 euros par exemple de la C.A.G.B. en 2016 pour une aide aux loyers) com- me tremplin ? “C’est scanda- leux d’entendre cela, répond Hervé Pizon. Les difficultés ont imposé un rachat qui néces- site ce déplacement à Paris. C’est une transition compli- quée dans laquelle je perds des plumes. Le but n’était pas de partir d’ici mais il fallait mutualiser les coûts et ratio- naliser les charges. C’est détes- table d’entendre des critiques de personnes qui n’ont jamais rien entrepris mais qui veu- lent réécrire l’histoire. Notre principal souci est arrivé avec la formation professionnelle. Nous avons été contraints d’an- nuler des sessions en début

d’année. Il faut un délai mini- mal de 3 ans pour la recon- naissance de notre diplôme (N.D.L.R. : l’école a été créée en 2015). Des élèves ne sont pas venus pas parce que le diplô- me n’était pas reconnu. Nous allons fêter en juin nos 3 ans : je vais pouvoir faire cette demande de reconnaissance” annonce le fondateur. 38 élèves étaient encore ins- crits fin mai dans cette école payante. Il fallait compter l’an dernier pour une formation intensive (450 heures d’en- seignement) 7 589 euros l’an- née en premier cycle. À Paris, 2089 espère ratisser plus lar- ge en matière d’élèves et trou- ver son équilibre financier. La demande est là. Dans le digi- tal, tous les métiers sont enco- re à inventer. n E.Ch.

Parking sur pl 1, rue Chopar

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La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

EN BREF

INITIATIVE

Une entrepreneuse bisontine Les rhums de Mina font un tabac Sa petite entreprise de fabrication et de

Foire comtoise La Foire comtoise 2018 a refermé ses portes sur un bilan de 136 712 visiteurs. L’année prochaine, rendez- vous avec l’Espagne à l’honneur, du 25 mai au 2 juin 2019. Festival de musique Au programme de la 71ème édition du Festival de musique de Besançon du 7 au 16 septembre prochains, des formations internationales ont déjà été annoncées : Orchestre National de France, P.K.F.-Prague Philharmonia, Orchestre de chambre de Lausanne… Pour le reste, musiques du monde et jazz, musique française (centenaire Debussy, Éric Tanguy en résidence), concert illustré “spécial famille” (à partir de 7 ans)… Économie Hiptest, start-up bisontine spécialisée dans le test logiciel, vient d’être acquise par le leader mondial SmartBear, société basée à Boston (États-Unis). Trois ans après sa création, l’équipe Hiptest compte une quinzaine de personnes et plus de 25 000 utilisateurs dans 140 pays. Cette acquisition va permettre d’accélérer la croissance et les investissements sur Besançon. L’entreprise prévoit d’augmenter son équip e dans les prochains mois en recrutant plusieurs développeurs supplémentaires.

commercialisation de rhum arrangé réunionnais prend de l’ampleur. Mina s’y

Yasmina Saman- Latchimy, alias Mina, dans son petit laboratoire où elle conçoit et fabrique ses rhums artisanaux.

consacre désormais à 100 %. Parcours.

Q ue faire avec un D.E.S.S. “méthodes quantitatives et modélisation pour l’entreprise” en poche ? “Pas grand-chose…” répondYasmina Saman-Latchimy, alias Mina qui a vite compris que sa forma- tion diplômante n’aboutirait pas au métier de ses rêves. Cette Réunion- naise arrivée en métropole en 2003 et à Besançon en 2005 enchaîne donc les petits boulots avant d’entrer chez Maty où elle gravit les échelons pour deve- nir chef de projet marketing. Dans un coin de sa tête, l’héritage de son île était toujours en éveil. “Toutes les familles à La Réunion font leur rhum arrangé. Alors plutôt que de ramener à chaque fois dans mes bagages des litres de rhum arrangé, l’idée s’est imposée à moi d’en fabriquer” raconte Mina qui, parallè- lement à son emploi chez Maty monte donc fin 2014 sa petite entreprise sous forme de S.A.S.U. (société par action simplifiée unipersonnelle). “Je suis par- tie des recettes familiales que j’ai peu à peu diversifiées. J’ai commencé à vendre quelques bouteilles et ça a beau-

vations comme ce surprenant rhum fèves de cacao et tonka, ou cet autre Délis’Café. Ses rhums ont l’avantage de ne pas “arracher la tête” car “je les fais tomber à 32° alors qu’à La Réunion, ils titrent dans les 45°” dit la spécia- liste qui vient de mettre au point un nouveau rhum arrangé aux baies de Timut qui développent d’étonnantes saveurs de pamplemousse rose. À consommer avec modération, mais surtout avec délectation. Pour com- mander et pour trouver la liste des revendeurs locaux : www.rhumdelis.com n J.-F.H.

coup plu. L’aide d’un chimiste pour les mélanges, puis d’une amie pour le gra- phisme m’ont permis de professionna- liser ma démarche. J’ai commercialisé officiellement mes premières bouteilles en avril 2015” ajoute l’entrepreneuse. Plusieurs agents commerciaux font connaître le rhumdeMina en Franche- Comté d’abord, puis plus loin dans les Vosges, en Rhône-Alpes et même dans les Pyrénées. Le partenariat avec quelques cavistes locaux, et le site web de vente en ligne renforcent la noto- riété de Rhum Délis’, la marque créée par la jeune bisontine. Si bien qu’en fin d’année dernière, elle

décide de quitter son emploi chez le bijoutier bisontin pour se consacrer à 100 % à sa petite entreprise. “Les ventes se portent de mieux enmieux. J’ai écou- lé 6 000 bouteilles l’an dernier et le début de l’année 2018 est très prometteur” ajoute Mina qui a également intégré le Centre des jeunes dirigeants (C.J.D.) de Besançon afin d’y trouver les conseils dont elle aurait besoin pour poursuivre son développement. En attendant, elle continue à innover dans le mélange des saveurs. À côté des best-sellers comme le rhum vanille, coco ou banane, elle a testé - et les clients ont approuvé - d’autres inno-

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Jean-Louis Fousseret et Nicolas Bodin sur le chantier de déconstruction.

Une déconstruction dans les temps pour la Rhodia URBANISME 3,1 millions d’euros L’espace s’ouvre peu à peu au fil du grignotage. Sur les 4,5 hectares, resteront la cathédrale, le château d’eau, la pas- serelle. Des logements, un restaurant, une fabrique culturel- le, l’installation du Club nautique bisontin, sont envisagés.

O pération communication autour de la déconstruction de l’usine Rhodiaceta de Besançon. “Nous sommes dans les délais et dans le budget de 3,1millions d’euros” indique d’emblée le maire pendant que les pel- leteuses sont en action. Une façon de couper court aux rumeurs selon les- quels l’enveloppe budgétaire va explo- ser, le délai s’allonger. Si le chantier ne l’empêche pas de dor- mir, le maire rappelle que ce dossier a souvent empoisonné ses pensées. “À chaque fois que je descendais la côte de Morre en voiture, je me disais :“Jean-

La cathédrale est conservée.

Louis, il faut vraiment faire quelque chose.” Bientôt, lorsqu’il reprendra son véhicule, Jean-Louis Fousseret n’au- ra plus à se parler à lui-même. Près

l’ex-usine, la cathédrale, le château d’eau ou encore la passerelle trans- bordeur sont conservés. Ils font par- tie du patrimoine industriel. De l’amian- te, il y en a bien confirment les services de la mairie alors que d’anciens sala- riés assurent l’inverse. Il a été enlevé. Dès l’été 2019, un grand parc urbain post-industriel sera à disposition du public. Les 4,5 hectares vont rapide- ment changer de visage. Le Club nau- tique bisontin à l’étroit dans ses murs au niveau de Port Joint devrait migrer ici. Les kayakistes auront accès direct auDoubs. L’implantation d’une fabrique culturelle est actée. “On imagine pour- quoi pas un beau restaurant sur le pont-transbordeur, juste au pied de la Citadelle” indique l’édile en compa- gnie de Nicolas Bodin, chargé de l’ur- banisme. Effectivement, ça aurait de la gueule. D’autres projets peuvent aussi se nouer. Tout est ouvert comme comme la créa- tion de bureaux ou de logements pour des créateurs d’entreprise. À la fin de cette déconstruction, resteront 3 000m 2 de bâtiments, dont le plus ancien, créé en 1895. L’entrée de ville est transfi- gurée. Le passé industriel bisontin, lui, ne disparaît pas. n

de 25 ans après une bataille judiciaire avec l’ex-pro- priétaire des lieux, lamuni- cipalité a les coudées franches pour faire de cet- te friche industrielle un nouveau complexe “qui sera un lieu de vie, un lieu fes- tif.” Si de nombreux bâtiments ont été déconstruits dans

Été 2019, ouverture du parc.

Pourquoi pas un restaurant sur le pont- transbordeur, sous la Cita- delle ?

JUSTICE

Les syndicats réservés

Les tribunaux plaident leur cause Trois émissaires du gouvernement sont venus à Besançon plaider la cause de la réforme judiciaire du gouvernement. Objectif : rassurer le personnel judiciaire bisontin. Les syndicats émettent quelques réserves.

se veulent optimistes, on ne peut que regretter la déjudiciarisa- tion de nos missions au profit d’organismes privés (saisine du greffe par voie informatique par les justiciables, dépôt de plain- te en ligne, constitution de par- tie civile par voie électronique…).” Le syndicat dénonce également “la perte de la justice de proxi- mité. Jusqu’à présent le conten- tieux T.I. était traité avec effi- cacité. Avec cette réforme, il sera noyé avec le contentieux T.G.I.” De son côté, par la voix de son représentant bisontin Jérôme Cotteret, l’U.S.M. (union syndi- cale des magistrats) dénonce “la disparition du juge d’instance en tant que tel car il dépendra désormais du président duT.G.I. qui n’aura peut-être pas les mêmes priorités.” Pour l’U.S.M., cette rencontre avec les services du ministère début mai “n’était qu’une opération de communi- cation de la Chancellerie venue juste pour nous dire que nous ne serions pas mutés de force.” Pour la C.F.D.T. justice, Emma- nuel David estime que cette réforme dont les premiers effets interviendront en janvier 2020, “va rendre encore plus confus le

éloignée d’un T.G.I., il sera tout à fait envisageable d’augmen- ter les compétences d’une chambre détachée en lui confiant, par exemple, une affaire fami- liale. Cette réforme contribuera donc à renforcer la présence sur les territoires” ajoute Stéphanie Kretowicz. Le contenu de la réforme a été présenté aux syndicats locaux. S’ils accueillent dans l’ensemble avec soulagement l’annonce du maintien de toutes les juridic- tions sur le territoire de la cour d’appel de Besançon, ils émet- tent encore quelques

“C’ est un projet de loi qui rationa- lise la procédu- re civile et péna- le. Le budget de la justice augmentera de 24 % sur les cinq années du mandat. C’est le seul budget de la Nation avec celui de l’armée qui augmentera dans de telles proportions” observe d’embléeValérie Delnaud, direc- trice adjointe desAffaires civiles et du Sceau au ministère de la Justice, venue avec deux de ses collègues défendre le projet de loi à Besançon le 3 mai dernier. Autre crainte définitivement levée avec le maintien annon- cé “de tous les sites en Franche- Comté : cour d’appel à Besan- çon ainsi que les T.G.I. Les tribunaux d’instance s’appelle- ront désormais des chambres détachées des T.G.I. mais aucun site ne sera fermé” insiste la

représentante duministère. “Les deux juridictions de première instance, à savoir les T.G.I. et les T.I. fusionneront mais les sites seront maintenus. Pontarlier et Lons-le-Saunier par exemple continueront à avoir des conten- tieux de proximité” ajoute Sté- phanie Kretowicz, sous-direc- trice de l’organisation judiciaire et de l’innovation à la direction des services judiciaires qui pré- cise que pour les magistrats “cela ne changera rien, ils conti- nueront à être nommés dans les mêmes chambres. Il faut voir dans cette réforme une démarche de simpification pour le justi- ciable qui n’aura plus à se demander si sa demande relè- ve d’un T.I. ou d’un T.G.I.” Les représentantes du minis- tère voient un autre avantage à la réforme judiciaire en cours : “Si une chambre détachée est

“À moyen terme, ça se jouera entre Dijon et Besançon.”

réserves.À l’ima- ge de l’U.N.S.A. services judi- ciaires qui y voit des menaces directes sur l’em- ploi, malgré les annonces budgé- taires. “Cette réforme est pré- occupante et à ter- me sera destruc- trice d’emplois entrevoit l’U.N.S.A. Malgré les annonces qui

Des représentantes du ministère de la Justice sont venues à Besançon faire le S.A.V. de la réforme judiciaire.

réserves, malgré l’annonce du maintien de toutes les cours d’appel, sur l’avenir de la cour bisontine. “Il ne faut pas être dupe, à moyen terme, ça se joue- ra entre Dijon et Besançon” pré- dit Emmanuel David. L’opéra- tion communication de la Chancellerie n’aura donc pas produit tout l’effet escompté. n J.-F.H.

système judiciaire auprès des citoyens avec la fusion des T.G.I. et des T.I. Si les T.I. deviennent des chambres détachées, rien n’indique que cette évolution n’annonce pas d’ici 3 ou 5 ans des fermetures pures et simples de ces petits tribunaux dans les- quels les départs ne sont pas sys- tématiquement remplacés.” La C.F.D.T. émet également des

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