La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

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L e c h if f re

ÉCONOMIE

700 000 emplois non pourvus Apprentissage et formation : nouvelle réforme, nouvelles attentes

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Résistance et de la Dépor- tation, le Musée des Mai- sons Comtoises de Nancray,

la grotte d’Osselle, le Musée du temps, le F.R.A.C., la Maison nata- le de Victor Hugo et l’horloge astro- nomique. La Citadelle, toujours numé- ro 1, a accueilli 281 288 visiteurs en 2017 (contre 270 064 en 2016), soit une évolution de 4 % (+ 11 224 visiteurs) entre 2016 et 2017. l

P armi les 25 sites les plus visités du département du Doubs, 9 sont situés sur le Grand

L’une des principales mesures consiste à confier la gouvernance des C.F.A. aux branches professionnelles ou donner du poids aux partenaires sociaux dans la formation des salariés. Ce qui ne plaît pas toujours.

emplois non pourvus en France dans l’artisanat. C’est bien la preuve que l’orientation ne marche pas” pointe Ber- nard Statler, président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat. Invité à Besançon par BernardBarthod (président de laC.M.A. 25) et Michel Chamouton (président régional) jeudi 24 mai, ce dernier en a profité pour dire ce qu’ils pensent de cette réforme. “Il y a 20 mesures sur lesquelles on pense qu’il n’y a rien à dire comme l’ouverture de l’apprentis- sage à 30 ans, la journée de 8 heures, les aides aux entreprises (3 000 euros par an et par apprenti, crédit d’im- pôts…), au permis de conduire pour un apprenti (500 euros), le fait de rentrer en apprentissage à n’importe quelle date de l’année. Ce sont de bonnes mesures” dit-il. La chambre de métiers ne va effecti- vement pas se plaindre : comme toutes les branches professionnelles, c’est elle qui va gérer sa formation…et non plus les Régions qui le faisaient via les Centres de formation des apprentis (C.F.A.). Chacune des branches pour- ra donc gérer son apprentissage en fonction des demandes de ses entre- prises. Une révolution. “Mais toutes les branches ne seront pas en capacité de gérer cette réforme ! Celles les plus orga- nisées comme l’U.I.M.M. le pourront, mais les autres ?” interroge le prési-

Besançon. Dans l’ordre : la Citadelle, la cathédrale Saint-Jean, le Musée de la

“L a liberté de choisir son avenir professionnel”. Voilà comment le gou- vernement a intitulé son projet de loi (en

cours de discussion) sur l’apprentis- sage et la formation. Une énième réfor- me, qui, de l’avis des spécialistes doit dépoussiérer l’apprentissage mal consi- déré en France. “Nous avons 700 000

dent national. Il y a également 7 opé- rateurs de compétence en France et pas un pour l’artisanat, ce qui nous interroge. L’esthétique est par exemple chez Opcalia, le bâtiment chez Construc- tys : “Notre crainte est d’avoir des inter- locuteurs avec toutes les branches et une inquiétude sur le financement.Nous demandons que les dépôts des contrats d’apprentissage soient donnés aux chambres et non aux opérateurs de com- pétence” poursuit Bernard Statler. Une demande qui est loin de faire l’unani- mité chez ces derniers. À Besançon, pour le bâtiment, l’opé- rateur Constructys qui accompagne les entreprises de B.T.P. de Bougogne- Franche-Comté dans la formation pro- fessionnelle se dit prêt : “De nombreuses fausses informations sont relayées : les partenaires sociaux gaspilleraient 32mil- liards d’euros (ils collectent la taxe d’ap- prentissage) et seraient responsables de la mauvaise formation des Français ‘

qui n’ont pas n’ont pas les compétences attendues par les entreprises. Chaque centime est fléché. On sait où il va !” défendent le secrétaire général de Constructys Emmanuel Ginel et le pré- sident Jean-Pierre Gry (C.F.T.C.), rem- placé depuis peu par Christèle Rameau (F.R.T.P.). En 2017, en Bourgogne- Franche-Comté, cet opérateur a finan- cé la formation de 8 500 salariés. Comme pour les six autres partenaires sociaux, cette réforme est vue d’un bon œil “car elle simplifie le plan de for- mation.” Une interrogation : “La créa- tion d’un droit ne déclenche pas une automaticité de formation. Générale- ment, les publics les moins qualifiés ont le moins d’appétence à la forma- tion” émet Constructys Bourgogne- Franche-Comté. La réforme est néces- saire. Attention à ce qu’elle n’écarte pas les plus fragiles de la formation professionnelle. n E.Ch.

Emmanuel Ginel et Jean-Pierre Gry (à droite), de l’opérateur de compé- tences Constructys, accompagnent les entreprises du B.T.P. dans leurs projets de formation professionnelle.

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