La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

ÉCONOMIE

39 La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

LA CHEVILLOTTE

Exportations

La vente de montbéliardes face à des problèmes géopolitiques Les éleveurs de La Chevillotte ont expliqué au ministre de passage dans le Grand Besançon le 17 mai leurs craintes face au blocage russe ou à l’embargo des États-Unis sur l’Iran, pays source de débouchés pour nos éleveurs en matière d’exportations.

Le secrétaire d’État en charge du commerce extérieur (2ème à droite) en visite à La Chevillotte pour répondre aux craintes des éle- veurs.

extérieur où les producteurs français se sentent pénalisés, sinon délaissés. Depuis le blo- cage lié à la fièvre catarrhale en Russie ou l’embargo pour l’Iran, la Coopex s’interroge sur la perte de ses principaux débou- chés. Le secrétaire d’État, atten- tif, a rassuré, et expliqué que ces questions transmises à Emmanuel Macron, étaient à l’ordre du jour. Chaque année, la Coopex achè- te pour 13 millions d’euros aux agriculteurs locaux en génisses, vendues 1 280 euros pièce vac- cinées, qui sont ensuite expor- tées dans le monde entier. Si la montbéliarde se vend toujours aussi bien en Pologne, Royau- me-Uni, Irlande ou au Burki-

qui, s’il n’était pas menaçant, était clair : “Le soir même où Donald Trump a annoncé l’em- bargo sur l’Iran, j’ai reçu un mail qui rappelait les bonnes pratiques en matière de com- mercialisation” indique Tristan Gaiffe, directeur général du groupe. En clair, si elle veut gar- der le marché américain (son premier client), la Coopex doit faire une croix sur l’Iran. “On veut être protégés car derrière, il y a tout un écosystème. La Turquie est aussi un pays stra- tégique pour nous” poursuivent les éleveurs. Le secrétaire d’État, attentif, a indiqué que plusieurs réunions devaient se tenir entre le président de la République et la Russie, et l’Iran. Comme

na-Faso, l’étau géopolitique dans lequel elle est prise limite le développement. “Nous avons un important marché en Rus- sie où il existe la plus grande ferme de vaches montbéliardes (5 000 têtes). En Iran, nous avons des demandes et des débouchés ainsi qu’en Turquie. Seul pro- blème : on a besoin d’un appui politique car les embargos nous freinent ! Nous sommes loin d’être concurrencés mais si nous n’avons pas d’appui pour nous faciliter la tâche, les Allemands ou les Hollandais passeront devant nous” constate amère- ment la Coopex. Dernièrement, le directeur de la Geniatest a reçu un e-mail venant du Trésor américain,

le gouvernement, il ne cautionne pas les pratiques américaines. “Une cellule est mise en place. Il ne faut pas que l’Europe ait peur de son ombre” pointe l’élu. Du côté des agriculteurs, on suit ce dossier de près : “La vente de génisses représente 10 % de notre activité” calcule Thomas Gro- shenry, producteur à Saône. La filière montbéliarde ne se résu- me pas au comté. S’il est repar- ti avec son morceau de froma- ge venu de la Coop de Bouclans offert par Philippe Monnet (F.D.S.E.A.), le secrétaire d’État mesure les enjeux “qui font appel à la diplomatie.” Les acteurs locaux attendent désormais des résultats. n E.Ch.

D ans l’un des bâtiments couverts de la coopé- rative Coopex situé à La Chevillotte, 1 000 génisses montbé- liardes attendent patiemment. En quarantaine depuis leur arri- vée de différentes exploitations des 1 200 adhérents, elles ont été contrôlées par les services vétérinaires avant leur grand départ. “Celles-ci partiront au Maroc” indique Guilhem

Brouzes, responsable du site de La Chevillotte. D’autres parti- ront en Algérie où un impor- tant appel d’offres a été rem- porté. Mardi 17 mai, la coopérative a reçu le secrétaire d’État en char- ge des Affaires européennes et des Affaires étrangères Jean- Baptiste Lemoyne. Cela tombe bien : les agriculteurs ont des choses à lui rappeler, notam- ment en matière de commerce

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