Journal C'est à Dire 151 - Janvier 2010

Le journal gratuit du Haut-Doubs

SOLDES Du 6 janvier au 8 février 2010

6 janvier 2010 N° 151

Le journal du Haut-Doubs

1, RUE DE LA BRASSERIE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - F AX 03 81 67 90 81 I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S

S O M M A I R E

Photo Fabrice Barbier.

Morteau : le labo ne fermera pas. Suite à un regroupement avec deux autres labora- toires d’analyses au sein d’une même structure, la crainte de voir disparaître le laboratoire de Morteau est infondée. Les prélèvements se feront toujours à Morteau. (page 4) Boris Boillon, en direct d’Irak. Originaire du Haut-Doubs, Boris Boillon a passé une partie de sa jeunesse à Villers-le-Lac. À 40 ans, il a été nommé ambassadeur de France à Bagdad. Parcours d’un brillant diplomate. (page 8) Un pont sur le Doubs. Pour résoudre les problèmes récurrents d’embouteillages entre la France et la Suisse, l’idée d’un pont enjambant le Doubs refait surface. (page 26) Tempête du siècle, dix ans après. Le 26 décembre 1999, des rafales de vent dévastaient le Haut-Doubs. Dix ans plus tard, la plupart des plaies sont pansées. Quelles leçons ont été tirées de cette tempête du siècle et quelles sont encore les conséquences de ce coup du ciel ? Trois pages pour comprendre. (pages 34 à 36)

ALAIN JOYANDET : ENQUÊTE SUR LE “SARKOZY FRANC-COMTOIS”

(Dossier pages 15 à 20)

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R E T O U R S U R I N F O

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L e mois dernier, nous faisions état dans nos colonnes de la “mise en sommeil”, depuis F.F.B. Villers-le-Lac : Nicolas Hayek rassurant

ÉDITORIAL

Volonté À peine commencée que lʼannée 2010 se teinte déjà de politique. Avec à lʼaffût un animal fin prêt à en découdre dʼici mars. Cʼest donc Alain Joyandet qui dégaine le pre- mier dans le futur combat quʼil mènera pour la tentative de recon- quête de la Région par la droite. Le secrétaire dʼÉtat-candidat dévoi- le sa liste. Suivront de près celles présentées par le P.S., les Verts et notamment encore celle, très attendue, promise par le candidat “libre et indépendant” Jean-Fran- çois Humbert. À gauche comme à droite, et une nouvelle fois, cʼest en ordre de bataille dispersé que se présenteront devant les élec- teurs les représentants de la droi- te et de la gauche. Les Verts et le P.S., pourtant alliés jusquʼau 13 mars prochain au sein de lʼexé- cutif régional et ayant mené la même politique durant six ans, seront face à face dès le lende- main dans les urnes. À droite, la belle mécanique huilée de large rassemblement voulue par Alain Joyandet est grippée par le tru- blion Humbert qui nʼen fera jus- quʼau bout quʼà sa tête, avec a minima à son crédit, un pouvoir de nuisance certain. Lʼissue de ce scrutin régional nʼa peut-être jamais été aussi incertaine et promet, sans doute, de belles surprises, de quelque côté que penchera la balance. En observateurs atten- tifs de ces futures joutes, le million de Francs-Comtois et parmi eux, ceux qui ont gonflé malgré eux les statistiques de cette région qui brandit, peu glorieuse, le titre de championne nationale des des- tructions dʼemplois depuis que la crise économique sʼest répan- due en France. Alors quʼont-ils cet- te fois-ci à proposer ces candidats multiples pour enrayer cette mau- vaise spirale ? La gauche a ten- té de panser les plaies avec ses emplois-tremplins, dont le bilan est certes encourageant mais large- ment insuffisant pour dynamiser lʼemploi pérenne des jeunes. Cʼest donc bien à lʼaune des proposi- tions sur le volet économique que les électeurs devront juger les pro- grammes. Car cʼest cette mission - lʼéconomie et lʼemploi - qui sera bientôt au cœur des politiques régionales et dʼelle aussi que tout le reste pourra découler. Et au-delà des propositions de programmes, cʼest surtout la volonté farouche des candidats de sʼattaquer à cet- te unique question quʼil faudra mesurer avant de prendre position pour tel ou tel. En Franche-Com- té, lʼannée 2010 sera celle de lʼéco- nomie, ou ne sera pas. J ean-François Hauser

tification, se vidaient de leur conte- nu. En 2004, dans un rapport, la Chambre de Métiers avait signa- lé que ces substances non iden- tifiées pouvaient représenter un risque de pollution du milieu. Il aura fallu attendre le printemps 2009 pour que la co-propriété dans laquelle la Ville de Maîche est partie prenante, trouve un accord et résolve le problème. L’opération a coûté environ 8 000 euros, dont 50 % ont été supportés par la collectivité. En cette rentrée 2010, lʼactivité nʼa pas encore complètement repris dans lʼentreprise de Vil- lers-le-Lac, mais le patron du Swatch Group se veut néanmoins rassurant. Nous avons joint jus- te avant la fin de lʼannée, Nico- las Hayek Jr, le P.D.G. du grou- la direction du Swatch Group basée à Bienne (canton de Ber- ne). Pas forcément de la part des autres entités du Swatch Group mais de nos clients extérieurs qui ont reporté à plus tard leurs commandes, voire qui les ont annulées.”

Les analyses de sol menées par un laboratoire indépendant n’ont pas révélé de pollution forte à l’en- droit où s’écoulaient les fluides. Selon nos sources, les traces de métaux lourds trouvés dans le sol ont des concentrations inférieures aux normes. L’ère industrielle de ce bâtiment se referme avec cette affaire. L’an- cienne usine a été vendue à une société civile immobilière qui a en projet d’y aménager 25 loge- ments. pe horloger qui emploie 24 000 personnes dans le monde : “Nous avons l’autorisation d’utiliser le chômage partiel jusqu’à la fin février mais il est très probable que la situation se rétablisse avant cette date. La conjonctu- re s’améliore. Avec nos propres marques, nous avons réalisé un excellent mois de décembre. C’est juste l’attitude de nos clients extérieurs qui nous a pénalisée” exprime le grand patron du grou- pe horloger. Nicolas Hayek assure aussi aux salariés de F.F.B. que durant lʼan-

L es fûts ont été débarrassés. Au total, c’est une quinzai- ne de tonneaux de 200 litres contenant des substances hui- leuses qui ont été enlevés par une entreprise spécialisée dans le trai- tement de ce type de déchets. Ils étaient entreposés depuis près de sept ans dans un petit bâti- ment situé à l’arrière de l’ancienne usine France Ébauches, route de Saint-Hippolyte à Maîche. Atta- qués par la corrosion, ces fûts sur lesquels ne figurait aucune iden- le 11 novembre dernier, de lʼen- treprise F.F.B. située à lʼentrée de Villers-le-Lac. Spécialisé dans la fabrication de composants pour lʼhorlogerie, F.F.B. a été contraint de mettre la presque totalité du personnel - 90 salariés sur une centaine - au chômage partiel. Les raisons de cette décision pri- se par le Swatch Group, pro- priétaire de F.F.B., étaient conjonc- turelles. “ Les commandes ont beaucoup baissé, expliquait alors

née 2010, “il n’y aura aucun licen- ciement économique. Nous avons un excellent savoir-faire, nous

tenons à la maintenir” insiste M. Hayek.

Un meuble de présentation haute couture

Maîche : fûts pourris enlevés, pollution écartée

L a collaboration de plusieurs talents a donné naissance à un projet ambitieux dont la commercialisation est sur le point de démarrer à Morteau. L’idée de départ, c’est le jeune Romain Oudot qui l’a eue. En guise de sujet de fin d’étude, le diplômé des métiers d’art de l’école de Moirans-en-Montagne a conçu et réalisé une station de dégus- tation de vins. Haut de près de 3 mètres, le délicat objet tout en volutes de bois précieux, sert de présentoir haut de gamme aux amateurs de vin. C’est en associant son talent à ceux de l’ébéniste Pascal Mairot

et de l’agenceur François Meu- nier que le projet de commercia- lisation est né. “L’idée est de décli- ner l’objet pour plusieurs domaines d’activités : en parfumerie, en coif- fure, dans les magasins d’optique… Le 29 décembre, nous inaugurions ceux qui ont été installés dans un salon de coiffure et dans une bras- serie de Pontarlier. De nombreux autres contacts ont été établis. Il y a de belles perspectives de déve- loppement” se réjouit François Meunier, “immédiatement tom- bé amoureux de cet objet” dont il a désormais en charge la com- mercialisation. Renseignements au 06 84 17 56 57.

*l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération

est édité par “C.H.T. Diffusion” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser.

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Janvier 2010 Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

Crédits photos: C’estàdire,Ambassaded’Irak,Fabri- ceBarbier,GérardClerc,lesGaspachos,Mairiede Mignovillard,Téléthon2009,VilledeMorteau.

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V A L D E M O R T E A U

Le laboratoire d’analyses n’est pas menacé de disparition La nouvelle réglementation oblige les laboratoires d’analyses à collabo- rer pour réaliser des économies sur les dépenses de santé. Ceux de Morteau, Valdahon et un à Pontarlier se sont donc associés, mais cette organisation ne change rien pour les patients. Morteau

En bref…

Villers-le-Lac Lʼassociation des vétérans du foot de Villers-le-Lac organi- se une grande soirée “vinta- ge années quatre-vingt” same- di 6 février à 21 h 30 à la sal- le des fêtes de Villers, animée par le D.J. maîchois P.H., bien connu des noctambules du Haut-Doubs. 800 personnes sont attendues dans la salle transformée pour lʼoccasion en discothèque géante, avec effets son et lumières de cir- constances. Les vétérans importent à cette occasion un concept qui fait un “carton” côté suisse où des milliers de nostalgiques des années quatre-vingt se retrouvent autour des tubes de lʼépoque. Vestiaire, bar, coin fumeur, écran géant… Tout est prévu. Entrées à 8 euros en pré-ven- te à la Maison de la Presse de Villers-le-Lac, au tabac- presse le Balto à Morteau, au Pélikanʼs Pub de Pontarlier eu au bar le Kesako à Maîche. Entrée 10 euros sur place. Renseignements : Pascal Rognon au 06 79 54 36 68. Loto “Loto des produits régionaux” organisé par lʼUnion Musi- cale des Fins le samedi 9 jan- vier à la salle polyvalente des Fins à partir de 20 h 30. 25 jambons à gagner. Rensei- gnements au 03 81 67 09 36.

N on, le laboratoire d’analyses deMorteau ne fermera pas ! La rumeur qui court sur l’avenir incertainde l’établissement de la rue Victor Hugo est infon- dée ou plutôt elle est le fruit d’une interprétation erronée des muta- tions amorcées par l’ensemble des laboratoires d’analyses en Fran- ce. Le rapport Ballereau sur la réforme de la biologie médicale

d’autres choix aux laboratoires que celui de se regrouper pour se plier à la nouvelle régle- mentation et assurer leur ren- tabilité dans un contexte de bais- se tarifaire régulière de l’ordre de 4 % ces trois dernières années. D’ici 2016, les laboratoires devront respecter des normes draconiennes et ainsi réduire le coût des analyses. Pour parve- nir à cet équilibre, ces établis-

lisent les moyens humains et techniques. Le choix est fait d’implanter à Pontarlier un pla- teau technique où se fera la tota- lité des analyses. “Nous avons décidé d’un emplacement à Pon- tarlier compte tenu de la taille de la ville, mais aussi par la pré- sence du centre hospitalier qui a un laboratoire avec lequel nous avons engagé les discussions pour mutualiser une partie des analyses” poursuit M. Michaud. La démarche est toujours la même : pérenniser Bio H.D. en le dotant d’une activité suffi- sante pour rentabiliser les inves- tissements. Cette restructuration dérange les élus locaux mortuaciens qui redoutent qu’elle se fasse au détriment d’une qualité de ser- vice de proximité. “Nous sommes attachés au service rendu à la population par ce laboratoire, et à la réactivité des analyses. Tout recul du service me paraîtrait dommageable. On peut toujours se poser la question de savoir si ce regroupement n’est une pre- mière étape à un déménagement complet du service” craint Annie Genevard, maire de Morteau. “Faux” , répond Jean-François Nattero, le directeur du labo- ratoire local. “La structure évo- lue avec les outils juridiques qu’on lui propose. Demain ne subsisteront que les laboratoires

(décembre 2008),qui a ser- vi en partie de support à la loi Hôpital Patients Santé et Territoire (H.S.P.T.) préconise la réor- ganisation du réseau de laboratoires. Notre pays

sements devront inves- tir dans de nouveaux moyens techniques per- formants qu’un labo- ratoire tel que celui de Morteau ne pourra pas supporter seul. En

“Maintenir la biologie médicale sur le Haut- Doubs.”

en compte 4 000, une densité qui nous hisse en tête du tableau des États européen. Par comparaison, l’Allemagne en possède à peine 400. Le projet du gouvernement est donc de parvenir à réduire le nombre de laboratoires d’analyses en vue de réaliser des économies sur ce secteur d’activité qui pèse cependant moins de 3 % des dépenses de santé. “Pour faire simple, l’État veut nous obliger à produire moins cher” observe Olivier Michaud du laboratoire d’analyses pontissalien Farina- Michaud-Nérard. La loi prévoit donc un traite- ment de choc qui ne laisse pas

2016, les sites qui ne répondront pas à la réglementation seront fermés. Conscients de ces nouveaux enjeux, les laboratoires Farina- Michaud à Pontarlier, Nattero à Morteau et Laporte à Valda- hon se sont associés en avril der- nier au sein d’une structure com- mune appelée Bio H.D. Ensemble, ils pèsent 5,2 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires et emploient une cinquantai- ne de personnes. Ce regroupe- ment doit leur permettre de répondre aux obligations fixées par les autorités sanitaires à court terme tout en assurant leur pérennité. Ces trois laboratoires mutua-

Pour les patients, cette nouvelle organisation ne change rien. Les prélèvements se feront toujours à Morteau, mais les analyses se feront à Pontarlier.

Les résultats seront toujours rendus dans la journée. “Il faut comprendre que l’enjeu de cet- te association est de maintenir la biologie médicale sur le Haut- Doubs” insiste Jean-François Nattero, et de préserver un ser- vice de proximité de qualité sur la bande frontalière. T.C.

qui auront su évoluer.” Pour les patients, cette nou- velle organisation ne change rien. Ils continueront de venir effectuer les prélèvements rue Victor Hugo. En revanche, au lieu que les analyses se fassent à Morteau, elles se feront à Pon- tarlier comme c’est déjà le cas pour une partie d’entre elles.

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V A L D E M O R T E A U

L’ancienne caserne des douanes est à vendre Un des bâtiments emblématiques du centre de Villers-le-Lac est mis en ven- te. La mairie est intéressée par le rachat, mais attend une baisse du prix. Villers-le-Lac

L e service des Domaines a évalué leprixdubâtiment dit de l’ancienne douane à370000euros. “Trop cher” juge le mai- re Jean Bourgeois, pourtant intéressé par la reprise de cette bâtis- se présentant un cer- tain cachet, construite en plein centre de la commune au milieu du XIX ème siècle. “Nous avons jus- qu’au 17 janvier pour nous pro- noncer. Entre-temps, nous atten- dons que les Domaines revoient leur copie, j’ai sollicité pour cela le trésorier-payeur général” com- mente le maire. L’idée de la mairie est d’acquérir le bâtiment, rénover les loge-

ments et confier la gestion à l’organisme logeur Idéha. “Nous souhaitons réaliser 8 logements

les douaniers travaillant au Col- des-Roches ou aux Pargots. À l’intérieur, on devine encore l’arcade sous laquelle passaient les diligences lorsque ce relais était la dernière étape avant la frontière suisse. C’est là que les attelages dédouanaient les marchandises avant de les ache- miner vers le territoire helvé- tique. Aujourd’hui, le bâtiment n’est plus occupé. J.-F.H.

rénovés. Le coût total de l’opération oscillerait entre 800 000 et 1 mil- lion d’euros, c’est pour- quoi nous souhaiterions que le prix d’achat soit

“Nous souhaitons réaliser 8 logements.”

revu à la baisse.” Le bâtiment qui appartient enco- re à l’État (ministère du Bud- get), a longtemps permis de loger

La Lune Bleue s’attaque aux Misérables Théâtre La compagnie professionnelle de Vony Jeanbourquin adapte le grand classique de Victor Hugo. Une tournée dans le Haut-Doubs est prévue en 2010. T out le monde connaît Les Misérables. Il n’est peut- être pas de roman dont les

La bâtisse doit être réhabilitée en logements sociaux.

Lune Bleue, dirigée par le Mor- tuacien Vony Jeanbourquin, a choisi de mêler le théâtre, le théâtre de papier, les marion- nettes et le théâtre d’ombres. Le théâtre de papier est une for- me théâtrale née en Angleter- re au milieu du XIX ème siècle. C’est un théâtre à l’italienne

personnages principaux soient aussi familiers au public fran- çais, qu’il s’agisse de Cosette, de Gavroche ou dumystérieux Jean Valjean. Cet ouvrage colossal qui a connu un succès populaire énor-

miniature tenant en général sur une table. Les figurines, à l’échelle du théâtre, sont tradi- tionnellement action- nées latéralement à

me lors de sa parution en 1862 a été souvent adapté au cinéma et circule dans le mon- de sous la forme d’une grande comédie musi-

Le théâtre de papier, les marionnettes…

l’aide de tirettes en cartons ou en fer par le ou les narrateurs qui se tiennent à vue derrière la table. Des représentations de ces “Misérables” auront lieu dans le Haut-Doubs au courant de cette année.

cale. Sous forme de roman, cet- te grande fresque humaniste relate une période du XIX ème siècle avec sa misère sociale et son instabilité politique. Pour cette production destinée à un large public, l’équipe artis- tique de la Compagnie de la

Le Mortuacien Vony Jeanbourquin dirige la Compagnie de la Lune Bleue.

V A L D E M O R T E A U

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cole de la Grande rue. Un res- taurant indien s’est installé face à Carrefour Market et “le maga- Ça bouge dans le commerce local Morteau De nouvelles enseignes s’implantent, d’autres démé- nagent, autant de mouvements qui contribuent au dynamisme du commerce local. déménagent à leur tour. L’enseigne spécialisée dans les fournitures de bureaux aux par-

ticuliers comme aux pro- fessionnels, ainsi que dans le loisir créatif et les beaux-arts, trône désormais face au châ- teau Pertusier à la pla- ce de l’ancien bar. “Ici,

sin Lambert rue de la Louhière est aussi en cours de reprise” pré- cisent les services de la mairie. La Panière aux senteurs a quitté la place de la Halle

L e commerce mortuacien est enmutation ! De nou- velles enseignes s’installent, d’autres se déplacent, autant de situations qui participent au dynamisme de la vie économique locale. Par exemple, on nous annonce en 2010 l’arrivée du magasin Kiabi à la

“Dynamiser le commerce

place l’ancienVêtimarché. De son côté Jacques Barnachon, le chef étoilé de l’Étang duMoulin à Bon- nétage va ouvrir une brasserie dans les murs rénovés de l’ancien Café du commerce. La boutique Oxygène de la rue de la Gare s’apprête à s’installer dans les anciens locaux du Crédit Agri-

du Val de Morteau.”

pour rejoindre la rue de la Gare. Les Papeteries Comtoises qui occupaient ce qui fut l’atelier de reliure de la place de l’Église

on triple notre surface” annonce Catherine Reboul, responsable des Papeteries Comtoises qui anime le magasin avec Édith Moyse. Cela faisait trois ans qu’elle cherchait un endroit où installer son activité pour lui donner un nouvel essor. L’opportunité qu’elle a saisie est rare à Morteau. “Ce n’est pas évi- dent de trouver un local avec un loyer correct aussi visible que celui-ci. Je remercie aujourd’hui mes propriétaires” explique Catherine Reboul. Elle se féli- cite des mouvements actuels dans le commerce et du dyna- misme de l’association des com- merçants dont elle fait partie qui est décidée à faire bouger les choses. “Je crois qu’il faut dyna- miser le commerce duVal de Mor-

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loir plébisciter le commerce de proximité. Tout n’est pas rose. Plusieurs pas-de-porte sont vides dans le Val de Morteau tels que Music Story place de la Halle ou les bâtiments Masnada aux Fins.

teau dans son ensemble. Le com- merce de proximité a une carte à jouer. Aimer ça ville, c’est ache- ter dans sa ville, c’est comme cela que l’on peut créer des emplois.” Une tendance s’amorce : les consommateurs semblent vou-

Zoom La Matmut trouve chaussure à son pied Le 12 janvier, la mutuelle d’assurance accueillera le public dans ses nouveaux locaux situés en lieu et place de l’ancien magasin Salvi.

L a Matmut déménage à Morteau. Le 12 janvier, la mutuelle d’assurance aura quitté le bureau exigu qu’elle occupe au numé- ro 20, de la Grande rue pour s’installer un peu plus haut, dans l’ancien magasin de chaussures Salvi. L’agence sera animée par

dance : les enseignes de services se déploient dans les centres- villes. Une évolution que les col- lectivités déplorent souvent, redoutant qu’elle ne se fasse au détriment du commerce de proxi- mité. C’est pour permettre aux mairies d’influer sur les orien- tations commerciales de leur

candidat à la reprise. En vain. Les conditions financières fixées par le propriétaire n’étaient pas tenables pour un commerçant. “Nous avons cherché un repre- neur. Le droit de préemption ne nous permet pas de modifier les règles pour obtenir les fonds à des conditions économiques dif- férentes afin d’y implanter un commerce. La Matmut a accep- té des conditions qu’un com- merçant ne pouvait pas accep- ter. C’est regrettable. Je com- prends qu’un propriétaire veuille valoriser son fonds de commer- ce, mais il faut raison garder pour préserver les intérêts de chacun” estime Annie Genevard, maire de Morteau.

Catherine Reboul est responsable des Papeteries Comtoises qui se sont installées début janvier à la place de l’ancien bar du Château.

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Maxime Laurent. “Nous cherchions à nous déplacer depuis longtemps. Plusieurs locaux étaient à l’étude,

territoire que la légis- lation autorise les municipalités à utiliser le droit de préemption sur les cessions de fonds

“Nous avons cherché un repreneur.”

de commerce. Morteau a tenté de l’appliquer afin de préserver une activité commerciale à la place du maga- sin Salvi. Mais pour le faire valoir, il lui fallait trouver un

celui qui a été retenu nous offre une bonne notoriété visuelle conforme à nos souhaits” obser- ve Stéphane Gisclar, responsable de secteur à la Matmut. Cette opération confirme la ten-

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V A L D E M O R T E A U

Les nouveaux gardiens des Tavaillons Villers-le-Lac

Les hôtels en difficulté font appel à des experts Morteau Le Pays Horloger a missionné le cabinet Headlight pour qu’il aide sept établisse- ments hôteliers à trouver des solutions à leurs difficultés. S ur les 22 hôtels que compte le Pays Horloger, sept d’entre eux sont confrontés à très court terme à des difficultés diverses de mise aux normes par exemple, ou de cession. C’est à ces établissements que s’adresse l’aide à l’accompagnement portée par le Pays Horloger qui a engagé cette démarche dans le but de maintenir l’offre hôtelière sur ce territoire. Dans cette partie du Haut- Doubs, le parc d’hébergement classé tourisme compte 289 chambres pour un taux d’occupationmoyen en 2008 de 49,80 %. La collectivité a missionné le cabinet Headlight pour qu’il accompagne les hôtels identifiés comme ren- blissement afin d’apporter la réponse la plus adap- tée au problème. Le traitement se fait au cas par cas. “Une personne qui arrive à la retraite, nous allons faire en sorte qu’elle puisse transmettre son affaire afin que l’activité hôtelière soit maintenue. On veut éviter tant que possible que l’établissement soit trans- formé en appartements” précisent les services du Pays Horloger. Dans le Haut-Doubs, de Maîche à Chapelle-des-Bois, de nombreux hôtels ont cessé leur activité avant d’être vendus à des promoteurs qui en ont fait des logements. L’action d’accompagnement est en cours. Il faudra attendre encore un peu avant d’en connaître l’efficacité. À une époque où les collectivités veulent dynami- ser le tourisme, l’initiative va dans le bon sens. T.C. Éviter la transformation en appartement. contrant des difficultés afin que ces experts fixent avec les propriétaires une feuille de route pour en sortir. Il passe au crible l’activité de chaque éta-

Le gîte d’étape situé au Chauffaud a de nouveaux gardiens. Karine Locatelli et Yvan Binot accueillent les touristes de passage. Ils comptent bien redyna- miser cet endroit chaleureux et tout en authenticité.

T ous deux auraient bien sûr préféré des congés de Noël sous un épaismanteaublanc avec des températures dignes d’un hiver jurassienmais dans ces métiers, on est forcément dépen- dant des caprices du temps.

Alpin Français (C.A.F.) est d’abord de le redynamiser. Les Tavaillons ont enregistré jusqu’à 2 500 nui- tées par an dans les années fastes. Tout est donc à faire pour les jeunes gardiens qui nourrissaient le pro-

jet de reprendre un gîte depuis cinq ans. Ils ont sauté sur cet- te belle opportunité qui fait d’eux les seuls gardiens de gîte

La petite restauration et les en-cas de 4 heures.

Karine Locatelli et Yvan Binot ont repris le gîte d’étape “les Tavaillons” au Chauf-

faud le 11 décembre dernier. Pre- miers pas dans l’hébergement pour ce jeune couple déjà aguerri aux activités d’accueil et de plein air. L’objectif des nouveaux respon- sables de ce gîte propriété du Club

d’étape de tout le département du Doubs. Yvan Binot est titulaire de la formation “gardien de refuge” et diplômé d’État dans des acti- vités nature et ski nordique. La vocation première des Tavaillons

Le gîte se situe à l’entrée du Chauffaud, à côté de l’église.

reste l’accueil des randonneurs, des fondeurs qui font la G.T.J., des amateurs de raquettes. “Le gîte totalise 55 places, avec deux

chambres de 4 et des dortoirs de 6 à 8 places” détaille Yvan Binot. À la belle saison, le gîte accueille naturellement les marcheurs et les V.T.Tistes. “Les gens viennent avec leur sac de couchage. Nous leur pro- posons le petit-déjeuner, le repas du midi éventuellement ou un pique-nique, et le repas du soir. On peut proposer aussi le transport des bagages entre deux étapes” ajou- tent les responsables. Les Tavaillons proposent aussi un service de location de raquettes, d’entretien des skis et proposer aux gens de passage, le week-end et durant les vacances, de la peti- te restauration et des en-cas de 4 heures. Le tout dans un esprit nordique intact à l’intérieur de cet- te ancienne ferme du XVIII ème siècle. J.-F.H.

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Yvan Binot et Karine Locatelli ont repris les Tavaillons le 11 décembre dernier.

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V A L D E M O R T E A U

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Téléthon : un bon cru 2009 Bilan Le bilan chiffré est en cours d’élaboration mais on peut d’ores et déjà avancer qu’il sera de la même teneur, c’est-à-dire satisfaisant, voire encourageant. Quant à l’ambiance, l’organisation, c’était “tip-top”.

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L a grand-messe du bilan se déroulera le vendre- di 19 février lors du tra- ditionnel “Téléthon Mer- ci” organisé à la salle des fêtes de Grand’Combe-Châteleu en présence de tous les participants et des représentants locaux de l’A.F.M. “On annoncera alors les bilans définitifs avant de remer- cier tout le monde” , indique Jean Garreau. Le coordinateur de l’A.F.M. sur le Haut-Doubs n’a pas ménagé sa peine et sa san-

té les 4 et 5 décembre derniers en se rendant sur les villages de la Longeville, Frambouhans et Grand’Combe-Châteleu. “L’ambiance était vraiment exceptionnelle compte tenu de la situation économique pas tou- jours réjouissante. On n’a pas encore les chiffres réels mais d’après les premiers éléments en ma connaissance, ce cru 2009 sera prometteur. On fera aus- si bien que l’an dernier. Du res- sentiment positif donc.

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Lors de cette soirée, on saura aussi le nom de prochain vil- lage Téléthon sur le Val de Mor- teau. Jean Garreau ne veut pas en dire plus sur la question, pré- férant que la candidature sup- posée soit ferme et définitive. On ne s’engage pas à la légère

nements. Tout s’est passé sans incidents notoires à déplorer. “Il n’y a eu d’intervention ni de la Croix Rouge ni des forces de l’ordre bien présentes, dis- crètes et efficaces.” Prendre en charge l’organisation le Télé- thon n’est pas une mince affai-

dredi a plutôt attiré un public d’adultes et le samedi reste tra- ditionnellement la journée des enfants et des familles. Au niveau des dons reversés à l’A.F.M., Claude Meunier n’a pas encore le bilan précis. “On sera dans la lignée des résultats de Montlebon. On retrouve, je pense, le Téléthon du Val de Mor- teau dans toute sa plénitude.” Les organisateurs de Gran- d’Combe ont investi cette année dans l’acquisition de parquets installés sous les chapiteaux. Ce revêtement servira bien entendu aux prochaines édi- tions. Investir dans la continui- té, c’est aussi le signe d’un retour aux fondamentaux qui ont fait le succès des villages Téléthon.

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dans un tel projet. À Grand’Combe-Châte- leu, Claude Meunier de l’association orga- nisatrice partage sen- siblement le même enthousiaste. “C’était un grand moment de

re. Côté organisation, c’est très lourd et pre- nant. Mais la charge est plus digeste quand on peut compter sur des béné- voles nombreux et volontaires comme ce

“On fera aussi bien que l’an dernier.”

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fut le cas à Grand’Combe. “L’équipe fédérée autour de Clau- de Fraichot a été à la hauteur tout comme les associations du Val qui participent au Téléthon chaque année.” La soirée du ven-

liesse et de communion vécu par les habitants de Grand’Combe et ceux du Val de Morteau.” La mobilisation était là. Clau- de Meunier se félicite notam- ment de la bonne tenue des évé-

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V A L D E M O R T E A U

La communauté de communes fait son cinéma Le cinéma Le Paris rencontre des difficultés écono- miques. La société qui l’exploitait a cessé son activité. La collectivité qui est propriétaire de l’équipement culturel en a donc repris la gestion en régie directe. Morteau

En bref…

Permis LʼAutomobile Club de Franche Comté organise deux pro- chains stages de 2 jours per- mettant de récupérer un maxi- mum de 4 points : les vendre- di 8 et samedi 9 janvier 2010 dans les locaux de Micropo- lis à Besançon. Renseigne- ments et inscriptions au 03 80 60 09 70. Accordéon Venez danser avec 10 accor- déonistes de la même famil- le, la famille Moureaux, bien connue sur le Plateau de Maîche, le dimanche 14 février à midi, salle de la Roselière à Montbéliard. Réservations au 03 81 44 48 76 ou 03 81 93 44 08. Papillons Lʼexposition des photos de Phalaenopsis, de Luc Vincent, résultat de 20 ans de croi- sements de ces orchidées papillons, est prolongée jus- quʼau 31 janvier. Tous les jours de 10 heures à 17 heures à Évologia, Cernier (canton de Neuchâtel). Racontotte Le dernier numéro de La Racontotte est sorti. Au som- maire notamment, un dossier sur le Franc-Comtois utopis- te Pierre-Joseph Proudhon. En vente 5 euros.

C’ est au pied levé que la communauté de com- munes reprend la ges- tion du cinéma Le Paris en régie directe. Propriétaire de la salle, sa réaction n’a pas traîné suite à la décision de Nadine Thiébaud de cesser l’activité de sa société 7 ème Art M.T.H. pour raisons éco- nomiques. L’entrepreneuse a préféré rompre prématurément le contrat de location-gérance qui la liait à la communauté de

communes plutôt que de risquer de déposer le bilan. “Elle y a mis fin trois avant le terme. Nous avons donc cherché des solutions pour que le cinéma reste ouvert. Nous l’avons repris en régie direc- te avec l’intention d’établir un nouveau contrat de location gérance en 2010” explique Gérard Feuvrier, directeur géné- ral des services. Nadine Thiébaud n’a pas atteint l’objectif qu’elle s’était fixé. En

Nadine Thiébaud avait pris la gestion du cinéma le Paris à Morteau il y a un an (photo archive Càd).

2009, la salle a enregistré 18 000 entrées alors qu’elle en espérait 23 000. Une situation liée en grande partie à la politique des distributeurs de films qui mal- mènent les salles uniques com- me celle deMorteau en leur impo- sant leurs propres règles de dif- fusion qui ferment la porte à la diversité des films projetés. “Par exemple, un film comme “Avatar”, je ne pouvais l’avoir qu’à la seu- le condition que je le diffuse tous les jours pendant trois semaines. J’ai refusé car le film allait mono- poliser la salle. En plus, ça devient de plus en plus difficile d’obtenir

ma à Morteau est à nouveau posée. Dans l’immédiat, le fonc- tionnement ne semble possible qu’à la condition de l’intervention

des films à une époque où les dis- tributeurs préfèrent les multi- plexes” déplore Nadine Thiébaud qui pendant un an sera employée de la régie.

financière de la col- lectivité. “L’arrivée du numérique et de la 3D place les mono-salles dans des positions difficiles. Il faut que les collec-

L’année 2009 a été charnière pour les mono-salles mena- cées de disparition pour les mêmes rai- sons qu’à Morteau.

“Les collectivités aient conscience de ces difficultés.”

Le 4 novembre, pour protester contre le comportement des dis- tributeurs, tous les cinémas ont fermé leurs portes. En filigrane de cette affaire, la question de la viabilité d’un ciné-

tivités aient conscience de ces difficultés poursuit Nadine Thié- baud. C’est le cas à Morteau et c’est tant mieux.” T.C.

Le public du Paris reprochait le manque de diversité dans la programmation.

V A L D E M O R T E A U

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Diplomatie Boris Boillon, Franc-Comtois de cœur et d’esprit

Boris Boillon, l’un des plus jeunes ambassadeurs de France Né en décembre 1969, il est diplô- mé de lʼInstitut dʼétudes politiques de Paris et de lʼInstitut national des langues et civilisations orientales. 1993-1994 : Attaché culturel à Mas- cate (Sultanat dʼOman). 1995-1998 : Diplômé du Départe- ment dʼétudes arabes du Caire (D.E.A.C.) et de lʼInstitut français dʼétudes arabes de Damas (I.F.E.A.D.). 1998 : Admis au concours pour lʼaccès à lʼemploi de Conseiller des Affaires étrangères (Orient). 1999-2001 : À lʼadministration cen- trale (Politique étrangère et sécurité commune). 2001-2004 : Premier secrétaire, puis deuxième conseiller à Alger. Août 2004 : Consul général adjoint, adjoint du représentant spécial de lʼUnion Européenne pour le proces- sus de paix au Proche-Orient à Jérusalem. Avril 2006 : Chargé de mission puis Conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy alors ministre de lʼIntérieur et de lʼAménagement du Territoire. Mai 2007 : Conseiller “Afrique du Nord, Proche et Moyen Orient” à la Présidence de la République. Septembre 2009 : Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Bagdad.

Le nouvel ambassadeur de France en Irak a grandi entre le bassin méditerranéen et le département du Doubs. Double culture qu’il revendique avec fierté et dans laquelle il puise les fondements de son parcours diplomatique. Entretien en direct de Bagdad.

C’ estàdire:Quelsliensvousunis- sent avec laFranche-Comté? Boris Boillon : Mon père était origi- naire d’Arc-sous-Cicon et ma mère de Villers-le-Lac.À la fin des années soixan- te, ils sont partis vivre enAlgérie où j’ai été conçu. Mais je suis né à Pontarlier car ma mère est revenue accoucher en France pour des raisons sanitaires. J’ai passé les premières années de ma vie enAlgérie. On rentrait deux fois par an en hiver et en été en séjour- nant soit à Villers-le-Lac, au hameau de Chaillexon, soit à Arc-sous-Cicon oùmes parents possédaient une résidence au hameau des Cordiers. J’ai effec- tué mes études secondaires à Besançon au collège Lumière puis au lycée Pasteur. Après le bac, je suis parti à Paris finir mes études. Càd : Êtes-vous toujours attaché à vos origines familiales ? B.B. : Je reste Franc-Comtois de cœur et d’esprit. Les gens du Haut-Doubs ne trichent pas et savent se montrer généreux et accueillants, sans arrogan- ce. Je suis très fier d’avoir hérité de ces qualités. Il y a d’ailleurs des points communs avec le peuple irakien qui n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Si j’ai à me définir, je revendique une double culture alliant la “rudesse” com- toise et la douceur de vivre méditerra- néenne. Mon épouse est originaire du village deVallonne près de Belvoir. Nous y venons de temps en temps en vacances avec nos filles. Càd : Quels souvenirs conservez-vous de vos séjours dans le Haut-Doubs ? B.B. : Je n’oublierai pas les hivers très

affirmés à Arc-sous-Cicon, les séances de patinage sur le lac de Chaillexon. Besançon avec sa boucle du Doubs en forme d’oméga est une ville mystérieu- se et fascinante. Càd : Entretenez-vous encore des relations avec la Franche-Comté ? B.B. : J’échange encore quelques mails avec les enfants de la famille Querry qui étaient mes compagnons de jeux au hameau des Cordiers. Je revois tous les ans des amis du collège et du lycée. Je garde aussi le contact avec ma tante et ma grand-mèreMarie-Loui- se Boillon qui vit à Pon- tarlier. Je reviendrai l’été prochain à Arc-sous-Cicon répondre à l’invitation du maire de la commune. J’avoue que ça va me faire bizarre… Càd : Vous attendiez-vous à cette nomination en Irak ? B.B. : C’est une surprise, un immense honneur et une lourde responsabilité attribuée de la part de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, mon ministre de tutelle qui a agi personnellement pour cette nomination que je n’ai pas solli- citée. Je sais qu’on m’attend au tour- nant. Il faut prouver qu’on n’est pas là par hasard, que ce n’est pas seulement le fait du prince. C’est très stimulant. Càd : Comment renforcer la présence française dans ce pays ? B.B. : L’Irak représente unmarché colos- sal. Les besoins de reconstruction sont estimés à 600 milliards de dollars. Ce pays abrite les troisièmes réserves de pétrole mondiales. La France veut être aux côtés de l’Irak dans tous les domaines,

“Je lance un appel aux opérateurs agricoles franc-comtois.”

Boris Boillon entre le président irakien Jalal Talabani et Nicolas Sarkozy.

économiques, culturels, humanitaires. En févier, on va ouvrir le centre des affaires français de Bagdad. Il s’agit d’une structure publique/privée pour accompagner les entreprises françaises qui souhaitent travailler en Irak. On leur apportera un soutien sécuritaire et logistique. On va également créer une maison de l’agriculture et de l’environnement à Erbil qui permettra aux sociétés françaises de rechercher des partenaires potentiels publics et pri- vés en Irak et notamment au Kurdis- tan. Je lance d’ailleurs un appel aux opé- rateurs agricoles franc-comtois qui seraient intéressés par l’export de mont- béliardes. Càd : La vie est difficile au quoti- dien ? B.B. : Le travail ne manque pas. Je sors tous les jours pour rencontrer des res-

ponsables politiques et des décideurs économiques. Une équipe du G.I.G.N. m’accompagne à chaque excursion hors de l’ambassade. Ces mesures de pro- tection sont nécessaires car il y a tou- jours 10 morts par jour en Irak. Càd : Dans quel état d’esprit vous sentez-vous 4 mois après votre prise de fonction ? B.B. : Très enthousiaste. Je suis convain- cu que l’année 2010 va être celle de la transformation des essais. On a beau- coup de choses à faire avec les Irakiens. Ils apprécient beaucoup la France. Mais le marché irakien est un marché com- pétitif. À qualité égale, ils privilégieront le meilleur prix.

Propos recueillis par F.C.

Société Violences conjugales : la concertation s’organise Les agressions conjugales sont présentes dans toutes les couches sociales, en ville comme à la campagne. Les professionnels concernés par ce phénomène ont parti- cipé à une journée d’information et d’échanges le 26 novembre dernier à Morteau.

E nFrance,unefemmedécè- de tous les trois jours sous lescoupsdesonpartenai- re. Prèsd’unefemmesur10 adéclaréavoir été victimede violence conjugale dans l’enquête sur les vio- lences envers les femmes enFrance menéeen2000auprèsd’unéchantillon de6970femmesâgéesde20à59ans. Cette enquête,la première du genre réaliséeàl’échellenationale,metainsi en évidence l’ampleur du silence et l’occultationdesviolencessubiesparles femmes qu’elles soient physiques, sexuelles,verbalesoupsychologiques. Sur Morteau comme partout en France, les services de gendar- merie constatent une recrudes- cence des violences intrafami- liales. Cette hausse révèle pro- bablement plus de fragilités dans les couples et une augmentation des témoignages sur ce sujet tabou. Très difficile de savoir cependant si ces agressions sont en réelle progression ou non du fait de l’absence de données dans le temps. Carole Strasser, du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (C.I.D.F.F.) de Besançon estime que “le phénomène n’est sans dou- te pas en régression. À titre indi-

catif, 2 832 personnes nous ont sollicités en 2009. Il commence à y avoir une prise de conscience. Ces violences honteuses ont trop souvent été banalisées voire admises mais c’est de moins en moins vrai aujourd’hui.” Cette juriste est intervenue lors

signé en 2007 une convention avec la gendarmerie autorisée à nous transmettre les fiches-navettes sur les violences constatées, sous réserve d’avoir l’accord des per- sonnes. Ce dispositif nous permet ensuite de se mettre à disposition des couples concernés, qu’ils aient

de la journée d’échanges du 26 novembre axée sur le thème “Quand la famille est expo- sée à la violence

ou non des enfants” , confirme Sylvie Jac- quet-Meunier, respon- sable de la direction des solidarités du Conseil général détachée àMor-

50 situations signalées dans le Haut-Doubs.

conjugale”. Rencontre entre pro- fessionnels qui était organisée par la Ville de Morteau en col- laboration avec le C.C.A.S., la communauté de communes, l’antenne mortuacienne de la direction des solidarités du Conseil général et le Conseil Local de sécurité de prévention de la Délinquance du Val de Morteau. La finalité de la rencontre consis- tait à “réfléchir aux solutions à envisager pour une lutte plus effi- cace contre ce fléau et une meilleu- re prise en considération des vic- times de ces violences.” Les dispositifs de prise en char- ge s’améliorent peu à peu dans le Doubs. “Le Conseil général a

teau. 50 fiches-navettes, soit 50 situa- tions ont ainsi été signalées en 2008 sur le territoire allant de Morteau à Saint-Hippolyte en incluant le secteur de Valdahon. Il s’agit bien sûr du reflet de l’iceberg. En conclusion de cet- te journée de réflexion, il a été décidé de créer trois groupes qui se retrouveront pour travailler à l’amélioration de la prise en charge de l’auteur, de la victi- me et des enfants témoins. Cette année, les violences conju- gales seront déclarées Grande Cause Nationale par le gouver- nement français. F.C.

En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son partenaire.

D O S S I E R

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ALAIN JOYANDET : ENQUÊTE SUR LE “SARKOZY FRANC-COMTOIS”

Jonglant entre ses fonctions de secrétaire d’État, de maire et son habit de candidat U.M.P. aux Régionales de mars 2010, le Vésulien Alain Joyandet est sur tous les fronts. À peine rentré de République Dominicaine d’où il a ramené les deux Bisontines emprisonnées, il s’apprête à dévoiler sa liste et sa stratégie pour le scrutin régional des 14 et 21 mars. On le sait énergique, on le dit ambitieux, on le présente souvent comme un animal politique, un homme d’affaires… Qui est-il vraiment ? Que veut-il pour la Franche- Comté ? Comment prépare-t-il déjà sa succession ? Enquête sur un homme hautement médiatisé… mais peut-être encore méconnu.

Parcours

Alain Joyandet, l’homme pressé Poussé par les militants de droite autant que par son tempérament, le secrétaire d’État a deux mois pour convaincre les Francs-Comtois qu’il est le meilleur candidat pour sortir la région de son quasi-anonymat.

Le 17 octobre dernier,

le secrétaire d’État venait dans le Haut- Doubs pour décorer Annie Genevard de la légion d’honneur.

S amedi 17 octobre 2009, Villers-le-Lac. La Peugeot 607 d’Alain Joyandet se gare devant la salle des fêtes de la ville. À l’intérieur, un parterre de personnalités attend fébrilement le ministre. La star du jour,ce n’est pas lui. C’estAnnie Genevard,maire deMorteau, éle- vée au rang de chevalier de la légion d’honneur. Mais la “guest star”, l’invité d’honneur, c’est bien lui. La veille, missionné par l’État français, Alain Joyandet assis- tait au “sacre” du nouveau pré- sident gabonais Ali Bongo. Il

fera le voyage de nuit entre le Gabon et la France pour être à l’heure à Villers-le-Lac et ain- si pouvoir remettre l’insigne en mains propres à sa future co- listière aux régionales de mars prochain. Depuis avril 2008, l’agenda d’Alain Joyandet est réglé au rythme des voyages incessants qu’il effectue en tant que secré- taire d’État à la Coopération et à la Francophonie. Un jour à Vesoul, le lendemain à Paris, le surlendemain à Haïti, à New- York ou à Beyrouth, avant une escale à Besançon. Alain Joyan-

det est dans les pas de son ami et modèle en politique, Nicolas Sarkozy. Il en a l’énergie, la démarche et les idées. Maire de Vesoul à 41 ans, séna- teur de la Haute-Saône quelques semaines plus tard, il a bâti sa carrière politique à rebours du schéma classique. Sénateur avant d’être député, il a pris la chambre haute pour un trem- plin plutôt que pour une confor- table maison de retraite. La reconquête de la Région Franche-Comté, il y a immé- diatement pensé quand le 18 mars 2008 il est appelé par

Nicolas Sarkozy pour entrer au gouvernement. Mais il attendra que 11 des 13 parlementaires francs-comtois viennent le sol- liciter pour sortir du bois. En

décembre 2008, il officialise son statut de “chef de file” de la majo- rité avant de déclarer officiel- lement sa candidature le 21 novembre dans un grand show sarkozien à Besançon- Micropolis. Ses affinités avec le président de la République, il les reven- dique plus que jamais. Même quand le chef de l’État est au plus bas dans les sondages, c’est lui qui l’invite à Vesoul, juste avant les municipales de mars 2008. Aujourd’hui, il assu- me sa “filiation” avec le chef de l’État dont il est l’aîné d’un mouvement avec près de 90 réformes accomplies. Les Fran- çais, au-delà de l’écume des choses, savent que nous tra- vaillons sérieusement. En mars prochain, nous confirmerons ces résultats” assure le candidat U.M.P. Les vrais adversaires pour lui, ce sont “les socialistes.” Jean- François Humbert, le grain de sable dans l’engrenage bien hui- lé, il n’en fait plus grand cas. Il a reçu mission de reprendre à la gauche la région de Franche- Comté. Il affirme avoir répon- an. Alain Joyandet exhorte ses partisans de “regarder le chemin par- couru depuis deux ans et demi, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Nous avons remis la France en

du à l’appel des militants et des sympathisants de droite. Mars 2010, c’est une nouvelle étape inscrite dans son agenda. Une marche de plus dans sa car- rière politique presque sans fau- te. Et s’il échoue ? Il l’assume par avance. Car au vu des actuels sondages d’opinion, la droite ne devrait pas reprendre beaucoup de régions à la gauche au soir du 21 mars. Si Alain Joyandet parvient à faire bas- culer la région à droite, le secré- taire d’État qu’il est aura tous les arguments pour convaincre son ami président de la Répu- boulimique d’action. Il affirme faire de la Franche-Comté sa “priorité.” Ce qui ne veut pas dire qu’il n’acceptera pas de mener de front sa carrière minis- térielle en même temps que la présidence de Région en cas de succès. Les Francs-Comtois préféreront- ils un président à temps plein ou un homme d’État qui por- tera les couleurs de la Franche- Comté à Paris et dans le mon- de ? C’est la principale incon- nue du scrutin de mars. J.-F.H. blique de rester en poste dans son secré- tariat d’État. Mener de front la présiden- ce de Région avec son portefeuille ministé- riel n’effraie pas ce

S’il échoue ? Il l’assume par avance.

En présence notamment de la présidente du Saugeais et de Lola Sémonin, Alain Joyandet décore l’ancien arbitre Michel Vautrot à Paris. C’était le 30 novembre.

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