La Presse Bisontine 166 - Juin 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JUIN 2015 N° 166

LA POSTE, E.D.F, S.N.C.F., FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE… LE DÉCLIN DES SERVICES

PUBLICS À BESANÇON 300 EMPLOIS CONDAMNÉS, DES CENTAINES D’AUTRES

EN JEU SUR FOND DE FUSION DES RÉGIONS

LE DOSSIER en p. 20 à 25

POLÉMIQUE p. 10 Avenue Fontaine-Argent : ils paient des P.V. sur un terrain qui leur appartient…

L’ÉVÉNEMENT p.6 et 7 Le versement de 872 000 euros de primes à des enseignants de l’Université fait polémique

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE

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La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015

Logiques Le printemps social est chaud à Besan- çon. Les mauvaises nouvelles se succè- dent pour les défenseurs d’un service public de proximité. La Poste décide de fermer sa plateforme du courrier au béné- fice de Dijon. Un courrier posté à Besan- çon pour Pirey partira donc désormais à Dijon avant d’être réacheminé sur le Grand Besançon. La rationalité financière y gagne là où une nouvelle fois le bilan écologique y perd. À la S.N.C.F., on a également déci- dé de rationaliser. Une boutique de centre- ville qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 2,5 millions d’euros est très ren- table, mais sans doute pas autant qu’une boutique virtuelle sur Internet qui n’emploie plus de salarié. On décide donc de fer- mer la boutique de centre-ville dans laquel- le se rendaient les personnes âgées notam- ment et le public moins “connecté”. Chez E.D.F., même logique : à quoi bon gar- der les deux dernières agences d’accueil du public du Doubs si on peut désormais faire toutes ses démarches sur Internet et via un plateau téléphonique ? Le pro- blème, c’est qu’on supprime les agences - les concurrents n’en ont pas, alors à quoi bon en conserver ? - mais on bais- se également les effectifs de la platefor- me téléphonique bisontine. On comprend mieux la logique quand on sait que l’État actionnaire est encore plus gourmand qu’un actionnaire classique et réclame en dividendes 65 % des bénéfices de l’entreprise. Les syndicats aux pouvoirs quasi inexistants dans notre pays ont beau agiter le chiffon rouge (voir notre dossier du mois), le maire de Besançon jouer son rôle à coup de motions de défen- se du service public, la logique de ren- tabilité l’emportera sur tout. Paradoxale- ment, et même si les effets en matière de service de proximité se feront dou- loureusement sentir, ce n’est pas la même logique qui préside en ce moment au pro- cessus de fusion des deux régions Bour- gogne et Franche-Comté. Là encore, le maire de Besançon se bat et on ne peut que lui en savoir gré. Et au final, on se dirige vers un “scénario bi-site fonction- nel” (c’est le terme officiel employé par la préfecture) entre Dijon et Besançon. Cette configuration permettra de main- tenir quasiment autant d’administrations dans les deux villes malgré la désigna- tion plus que probable de Dijon comme capitale. En matière de réforme politique, on est loin des logiques qui prévalent quand on restructure les services publics. Il s’agit de ne pas faire forcément mieux ni plus efficace, mais sans doute beau- coup plus cher. Ah qu’elles sont loin et vite oubliées les justifications qui ont ser- vi à expliquer la nécessité de faire ainsi cette réforme… Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2015 Commission paritaire : 0217I79291

LES TWEETS DU MOIS

PEOPLE Il a remporté e Voice sur TF1, fait chavirer de bon- heur Mamirolle, animé la foire Comtoise de Besançon lors d’une représentation. Lilian Renaud est la star bisontine de ce début d’année. besagora @besagora 26 avr. #Besancon @lilian_renaud vainqueur de #TheVoice EXIGEONS que #Mamirolle soit la capitale de Bourgogne-Franche-Comté

POLITIQUE La nouvelle campagne de communication du maire de Besançon fait réagir et rappelle à de vieux souve- nirs… Cela n’a pas échappé au BisonTeint. Bison Teint @lebisonteint Tellement 70’s #besançon #comà2balles

RÉGIONALES La présidente de la Région Marie-Guite Dufay, qui disait vouloir attendre le dernier moment pour se lancer dans la campagne des régionales, enclenche la première. @MarieGuiteDufay Je lance mon site de campagne http://une-re- gion-d-avance.fr/ pour dire à tous ma vision de l’avenir de notre grande région #régio- nales2015 FUSION BIS Il n’y a pas qu’à Besançon que l’on voit Dijon comme un adversaire… Stéphane Augendre @stephauge Drame @legrosdijon piraté… sûrement un coup des bisontins. RETOUR Le marquis posté sur le Pont Battant avec son créa- teur. Besançon @villedebesancon Le Marquis a désormais retrouvé sa place sur le pont Battant #Besançon Ici avec son créa- teur P. Coupot

ANNIVERSAIRE Une balade à Neuchâtel, sur les rives du lac. Ça vous dit ? Besançon @villedebesancon #Besançon - #Neuchâtel : 40ème anniver- saire de jumelage ! 100 Bisontins sont invités à une journée à Neuchâtel le 30 mai.

HORLOGERIE On reparle des montres LIP à Besançon.

France Info @franceinfo 10 mai De retour à Besançon , Lip veut renouer avec son glorieux passé.

PRÉCISION Une annonce à préciser… comme le mouvement d’une montre. Bison Teint @lebisonteint 11 mai «Toutefois, ses pièces équipées d’un mouve- ment mécanique à remontage automatique Miyota sont fabriquées au Japon.»

Crédits photos : La Presse Bisontine, F. Bonneau, J. Chapuis, J.-P. Cléau, Mégarama, Micro-Méga.

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Les mécontents des transports en communs manifestent le 4 juin

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les Chaprais en selle avec Vélocité

nale de JCDecaux. Les deux stations du secteur de la Gare d’Eau et de Tarragnoz ont été déplacées en raison d’une fré- quentation très faible, l’une dans le même secteur, l’autre aux Chaprais. Les stations Saint-Paul et Labbé ont, elles, été repo- sitionnées aux Chaprais” explique-t-elle. Vélocité enregistre une moyenne de 379 locations par jour à Besançon, un chiffre en baisse depuis 2011, expliqué par la Ville par “les travaux du tram.” En 2011, 171 915 prises de vélo ont été compta-

D epuis le 30 avril, le quartier des Chaprais bénéficie du service de vélos en libre-service Vélocité grâ- ce à l’implantation de trois nouvelles stations. “C’était une demande forte des habitants du quartier qui est dense en population” commente le maire de Besan- çon Jean-Louis Fousseret, venu en Vélo- cité inaugurer la nouvelle station rue de Belfort. S’il n’a fait que quelques coups de pédales pour la photo (en descente depuis la rue de Belfort), le premier magis- trat a rappelé que Besançon fut pionniè- re - dans les villes de sa taille - à mettre ce service en place. C’était le 25 sep- tembre 2007. Depuis cette date, environ 1,5 million de km ont été parcourus. Aux Chaprais, la première station est implan- tée rue de Belfort, au débouché de la rue Suard, une autre station avenue Fontai- ne-Argent (au débouché de la rue Beau- regard) et enfin, la dernière est située pla- ce des Déportés (vers le cimetière des Chaprais). Ces nouveaux emplacements ne sont pas des créations. “C’est du redéploiement, explique Aurélie Luttrin, directrice régio-

bilisées, pour 140 302 en 2012, 111 926 en 2013 et 138 548 en 2014. La pose de ces stations a suscité des commentaires, notamment du côté de l’association des commerçants qui, par la voix de sa présidente, regrette que des places de parkings soient perdues. S’il sera facile de descendre au centre-ville avec ces vélos pesant 17 kg, il sera plus sportif de remonter… Avis aux amateurs. Jusqu’au 31 mai, un abonnement à Vélo- cité coûte 11 euros par an au lieu de 16.

Le collectif demande à l’Agglo de revoir l’organisation du réseau de bus, moins performant selon lui depuis l’arrivée du tram.

L e collectif bisontin des mécon- tents des transports en com- muns hausse le ton. Après une pétition suivie en début d’année, il organise une mani- festation le 4 juin, place du 8 sep- tembre à partir 10 heures, pour protester contre “la dégradation du réseau de bus” qui engendre notamment “une difficulté d’accès au centre-ville.” Il dénonce enco- re des “nuisances dues au tram” telles que les “difficultés de cir- culation” ou les “bruits disso- nants.” Des commerçants du centre-ville qui observent un recul de leur chiffre d’affaires depuis que le trafic des bus a été réduit dans la Boucle dans le cadre de la réorganisation des transports en commun s’associent à cette manifestation. Des conducteurs de bus doivent à leur tour se joindre au mouvement et dénon-

cer une dégradation de leurs condi- tions de travail. En agissant ainsi, le collectif espè- re pousser l’Agglo à revoir l’organisation du réseau de trans- port en commun. “Le but de notre action du 4 juin, qui sera peut-être suivie d’autres, est donc de savoir ce que vous prévoyez de faire pour résoudre les graves difficultés actuelles” écrit Jacques Amiot, ani- mateur du collectif dans un cour- rier adressé à Jean-Louis Fous- seret, président de la C.A.G.B. Le collectif attend de la collectivité une prise en compte réelle des pro- blèmes et des solutions adaptées. Il n’a pas l’intention de se conten- ter “des ridicules effets d’annonces”, qui donnent aux protestataires le sentiment que l’Agglo “prend les Bisontins pour des crétins ne sachant pas utiliser intelligemment les transports en commun.”

Le maire, à vélo, venu inaugurer les trois stations Vélocité implantées dans le quartier des Chaprais au détri- ment de trois autres retirées en ville.

Le puits de la Citadelle

est bien le plus profond

ce, il fallait le vérifier. “En 1879, le capitaine Joffre était venu à la Citadelle et avait obstrué l’orifice supérieur du puits. On y accède par une galerie 20 mètres plus bas. Mais jamais on n’avait mesuré au centimètre près la profondeur du puits de la Citadelle, c’est désormais chose fai- te” note Paul Courbon qui précise que le puits de la Citadelle “a été creusé à la barre à mine” par les disciples de Vauban. Les spéléologues ont pu également vérifier à cette occasion que le fond du puits n’était pas rempli d’eau. En revanche, ils en ont profité pour le désencom- brer des tas de détritus qui le jonchaient : bou- teilles en plastique, canettes, pièces de mon- naie…

1 18,40 mètres depuis la margelle, donc 117 m depuis le sol. Le puits de la Cita- delle de Besançon est bien le plus pro- fond de France, un des trois seuls à dépas- ser les 100 m. Les spéléologues du Doubs l’ont confirmé le 15 avril dernier en plongeant tout au fond de la cavité, sous la houlette de Paul Courbon, le spéléologue spécialiste fran- çais des puits. Les deux autres puits dépas- sant les 100 mètres de profondeur sont ceux de Cordes-sur-Ciel (Tarn), qui atteint les 113 mètres, et celui du Château de Joux (Haut- Doubs) qui dépasse lui aussi les 100 m, sans toutefois atteindre les 110 m. La Citadelle possède bien le puits le plus profond de Fran-

Les spéléologues du Doubs sont descendus tout au fond du puits pour mesurer, pour la première fois, sa profondeur exacte.

BESANÇON

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Gare à la tuberculose ! SANTÉ Contamination rare mais possible En Franche-Comté, la baisse de la fréquence de la tuberculose ralentit avec l’arrivée de migrants qui viennent de pays où la maladie est encore bien présente.

N ous pensions que la tuberculose avait dis- paru de nos vies. Or, chaque année en Fran- ce, entre 2 000 et 2 500 per- sonnes meurent de cette mala- die. Mais globalement, la fréquence de la tuberculose recu- le en région à l’exception de l’Île- de-France où elle est de 16 cas pour 100 000 personnes. En Franche-Comté, le taux de décla- ration suit une tendance géné- rale à la baisse. Il est de 5,8 cas pour 100 000 habitants (sachant que la moyenne nationale est de 8 cas pour 100 000). Dans le Doubs, le taux est similaire à celui observé à l’échelle régio- nale. Néanmoins, le Centre de Lutte Antituberculeuse note un ralentissement dans le recul de la maladie, conséquence des mouvements migratoires. “Les personnes migrantes qui vien- nent d’Afrique, d’Asie, de Tchét- chénie ou d’ex-Yougoslavie par

exemple sont issues de régions où il y a encore des foyers de tuberculose. Si globalement la fréquence diminue en Franche- Comté, il faut rester vigilant par rapport à ces mouvements de population” remarque le C.L.A.T. 25. qui indique que les migrants se plient à la vaccination (N.D.L.R. : En France la vacci- nation n’est plus obligatoire depuis 2007 sauf exceptions). Selon l’O.M.S., “plus de 95 % des décès par tuberculose se pro-

Une contamination dans un service d’urgence est possible, même si le risque est marginal.

duisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire.” Il y a des popula- tions plus vulné- rables que d’autres, celles qui sont issues d’un milieu social défavorisé. “La tuberculose est une maladie de la pauvreté, de la vul- nérabilité à la fois

La mésaventure est arrivée à une personne âgée du Grand Besançon, qui lors de son pas- sage aux urgences il y a quelques mois a côtoyé un patient qui “présentait une tuberculose” lui a expliqué le C.H.U. dans un courrier. L’habitant du Grand Besançon a vraisemblablement déclaré à la suite de cela lamala- die pour laquelle il a ensuite été traité. “Il y a en effet des cas où

la tuberculose a été transmise dans le cadre d’un service d’urgence. Si le patient reste des heures à côté d’une personne qui souffre de tuberculose sans qu’elle le sache, il peut y avoir conta- mination” observe le C.L.A.T. 25. Le risque d’une contamina- tion en milieu hospitalier est heureusement minime et les cas connus sont exceptionnels. T.C.

pour contracter la maladie, il faut être en contact avec un indi- vidu qui en est porteur, dans des conditions de proximité. Elle se transmet par la toux qui com- porte les gouttelettes riches en bacille tuberculeux. Mais il faut aussi que la personne contami- née ait un déficit immunitaire. Ainsi la transmission de lamala- die peut se produire dans un service d’urgence.

physique et sociale. Les mau- vaises conditions de vie, de loge- ment, le chômage, sont des fac- teurs favorisants” indique le centre départemental de lutte antituberculeuse. Cet organis- me effectue une enquête épidé- miologie dans l’entourage du malade dès qu’un cas de tuber- culose est détecté. Les personnes âgées sont par- mi les plus fragiles. Néanmoins

“Une maladie de la pauvreté.”

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L’ÉVÉNEMENT

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DES PRIMES QUI FONT DES VAGUES À L’UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ

Depuis quelques semaines, une polémique secoue l’Université de Franche-Comté. Un syndicat proteste contre l’attribution de primes versées aux enseignants-chercheurs. Si ces primes sont légales, le syndicat en question met en doute les conditions dans lesquelles elles sont attribuées. La présidence de l’Université se défend de tout système opaque.

Le Syndicat SU.D. part en guerre contre les primes versées aux chercheurs Université 872 000 euros par an L’organisation syndicale s’offusque du versement de primes de 5 000 ou de 7 000 euros qui récompensent chaque année des enseignants-chercheurs de l’U.F.C. Elle est convaincue que parmi les destinataires, certains n’y ont pas droit.

Conseil National de l’Université (C.N.U.), un service transparent et gratuit, qui étudie le dossier de chaque candidat. Or, la présidence de l’U.F.C. fait appel à des experts extérieurs qu’elle rému- nère pour rendre un avis sur les can- didats” détaille Michel Savaric. Le syndicat S.U.D. plaide donc pour plus de transparence dans un dispo- sitif qu’il qualifie d’opaque. Afin de pouvoir s’assurer que tous les desti- nataires de la prime y ont bien droit, il demande à ce que soit publiée la lis- te des 150 noms d’enseignants-cher- cheurs récompensés. “Nous voulons que la présidence de l’Université nous fasse connaître la liste des bénéficiaires mais aussi la liste des experts qui se sont prononcés sur le cas de chacun. À partir de là, ceux qui auront perçu indûment cette prime la rembourse- ront”, ce qui ne serait pas une pre- mière en France. Épinglé en début d’année, le président de l’Université Lyon II s’est visiblement engagé à rembourser la P.E.D.R. de 6 700 euros qu’il percevait indûment depuis 2012. “Il nous semble important de savoir si Jacques Bahi, le président de l’U.F.C. perçoit ou non cette prime. Cela fait partie d’un devoir de transparence” poursuit le représentant syndical. Pour l’instant, malgré son insistance, S.U.D. n’a pas obtenu la liste deman- dée auprès de la présidence de l’Uni- versité. À défaut, l’organisation se dit prête à saisir la C.A.D.A. (commission d’accès aux documents administra- tifs) et le Tribunal Administratif. Le syndicat S.U.D. a par ailleurs alerté le ministère de tutelle sur cette ques- tion. E.Ch.

tester, l’organisation syndicale avait lancé une pétition contre ce système de rétribution. Elle a été signée à l’époque par une quarantaine d’en- seignants-chercheurs. “Nous sommes d’autant plus exaspérés quand on sait que cette prime est perçue indûment par des personnes qui n’y ont pas droit” affirme Michel Savaric. En effet depuis quelques mois, le syn- dicat a dans son collimateur au moins un vice-président de l’U.F.C., ensei- gnant-chercheur par ailleurs, qui aurait reconnu avoir perçu cette prime. Or, l’intéressé ne remplit pas un des cri- tères pour pouvoir y prétendre. En tant que vice-président, il bénéficie d’une décharge totale de son service d’enseignement. Il ne satisfait donc pas au décret qui fixe les conditions d’attribution de cette prime. Le texte précise entre autres que le candidat à la P.E.D.R. doit attester d’un volu- me d’heures d’enseignement équiva- lent à “42 heures de cours, 64 heures de travaux dirigés ou toute combinai- son équivalente.” Ces conditions d’en- seignement minimales doivent être remplies au moment où le dossier de demande de prime est déposé. Ce cas particulier jette la suspicion sur les conditions d’attribution de cet- te prime aux enseignants-chercheurs de l’Université de Franche-Comté. “La plupart des facultés font appel au

L e Syndicat S.U.D. de l’Univer- sité de Franche-Comté est par- ti en guerre contre la prime d’encadrement doctoral et de recherche (P.E.D.R.) à laquelle peu- vent prétendre les enseignants-cher- cheurs. Chaque année, elle est accor- dée à environ 150 professeurs et maîtres de conférences de l’U.F.C. qui

en ont fait la demande et qui ont rem- pli tous les critères pour l’obtenir. Selon les cas, la prime annuelle est de 5 000 ou de 7 000 euros, ce qui représente un budget global de 872 000 euros pour l’Université franc-comtoise. “Nous sommes opposés à cette prime. Pour nous, la recherche est un travail col- lectif. Or, nous sommes ici dans une

démarche de récompense individuel- le. Cela crée des inégalités. C’est le néo- libéralisme dans toute sa splendeur. Il est choquant que dans un contexte d’austérité, des gens soient ainsi récom- pensés” remarque Michel Savaric, enseignant-chercheur représentant du syndicat S.U.D. (N.D.L.R. : mino- ritaire à la fac). En 2011, pour pro-

Sur les 1 100 enseignants- chercheurs que compte l’Université de sont environ 150 à perce- voir la prime d’encadre- ment doctoral et de recherche (P.E.D.R). Franche- Comté, ils

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L’Université rejette en bloc les accusations du syndicat S.U.D. Réaction Une procédure contrôlée Les primes accordées aux enseignants-chercheurs ne sont pas le fait du prince. La procédure est parfaitement encadrée explique la présidence de l’Université.

L a présidence de l’Université de Franche-Comté n’apprécie guè- re la polémique soulevée par le Syndicat S.U.D. à propos de l’attribution de la prime d’encadre- ment doctoral et de recherche. Si jusque- là elle s’était tenue à distance de la controverse, elle sort de sa réserve pour La Presse Bisontine et répond point par point aux attaques de l’organisa- tion syndicale qui met en doute son intégrité dans le respect de la procé- dure qui aboutit à accorder la P.E.D.R. aux meilleurs des enseignants-cher- cheurs de l’U.F.C. pour les récompen- ser (professeurs et maîtres de confé- rences). Rappelons que tous les enseignants- chercheurs peuvent déposer un dos- sier de candidature pour bénéficier de cette prime régie par décret. Elle ne leur sera accordée que s’ils répondent aux conditions requises. Une premiè- re sélection est effectuée par les ser- vices administratifs de l’Université qui vérifient que le candidat est bien éli- gible. Ensuite, les dossiers sont exa- minés par des experts. Ils vont noter chaque candidat suivant quatre cri- tères pondérés de la même manière : publication et production scientifique, encadrement doctoral, rayonnement scientifique et responsabilité scienti- fique. La présidence de l’Université

le cas de la C.N.U.Ainsi, en cas de refus, le candidat sait les points sur lesquels il devra travailler s’il veut bénéficier un jour de la prime. C’est une démarche positive. Nous allons encore améliorer la procédure en exigent des experts qu’ils établissent un rapport d’aumoins une page sur chaque candidat” ajoute le vice-président. Pour l’U.F.C., le pro- cessus d’attribution est donc transpa- rent et cadré. Elle rejette en bloc l’ob- jection du syndicat S.U.D. qui prétend que le système est opaque, laissant entendre que cette prime pourrait être le fait du prince. À l’arrivée, c’est le budget accordé à la P.E.D.R. par l’Université qui fixe le nombre de bénéficiaires. À la derniè- re campagne, il s’élevait à 872 000 euros, un chiffre stable d’une année sur l’autre. Ainsi, chaque année environ 150 ensei- gnants-chercheurs se voient octroyer une prime de 5 000 euros ou de 7 000 euros (cela correspond à une rémunération supplémentaire de 341 euros nets par mois ou de 478 euros nets sachant que le salaire d’un ensei- gnant-chercheur varie entre 2 400 euros et 4 000 euros). Pour les heureux élus, la prime est accordée pour quatre ans. Le même montant est donc reconduit chaque année. En France, chaque Université est libre d’établir le montant de la P.E.D.R. qui ne doit toutefois pas dépasser les

n’intervient donc ni dans la sélection des candidats, ni dans leur notation. “Les experts sont des professeurs d’Uni- versité extérieurs à l’Université de Franche-Comté. Nous disposons d’un ensemble de 180 à 200 experts. Chaque expert n’évalue pas plus de cinq can- didats. Il y a deux experts par dossier. En cas de désaccord, l’avis d’un troi- sième expert est demandé” insiste Fabri- ce Lallemand, vice-président délégué de l’U.F.C. chargé des ressources humaines. Une fois l’avis des experts

rendu, les dossiers sont ensuite transmis à la Commission Recherche de l’Université qui clas- se les futurs bénéficiaires par champs de discipli- ne. Si en 2014 la présidence a décidé de confier l’exa- men des dossiers des can- didats à la P.E.D.R. à des experts plutôt qu’au Conseil National de l’Uni- versité (C.N.U.), c’est pour une raison précise. “Nous jugeons que c’est beau- coup plus constructif pour l’enseignant-chercheur d’être évalué par des experts qui vont motiver leur avis, ce qui n’est pas

7 000 euros pour 20 % des candidats.

poursuit Fabrice Lallemand. Reste le cas délicat du vice-président épinglé par le syndicat S.U.D. qui aurait reconnu bénéficier de cette prime alors qu’il n’y a pas droit puisqu’il ne répond par aux critères d’enseignement. Une ambiguïté que les services adminis- tratifs de l’Université avaient relevée au moment d’établir l’éligibilité à la prime du candidat en question. “Au moment de juger de la recevabilité du dossier, nous avons pris attache au ministère pour savoir si une personne qui bénéficie d’une décharge totale de droit de son service d’enseignement pouvait candidater. Le ministère nous a d’abord répondu que dès lors que la décharge est un droit, il faut considé- rer que le service est rendu.” Il n’y avait donc pas d’objection à la candidature du vice-président, jusqu’à ce qu’un autre service du ministère émette un avis contradictoire. Face à ce “flou”, la présidence de l’Uni- versité a donc tranché. “Au vu de tous ces éléments, le président a décidé que dans l’attente d’une position claire du ministère, 64 heures de travaux diri- gés (ou toute combinaison équivalen- te) seront nécessaires pour les candi- dats qui perçoivent la prime ” annonce Fabrice Lallemand. Le syndicat S.U.D. appréciera sans doute cette décision. En revanche, l’Uni-

versité ne publiera ni la liste des experts ni celle des bénéficiaires de la P.E.D.R. D’ailleurs, rien ne l’y oblige. “Nous avons consulté la commission d’accès aux documents administratifs qui n’est pas favorable à la divulgation des noms. Nous avons sollicité par ailleurs la C.N.I.L. dont nous attendons la répon- se à ce sujet. Mais on peut comprendre que les enseignants-chercheurs bénéfi- ciaires de la P.E.D.R. ne souhaitent pas que leur nom soit divulgué. C’est la même chose pour les experts, qui sont protégés par l’anonymat. Ils pourraient être soumis à des pressions si leur iden- tité était connue.” T.C. Repères LʼUniversité de Franche-Comté pré- cise quʼil nʼy a pas que les ensei- gnants-chercheurs qui peuvent béné- ficier de primes. Le personnel B.I.A.T.S.S. (personnel non ensei- gnant, personnel de bibliothèque, administratif et technique) de lʼUni- versité bénéfice également dʼun dis- positif de primes. Ainsi 2,7 millions dʼeuros de prime en 2013 ont été répartis entre 805 salariés de lʼUni- versité.

15 000 euros. “20 % des meilleurs candi- dats de l’Université de Franche-Comté perçoivent 7 000 euros. Ces mon- tants établis en 2011 ont été confirmés en 2014. Nous avons choisi de définir deux niveaux de prime pour distinguer des autres enseignants- chercheurs ceux qui ont une reconnais- sance nationale voi- re internationale”

Fabrice Lallemand peut comprendre que le syndicat S.U.D. soit contre ces primes, mais il ne comprend pas ces accusations. “C’est faux, les primes ne sont pas attribuées de manière opaque” dit-il.

L’INTERVIEW DU MOIS

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ENQUÊTE

Il plaide pour plus de transparence “Il faut en terminer avec les pratiques de copinage”

L a Presse Bisontine :Vous publiez “Les reca- sés de la République”. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce travail d’enquête dans lequel vous impliquez de nombreuses personnalités qui entretiennent les “placards dorés” du pouvoir ? Jean-Luc Touly : Je travaille dans le groupe Véolia où j’avais des responsabilités syn- dicales. Dans le cadre de mes fonctions, j’ai découvert les relations qui existent entre les hommes politiques de gauche comme de droite et cette grande entreprise. Je me suis toujours demandé pourquoi elle employait autant de personnel politique. La réponse est assez facile car la société passe des marchés publics avec des col- lectivités locales. Elle a donc intérêt, com- me d’autres, à avoir de bons rapports avec les élus pour pérenniser des contrats. L’embauche des conjoints, des enfants, fait partie des bonnes pratiques. Par ailleurs, j’ai été conseiller municipale et maire- adjoint trois mois. Comme sur les ques- tions de marché public je mettais mon grain de sel, mon maire m’a donc retiré ma délé- gation. Ensuite, j’ai été conseiller régional dans un groupe Europe Écologie-Les Verts qui me semblait être un parti différent des autres. Mais très vite j’ai vu qu’il n’avait rien de différent tout simplement parce qu’il a besoin de financements pour fonc- tionner. Alors j’ai quitté ce groupe. Moi qui avais des idées bien arrêtées plutôt de gauche, je me suis aperçu qu’il y avait aus- si des gens honnêtes à droite et très cor- rompus à gauche. Mes croyances se sont envolées, c’est le système qui veut cela. Ce sont tous ces éléments-là que je dénonce. J’ai écrit ce livre avec Roger Lenglet, qui est un journaliste d’investigation pour ne pas passer pour quelqu’un qui règle ses comptes. L.P.B. : A la lecture de votre livre, on comprend que le “recyclage” est un sport national. Recyclage d’élus par exemple au Conseil d’État, recyclage d’anciens collaborateurs dans des institutions, des entreprises privées. Le pouvoir permet de s’assurer un avenir finalement ? J.-L.T. : Ce qui est terrible, c’est ce besoin de pouvoir, ce besoin d’assurer sa carriè- re, d’assurer un certain niveau de revenu pour un élu. Cela passe par le recyclage des copains, même si ces copains sont à l’opposé de l’échiquier politique. Ce n’est pas grave car si on nomme quelqu’un à un haut niveau de responsabilité, c’est parce que l’on sait qu’il pourra nous renvoyer l’ascenseur en cas de tra- versée du désert. Conseiller régional d’Île-de-France, Jean-Luc Touly s’est intéressé aux “recasés de la République” dans son dernier livre. Il dénonce sans détour ces copinages au sommet du pouvoir qui nuisent à la bonne marche de la démocratie.

Dans son livre-enquê- te, Jean-Luc Touly nous ouvre la

porte des “placards dorés” du pouvoir.

finissent par voter à l’extrême droite.

passe. Si Marine Le Pen devait arriver au pouvoir,on assisterait sans doute auxmêmes travers. L.P.B. : Ne faudrait-il pas supprimer l’E.N.A. pour remédier au copinage ? J.-L.T. : Tout comme à l’E.N.A. en effet. Cet- te école permet à ceux qui y entrent d’avoir une carrière toute tracée, très élitiste, jus- qu’à la retraite. Nous ne disons pas qu’il faut la supprimer, mais il faut la réformer et l’ouvrir. L.P.B. : Un élu trouve grâce à vos yeux, c’est Bru- no Le Maire. Il a démissionné de la Haute Fonction Publique qui reste un refuge pour beaucoup de politiques… J.-L.T. : Il est un des rares à être honnêtes. Du fait de ses prises de position, il com- mence à être reconnu. Mais va-t-il pouvoir tenir ? C’est un autre problème. Pour cela, il a besoin d’une organisation, de militants. Or, on sait que les élus qui pourraient l’aider iront du côté du plus fort en l’occurrence de Nicolas Sarkozy. L.P.B. : Espérez-vous contribuer à faire changer les choses avec votre livre ? J.-L.T. : J’espère, par ma démarche, appor- ter ma contribution non pas pour que ces pratiques-là disparaissent car nous n’arrivons jamais à ce résultat.Mais j’espère au moins contribuer à les atténuer. Il est urgent de prendre des mesures et pas seu- lement des mesurettes, pour plus de trans- parence et de probité afin que la politique retrouve une certaine noblesse. La poli- tique, c’est la vie de la cité et pas la vie de son indemnité et de son parcours person- nel. Je ne dis pas que les élus sont tous pourris, mais il faut en terminer avec les pratiques de copinage qui ne servent à rien. En 2015, on peut espérer mieux que cela pour un pays comme la France. Il faut que les élus reprennent en main l’intérêt géné- ral des Français. Seule une volonté poli- tique peut contribuer à faire changer le système. Bruno Le Maire est un bon exemple. Mais il y a du boulot. Propos recueillis par T.C.

Rachida Dati avocate et députée européenne. Pour- quoi ? J.-L.T. : Elle a perçu entre 2011 et 2013 500 000 euros d’honoraires d’avocat de la part de G.D.F. Suez. En tant que députée européenne faisant partie de la commission économique et de l’énergie, elle a posé des amendements avec une régularité éton- nante à la faveur de l’activité de cette entre- prise. G.D.F.-Suez n’a pas démenti. Ce qui me gêne dans ce genre d’affaires, ce ne sont pas les entreprises qui se livrent à du lob- bying pour défendre leurs intérêts. Je peux même le concevoir. Il y a 15 000 lobbyistes à Bruxelles, de l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique, de l’énergie, etc. Ce que je trouve inadmissible, c’est que des politiques entrent dans ce jeu et l’acceptent. Un élu ne peut pas bénéficier d’avantages person- nels pour avoir rendu des services à une entreprise, dans le cadre d’unmandat pour lequel il est largement indemnisé. Ce gen- re de conflit d’intérêts est déplorable. L.P.B. : Qu’est-ce qui a changé dans la classe poli- tique et plus globalement la haute administration entre l’époque de Charles de Gaulle qui payait ses factures d’électricité à l’Élysée comme vous le racontez dans votre livre, et la génération de Nico- las Sarkozy et de François Hollande ? J.-L.T. : A mon sens, c’est le sentiment d’impunité de la part d’une certaine élite qui aboutit à ces dérives. Lorsqu’Agnès Saal, l’ex-directrice de l’I.N.A. dépense 40 000 euros en frais de taxi dans le cadre de ses fonctions, on se dit que ces personnes sont “hors sol”, déconnectées de la réalité. Finalement, la plupart n’ont jamais vrai- ment travaillé. Beaucoup de ces gens sor- tent des grandes écoles, entrent dans un cabinet, ou dans une grande administra- tion, puis entament une carrière politique. Ils forment une sorte de caste de privilé- giés, d’hommes et de femmes de pouvoir. Cette manière de fonctionner n’est pas bon- ne pour la démocratie. On estime que le système a commencé à dériver à partir deValéry Giscard-d’Estaing. Les choses ont évolué ensuite de manière exponentielle. Cela continue de plus bel- le. Ce qui me choque le plus, c’est qu’on se fait élire sur des valeurs, et qu’on fait stric- tement l’inverse une fois en fonction. La crédibilité de l’homme politique en prend un coup. Je peux comprendre que des gens

Bio express

L.P.B. : Ce qui surprend dans votre livre, c’est que la question de la compétence est secondaire… J.-L.T. : Je ne dis pas que la classe politique est incompétente car celles et ceux qui la composent sont nombreux à avoir fait de grandes études. Il n’empêche qu’avant de faire passer un ministre d’un secteur à un autre, il faudrait s’assurer qu’il est com- pétent. Car il y a peut-être quelqu’un, dans la même organisation politique, qui sera plus à même d’assumer cette fonction.Mais voilà, pour être nommé, il faut être dans les bonnes grâces du pouvoir et dans les bons réseaux. L.P.B. : Comment sont rémunérés ces “placards dorés” ? J.-L.T. : Ce ne sont pas les salaires des patrons, mais ils varient entre 3 500 euros et 15 000 euros par mois. Pour le grand public évidemment, c’est scandaleux. C’est d’autant plus gênant que la plupart de ces postes ne servent à rien. Ce sont des postes qui permettent de recaser un tel ou un tel et de garantir un renvoi d'ascenseur en cas de besoin. L.P.B. : Parmi les fonctions dorées, il y a celle des préfets hors cadre. Quelle est leur situation ? J.-L.T. : En France, il y a 250 préfets pour une centaine de départements. On peut déjà s’en étonner. Mais 30 % de ces préfets sont des préfets hors cadre, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucune affectation. L’un des plus anciens dans ce cas-là est Brice Hor- tefeux qui est dans cette situation depuis 20 ans. On confie à ces préfets une mis- sion de service public. Ils rédigent des rap- ports, lorsqu’ils en font, qui sont le plus souvent sans intérêt. Ils perçoivent leur rémunération et leur retraite. Lorsqu’ils deviennent ministres par exemple, il faut savoir que l’État continue de leur payer leur cotisation retraite de préfet. Ce n’est pas normal. L.P.B. : Vous avez des valeurs de gauche. Ne crai- gnez-vous pas de nourrir l’extrême droite avec ce livre ? J.-L.T. : Ce n’est pas moi en tant qu’auteur qui fait le jeu de l’extrême droite, mais les élus au pouvoir qui ne se remettent pas en question. Le grand public voit bien ce qui se

Jean-Luc Touly est militant associatif et juge prud’homal. Spécialiste du lobbying et de la corruption, il a notamment cosigné avec Roger Lenglet “L’eau des multinationales, la vérité inavouable” (Fayard 2005) et “L’argent noir des syndicats” (Fayard 2008). Conseiller régional d’Île-de-France, ancien adhérent de E.E.L.V., il est proche aujourd’hui de Corinne Lepage.

Il faut toujours penser au lendemain lorsqu’on est élu au point que cela en devient presque obsessionnel. Si Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Île-de- France a accepté de retirer sa candidature pour laisser le champ libre à Claude Bar- tolone, c’est sans doute par- ce qu’on lui a promis quelque chose en échange. À 69 ans, quelle que soit sa valeur, je suis sûr qu’on va lui trouver un poste, comme Jack Lang s’est retrouvé président de l’Institut du Monde Arabe. L.P.B. : Le pouvoir, c’est aussi la porosité entre les grands groupes privés et les élus. Vous épinglez

“Des gens déconnectés de la réalité.”

“Les recasés de la République” Roger Lenglet et Jean-Luc Touly Éditions First Document

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BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015

L e c h if f re

SOLIDARITÉ Au cœur du séisme Jérémie Chapuis, Népalais de cœur Jérémie Chapuis a toujours été un grand sportif. Devenu trailer, c’est dans l’Himalaya qu’il a commencé à tutoyer les sommets, là aussi qu’il a rencontré son épouse Nima et qu’il a récemment vécu le terrible tremblement de terre qui a frappé le Népal.

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merçants pour l’ensemble des dossiers traités.Besançonavait été la première ville de Fran- ce à accepter d’indemniser les commerçants dès les travaux dedéviationdes réseaux,avant le chantier de plateformage. Sur ces 165 dossiers, un seul a fait l’objet d’une action judi- ciaire. Le commerçant requé- rant, qui a perdu devant le tribunal administratif, a fait appel de cette décision.La cour d’appel n’a pas encore tran- ché.

C ’ est le nombre final dedossiers qui auront été examinés par la commission d’indemnisation à l’amiable du tramway depuis samise enplace en2011,entre le début et la fin du chantier. Au total, la commis-

J érémie était un jeune footbal- leur prometteur. Mais une rup- ture des ligaments croisés du genou à l’âge de 18 ans va peu à peu l’amener vers un autre sport, pourtant bien plus exigeant physi- quement mais paradoxalement pas si individualiste qu’il n’y paraît, le trail enmontagne.Après une première expé- rience à celui des forts à Besançon, Jérémie court ensuite en Haute-Savoie, un terrain qu’il connaît bien pour y avoir passé souvent des vacances en famille. “40 km au programme et 2 600 m de dénivelé positif” se sou- vient-il. Un avant-goût de la haute montagne. Sportivement, ses premiers pas au Népal se font à l’occasion d’un trek dans l’Himalaya. Très vite, comme les

autres participants, il prend plaisir à se dépasser et à découvrir des pay- sages, des peuples et leurs coutumes. “Entrer dans un monastère bouddhis- te procure une émotion sans pareille.” La performance sportive n’a alors qu’une importance toute relative. Ce pays est très devenu cher à son cœur car c’est aussi là-bas qu’il a rencontré

son épouse étant restée à Besançon. “J’étais avec ma belle-famille le 25 avril à midi dans leur maison du village de Khumjung quand tout s’est mis à trem- bler… On a aussitôt compris ce qui se passait et on est vite sorti” se remé- more-t-il avec émotion avant de pour- suivre : “On a couru en partant tous à gauche… Si on était partis à droite, la maison d’à côté se serait effondrée sur nous, on serait sans doute morts.” Expé- rience évidemment traumatisante sur le coup et les jours suivants avec de nombreuses répliques “et les regards pleins de détresse des habitants qui avaient tout perdu.” Resté quelques jours sur place avant de regagner la France et retrouver notam- mentNima,inquiète pour toute sa famil- le, Jérémie n’a pas mis longtemps à

sion aura attribué précisément 2,707 450 millions d’euros aux com-

Nima, épousée au Népal selon la tradition du pays dans ces mon- tagnes que les autoch- tones respectent plus que tout, comme des lieux sacrés. Le jour du tremblement de terre, c’est là-bas que se trouvait Jérémie Cha- puis, parti faire un trek,

Mobilisation immédiate des trailers solidaires.

mobiliser pour aider les Népalais de ce village qui est cher au cœur du couple. “Nous avons beaucoup d’amis rencon- trés lors de courses à pied, des gens avec qui on s’était déjàmobilisés il y a quelques mois pour aider la sœur d’un copain népalais qui avait besoin d’une opéra- tiondu cœur enurgence.Onadonc relan- cé cette dynamique de solidarité suite au tremblement de terre.” L’associationAct Now est donc née offi- ciellement sous l’égide de Patrice Hen- nequin et des amis trailers de Jérémie et Nima. “Pendant un an ou deux s’il le faut, nous allons mettre en place des actions pour collecter des fonds et aider ceux qui en ont le plus besoin là-bas à reconstruire leur maison et leur vie.” ‘ Les actions prévues Samedi 23 mai à Besançon : Marche populaire de 2 heures accessibles à tous au départ de la maison de quar- tier Saint-Ferjeux dès 10 h 30. Partici- pation solidaire de 10 euros. Une projection dʼun film consacré au Népal est prévue dans plusieurs ciné-

Sur place le jour du drame, Jérémie a d’abord rassuré les siens avant de sensibiliser et de mobiliser sur les réseaux sociaux. mas de la région dont la liste reste à affiner… Surveillez la programmation ces prochaines semaines. Des choco- lats sont par ailleurs vendus au profit des sinistrés ainsi que des foulards. Dʼautres actions sont à venir, notam- ment un week-end en musique à la Rodia à Besançon en septembre.

Jérémie et Nima Chapuis peuvent compter sur un réseau d’amis amou- reux comme eux du Népal et prêts à s’engager dans la durée.

Pour contacter Act Now “Act Now les trailers solidaires” 34 B, rue Chasnot 25000 Besançon - trailersolidaires@hotmail.com Jérémie Chapuis : 06 74 26 74 87

FONTAINE-ARGENT

Polémique Ils paient des P.V. sur un parking… qui leur appartient

Rocambolesque situation pour les habitants du 24, avenue Fontaine-Argent à Besançon. L’agglomération s’est portée acquéreuse de leur parking dans le cadre du tram, mais n’a pas payé. Pendant ce temps, le stationnement est payant et les P.V. tombent. La situation devrait se débloquer.

“S i un particulier faisait cela, on crierait à l’escroquerie” dit un habitant du 24, avenue Fontai- ne-Argent à Besançon. C’est un enchaînement d’imbroglios admi- nistratifs qui conduisent à une situation ubuesque. Depuis le 29 décembre 2014, le parking situé devant l’immeuble du 24, avenue Fontaine-Argent est deve- nu payant après que la Ville de Besançon a institué un station- nement en prenant un arrêté municipal. Jusque-là, tout paraît simple d’autant que le syndic de copropriété avait officialisé la vente de son terrain dans le cadre des acquisitions foncières liées au tram en vendant il y a deux ans et demi à l’agglomération de Besançon. Or, la C.A.G.B. n’a

payant sur un lieu “revenu” dans l’espace public. Le pouvoir du maire prévalant,les agentsmuni- cipaux verbalisent en cas de non- paiement… Cette affaire, pour le moins abracadabrantesque embarrasse un autre proprié- taire : “J’ai racheté un local à un privé qui me demande de rétrocéder l’argent qui concerne la partie parking. Or, je lui ai dit que je ne l’avais toujours pas reçu. Il ne me croit pas” témoigne ce dernier. Des affiches de mécontentement ont été placardées dans la rue début mai : “Le jour même, elles étaient enlevées…On ne sait pas par qui !” dit une commerçan- te. “LaVille de Besançon encais- se de l’argent indûment. Mais c’est la ville, tout est permis”

pas - encore - payé le terrain. “Elle a oublié de signer l’acte d’achat” dit un propriétaire. Ce n’est pas tout fait exact : un détail de procédure notarial portant sur l’indivision a rendu la ven- te caduque. Il a fallu réécrire l’acte et convoquer une nouvel- le assemblée générale…Puis, le

Besançon encaisse le stationnement (et les P.V.) sur un parking pour l’instant privé…

conseil syndical s’est aperçu que les m 2 de terrain notés ne cor- respondaient pas à l’acte notarié. La procédure a une nouvelle fois été ralentie. Pendant ce temps, laVille (qui n’est pas l’agglomération) a institué 15 places de stationnement

“Le problème

poursuit unmembre de la copro- priété agacé. L’agglomération de Besançon a pris la mesure du problème : “Nous avons eu la semaine der- nière (N.D.L.R. : deuxième semai- ne de mai) un rendez-vous avec un géomètre. Dès que nous avons la valeur en m2, nous pourrons

syndical n’était pas d’accord” relate Pascal Gudefin. La Policemunicipale - qui n’avait pas connaissance de ce “problè- me” - pourra légitimementmettre des P.V. sur un espace devenu public. Les proprios sont préve- nus. E.Ch.

régler ce problème avant l’été” explique Pascal Gudefin, res- ponsable du projet tramway. L’agglomération a donné raison à la copropriété pour les m 2 non comptés. Elle fait valoir sa bon- ne foi : “Nous avions proposé de payer une première partie de la sommemais une partie du conseil

va être réglé.”

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015

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NellyVonin concède que ce démé- nagement était lameilleure solu- tion : “Sans ce départ, nous ne serions plus là ! Financièrement, nous n’avons pas eu d’aides pour le déménagement mais avons bénéficié de la commission indemnisation tramway car nous avions perdu plus de 40 % en activités en raison des travaux du tram. Aujourd’hui, on a un outil pour progresser avec un parking, d’autres commerces” confie-t-elle. Adopté lors du dernier conseil municipal (11 mai), le F.I.S.A.C. apportera (un peu) d’argent aux commerçants proches du tram. Ces derniers bénéficieront de subventions s’ils veulent inves- tir dans la refonte de leur vitri- ne, améliorer l’accessibilité de leur magasin ou réaliser des travaux en matière d’économie d’énergie. Les sommes ne sont pas faramineuses. Le montant F.I.S.A.C. accordé pour la sec- tion de fonctionnement est de 66 047 euros sur une base sub- ventionnable de 246 841 euros. Pour l’investissement (travaux d’accessibilité, d’éclairage), la subvention s’élève à 13 795 euros

COMMERCE

Suite du plan F.I.S.A.C.

Un (peu) d’argent

et surtout des idées

Les commerçants bisontins proches du tram bénéficient d’aides financières pour refaire leur devanture ou améliorer l’accès. L’adjoint met en avant le dialogue et l’accompagnement mis en place comme le déménagement d’une boutique vers un endroit plus fréquenté. Du pragmatisme.

S i la Ville ne peut pas résoudre tous les pro- blèmes inhérents au commerce, elle promet de faire tout ce qui est en son pouvoir pour atténuer les effets “néfastes” du tram. Avec un objectif : coordonner les actions et les animations en matière de développement com- mercial avec la poursuite du plan F.I.S.A.C. (fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) qui a déjà permis depuis juin 2012

de suivre individuellement des entreprises, d’engager les Free- pass ou des études sur les muta- tions des quartiers Battant et Planoise. La preuve avec cette boulangerie installée rue Fon- taine-Argent à Besançon pour laquelle le service commerce de la ville Besançon a facilité tech- niquement le déménagement de quelques mètres. Au lieu de se situer à une centaine de mètres d’un arrêt tram, la voilà idéalement placée devant l’arrêt Tristan-Bernard, en cohabita- tion avec un marchand de tabac et une supérette. “Si la Ville ne peut pas tout en matière de com- merce, elle est vigilante” com- mente Thierry Morton, adjoint en charge du commerce et du tourisme à Besançon. Dans ce cas précis de la rueTris- tan-Bernard, l’adjoint a voulu éviter ce que les spécialistes nomment “l’effet tunnel”. “On sait que les personnes hésitent à marcher 150 mètres entre deux arrêts de tram. Voilà pourquoi nous avons identifié ce secteur comme à risque et travaillé avec le propriétaire de la boulange- rie et du bureau de tabac pour les faire déménager dans l’ancien local du magasin Vidéo Futur.” Responsable de l’enseigne Le Moulin des Pains avec sonmari,

Besançon a par exemple aidé (techniquement) cette boulangerie à déménager d’une centaine de mètres pour se retrouver plus près d’un arrêt tram.

merce en est conscient. “On sait que la conjoncture est difficile mais c’est le moment de mettre le paquet d’autant que tout ne va pas mal. Le taux de vacances de commerces est plus faible que dans d’autres villes de même taille, dit Thierry Morton. Il faut dialoguer, peut-être réfléchir à des ouvertures le midi à partir du jeudi, animer des quartiers comme à Rivotte où nous allons mettre en place un marché le dimanche matin” poursuit ce dernier qui loue le bon dialogue qui s’est mis en place entre les associations de commerçants ou les chambres consulaires. Point positif : la direction commerce affirme que les Suisses sont de retour à Besançon. E.Ch.

Battant : les cellules vides seront louées à des artisans L e quartier Battant nʼa pas encore profité de lʼarrivée du tram pour sortir de son sommeil commercial. De nom- breux commerces sont vides. Cela pourrait changer. En col- laboration avec lʼagglomération, la Ville va reprendre les pas- de-porte vides pour les ouvrir à des artisans qui voudraient présenter et vendre leur pro- duction.

pour une base sub- ventionnable de 177 900 euros. Ces sommes valent pour l’ensemble des com- merces de Besançon. C’est peu. Et les com- merçants doivent engager les travaux avant d’être rembour- sés. Bref, ce plan ne révolutionnera pas tout. L’adjoint au com-

“Éviter l’effet tunnel.”

Thierry Morton, adjoint au commerce à Besançon.

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