La Presse Bisontine 166 - Juin 2015

32 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015

L’ÉLU DU MOIS

Majorité municipale

Myriam Lemercier fait coup double À 52 ans, cette socialiste vient de faire son entrée au Conseil municipal de Besançon en remplacement de Laëtitia Simon qui a

démissionné. Dans le même temps, elle entre au Conseil départemental où elle vient d’être élue.

Un parcours fulgurant pour cette femme qui s’est engagée au P.S. sur le tard.

M ilitante socialiste, Myriam Lemercier se souviendra longtemps de cemois demars 2015 durant lequel elle a décroché deux mandats, signant ainsi son entrée en politique. Celui de conseillè- re municipale tout d’abord, car elle a rejoint la majorité de Jean- Louis Fousseret suite à la démis- sion de Laëtitia Simon. Elle a gagné ensuite un mandat de conseillère départementale en étant élue aux côtés de Gérard Galliot sur le canton Besançon 1 (Planoise - Dannemarie-sur- Crète), une des rares circons- criptions qui n’a pas basculé à droite. Un siège dans l’exécutif à lamuni- cipalité, un autre dans l’opposition au Département,MyriamLemer- cier s’accommode de ces pouvoirs changeants. Sans doute n’en espé- rait-elle pas tant. “Le dimanche, je gagnais le canton, le lundi j’entrais au Conseil municipal.

C’était un peu magique” recon- naît l’élue. Une fulgurance enviable en politique, d’autant que cette femme de 52 ans s’est engagée sur le tard, il y a seule- ment cinq ans. “J’ai pris ma car- te au parti socialiste en 2010 dit- elle.Mais j’avais depuis longtemps envie de le faire. C’est sans dou- te le danger du Front National, que je sentais déjà à l’époque, qui m’a poussé à m’engager davan- tage.”

En s’embarquant au P.S., cette Bisontine qui a grandi rue du Lycée a donné un sens plus fort à sa culture politique qui repose sur un socle de valeurs de gauche. Elle est la petite fille de Maurice Lemer- cier. Il fut le premier chef de la commu- nauté de travail du Bélier, une usine qui

“La politique est un combat pour tous.”

son indépendance de pensée et de vie. On monte des projets avec des parents, avec des bibliothèques pour encourager les jeunes à lire” explique la directrice. Malgré un emploi du temps chargé, il lui arri- ve encore de se rendre dans les écoles, les crèches, les centres médi- co-sociaux pour raconter des his- toires aux enfants. “C’est ma récréa- tion” sourit-elle. Son but est de donner le goût du livre aux tout-petits dans l’espoir qu’ils en retrouvent la saveur plus tard lorsqu’ils seront adultes. Peu importe qu’ils laissent la lecture un temps de côté, l’essentiel est qu’ils y reviennent. “J’entends sou- vent dire que les adolescents ne lisent pas. Mais c’est une période de rupture pour les enfants avec le monde des adultes en particu- lier. Néanmoins, il existe une lit- térature excellente pour les ados. Offrons-leur la possibilité d’y avoir accès. Beaucoup d’ados lisent aus- si des B.D., des mangas, qui ne sont pas une lecture facile.” Ainsi Croqu’Livre et les bénévoles qui en font partie apportent leur pierre à l’édifice dans la lutte contre l’illettrisme. Mais le com- bat n’est pas gagné. En France, selon l’I.N.S.E.E., l’illettrisme concerne 7 % de la population, un chiffre qui est toutefois en recul puisqu’il était de 9 % en 2004. C’est dans le cadre de ses fonc- tions professionnelles que Myriam Lemercier a croisé la route de Jean-Louis Fousseret dans les années quatre-vingt alors qu’il était adjoint au maire Robert Schwint en charge de la vie des quartiers et de la vie associative. Désormais, elle siège dans son équipe où elle traite du conseil des sages et des questions inter- générationnelles. Au Départe- ment, elle siège dans la commis- sion chargée de la solidarité. À l’évidence, c’est avec le fil de l’humanisme qu’elle tisse désor- mais son parcours politique, le même qui a servi à broder sa cul- ture dès son plus jeune âge. T.C.

Myriam Lemercier doit sa culture politique à ses grands-parents.

Bio express Âge : 52 ans

fabriquait des boîtes demontres à Besan- çon pendant la guerre. Derrière cette communauté initiée par Marcel Bar-

bu, il y avait cette idée que l’outil de travail n’appartenait pas au patron, mais aux ouvriers. “J’ai été élevée parmes grands-parents. Ce sont eux qui m’ont construi- te. Mon grand-père était un proche de Jean Minjoz. Il est de ceux qui l’ont amené à la mai- rie. J’ai grandi dans une atmo- sphère politique humaniste de gauche” raconte Myriam. Elle a suivi avec ses yeux d’enfants le conflit Lip au début des années soixante-dix, au sein d’une famil- le sensible à cemouvement social qu’elle soutenait. Elle s’est nour- rie de ces luttes qui lui ont for- gé un tempérament de “guer- rière” presque imperceptible derrière son apparence soignée, d’une élégance un peu bour- geoise. “Pour moi, la politique est un combat pour tous les citoyens y compris pour ceux qui ont voté pour d’autres partis que le mien. Faire campagne, du por- te à porte comme je l’ai fait à Planoise dans les cages d’escaliers, aller au contact des gens, discuter, j’aime cela. Le tra- vail ne me fait pas peur.” C’est à Besançon que cette mère de deux filles a décidé de faire sa vie. Elle est attachée à cette ville et à son histoire. Son tra- vail est en accord avec les valeurs qu’elle défend. Myriam Ler- mercier dirige Croqu’Livre, une association dans laquelle elle est entrée en 1986. Ses bureaux sont situés à l’étage de la média- thèque Pierre-Bayle, rue de la République à Besançon. Cro- qu’Livre est spécialisée dans la promotion du livre jeunesse et dans la lutte contre l’exclusion et l’illettrisme. Une mission qui amène la responsable à inter- venir dans les quartiers de la ville notamment à Planoise où elle a ses habitudes. “La lutte contre l’illettrisme est une gran- de cause nationale. C’est à mon sens par la lecture que l’on gagne

1981 : Elle est marquée par la victoire de François Mitterrand. Elle démarre ensuite des études de lettres à Besançon. 1986 : Entre à Croqu’Livre. 1990 : Naissance de sa première fille. 1999 : Naissance de sa seconde fille. 2010 : Elle entre au Parti Socialiste. 2014 : Elle est sur la liste de Jean-Louis Fousseret en 42 ème place. 2015 : Elle entre au Conseil municipal et est élue au Conseil départemental.

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