Journal C'est à Dire 151 - Janvier 2010

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Vaucher Manufacture Fleurier s’adapte aux exigences du marché Val de Travers L’entreprise de Fleurier a pris possession de ses locaux flambant neufs en septembre dernier. Elle optimise sa capacité de production en atten- dant une reprise des exportations de montres.

L’ industrie horlogère suis- se a généré en 5 ans la création de 10 000 emplois.Mais les réper- cussions de la crise financière et économique contraignent la plu- part des entreprises à réduire la voilure. “On a diminué les horaires de travail de 25 % depuis août et on vise 30 % en 2010” , annonce réaliste Flo- rian Serex, le directeur général de Vauchez Manufacture Fleu- rier (V.M.F.). Ce qui se traduit par des mesures de chômage partiel pour les 220 collabora-

teurs salariés à Fleurier. La chute des exportations est liée selon Florian Serex “aux systèmes de distribution qui ont

Autre conséquence de la cri- se : les clients imposent désor- mais des délais de livraisons très courts. “On doit être beau-

de plus en plus de pei- ne à avoir du cash. Les délais de paiement s’allongent, d’où les dif- ficultés d’avoir accès au client final qui est pour-

coup plus réactif, ce qui nécessite d’organiser différemment la pro- duction. On a divisé par 4 le temps de réac- tivité par rapport à la

20 millions de francs suisses.

tant toujours là. Les stocks bais- sent peu et la machine tourne au ralenti.” Impossible aujourd’hui de prévoir un retournement de situation vu l’absence de visi- bilité sur l’avenir.

demande client, l’objectif étant d’arriver à 3 mois de délais.” Cette recherche d’efficacité s’inscrit de façon cohérente avec le projet de développement de V.M.F. dont 75 % du capital appartient à la Fondation de la Famille Sandoz et 25 % à Her- mès International. L’arrivée du groupe de luxe en 2006 est d’ailleurs à l’origine de la réflexion visant à regrouper les activités de la société jusqu’à présent réparties sur trois sites à Fleurier. Lancé le 27 juin 2008, le chan- tier consistait à reconstruire en totalité d’anciens bâtiments industriels. La nouvelle usine structurée en deux unités s’étend sur 6 700 m 2 avec une possibi- lité d’extension à 16 000 m 2 . Coût de l’investissement : 20 millions

Repères Le pôle horloger de la Fondation de la Famille Sandoz Marque Horlogerie Habillage Composants primaires. Oscillateurs Parmigiani Vaucher - Lab - Atokalpa Manufacture - Quadrance - Elwin S.A. Fleurier Habillage

Florian Serex à l’intérieur de l’atelier où l’on conçoit et fabrique des prototypes allant du simple mouvement aux plus grandes complications.

de francs suisses. Grâce à ce nou- vel outil, V.M.F. peut produire près de 20 000 mouvements par an contre 12 000 auparavant. De quoi conforter encore la poly- valence d’une manufacture hor- logère capable de réaliser des pièces uniques, des petites séries spécifiques mais aussi de plus grosses commandes pouvant aller jusqu’à 5 000 mouvements.

Si elle représente beaucoup de volume, cette production “indus- trielle” reste encore minoritai- re dans le chiffre d’affaires. Envi- ron la moitié de la production est destinée aujourd’hui à la marque Parmigiani Fleurier qui fait également partie du pôle horloger de la Fondation de la Famille Sandoz. “V.M.F. fournit également des calibres pour

Corum ou Bulgari… On n’a pas un catalogue de mouvements mais on développe tout un tra- vail de personnalisation des pro- duits qui correspond à l’image de ces marques prestigieuses. Une cinquantaine de personnes travaillent ainsi dans nos bureaux techniques” , précise Flo- rian Serex. F.C.

L’étau se resserre autour des frontaliers mauvais payeurs Radars Q uelques heures d’utilisation ont suffi pour amortir ce nouvel appa- 80 000 francs suisses” , indiquent les services de la police neu- châteloise qui intervient sur le canton. déjà commis une infraction. Dès qu’un fautif est identifié, il suf- La police neuchâteloise vient de s’équiper d’un lecteur de plaques minéralogiques destiné à identifier les automobilistes étrangers redevables de petites contraventions.

Le Locle

La Suissesse qui se bat contre la défer- lante des frontaliers a bouclé le tour de son pays à pied. Avec des histoires dans ses valises et bientôt un livre. C elle qui manifestait seule au Col-des- Roches contre la déferlante des fron- taliers est de retour. “Sylvette du Col- des-Roches” a bouclé le 15 décembre dernier son tour de Suisse à pied entamé le 14 avril. Elle était venue nous présenter son pro- jet. Huit mois plus tard, la voilà de retour après avoir crapahuté 2 000 kilomètres le long des frontières pour dire son credo et écouter les petites gens croisées en chemin. Peu de mon- de a accueilli Sylvette en gare de La Chaux- de-Fonds… sauf un politicien de l’U.D.C., le député du Landeron Karim-Frédéric Marti rapportait un journaliste du quotidien suisse “L’impartial”, venu recueillir son témoignage. Le retour de “Sylvette du Col-des-Roches”

fit alors de l’intercepter. Ce dispositif vise les conducteurs étrangers sous le coup d’une ou plusieurs amendes infé-

reil dont le coup s’élève à 40 000 francs suisses. “Sur 8 700 véhicules contrôlés sur un axe frontalier, 8,7 % faisaient l’objet d’amendes impayées. Cela repré- sente 1 100 contrevenants pour un montant global de

Gare aux fautifs.

D’un volume sensible- ment identique à celui d’un radar mobile, la

petite boîte dotée d’une camé- ra garde en mémoire les numé- ros de tous les véhicules ayant

rieures à 120 francs. Ils ont pu être verbalisés pour mauvais stationnement où flashés à des vitesses excessives. Jusqu’à pré- sent, les mauvais payeurs s’en sortaient assez facilement car les polices suisses n’ont pas accès aux banques de données étran- gères et ne pouvaient donc pas identifier les auteurs de ces petits délits. Ce qui n’est pas le cas des amendes supérieures à 120 francs suisses qui font l’objet d’une procédure d’identification transfrontalière. Le défaut de la cuirasse semble donc en par- tie résorbé. Gare aux fautifs qui s’exposent ainsi au risque d’être confondus par ce nouvel appareil mobile d’identification automatique de plaques minéralogiques. La poli- ce neuchâteloise en possède, pour l’instant, un seul. La mena- ce qu’il laisse peser semble aus- si dissuasive que son utilisation in situ . Nul doute que certains vont rapidement s’acquitter de leur dette. F.C.

l’héroïne. Les gens en ont tellement marre. J’ai peur. La nuit, sous tente, je dormais avec un couteau. Dans ce pays, il suffit d’une étincel- le pour que cela saute.” Sa solution est inva- riable : “On doit mettre un quota à nos fron- tières, pour protéger le travail des gens de chez nous.” Sans emploi et maintenant sans logis, Syl- vette est partie avec son énorme barda de cam- ping chez des amis à Sainte-Croix. Dans son sac, 40 heures d’interviews de simples gens rencontrés, dont elle compte faire un livre qu’elle intitulera : “Pour les gens d’ici”. Cel- le qui fait toujours ce qu’elle dit a d’autres projets. Comme celui de créer sa propre asso- ciation pour les démunis. Mais ce ne sera pas au Locle, qu’elle quitte pour de bon. Les fron- taliers ne la verront plus protester au Col- des-Roches… Ouf pour eux… La Suissesse est bien connue des fronta- liers empruntant le Col-des-Roches.

Des aventures, elle en a vécu. Des bonnes et des mauvaises. Volée à Genève, pourchassée par un tracteur dans les Gri- sons, Sylvette s’est en plus brûlée, au troisième degré

“Un quota à nos frontières.”

dit-elle, avec son réchaud. Mais de ses ren- contres, dont certaines sont devenues des ami- tiés, elle garde des souvenirs lumineux. Le bilan ? Au niveau sportif, grandiose, sourit- elle. Mais le regard de Sylvette s’assombrit vite : “Quelle misère avons-nous en Suisse ! J’ai vu des retraités obligés de vivre dans des campings, des jeunes qui se piquent à

En quelques contrôles, le lecteur de plaques a permis de confondre près de 1 200 conducteurs en situation d’amendes impayées.

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