La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

La C.A.G.B. lui répond La Grande bibliothèque à la fois publique et universitaire doit constituer l’équipement public moteur de la Cité des savoirs et de l’innovation qui s’implan- tera dans les locaux aujourd’hui vacants de l’ancien hôpital Saint- Jacques. “Cet équipement apparaît indispensable pour le succès de l’opération aux yeux de tous les opérateurs. Ce pour- rait être une grande bibliothèque moderne comme cela se fait en Europe du nord ou certaines villes (Brest, Strasbourg)” explique l’Agglomération. “Le choix du futur projet d’agglo est de placer le savoir au cœur du développement. Ce projet n’est pas une nouveauté : il a été tra- vaillé par les élus communau- taires en groupe de travail” se défend la collectivité. Concernant le coût d’investis- sement, “les financements sont significatifs : les deux tiers de la bibliothèque seraient finan- cés par l’État et la Région. Le reste à financer d’environ 10 mil- lions par la C.A.G.B. La décla- ration d’intérêt communautai- re doit permettre d’avancer sur les études, le coût de fonc- tionnement, son organisation… Et l’idée que Besançon ne par- ticipera pas au financement est fausse.” Quant à l’analyse de Rémy Lucas, “elle n’engage que lui” répond la collectivité. La création de la bibliothèque sera soumise à un prochain conseil communautaire. n

FINANCES

Il dénonce la concentration sur Besançon Une bibliothèque à 50 millions d’euros à Besançon et “rien dans les villages” Élu à Boussières, Rémy Lucas tend à

ne beaucoup moins d’argent public pour les habitants des vil- lages que pour ceux de la ville, la réforme consis- tant à supprimer la taxe d’habita- tion ne réduit pas cette inégalité, et le “surcoût” du budget culture et sport de la ville est largement compensé par le surplus de dota-

à la quantité d’argent public dont dispose chaque commune pour chaque habitant, tout en prenant compte de la fiscalité locale, est arrivée dans sa boî- te mail la convocation pour le conseil communautaire de jeu- di 24 mai. Parmi les points à l’ordre du jour : “La Grande bibliothèque - Déclaration d’in- térêt communautaire”. Son coût : 50 millions d’euros (dont environ 10 millions à la char- ge de l’agglomération). Les élus ont voté à l’unanimité le carac- tère “communautaire” de ce futur investissement. De quoi apporter un argument supplé- mentaire à sa thèse (lire par ailleurs). “50 millions d’euros, c’est un montant pharaonique : cela représente 250 euros pour chaque habitant de la C.A.G.B. C’est l’équivalent de 275 000 euros pour ma com- mune qui compte 1 100 habi- tants, c’est loin d’être une dépen- se négligeable. À la place de la Grande Bibliothèque, pourquoi ne pas créer des infrastructures culturelles de proximité dans les villages ? Avec 50 millions d’euros, on peut attribuer 735 000 euros à chaque village pour créer ou agrandir une mai- son rurale de la culture” émet l’élu. Et de poursuivre. “La poli- tique culturelle et sportive de la C.A.G.B. mérite une remise à plat.” Dans ses calculs, Rémy Lucas arrive aux conclusions sui- vantes : on dépense en moyen-

Rémy Lucas : “Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, les villages ne sont pas les profiteurs des services de la ville.” Les résultats sont calculés avant la suppression la taxe d’habitation et après. Résultat : on dépense en moyenne moins d’argent public pour les habitants des villages que pour ceux de la ville. Pour ceux qui souhaitent connaître les précisions : electroremy@gmail.com n Son calcul Pour répondre à la question “l’ar- gent public profite-t-il équitable- ment aux habitants des villes ou des petites communes ?”, Rémy Lucas a comparé le budget des 69 communes en euros par habitant en différenciant les villages, de Besançon. Budget en euros par habitant des villages = (Produit de Fonctionne- ment + Ressources d’investisse- ment − Fiscalité locale) divisé par le nombre d’habitants + 217,39 (somme payée par chaque habi- tant des villages pour le sport et la culture) Budget en euros par habitant = (P.F. + R.I. − F.I.) / N − 138,48 (somme payée par chaque Bisontin pour le sport et la culture)

démontrer que l’on dépense en moyenne moins d’argent public pour les habitants des villages que pour ceux de la ville.

P eut-être est-ce sa for- mation d’ingénieur qui l’a poussé à éplucher les budgets des 69 com- munes du Grand Besançon ? Ou peut-être est-ce son enga- gement associatif et mainte- nant public qui fait que Rémy Lucas, conseiller municipal à

Boussières, tient à démontrer qu’entre Besançon et les autres communes, les inégalités en matière d’équipements (cultu- rels notamment) se creusent selon lui. Alors qu’il terminait ses équa- tions qui lui ont permis de trou- ver le résultat correspondant

Les villages ne sont pas les profiteurs.

tion et de subvention que per- çoit la ville. “Si l’on veut rédui- re les inégalités, la C.A.G.B. doit donc subventionner beaucoup plus fortement les infrastruc- tures culturelles et sportives des villages que celles de la Ville. Or c’est exactement le contrai- re qui est en train de se passer. Ma commune, Boussières, com- porte un bâtiment qui abrite les activités de deux associations intercommunales et d’une biblio- thèque intercommunale. Ces équipements sont indéniable- ment intercommunaux, mais lorsqu’il s’agit de faire des tra- vaux, nous ne sommes éligibles à aucune aide de la C.A.G.B.” Lot de consolation : les habi- tants de Boussières auront le bus (mais pas le tram) pour se rendre dans cette bibliothèque universitaire annoncée comme magnifique ! n E.Ch.

EN BREF

DANNEMARIE-SUR-CRÈTE Nutrition animale Une nouvelle usine dédiéeaux aliments non O.G.M. Le site historique de fabrication d’aliments du bétail de Terre Comtoise s’inscrit dorénavant dans l’ombre de sa grande sœur. Une usine de 7 étages et de 40 m de haut, capable de produire à elle seule 120 000 tonnes d’aliments.

Sorties nature Le Département du Doubs intervient pour préserver des sites et des paysages remarquables, véritables vitrines de la diversité des milieux naturels du département sèches, forêts…). Ces sites, appelés Espaces Naturels Sensibles, sont aussi destinés à la sensibilisation des publics à travers une ouverture et un aménagement raisonnés. En complément des sentiers de découverte praticables en autonomie (livrets de découverte, bornes d’interprétation…), des animations thématiques sont organisées jusqu’à décembre sur 17 espaces naturels sensibles, avec le concours d’associations et structures d’éducation à l’environnement. Les animations sont gratuites. Pour y participer, il est indispensable de s’inscrire. Programme complet des sorties situées dans le Doubs sur www.doubs.fr (page Espaces naturels sensibles). (tourbières, zones humides, pelouses

C omme un phare dans cette zone d’activité des Grands champs, visible depuis la Départementa- le menant à Saint-Vit, cette nou- velle unité de fabrication se veut être un outil polyvalent. Certifiée pour suivre plus de dix cahiers des charges ou signes de qualité, elle sera en mesure d’ap- provisionner les élevages porcins, de volailles ou de bovins pour la viande. Mais c’est bien autour des aliments pour vaches laitières que se concentre sa pro- duction (plus de 80 %), avec des matières premières provenant essentiellement de la région et une capacité de trans- formation qui n’est pas des moindres : supérieure à 100 000 tonnes de céréales et de tourteaux. Ce qui fait de ce nou- veau site le plus gros utilisateur des pro- ductions végétales collectées en Bour-

gogne Franche Comté. Cette extension des capacités industrielles de la coopérative était “en réflexion depuis 2011-2012” , indique Frédéric Moine, son directeur général. Vétusté des anciens sites et nouvelles techniques àmettre en face pour répondre aux besoins, ont par-

La nouvelle usine a été inaugurée ce 3 mai en présence des élus et acteurs de la filière.

de 11 millions d’euros. “On tend à pro- duire 150 000 tonnes d’aliments dont 120 000 tonnes sur ce seul site dès l’hiver prochain” , poursuit le directeur général. Ici, on ne fabriquera que des aliments non O.G.M. répondant aux cahiers des charges des zones A.O.P. et sécurisant l’approvisionnement des 3 000 éleveurs adhérents de la coopérative qui pro- duisent comté, morbier et mont d’or. “La partie O.G.M. restera mineure, gérée par l’ancienne usine de Dannemarie” , remarque Frédéric Moine, qui fait le constat parallèle d’une accélération de la conversion des exploitations “sous la

pression des réseaux de distribution et du voisinage allemand.” Mise en route depuis ce printemps, la nouvelle unité entend aussi répondre “aux besoins spécifiques de notre région de production” autour de la fabrication de plus petits lots et de livraisons uni- taires fréquentes et réduites. Avec des technologies de fabrication de dernière génération à la clef, des capacités de stockage optimisées mais aussi des pro- cessus très automatisés qui n’ont néces- sité que deux embauches supplémen- taires. n S.G.

ticipé à cette réorganisa- tion de l’activité nutrition animale. Sur les quatre unités de production exis- tantes de Terre Comtoise (à Cuvier, Rigney, Dan- nemarie-sur-Crète et Cor- re), seules les deux der- nières sont ainsi conservées en plus de ce “poids lourd” qui aura nécessité tout de même le modique investissement

De plus en plus de conversions.

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