La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

LES NOUVEAUX INFLUENCEURS DE BESANÇON

Ils sont présents plus que d’autres sur Facebook ou Twitter, ils tiennent un blog ou publient des photos sur les réseaux sociaux et ont de plus en plus de sui- veurs. À tel point que les institutions officielles font désormais appel à eux pour appuyer leur communication. Ce sont les nouveaux influenceurs de Besançon.

Ils sont accros aux réseaux l Politique Des posts quotidiens Certains acteurs de la vie politique bisontine se distinguent par leur omniprésence sur les réseaux sociaux

d’élargir le spectre de l’influence digi- tale de ces nouveaux faiseurs d’opi- nion qui ont évidemment investi le champ politique comme terrain de jeu. Ceci dit, le marketing d’influence ne touche pas encore toutes les couches de la population. Une récente enquê- te Harris Interactive montrait que si 57 % des 18-24 affirment maîtriser parfaitement le monde des influen- ceurs, ils ne sont déjà plus que 32 % des plus de 50 ans. Et statistiquement, c’est également le cas à Besançon, ce sont bien les plus de 50 ans qui votent le plus et ne sont encore pas complè- tement perméables à tous les com- mentaires, voire toutes les gesticula- tions de ces accros des réseaux. Ils ont sans doute bien raison d’insister car, toujours selon la même enquête, pour 70 % des jeunes, le rôle des influen- ceurs devrait perdurer dans les années à venir. Ils sont rejoints par les autres personnes interrogées : elles sont 36 % à penser que le rôle des influenceurs va perdurer et 53 % à penser que leur rôle va même croître. Les influenceurs bisontins comme les autres ont de beaux jours devant eux. Si on devait dresser le Top 3 des “influenceurs” politiques bisontins, on aurait, dans l’ordre ou le désordre, Laurent Croizier, MoDem, Pascal Bon- net, L.R., et Éric ALauzet, le député L.R.E.M. Auquel on pourrait ajouter, aisément, un ancien élu qui compte bien faire son retour sur le devant de la scène en 2020 : Frank Monneur. À eux quatre, ils totalisent des centaines d’amis et de suiveurs sur leurs réseaux de prédilection, Facebook et Twitter. Pour Pascal Bonnet, accro à Facebook, voilà près de dix ans qu’il s’y adonne. “Je ne me suis pas forcément pensé influenceur quand je me suis mis à uti- liser Facebook en 2009. Mais j’ai tout de suite senti que ça pouvait devenir

et les blogs. Histoire de tenter d’influencer l’opinion, ou de toujours rester présent sur la scène politique.

Laurent Croizier, élu MoDem, très présent sur les réseaux

F ini le “top-down”, cette ten- dance qui veut que la diffusion de l’information parte d’en haut et descende vers la base. Pla- ce à l’ère du “bottom-up”, celle où une information partie “du bas” peut fai- re le tour du monde - ou déjà de la vil- le - en quelques secondes. Cette nou- velle réalité sans cesse croissante qui veut que l’information comme les opi-

nions se diffusent désormais depuis le smartphone de tout un chacun, a sans doute de beaux jours devant elle. Cette réalité nouvelle née sur le web a provoqué l’émergence de nouveaux acteurs que l’on appelle les “influen- ceurs”. Il y a une dizaine d’années, seuls quelques blogueurs étaient consi- dérés comme tels, mais le développe- ment des réseaux sociaux a permis

sociaux, alimente

également son propre blog.

intensive sur les réseaux une maniè- re “d’être totalement transparent. Je publie toutes mes interventions et tous mes votes depuis que je suis élu en 2014. C’est aussi une manière d’être le plus honnête et cohérent possible car il y a tellement d’élus qui disent aujourd’hui le contraire de ce qu’ils affirmaient il y a six mois.” Suivez son regard… “À droite comme à gauche” précise celui qui est également l’animateur natio- nal MoDem de la thématique numé- rique. Il dit miser beaucoup sur sa pré- sence sur le web pour “influer sur les prochaines municipales.” De son côté, Frank Monneur voit clai- rement dans sa présence quotidienne sur les réseaux sociaux, Facebook en tête, une manière de continuer, depuis son bon score de 2014, à “diffuser mes idées, entretenir mes réseaux.” Lui qui dit “avoir une motivation sans faille pour 2020” est déjà prêt à affûter ses posts et ses tweets. Dès l’automne, on devrait entendre encore plus parler de lui sur les réseaux. “Mais ce n’est pas le tout d’être présent sur les réseaux, il faut apporter des arguments cré- dibles” ajoute l’ex-(futur ?) élu. n J.-F.H.

un outil de communication politique. À cette époque, j’étais également conseiller régional. Je faisais une publi- cation politique tous les jours. C’est un peumoins fréquent aujourd’hui” obser- ve Pascal Bonnet, conseil municipal d’opposition depuis 1995. L’élu Les Républicains voit dans sa présence sur la toile “une manière de faire mon tra- vail d’élu jusqu’au bout.” À savoir ensuite si ces accros aux réseaux sont des “influenceurs”, c’est une autre question… “Quand on fait de la politique, on le fait, sinon pour influencer, en tout cas pour tenter de convaincre”, répond Laurent Croizier,

Frank Monneur,

candidat aux municipales de 2014 et sans aucun doute aux prochaines en 2020 est un des acteurs politiques bisontins les plus présents sur les réseaux.

autre geek politique bisontin, développeur informatique autodi- dacte qui revendique 900 abonnés sur son compte Twitter, plus de 1 000 sur sa page Facebook et plus de 300 abonnés sur son blog politique visité “entre 30 et 100 fois par jour. Je commence à me fai- re un nom” dit-il. Lui voit dans cette présence

“Influer sur les prochaines municipales.”

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