Journal C'est à Dire 151 - Janvier 2010

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D O S S I E R

Le maire de Pontarlier “Je reste droit dans ma ligne de conduite” Alain Joyandet l’a retenu en bonne place sur sa liste mais prudent, Patrick Genre reste encore pour quelques jours dans la peau d’un “candidat probable.” Pourquoi il a souhaité s’engager aux côtés du candidat U.M.P. ? Réponse du maire de Pontarlier.

C’ est à dire : Alors Alain Joyandet vous a convaincu de “rou- ler” pour lui… Patrick Genre : Tant que la lis- te n’est pas officiellement dévoi- lée, je reste un candidat pro- bable. Mais si j’ai accepté d’être candidat sur sa liste, c’est par- ce qu’après 14 ans de mandat local, c’est sans doute le bon moment pour moi. Càd : Qu’est-ce qui vous a incité à le suivre ? P.G. : J’ai été l’objet de nom- breuses sollicitations, de toutes parts. D’Alain Joyandet bien sûr, mais aussi de beaucoup d’autres personnes localement. Le fait

engager qu’à “La ville, rien que la ville” ?… P.G. : Ce n’est pas un reniement de mes engagements car je res- te dans un mandat local, c’est juste une évolution sur un autre mandat local. Et j’ai toujours dit que je ne m’encarterais pas dans un parti, je le confirme car je tiens à conserver mon indépendance vis- à-vis des appareils poli- tiques. Je reste droit dans ma ligne de conduite. Càd : Quel peut être votre rôle à l’échelle régionale ? P.G. : Représenter la Franche- Comté d’abord si je suis rete-

qu’Alain Joyandet soit une per- sonne dynamique qui a un esprit constructif et une volonté de renouvellement a aussi beau- coup joué. Il a déjà prouvé à maintes reprises qu’il est un homme d’action, il a toujours fait preuve d’efficacité dans tout ce qu’il a entrepris. Cet homme a une vision du développement et de l’évolution de la Franche-Comté qui correspond à celle que je peux avoir. Càd : Vous reniez par la même occasion votre credo de toujours qui était d’affirmer ne vouloir vous

nu et si nous sommes élus et représenter un territoire, le Haut- Doubs car je pense que l’évolution des structures administratives futures renforcera cette notion de territoire. Je pense que c’est une bonne chose que le maire de la capitale du Haut-Doubs soit acteur de ces débats, de ces réflexions et de ces futures déci- sions. Dans le cadre de la modi- fication prochaine des compé- tences entre le Département et la Région, il est fondamen- tal que le territoire du Haut- Doubs soit bien représenté, qu’il soit visible et pas laissé-pour- compte. Càd : La conseillère sortan- te Nathalie Bertin fait donc les frais de votre engage- ment… P.G. : La ville était parfaitement bien représentée par Nathalie Bertin et je lui suis très recon- naissant du travail qu’elle a effec- tué à la Région. Elle a très bien réagi à la décision que j’ai pri- se et je salue son fair-play . Càd : Vous avez hésité avant de donner suite à la propo- sition d’Alain Joyandet ? P.G. : Beaucoup. J’ai pesé cette décision et un élément primor- dial a été la compatibilité avec ma vie personnelle et familiale. Cette décision a aussi été dis- cutée en famille. Et je souhai- te rester toujours aussi dispo-

“J’ai beaucoup hésité avant de donner suite.”

Haut-Doubs Nathalie Bertin part “la tête haute” C’est la Pontissalienne qui fait les frais de la présence du maire de Pon- tarlier sur la liste d’Alain Joyandet. Déçue, elle n’en demeure pas moins déterminée. Et commence à penser aux cantonales de 2011…

Le maire de Pontarlier a été convaincu par le discours volontariste du candidat Alain Joyandet. Patrick Genre se retrouvera en bonne place sur la liste.

nible pour la ville.

aussi présent sur le terrain.

Càd : Comment gérerez-vous votre agenda si vous êtes élu au soir du 21 mars ? P.G. : Comme je compte garder un pied dans la vie profession- nelle, le ferai à La Poste un temps encore plus partiel. Car je ne peux pas concevoir ma fonc- tion de maire sans être toujours

Càd : Peut-on penser qu’après un mandat de conseiller régional, vous pourrez pré- tendre à un poste de député ? P.G. : Il n’en est absolument pas question.

L a voix est celle d’une fem- me autant nostalgique que déçue. En cette fin d’année 2009, elle sait que c’est elle qui sera la principale victime des choix stratégiques d’Alain Joyan- det. Le candidat U.M.P. tenait absolument à accrocher le “tro- phée Patrick Genre” à sa liste. Il sait que le maire de Pontarlier réélu avec 63 % des voix dès le

repris sa carte du parti cette année. “J’ai subi pas mal de calomnies et d’humiliations. Je reste de droite, je continue à être une libérale modérée, mais hors du parti” dit-elle. L’avenir politique de Nathalie Bertin est-il pour autant bou- ché ? Passée la digestion de cet- te décision-couperet pour elle, elle laissera passer les Régio- nales avant de prendre une déci- sion sur son avenir politique. Dans un coin de sa tête, elle pen- se déjà au futur combat des can- tonales à Pontarlier et se ver- rait bien reprendre à Christian Bouday ce canton qui a bascu- lé à gauche en 2004. “Si je me décide, personne ne pourra m’empêcher de le faire” dit-elle en retrouvant soudainement sa pugnacité naturelle.

talgique parce que je quitte cet- te collectivité où j’ai effectué deux mandats et fait de belles ren- contres. Je suis amère également, c’est logique, mais je m’efforce désormais à regarder devant moi et je pars la tête haute de la Région” commente-t-elle. La Pontissalienne admet volon- tiers que le maire de Pontarlier ait été choisi par Alain Joyan-

Propos recueillis par J.-F.H.

premier tour des muni- cipales est très influent dans le Haut-Doubs. La tactique politique a eu raison de Nathalie Bertin, conseillère régio- nale sortante qui était pourtant légitime pour

det. “Je n’en veux pas du tout à Patrick Gen- re, il m’a annoncé en premier sa décision de répondre favorable- ment à Alain Joyan- det. Cela ne change- ra rien vis-à-vis de nos

“Je reste de droite, mais hors du parti.”

continuer à représenter le Haut- Doubs pontissalien à la Région. Pour l’adjointe pontissalienne, très fair-play face à ce choix, la pilule est néanmoins très amè- re à avaler. “Je suis très nos-

relations à la mairie et à la Com- munauté de Communes du Lar- mont” assure l’élue sortante. C’est plus à l’appareil politique qu’elle en veut. Déçue par l’U.M.P. du Doubs, elle n’a pas

J.-F.H.

Le 18 décembre dernier, elle participe à sa dernière assemblée plénière à la Région, après 12 ans de mandat.

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