Journal C'est à Dire 151 - Janvier 2010

V A L D A H O N - V E R C E L

30

Vieille Matériaux, portrait d’une saga familiale Reconnue dans le milieu du bâtiment, la société “Vieille Maté- riaux” d’Étalans met le familial au service du commercial en imposant sa marque de fabrique. Bientôt la troisième génération. Étalans

dérangeantes, répond Bernard Vieille. En se faisant trop confiance, on oublie parfois de se parler. Cela peut condui- re à des erreurs, voilà c’est pourquoi nous faisons deux fois plus de réunions qu’il y a dix ans (rires).” On savait la famille Vieille en béton. Désormais, on sait qu’elle est en or. E.Ch. Voilà un an que la société “Vieille Maté- riaux” a obtenu la norme F.D.E.S. (fiches de déclaration environnementales et sanitaires) pour la réalisation de ses blocs bétons dans son usine de Merey- sous-Montrond dirigée par Alain Vieille. En clair : elle respecte lʼenvironnement grâce à un processus de fabrication limitant la consommation dʼénergie pri- maire et dʼeau. À lʼannée, lʼusine pro- duit plus de 4,5 millions de blocs. “Il semblerait que nous dirigions vers un changement important en terme de construction dit le P.D.G. Le bloc béton à coller semble vouloir prendre le pas sur celui à maçonner : cela entraîne- ra des investissements et choix impor- tants.” La famille a compris que les seules les sociétés qui grandissent ont une chance dʼexister. Changements en vue, concurrence oblige. “Changement dans le bloc béton”

À Merey-sous-Montrond, l’usine de fabrication produit des milliers de moellons à l’année.

V ieille, une famille en béton ? Si le raccourci est vite établi, disons que les trois frères (Michel au départ, Bernard puis Alain) et la sœur (Annie) ont eu les reins assez solides pour faire d’un petit point de vente une véritable entre- prise de matériaux et négoce à l’échelle régionale.Aujourd’hui, la société emploie près de 43 salariés à Étalans.À sa tête : Bernard Vieille, le grand frère, épau- lé par aujourd’hui Alain le petit frè- re. Les frangins perpétuent l’activité lan- cée par leur père il y a plus de quarante ans. “Lorsque mon père est décédé, c’est mon frère Michel qui a assuré le sui- vi. Il avait 16 ans. Quand il est parti à l’armée, c’était à mon tour !” se remé- more Bernard Vieille, aujourd’hui pré- sident-directeur général (P.D.G.).Modes- te, il dit avoir “travaillé” pour en arri- ver là. Mais force est d’admettre qu’il a tout du chef d’entreprise : l’anticipation avec cet avantage de mettre l’accent sur les relations humaines dans l’entreprise. Le 17 juin 2011, il cédera sa place… à son fils Sébastien pour une trans- mission en douceur : “Il y a cinq ans, nous étions face à un tournant, se remé- more Bernard Vieille. On s’est aperçus

que notre société valait quelques “sous” car de nombreux grands groupes vou- laient nous racheter” dit-il modestement. À l’appel des sirènes,“Vieille matériaux” a préféré la transmission sachant que la structure est une des rares de l’Est de la France à produire à la fois les blocs bétons dans son usine de Merey-sous- Montrond, les transporter, les com- mercialiser ou vendre du carrelage. “La chose seule chose que nous ne faisons pas, c’est le chauffage et sanitaire” détaille le gérant qui a fait évoluer la structu- re en rachetant “Trimaille Matériaux” à Clerval (1997), “Tout Faire” à Maîche et racheter une partie “d’Exincourt Béton”. Des choix d’importance mais assumés si tant est que Bernard Vieille avoue “qu’il y a une vingtaine d’années, on se posait moins de questions straté- giques. À l’heure actuelle, on peut bien travailler mais ne pas s’en sortir. C’est le paradoxe” dit-il. La crise économique, bien sûr qu’il a fallu l’affronter ! D’ailleurs, il estime que la Franche-Comté est une des régions les plus touchées, que ce soit à Besançon ou à Pontarlier. Et la coha- bitation entre le familial et le com- mercial dans tout cela : atout ou pas ? “Autant les relations peuvent être pro- fitables, autant elles peuvent être

Dans un an, Bernard Vieille (debout) laissera son frère Alain et son fils Sébastien diriger l’entreprise.

La maison bois à portée de tous Une vraie maison à ossature bois pour moins de 150 000 euros montée en deux jours : c’est le pari de Dominique Charmoille, qui crée son entreprise dans la zone de la Croix de Pierre d’Étalans. 12 emplois à la clé. Étalans

U ne maison en bois esthétique,modulable, évolutive, résistante, utile et facile àmonter. Voici les arguments avancés par Dominique Charmoille, diplômé enmenuiserie et charpenterie, qui lance en mars avec son épouse La zone de la Croix de Pierre Les entreprises installées sur la zone dʼactivités dʼÉtalans : Véran- da Rêves (1 500 m 2 ; 10 sala- riés), Renault (3), Cuisine Lom- bardot (2 400 m 2 , 16), Chays (1 800 m 2 , 5), Essence de Java (import et distribution de mobi- lier), Gilles Peyrafort (150 m 2 , 3), Minoterie Dornier (10), MJ Développement (270 m 2 , 2), SAS Perrin (2 000 m 2 ), Charmʼossa- ture, (12 salariés). Entreprises pas encore instal- lées mais terrain acheté : Cicar (1 600 m 2 , 15), Tripard (1 200 m 2 ).

Delphine un concept novateur : la création de maisons à ossature bois pour moins de 150 000 euros. Et ça n’a rien à voir avec les mai- sons en kit. Partant du constat que le bois reste cher et que la majeure par- tie des constructions de chalets dépasse les 200 000 euros, le gérant de la nouvelle S.A.R.L. “Charm’ossature” dit avoir trou- vé une solution pour baisser les coûts. Comment ? “En produi- sant et en travaillant de maniè- re industrielle le bois” explique- t-il tout en vantant les charmes et les qualités du bois notam- ment en matière d’économie d’énergie (30 % d’économie de chauffage). Ses maisons sont garanties 10 années et l’homme

La famille Charmoille investit beaucoup de temps et d’argent dans ce projet d’envergure.

ré préserver son idée afin de la faire fructifier avec son épou- se et associée.

De l’industriel “où chacun pour- ra faire la maison à sa guise, note Delphine. a peut être une première maison que l’on peut ensuite améliorer en plaçant une véranda.” Les particuliers pour- ront contacter la société mais cette dernière travaillera en prio- rité avec des constructeurs de maisons individuelles, avec les artisans qui n’ont pas les locaux pour réaliser de tels types de structures. L’objectif étant de pouvoir s’agrandir : “Si je me suis installé dans cette zone, c’est

sir s’il met ou non la main à la pâte. Dans ce cas, il peut faire diminuer le coût d’achat. Charm’ossature” débutera la production en mars avec dou- ze salariés. Menuisiers, assem- bleurs ou monteurs, peintres… : tout est prêt “pour réaliser des maisons adaptées à 91 % des budgets.”

justement pour ne pas avoir de limites. La demande est forte. Mon but est de s’installer dans le Doubs puis dans le Nord-Est de la France.” Autre argument de vente : la rapidité. Après avoir reçu les plans, “la maison peut être mise hors d’eau en 2 jours.” Ensui- te, reste à placer les tuiles et installer les chéneaux. L’idée étant que l’acheteur peut choi-

atteste de 18 années d’expérience dans le domaine du management et de la production de maison à ossature bois. Si Dominique Charmoille a décidé de se lancer, c’est en partie après avoir reçu

Pour réaliser ce projet d’envergure, lui et sa fem- me ont investi près de 2,7 millions d’euros dans la réalisation d’un bâti- ment de 100 m de long pour 32 de large installé dans la nouvelle zone arti-

“Des maisons adaptées à 91 % des bud- gets.”

E.Ch.

l’offre d’une importante socié- té vendant plus de 1 800 mai- sons par an pour mettre en pla- ce ce projet. L’homme a préfé-

sanale de la Croix de Pierre à Étalans afin d’entreposer les outils industriels qui permet- tront la réalisation des pièces.

Renseignement : www.charmossaturebois.fr

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker