La Presse Bisontine 166 - Juin 2015

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La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015

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“Il faut que les Bisontins s’approprient leur Citadelle” À 37 ans, Laurence Moragas est la nouvelle directrice de la Citadelle de Besançon, la principale attraction touristique de Franche-Comté avec 300 000 visiteurs en 2014. De nombreux temps forts ponctueront l’été. TOURISME - CITADELLE DE BESANÇON

L a Presse Bisontine :Vous avez quitté les bureaux de l’Agglomération à la City où vous occupiez le poste de directrice des finances pour diriger la Citadelle de Besançon depuis mars. Passer des chiffres au patrimoi- ne, le fossé semble grand. Laurence Moragas : Pas tout à fait… J’ai débuté ma carrière profes- sionnelle dans le domaine du patrimoine il y a 12 ans. C’était à la mairie de São Paulo au Bré- sil où je travaillais dans le cadre de la convention conclue entre la France et l’U.N.E.S.C.O. et qui apportait une analyse technique à la municipalité sur un projet urbain de valorisation patrimo- niale. Originaire de Franche- Comté (Vesoul), je suis rentrée en France en 2004, recrutée par le Conseil régional comme chef de projet à l’aménagement du territoire. Ensuite, j’ai été recru- tée par l’Agglomération comme directrice des finances où je suis restée de 2008 à 2015. L.P.B. : La Citadelle est un grand bateau à gérer, repris en main par la munici- palité de Besançon. Quel est votre rôle précis ? L.M. : Le chantier de la munici- palisation est bien engagé. La

Citadelle était jusqu’à présent un établissement public dirigé par un conseil d’administration avec une autonomie.Avec lamuni- cipalisation, les agents sont inté- grés dans un nouveau service de la Ville (13 agents sur les 77 qui étaient encore sous contrat pri- vé passent en contrat public). Au 1er juillet, tout cela sera officia- lisé. Je vois dans cette munici- palisation une opportunité : nous allons développer la cohérence et la synergie avec les autres membres de la culture de Besan- çon. L’exposition “Bêtes d’exposition” en est l’exemple. Ce sera un élément facilitateur pour que tous les acteurs du tourisme de Besançon travaillent en réseau. À terme, la mutualisation pour- quoi pas d’équipements permet- tra de réaliser des économies d’échelle. Une programmation culturelle cohérente entre ce qui se passe en ville et ce qui se pas- se à la Citadelle pourra être ins- tallée. Les relations vont se déve- lopper entre les différents conservateurs par exemple. L.P.B. :Avez-vous un objectif chiffré de visiteurs à atteindre que vous aurait fixé par le maire ? L.M. : Non. Les élus connaissent

bien le site pour savoir qu’il est météo- dépendant. Là ou il y a des marges de pro- gression, ce sont pen- dant les périodes de mi-saison en autom- ne et au début du printemps.Mon objec- tif est d’offrir une quantité et une qua- lité en matière cul- turelle ou de visites. Il faut que les Bison- tins s’approprient “leur”Citadelle. Qu’ils aient plaisir à y reve- nir. Pour l’instant, je suis dans une phase

Laurence Moragas, nouvelle directrice de la Citadelle de Besançon présente les animations de l’été.

Quand on est bon, il y a des nais- sances. Le but est que ces ani- maux puissent s’épanouir ailleurs dans d’autres jardins zoologiques. L.P.B. : La Citadelle est louée pour son authenticité. Quel est votre program- me en terme de développement numé- rique ? L.M. : Que recherche le public lors- qu’il vient ici ? La beauté du site, la diversité de l’offre culturelle et l’utilisation d’outils numé- riques. L’installation multimé- dia dans la Chapelle a provoqué un afflux de visites. Je crois au développement du numérique qui passe par les audioguides, des hologrammes… L.P.B. :Vous allez revoir la composition des expositions permanentes. Pour quel- le raison ? L.M. : Le biospace est le prochain grand chantier avec une inau- guration espérée en 2016. Le par- cours de l’évolution n’est plus

L’exposition “Bêtes d’exposition” visible au Hangar aux manœuvres et au jardin zoolo- gique va élargir et enrichir notre regard sur l’animal. On apporte le côté scientifique… L.P.B. : Est-ce une passerelle pour légi- timer le côté scientifique de la Citadelle qui choisit par exemple de défendre des lémuriens mais pas une autre espè- ce ? Y aura-t-il de nouveaux animaux au jardin ? L.M. : Le jardin zoologique a une vocation scientifique. On l’a vu récemment. Un de nos soigneurs est parti à Madagascar pour par- tager ses connaissances sur les lémuriens à la demande du gou- vernement malgache. Le jardin zoologique est notre produit pha- re. Nous sommes là pour la conser- vation des espèces animales. Ces connaissances, nous les parta- geons à la communauté interna- tionale. Dans ce jardin, il y a tou- jours des entrées et des sorties.

adapté. Nous avons des pièces de collection magnifiques mais qui ne sont plus en phase avec l’évolution du public. Il sera réno- vé et accessible aux personnes à mobilité réduite. Ce sera une exposition permanente sur la bio- diversité qui permettra de pré- senter et mettre en valeur nos collections cachées. L’autre chan- tier sera la rénovation de l’exposition dumusée de la Résis- tance. L.P.B. : Le classement du site au patri- moinemondial n’a pas eu l’effet escomp- té. Est-ce votre avis ? L.M. : Nous n’avons pas tout à fait tiré les bénéfices du classement. J’entends les critiques mais il faut saluer ce classement qui nous a permis de restaurer la Citadelle et la sécuriser. Les écha- faudages sur la tour du Roi et de la Reine vont disparaître en juillet. Une étude est réalisée pour béné- ficier du prochain contrat de plan.

“Le biospace est le prochain grand chantier.”

d’appropriation et d’écoute pour voir ce qui fonctionne et ce qui peut être amélioré ici. Je ferai des constats plus tard. L.P.B. : Le programme des activités de l’été a été bouclé avant votre arrivée. Qu’en pensez-vous ? L.M. : Cette saison sera belle en découvertes, en surprises variées. Le temps fort, c’est l’exposition GermaineTillion qui est une façon de mettre en valeur nos fonds d’archives. C’est un message de cohésion qui peut toucher les jeunes ou un public plus averti.

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