La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

BESANÇON

5 La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

SOLIDARITÉ 500 sur toute la France Une famille de migrants irakiens accueillie à Saint-Ferjeux

cueil composé de ces bénévoles essen- tiellement installés sur le secteur de Saint-Ferjeux s’était constitué pour se porter volontaire à l’accueil d’une famil- le. Si la procédure est bien cadrée, il a fallu organiser leur accueil dans les moindres détails : recherche d’un loge- ment et aménagement de ce dernier, formalités administratives, démarches médicales et sociales, préparation à la scolarisation des enfants.Au total, une bonne trentaine de bénévoles ont pré- paré cette arrivée. C’est dans le cadre du dispositif “Cou- loirs humanitaires” que cette famille a pu arriver en France. Plusieurs orga- nisations (Sant’Egidio, la Fédération d’Entraide Protestante, la Fédération Protestante de France, le Secours Catho- lique, et la Conférence des Évêques de France) ont signé avec le ministère de l’Intérieur et le ministère des Affaires étrangères français un protocole les autorisant à accueillir environ 500 per- sonnes actuellement réfugiées au Liban d’ici la fin de cette année. “Les per- sonnes concernées par ce projet sont originaires de Syrie ou d’Irak, majo- ritairement des familles et plus rare- ment des personnes isolées, volontaires pour rejoindre la France mais qui, notamment parce qu’elles sont vulné- rables (enfants en bas âge, suivi médi- cal, handicap, etc.) n’ont pas entrepris l’exil dans des conditions incertaines.

Le 18 mai au soir, 6 familles en provenance d’un camp de réfugiés du Liban arrivaient à l’aéroport de Roissy dans le cadre du dispositif “Couloirs humanitaires”. L’une d’elles a été accueillie à Besançon.

I ls s’appellent Sameer et Inas. Ces deux Irakiens, réfugiés depuis plu- sieurs mois dans un camp au Liban, sont installés depuis le 22 mai dans un petit appartement du quartier Rose- mont, avec leurs deux enfants,Maryam, une jeune fille de 12 ans et Maryo, son grand frère de 17 ans. Après un voya-

ge mouvementé, ils sont arrivés dans la nuit du 18 au 19 mai, d’abord accueillies au foyer de la Roche d’Or avant de pouvoir enfin poser leur vali- se dans cet appartement que des béné- voles ont aménagé en quelques jours seulement. Depuis plusieurs mois, un groupe d’ac-

Sameer et Inas avec leurs deux enfants Maryam et Maryo.

darité Migrants Saint-Ferjeux dont les membres se sont réparti les missions. Cet accompagnement recouvre une variété d’actions, depuis l’aide aux démarches administratives jusqu’à l’animation de cours de français en passant par l’organisation de sorties culturelles. Ce groupe d’entraide s’est engagé à participer à l’accompagnement de la famille pendant la durée nécessaire à l’accomplissement des démarches néces- saires à leur autonomisation. “Cette période peut être plus ou moins longue en fonction des capacités de chacun et du projet des familles accueillies mais dure en moyenne un an” note la Pas- torale des migrants. Le temps pour eux de gagner leur autonomie et de se construire un nouvel avenir loin des tracas qui déchirent leur pays d’origi- ne et qu’ils comptent sans doute retrou- ver un jour, quand le fracas des bombes se sera éloigné. n J.-F.H.

Elles se sont réfugiées au Liban où elles vivent depuis plusieurs mois ou plu- sieurs années” indiquent la Pastorale des migrants rattachée au Diocèse de Besançon dont le représentant Nico- las Oudot a fait le voyage avec les familles le 18 mai depuis le Liban. Pour la famille de Sameer et d’Inas, comme pour les quelques familles déjà arrivées dans le Doubs de façon régu- lière à travers ce dispositif des “Cou- loirs humanitaires”, commence main- tenant une nouvelle période de leur vie : leur intégration en France, leur pays d’accueil. Comme d’autres avant eux, ils doivent maintenant entamer les démarches de demande d’asile en vue de l’obten- tion d’une protection internationale. Accueillir des personnes exilées dans le cadre du projet “Couloirs humani- taires” implique, outre l’hébergement, de les accompagner dans leurs pre- miers pas en France. C’est tout l’ob- jectif de l’association Ensemble Soli-

Les membres du groupe Ensemble Solidarité Migrants Saint-Ferjeux s’organisent depuis

plusieurs semaines

pour préparer l’accueil de la famille (photo G. Vieille).

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