Journal C'est à Dire 151 - Janvier 2010

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

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La vache, une chaudière L’entreprise Bonnet-Perrin de Gilley propose une pompe à chaleur qui récupère les calories d’un bâtiment d’élevage pour chauffer une habi- tation. L’étable devient source d’énergie. Gilley

L a chaleur dégagée par les vaches pour chauffer son habitation le tout, sans odeur… “Du bonheur” à écouter Jean-Louis Perrin, arti- san chauffagiste installé à Gil- ley qui a réussi à moderniser et faire fonctionner un principe vieux comme le monde visant à utiliser la chaleur produite par

degrés. “Ce système peut vrai- ment être viable dans notre région car les habitations des agriculteurs sont souvent proches des étables” évoque l’homme, parti démarcher des usines spé- cialisées en Espagne puis en Ita- lie pour dégoter des pompes à chaleur en inox, qui ne sont pas sujettes aux corrosions de l’air

les bêtes pour la conduire ensuite dans la maison. “Même lors- qu’il a fait moins 25 degrés comme ce fut le cas au mois de

ambiant retrouvé dans les étables (méthane, ammoniac, hydrogène sulfuré). Et le prix de l’installation dans tout

“30 vaches chaufferaient 200 m2.”

L’énergie produite par la chaleur des vaches peut chauffer une habitation.

cela ? “Je ne peux pas donner un prix. Il faut faire un devis car chaque installation est différente. Il y a 40 % de crédits d’impôts” annonce l’artisan qui devrait installer sept autres structures de ce type dans le département. Sachant qu’une vache produit une énergie thermique de 24 kWh par jour, avec 30 bêtes, on pourrait chauffer une mai- son de 200 m 2 . Côté finances, le retour sur investissement serait assez rapide selon l’installateur qui garantit, avec ce type d’énergie, des gains de 50 à 60 % par rapport au gaz ou au fioul. L’air serait également meilleur pour les animaux, car mieux brassé. E.Ch.

décembre, notre système instal- lé dans une étable à Arçon fonc- tionnait” explique ce dernier qui a dû dénicher des systèmes com- patibles pour faire fonctionner les pompes à chaleur. “Lorsque j’ai vu le prix du fioul, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire d’autant que nous nous occupions déjà de la maintenance de pompes à chaleur qui avaient été installées il y a plus de vingt ans.” L’arrivée du fioul, alors à bas prix, avait vite scellé le sort de cette technique assez simple. “Il faut un système de ventilation qui fonctionne bien” dit-il. L’air passe dans la pompe à chaleur, puis est transformé en eau chau- de qui peut monter jusqu’à 60

Jean-Louis Perrin a déjà procédé à une installation de ce type dans le Saugeais, à Arçon. D’autres agriculteurs y réfléchissent.

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