La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

Revivez 600 ans d'histoire(s) et découvrez le programme anniversaire : 600 ans.univ-fcomte.fr

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OCTOBRE 2023

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

N° 256

IMMOBILIER À BESANÇON ÇA DÉVISSE !

Volumes et prix de vente sont en baisse

le dossier en pages 20 à 26

P. 36-37

ouest bisontin

P. 6 À 8

l’événement

L’exploration va démarrer On n’a pas de pétrole, mais on a de l’hélium !

Anniversaire Université de

Franche-Comté : 600 ans d’histoire(s) à raconter

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

Tour Saint-Esprit : c’est parti pour un an et demi de travaux

Livres dans la Boucle : un record, et des questions

chevilles ouvrières du festival au contraire, “il n’est pas envi sageable de le maintenir là avec plusieurs petits chapiteaux qui remplaceraient le grand. Le bud get du festival, de 440 000 euros, est déjà contraint, on ne peut pas ajouter de dépenses liées à la multiplication des chapi teaux.” Une des options sur la table serait d’installer le festival à partir de 2024 sur le site de Chamars. ■

L’ édition 2023 du festival Livres dans la Boucle s’est refermée sur un bilan flat teur : 33 250 visiteurs sur l’en semble des sites. Le record de l’an dernier établi à 32 000 pas sages est battu. Du côté des libraires, c’est un peu plus mitigé. Le record de chiffre d’affaires de l’an dernier - 190 000 euros de livres vendus - n’est pas atteint, mais il dépassera le chiffre d’af faires moyen de 160 000 euros. “Certains libraires étaient un peu déçus mais la plupart reconnais sent qu’il est compliqué de battre des records chaque année” note

l’organisation. La prise de bec entre le festival des livres et celui de musique sur la concomitance des dates ne changera pas la position de Livres dans le Boucle. “La pro chaine édition aura bien lieu les 20, 21 et 22 septembre 2024 affirme Grand Besançon Métro pole. Livres dans la Boucle est un festival de rentrée littéraire, on ne peut pas l’avancer ou le retarder à cause des autres fes tivals de livres en France, et le faire au printemps n’aurait aucun sens.” Si cette question est tranchée,

reste une inconnue : où auront lieu les Livres dans la Boucle l’an prochain alors que viennent de démarrer les travaux de végé talisation de la place de la Révo lution ? Pour Anne Vignot, ce n’est pas incompatible. Pour les

“D u haut de cette tour, six siècles vous contem plent…” sourit Robert Guillaume, le délégué du Doubs à la Fondation du patrimoine, partie prenante de la grande opération de rénovation de la tour de l’ancien hôpital du Saint-Esprit, quai Vauban à Besançon. Érigée en 1443 sur des fondations construites dès le début du XIII ème siècle, ce bâtiment à la haute silhouette si caractéristique est un des rares témoins de l’archi tecture civile du Moyen-Âge à Besan çon. Les travaux de réhabilitation vont démarrer pour un montant glo bal de 2,450 millions d’euros. La souscription publique lancée par la Fondation du patrimoine a déjà per mis de réunir la somme de 115 000 euros, “avec 499 donateurs différents” précise Robert Guillaume. La souscription se poursuit. “Il fau drait encore récolter 175 000 euros pour atteindre les objectifs” ajoute Agnès Garnier, chargée de mission

33 250 visiteurs, un nouveau record pour les Livres dans la Boucle.

à la Fondation. Un don privé de 550 000 euros offert en 2004 à l’association cultuelle de l’Église protestante de Besançon et environs, propriétaire de l’ensemble, avait permis de commencer à envi sager la restauration de l’édifice abîmé par les siècles. Le chantier est également largement soutenu par l’État à travers la Direction régio nale des affaires culturelles qui apporte la principale somme pour cette rénovation. ■ La magnifique charpente en chêne haute de 14 m date de 1450 (photo E. Ème).

Une start-up bisontine optimise les tournées de La Poste

L a société Verso créée en 2018 par deux chercheurs et un ingénieur bisontin issus de l’institut Femto S.T. conçoit et développe des algorithmes d’optimisation de tournées pour le monde

quand il s’agit d’effectuer le dernier kilo mètre pour livrer des colis ou des repas. C’est pour résoudre ces difficultés-là que notre solution a été pensée. La Poste l’a définitivement intégrée, elle est désormais accessible aux 2 300 sites de La Poste pour leur parc de près de 10 000 véhi cules” indique Julien Coupey, un des trois co-fondateurs de la société Verso installée dans les locaux de l’E.N.S.M.M. Elle emploie aujourd’hui 5 personnes et contrairement au modèle classique des start-up qui demandent un apport constant en investisseurs extérieurs pour assurer leur développement, les associés de Verso préfèrent “continuer à être auto nomes, grandir gentiment” note Julien Coupey. Depuis sa création, la société augmente son chiffre d’affaires de 50 % tous les ans. ■

de la logistique. Ces solutions, La Poste les avaient testées au moment du premier confinement quand la demande de colis explosait. “Les difficultés arrivent quand ce sont des tournées non récurrentes,

L’outil développé par la société Verso permet aux agents de La Poste de mieux ordon nancer leurs tâches de distribution.

De gauche à droite, Robert Guillaume pour la Fondation du patrimoine, éric Pape, de l’association protestante, Pierre-Olivier Benech, conservateur des monuments historiques et Robin Monnieux du cabinet Archipat.

Ç a dévisse dans l’immobilier ! Après des années de hausse quasi inin terrompue dans le Grand Besançon, tous les acteurs du secteur, même les plus optimistes d’habitude, s’accordent à dire que l’immobilier a commencé à manger son pain noir à partir du printemps dernier. Un indicateur qui ne trompe est le nombre d’autorisation de travaux (les permis de construire) qui a baissé de 26 % depuis l’an née dernière dans notre région Bourgogne Franche-Comté. À ce niveau-là, ce n’est plus une chute, mais une dégringolade. Et c’est bien la construction neuve le meilleur indicateur de la santé de l’immobilier. On construit moins, donc les professionnels du bâtiment voient leur carnet de commandes se réduire, et en construisant moins de loge ments neufs, c’est le marché de l’ancien qui en subit aussi les conséquences. Mais si on Éditorial Tableau noir

proche à cette crise du secteur immobilier. Personne ne pourra s’en réjouir. Car en bout de chaîne, cette crise du logement touche aussi les plus précaires. Ceux qui se disent opposés à la construction de loge ments par idéologie devraient aussi avoir en tête que dans notre pays, qui reste malgré un certain déclassement une des principales puissances au monde, il reste plus de 330 000 personnes sans toit selon les derniers chiffres de la Fondation Abbé Pierre. Il y a dix ans, ce chiffre était deux fois inférieur… Pour eux non plus, ce ralentissement n’est pas une bonne nouvelle. Pour autant, faut-il cesser de miser sur l’immobilier ? Certai nement pas. Ce secteur reste incontesta blement un des meilleurs placements qui soient, comparé aux autres niches finan cières. Dans un marché atone, l’immobilier reste une valeur sûre… Pour peu qu’on puisse encore y accéder. Et c’est bien là que ça coince pour une écrasante majorité de Français… ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

construit moins, c’est bien parce que l’accès au logement neuf est devenu plus difficile, voire impossible pour deux principales rai sons : les conditions d’accès aux prêts immo biliers avec des taux d’intérêt qui n’en finis sent plus de grimper, et des coûts de construction prohibitifs liés à la flambée du prix des matériaux, associés à des normes de construction toujours plus contraignantes et donc coûteuses. Incapables de prétendre accéder à la propriété, nombre de ménages essaient de se rabattre sur le marché de la location, qui, en cascade, se trouve désormais saturé, avec des prix en augmentation ! Phénomène aggravant : du fait des dernières réglementations, de nombreux logements sont retirés du marché de la location à cause de leur mauvaise performance énergétique. Le tableau noir de l’immobilier est ainsi complet, du haut en bas de la filière, n’épar gnant aucun métier. Du côté des organismes bancaires comme des représentants de la profession, on n’entrevoit pas d’issue toute

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr

Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot.

équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Bisontine, 45-8, Association des Éclaireurs et éclaireuses laïques, C.M.A.R., F.F.B., C.A.F.C., C.C.V.M., E. Ème, D. Voynet, Néolia, Racing Besançon Wayra Photo. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130

4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

POLITIQUE

Dominique Voynet

“Des combats presque gagnés ne le sont plus” Après avoir occupé de nombreuses fonctions politiques, dont celle de ministre, Dominique Voynet est revenue aux sources en tant que secrétaire régionale d’Europe Écologie-Les Verts. Entretien avec une militante écologiste depuis 40 ans qui n’a jamais fait défaut à son parti politique.

L a Presse Bisontine : Vous avez été à la tête de l’Agence régionale de santé à Mayotte pendant deux ans (2020-2021) avant de prendre votre retraite. Quelles sont les raisons qui vous ont poussées à reprendre un mandat politique local en tant que secrétaire régionale E.E.L.V. ? Dominique Voynet : À Mayotte, c’était une période assez compliquée à gérer avec les confinements et la crise du Covid, ainsi que des crises de l’eau permanentes. Cela a demandé beaucoup d’énergie, et a été exigeant sur le plan personnel et professionnel. Au moment de prendre ma retraite, je ne pensais pas du tout me réinvestir politiquement. Je suis adhérente depuis 40 ans chez E.E.L.V. Mais en revenant dans la région, j’ai mesuré à quel point les lieux de l’enga gement collectif en général, dans les partis politiques, les associations, les syndicats, etc. avaient été lourdement impactés par le Covid. Le post-Covid a été difficile. Au fil des visios et des annu lations d’événements, une partie des forces vives s’est épuisée. Cécile Pru dhomme, alors elle-même secrétaire régionale du parti, a été happée par son engagement auprès d’Anne Vignot. J’ai trouvé que c’était une bonne idée un engagement sur une durée limitée (trois ans) avec comme envie de redresser la maison abîmée par le Covid et préparer la suite. Il y a beaucoup de jeunes pousses qui nous entourent.

votre mandat. Quel bilan peut-on en tirer ? D.V. : Il y a eu une année assez riche chez nos élus. Anne Vignot, lors de notre assemblée générale en novembre, viendra sûrement faire le point sur le travail effectué à Besançon. La Région est à la croisée des chemins avec un budget dif ficile à boucler. Nous restons des parte naires loyaux mais exigeants pour faire valoir notre point de vue. Et puis, il y a l’évolution du parti en lui-même. Il est très durement critiqué, c’est toujours la question du messager qui apporte des mauvaises nouvelles, qui suscitent des bouleversements dans notre vie. On pré fère détester le parti plutôt que de se poser les vraies questions. Nous avons une équipe profondément renouvelée, jeune, qui incarne la diversité de la France avec un peu de sagesse des anciens. À l’issue des états généraux du parti, la décision a été prise de mourir pour renaî tre le 14 octobre sous le nom Les Écolo gistes. L.P.B. : Que pensez-vous de la politique municipale menée par Anne Vignot ? D.V. : Une partie des critiques à son encon tre sont directement sexistes, sur sa façon de s’habiller, sa voix douce qui signifie un manque d’autorité… Je ne pense pas qu’elle manque d’autorité. Quand elle vient dans les réunions, elle se pose, écoute, discute avec les gens, elle est très attentive à ce que tout le monde puisse s’exprimer. Quand Simone Veil fait voter la suspension de la péna lisation de l’avortement, cela a été possible car c’était une femme de droite. Si cela avait été une femme de gauche, tout le monde aurait hurlé. Aujourd'hui, c’est un peu la même chose. Anne Vignot met en œuvre le programme sur lequel elle a été élue et des expérimentations pour que la transition écologique soit la plus juste possible. Elle est jugée plus dure ment que les hommes qui l’ont précédée. Et puis, les associations environnemen tales nationales ont analysé les bilans de mi-mandat des grandes villes. Deux ou trois villes cochent toutes les cases vertes dont Besançon. Anne fait ce qu’elle a dit et elle est en avance. L.P.B. : Aux prochaines élections européennes, les écologistes ont annoncé une liste Les Verts autonomes. Votre avis sur l’avenir de la Nupes ? D.V. : L’union faite pendant les législatives répondait à une demande de l’électorat à ce moment autour d’un projet national.

L.P.B. : Justement, quelles sont ces jeunes pousses qui deviendront peut-être le ou la future Dominique Voynet ? D.V. : Je leur souhaite (rires). Le parti a tendance à se renforcer dans les lieux où les équipes ont gagné des villes. J’ai le sentiment qu’en Franche-Comté, les jeunes pousses sont parfois isolées dans des territoires ruraux qui ne sont pas forcément faciles pour les écologistes. On peut citer Évelyne Poix dans le Haut Doubs, Anna Maillard à Montbéliard,

Anne Perrin à Lons-le Saunier ou encore Joce lyn Chenevier en Haute-Saône. Les gens sur lesquels on va compter demain, ce ne sont pas forcément des techniciens mais des gens enracinés sur le territoire qui connais sent ses forces et fai blesses, ses habitants. Je suis très attentive à l’ancrage territorial et aux capacités à mobi liser autour de soi. Il faut susciter de l’en thousiasme militant sinon on ne changera pas le monde. L.P.B. : Vous arrivez à la fin de la première année de

“Je ne pense pas qu’Anne Vignot manque d’autorité.”

Dominique Voynet est revenue dans ses terres natales après un dernier passage professionnel à Mayotte. Depuis un an, Dominique Voynet occupe le poste de secrétaire régionale d’E.E.L.V.

Les Écologistes ont toujours été très pro européens et fédéralistes quand la France Insoumise ou les communistes sont lar gement plus critiques. L’alliance n’est pas raisonnable sur le plan européen. Et les groupes européens écologistes comptent sur nous pour renforcer les rangs. C’est sûr que cela demande du respect pour que les divergences sur l’Europe ne nous empêchent pas de travailler ensemble sur le plan national. L.P.B. : Vous avez occupé presque tous les postes d’élus (députée, sénatrice, conseillère régionale, maire) et candidate à la présidentielle. Souhai tez-vous briguer un autre mandat à l’avenir ? D.V. : Pas du tout. J’ai adoré le travail que j’ai fait. Je ne me suis pas beaucoup éclaté au Conseil régional mais j’ai adoré mon mandat de maire, car on voit le bout des actes, il y a le contact avec la population. Le mandat de parlementaire est très frus trant car si on est dans la majorité, on vous demande de ne pas gêner le gouver nement, si vous êtes dans l’opposition, c’est “cause toujours, tu m’intéresses.” L.P.B. : Dans la région, l’un de vos plus gros faits d’armes politiques est l’arrêt du projet de Grand canal dans la vallée du Doubs… 26 ans plus tard, pouvez-vous revenir là-dessus ? D.V. : Le Grand canal m’a appris beaucoup de choses. C’était une lutte collective et très longue, presque 20 ans. J’ai appris qu’il fallait utiliser un panel d’arguments pour convaincre, pas seulement les argu ments écologiques. En 1997, ce combat longtemps minoritaire est devenu majo ritaire, seuls les députés qui avaient pris

Bio express l 1958 : Naissance à Montbéliard l 1984 : Elle figure parmi les fondateurs du parti Les Verts l 1985-1989 : Médecin-anesthésiste réanimatrice à Dole l 1985 : Cheffe de fil des Verts à Besançon l 1991 : députée européenne avant de devenir porte-parole nationale des Verts l 1992-1994 : Conseillère régionale l 1995 : Candidate à la présidentielle l 1997 : Députée de la troisième circonscription du Jura. La même année, le projet du grand canal Rhin-Rhône est abandonné. et de l’Environnement. Elle démissionne à la suite de son élection comme secrétaire nationale des Verts l 2004-2011 : Sénatrice l 2007 : Candidate à l’élection présidentielle l 2008-2014 : Maire de Montreuil l 2020-2021 : À la tête de l’Agence régionale de santé à Mayotte l Novembre 2022 : élue comme secrétaire régionale Franche-Comté d’E.E.L.V. l 1997-2001 : Ministre de l’Aménagement du territoire

Zoom Retour sur l’affaire du Grand canal dans la vallée du Doubs En 1997, alors qu’elle devient ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Envi ronnement dans le gouvernement Jospin, Dominique Voynet pèse de tout son poids politique pour donner un coup d’arrêt au projet d’un Grand canal dans la Vallée du Doubs. Et ce, après plus de trente ans de combats et de parenthèses. De quoi s’agit-il ? La construction d’un canal à grand gabarit devait permettre aux convois de plus de 4 000 tonnes d’effectuer le trajet entre la mer du Nord et la Médi terranée. Sur le papier, la construction aurait engendré la destruction de deux hameaux d’Ou gney-Douvot, quand le hameau de Douvot allait devenir une île. 4 700 hectares de terres agricoles auraient été détruits. Très controversé, ce Grand canal a suscité des oppositions marquées, notamment sur son coût faramineux. Voulu comme une alternative au transport routier, ce projet de liaison fluviale a été abandonné en 1997. Les investissements se sont portés sur l’arrivée et le développement du T.G.V. n

L’interview du mois 5

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même degré de responsabilité écologique et sociale. Sur le terrain par exemple, la qualité de l’eau est menacée par certaines productions dont on est le plus fier. Pendant très long temps, je mettais en avant les efforts de la filière comté pour une agriculture plus durable. Aujourd’hui, on finit par payer le prix du succès du comté. Or, il faut que ce soit vivable et durable. L.P.B. : Lors de votre élection il y a un an, vous sou haitiez renouer le contact avec les agriculteurs. Qu’en est-il aujourd’hui ? D.V. : Je suis nostalgique de l’époque où le dialogue était rugueux mais toujours très direct. Pour autant, début juin, lors de nos journées de printemps, nous avons invité par exemple Daniel Prieur et les syndicats agricoles pour échanger avec eux. L.P.B. : Un mot sur le loup dans le Haut-Doubs et notamment le nouveau plan d’action du gouverne ment ? D.V. : Je ne sous-estime pas la détresse des éleveurs face à leurs bêtes éventrées, les indemnisations de troupeaux ne suffisent pas. Mais je continue à penser qu’on peut concilier le pastoralisme avec le loup. Il nous faut une connaissance plus fine du loup, on voit bien qu’une meute ne chasse pas facilement les bovins, ce sont souvent des animaux isolés. Un dialogue est possible, des gens cherchent des solutions ensemble, ce n’est pas droite-gauche ou entre syndicats. Il faut qu’on soit totalement cohérent avec notre politique agricole. On a cherché à éradiquer le renard, à déterrer les blaireaux. Peut-être qu’il faut revenir à une chaîne

position contre le projet ont été réélus. Il ne faut pas opposer le militantisme de ter rain au militantisme politique. On n’aurait pas gagné s’il n’y avait pas eu le coup de collier donné politiquement avec Jospin. Je suis fière de cette lutte exemplaire. L.P.B. : Quels sont les grands chantiers qui attendent E.E.L.V. ? D.V. : Dans les années 80-90, une bonne partie de la société doutait de la réalité de la crise écologique, le travail était essen tiellement de convaincre et d’éviter de

Nouveau plan Loup : Les Verts voient rouge

loup de la liste des espèces strictement protégées, le gou vernement se joint à la meute de ceux qui hurlent contre le loup et met en péril tout espoir d’une présence viable de l’es pèce sur son aire naturelle de répartition. Pour complaire aux exigences des syndicats agricoles ? Pas seulement. Il s’agit aussi de faire des économies, tirer les loups s’avérant moins coûteux que le financement des mesures d’accompagnement des éle veurs et de protection des troupeaux.” Pour E.E.L.V., la solution passe par une démarche scientifique pour une meil leure connaissance des loups et un accompagnement méthodique de l’élevage pour éviter les attaques. n

L e 18 septembre, l’État a présenté son plan Loup 2024-2029. Ce dernier a été loin de faire l’unanimité, tant du côté des éleveurs que des associations naturalistes, qui ont d’ailleurs quitté le groupe national Loup. De son côté, le groupe régional Europe Écologie-Les Verts par la voix de Dominique Voy net et Dominique Cornet ont dénoncé un déséquilibre du plan gouvernemental et se joignent à la colère des orga nisations de protection de la nature. “Aucune évaluation sérieuse du Plan national d’action précédent (2018

2023) n’a été réalisée, ce qui interdit de facto d’évaluer objectivement la situation actuelle : effectif des popu lations de loups, territoire par territoire, nature et ampleur des dommages, efficacité des mesures de protection des troupeaux, évolution du nom bre d’animaux d’élevage tués, ovins et bovins. (…) En uti lisant les dérogations prévues dans le statut de protection pour autoriser le tir indiffé rencié de centaines de loups, en simplifiant les procédures d’abattage, et - c’est sans doute le plus grave, en pré parant le déclassement du

détruire. Aujourd’hui, la situation est paradoxale. Les gens sont conscients du changement clima tique mais il y a un déni très fort lié à l’angoisse de l’impact du change ment climatique. C’est une façon de mettre la tête dans le sable. Mais si on repousse encore l’adoption de mesures effi caces, demain, les déci sions devront être plus rapides et plus autori taires. Il faut une approche polyvalente, les gens ont des préoccupa tions plus immédiates comme payer son loyer, son chauffage, remplir son caddie. Notre rôle est l’accompagnement, on doit avoir des aides condi tionnées à l’adoption de bonnes pratiques avec le

“Nostalgique de l’époque où le dialogue était rugueux mais direct.”

alimentaire plus complexe.

des choses débiles parce qu’on n’a pas le courage d’affronter l’opinion. Au niveau national, des combats presque gagnés ne le sont plus. Quand j’entends Emmanuel Macron incapable de concrétiser l’arrêt du glyphosate ou celui des vieilles centrales nucléaires, on a quand même un sacré boulot à faire. Donc non, jamais je n’ai été tentée par un autre parti. n Propos recueillis par L.P.

L.P.B. : En 40 ans d’engagement écologique, avez vous déjà eu envie de baisser les bras et peut-être de changer de parti politique ? D.V. : Régulièrement, j’ai de la lassitude. J’ai des moments d’enthousiasme comme avec le Grand canal, ou le travail fait à Montreuil. Et il y a beaucoup de moments où je me dis “Tout ça pour ça ?” On continue à faire

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6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

LE TALENT ET LE RAYONNEMENT DE L’UNIVERSITÉ MARQUENT L’HISTOIRE

Si les célébrations des 600 ans de l’Université de Franche-Comté ont débuté il y a déjà plusieurs mois, le mois de septembre marque le point d’orgue de cet anniversaire. Grande journée anniversaire, publication prochaine d’un très bel ouvrage retraçant l’histoire de l’Université, l’établissement d’enseignement supérieur attire les lumières sur ses talents pour mieux préparer l’avenir.

l 600 ans de l’Université

Célébration

À 600 ans, l’Université vante sa jeunesse et ses talents L’Université de Franche-Comté avait mis les petits plats dans les grands le 22 septembre pour célébrer la journée anniversaire, à l’occasion des grandes célébrations pour les 600 ans. Dans un palais des Congrès de Micropolis rempli, les chercheurs primés ces dix dernières années ont été distingués.

I ls étaient 36 à se voir distingués par la communauté universitaire, ce vendredi 22 septembre, au Palais des Congrès de Micropolis. Tous sont chercheurs et ont été primés ces dix dernières années. Ceux appartenant au laboratoire Femto-S.T. représen taient la majorité. Le centre Lucien Febvre regroupant les historiens et historiens de l’art, a également été mis à l’honneur. On peut citer le laboratoire Chrono-environnement, ThéMa (théo riser et modéliser pour aménager), le C.R.I.T. (centre de recherches inter disciplinaires et transculturelles) ou encore le laboratoire des mathéma tiques de Besançon. Sans oublier le seul praticien hospitalier ayant reçu les Palmes de la médecine en 2016, Olivier Adotevi pour son travail dans l'immuno-oncologie et le développement d’immunothérapies anti-cancer.

36 chercheurs ont été distingués lors de la journée anniversaire de l’Université à Micropolis.

Pour cette journée-anniversaire, point d’orgue des célébrations des 600 ans, la présidence de l’Université a mis en lumière les talents dans tous les domaines pour redire l’importance et le rayonnement de l’établissement d'en seignement supérieur et envisager son avenir. Dans cette optique, des saynètes retra çant des périodes de l’Université ont rythmé l’après-midi, jouées par la Cie Catégorie Libre, la “petite sœur” de la Ludi F.C., ligue d’improvisation uni versitaire, accompagnée de musiciens de l’orchestre universitaire. Quatre anciens étudiants sont venus partager leur parcours aussi inspirants que diversifiés, une façon de mettre en évidence la plateforme nouvellement créée regroupant les Alumni, les anciens étudiants. Sophie Guichard, agrégée de mathématiques, en poste à Lyon

mémoriel nécessaire à la construction de notre avenir.” Un avenir qui passe par l’Europe avec l’Alliance Star E.U. dont fait partie l’Université de Franche Comté et dont l’ambition est une uni versité européenne. Mais cet avenir est en partie lié avec le voisin bour guignon. Macha Woronoff a affirmé poursuivre la transformation de la C.O.M.U.E. U.B.F.C. en une C.O.M.U.E. expérimentale. L’ambition de la présidente est de “bâtir une université d’excellence au cœur des enjeux sociaux, sociétaux et écono miques” , de “rester jeune, dynamique et innovante” , tout en réitérant sa volonté d’assumer “sa noble mission de service public.” L’histoire de l’Université de Franche Comté continue d’être en marche. n L.P.

Enfin, huit étudiants ou personnel de l’Université ont été récompensés lors d’un concours sur l’Université dans 600 ans en 180 secondes. Textes bril lants, émouvants, drôles, utopistes, illustrations pleines de douceur ou encore film d’animations en lego (prix du Jury), les créations ont fait, encore une fois, montre de talents. C’était bien là l’ambition de Macha Woronoff, présidente de l’Université : valoriser “une seule et même commu nauté, unie et rassemblée, un même attachement à l’Université et au service public de l'éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche” , a-t-elle ainsi relevé dans son discours. “Je mesure le privilège qui m’est donné d’être présidente d’une Université qui franchit allègrement les 600 ans et nous oblige d’être à la hauteur d’un devoir

s’est notamment formée à la facilitation visuelle, pour de l’apprentissage en vidéo. Matthieu Grovel, diplômé depuis plus de dix ans d’un master mécatro nique et microsystèmes option électro nique et systèmes embarqués, s’est depuis investi dans la sensibilisation aux dérèglements et enjeux climatiques, préférant la réparation à la création. Pierre Ranc a témoigné d’un parcours particulier et volontaire. Partant d’un B.E.P., il est arrivé à un doctorat spé cialité énergétique. Il a cofondé en 2017 Ananké, une société qui développe un moteur valorisant la chaleur fatale, habituellement rejetée dans l’environ nement et dont on ne fait rien. Pour finir, la benjamine Charlène Ulmann, diplômée d’une licence sciences du lan gage, a vécu la période Covid. Elle est devenue photographe indépendante.

L’événement 7

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

l Interview Hugues Daussy “Les 600 ans nous ont soudés autour d’une identité collective” Hugues Daussy, historien, est également le vice-président en charge des 600 ans de l’Université de Franche-Comté. Il revient sur les événements qui ont ouvert les célébrations et évoque les projets d’avenir de l’établissement.

de public.

Comté et non plus seulement d’une U.F.R. Ensuite à l’occasion du festival Déto nation, l’Université a offert 1 500 places à ses étudiants. C’est la première fois qu’on le fait, les 600 ans ont aussi donné l’occasion de nouer des partenariats sur la durée. Ensuite, la sortie du premier tome de l’ouvrage sur les 600 années de vie de l’Université doit sortir en décembre. Le premier volume retrace l’histoire de 1423 à 1968. Le second volume devrait sortir au printemps sur la période de 1968 à nos jours. C’est un énorme travail collectif avec plus de 100 contributeurs. Il s’agit d’un très beau livre qui nous occupe depuis deux ans et qui offre une vision rétrospective et prospective. L.P.B. : Quels sont les projets d’avenir ? H.D. : Le 8 décembre prochain a lieu une journée d’étude sur l’Université face aux crises qu’elle a surmontées au fil des siècles. Et au printemps, un colloque prospectif est organisé sur ce que sera l’Université dans 30 ou 50 ans, comment on se projette. On voit les grandes évolutions de l’Université. Quel rôle joue-t-elle dans la société, dans l’insertion dans la vie profession nelle des étudiants ? On doit s’adapter aux changements sociétaux. Pour qu’elle ait 600 ans, l’Université de Franche-Comté a toujours su s’adapter, elle a élargi son spectre en passant de Dole à Besançon puis la Franche Comté. Et l’évolution nous porte à nous ouvrir sur la Bourgogne. On doit adap ter nos pratiques pour être en prise avec les défis actuels, on ouvre des for mations dans les domaines les plus prometteurs.

L.P.B. : Quelles sont ces nouvelles formations ? H.D. : Nous en avons ouvert une à Dole (un Bachelor “Packaging Emballage Conditionnement” et un Bachelor “Science des Données”, N.D.L.R.) pour un meilleur maillage territorial. Ouvrir un 6 ème site à Dole était un souhait de longue date et les planètes se sont ali gnées avec les 600 ans. Ensuite, nous sommes une université pluridisciplinaire, ce qui concerne peu d’universités en France. Cela est dû en partie à sa dimension historique car elle est la seule sur son territoire. C’est une force qui contribue au rayon nement national et international. Nous avons des pôles de recherche très forts et qui sont reconnus comme le labora toire Femto-S.T., la recherche sur l’hy drogène, les microtechniques… En santé, nous avons l’U.M.R.-Inserm, l’U.M.R.-Right pour l’immunothérapie des cancers, etc. En sciences humaines et sociales, on peut citer le laboratoire chrono-envi ronnement. On travaille à la création d’un institut sur les vulnérabilités qui est à cheval sur la santé, les sciences humaines et sociales et l’environne ment. Il s’agit d’une plateforme natio nale sur la recherche sur la fin de vie, mais aussi sur les maladies et qu’on élargit aux minorités, à l’enfance, d’un point de vue philosophique et littéraire aussi. Le professeur Régis Aubry porte ce projet en lien avec le C.H.U. C’est un écosystème qu’on essaie de travailler tous ensemble avec une dimension scientifique, une dimension d’interac tion avec la société, une dimension poli tique. On participe aux débats sur ce sujet. n Propos recueillis par L.P.

L a Presse Bisontine : La célébration des 600 ans de l’Université de Franche-Comté s’étale sur 2023 et 2024. L’ouverture officielle a eu lieu le 20 juin dernier à Dole. Quels ont été les pre miers retours ? Hugues Daussy : L’ouverture officielle a eu lieu à Dole, berceau historique de l’Université en 1423, par une conférence inaugurale à la mairie, en présence notamment de Jacques Verger, le plus grand spécialiste mondial sur l’histoire des universités. Jacky Theurot, pro fesseur émérite de l’université était également présent, il s’agit du seul

véritable spécialiste de l’université de Dole au Moyen Âge. Cette conférence était ouverte au public, et la salle était pleine. Ensuite, le colloque historique des 22 et 23 juin s’est concentré sur la fondation de l’Université mise au regard des autres universités de l’Europe. On a pu mesurer à quel point la création de l’université de Dole était fondée sur le modèle d’université des Princes. À l’époque, le duc de Bourgogne a besoin d’administrateurs pour renforcer son prestige. Le colloque était unique, il va faire l’objet de publications, il a ras semblé les universitaires et pas mal

L.P.B. : Justement, l’un des objectifs annoncés de ces 600 ans est de s’ouvrir au territoire et au grand public. Comment cela se concré tise ? H.D. : On entre dans la phase de célé bration avec une grande campagne de publicité. Il y a eu la journée anniversaire du 22 septembre qui a permis de réunir la communauté universitaire dans une grande célébration collective. Les 600 ans jouent un rôle important car cela permet de souder la communauté uni versitaire autour d’une identité collec tive, elle s’est approprié le fait d’être membre de l’Université de Franche

Hugues Daussy à la maison de

l’Université où figure au mur la charte signée par Louis XIV

qui acte le déménage ment de l’université de Dole à Besançon.

Environnement calm

rage - Jardin c me - Ga g clos et arboré

8 L’événement

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

l Livre sur les 600 ans Presses universitaires de Franche-Comté

Depuis 1997, ce service a petit à petit créé d’autres collections. Aujourd’hui, il compte 6 collections et un hors-col lection : Annales littéraires, cahier de la M.S.H.E. (maison des sciences de l’homme et de l’environnement), I.S.T.A. (Institut des sciences et techniques de l’Antiquité), Droit, politique et société, Pratiques et techniques et Science : concept et problèmes. À cela s’ajoutent des revues périodiques, annuelles, semestrielles, ou bisannuelles. En tout, les Presses universitaires s’appuient sur 7 comités éditoriaux, chacun spécialiste d’un domaine, afin de valider la parution d’un ouvrage. “Ma mission est de s’assurer de la vali dité scientifique des projets avec les comités éditoriaux, qui sont composés d’experts bénévoles mais également la viabilité financière. On décide aussi de l’intérêt scientifique et pédagogique” , reprend Jean-Paul Barrière. Le service d’édition reçoit des projets spontanés et de laboratoires d’universitaires francs-comtois mais aussi de toute la France. Les directeurs de collection décident ensuite d’examiner ou pas le projet. Après être passé entre les mains d’ex perts spécialistes du sujet, si tous les feux sont verts, le texte subit une opé ration de raffinage du texte par les Presses universitaires. Les tirages se situent en moyenne entre 250 et 300 exemplaires. Depuis trois ans, les Presses souhaitent s’intégrer aux grands portails numériques, type Per sée, revues.org, OpenEdition, etc. Pour autant, Jean-Paul Barrière en est

Elles aussi écrivent l’histoire universitaire Les Presses universitaires de Franche-Comté éditent une quarantaine d’ouvrages par an et des revues périodiques. Cette année, elles réalisent un travail particulier et exception nel, l’édition de l’ouvrage sur les 600 ans de l’Université.

E lles sont l’une des plus anciennes presses universi taires de France. Et l’une des plus prolifiques. Sans rougir, les Presses universitaires de Franche Comté côtoient celles de Rennes, Lille et la Sorbonne, et comptent comme l’une des plus importantes en France. Si officiellement, les Presses univer sitaires de Franche-Comté sont créées en 1997 comme service commun de l’Université, il faut remonter à 1954 avec la naissance des Annales littéraires (devenues par la suite une collection des Presses universitaires) puis aux origines dans les années 1930. “Avant guerre, des bulletins des sciences et des lettres circulaient dans les facultés de Besançon, mais la diffusion était confi dentielle” , précise Jean-Paul Barrière, directeur des Presses, et enseignant chercheur en histoire contemporaine.

Jean-Paul Barrière, enseignant-chercheur en histoire contemporaine, est également le directeur des Presses universitaires de Franche-Comté.

est aussi gigantesque qu’exceptionnel : harmoniser le contenu de l’ouvrage destiné au grand public, intitulé Trésors du savoir, 1423-2023 600 ans d’his toire(s) de l’Université de Franche Comté. Le second tome devrait paraître au printemps prochain. n L.P. Il est possible de commander des livres sur le site des Presses universitaires de Franche-Comté qui comptent un stock de 70 000 ouvrages

convaincu : le papier ne disparaîtra pas au profit du numérique, surtout pour les ouvrages universitaires de pointe. L’exemple le plus frappant est la sortie prochaine de l’ouvrage retra çant les 600 ans de l’Université de Franche-Comté. Le premier tome cou rant de 1423 à 1968 est en cours de finalisation et devrait sortir en décem bre. Richement illustré grâce au travail de Pascal Brunet, coordonné par Maryse Graner, ce beau livre regroupe sur deux volumes plus de 400 notices et une centaine d’auteurs. Le travail des Presses universitaires

Le premier tome de l’immense ouvrage sur les 600 ans de l’Université de Franche-Comté, à paraître à la fin de l’année.

l Centre de linguistique appliquée Événement Le C.L.A., laboratoire d’idées et d’innovation depuis plus de 50 ans Pour célébrer les 600 ans de l’Université, le centre de linguistique appliquée (C.L.A.), véritable vitrine de l’établissement à l’international, organise un voyage dans le temps. L’occasion de replonger le public sur les méthodes d’apprentissage du français élaborées à Besançon et pratiquées dans le monde entier.

D errière son immense surface vitrée à la City, le C.L.A. recèle le monde en plus condensé. Anglais, japonais, alle mand, coréen, etc. Ici les langues s’entrechoquent pour mieux se comprendre. Tous, parmi les 4 000 inscriptions qu’enregistre

les vacances. Fondé en 1958 par l’universitaire Bernard Quemada, le C.L.A. a toujours été un laboratoire d’idées et d’innovation. Plusieurs méthodes d’apprentissage ont ainsi été imaginées à Besançon puis pratiquées dans le monde entier. “Nous accompagnons les évolutions des méthodes d’en seignement des langues. On n’a pas 600 ans mais on est quand même vénérable, on s’est demandé comment on pouvait inscrire la petite histoire du C.L.A. dans la grande histoire de l’Université” , explique Carlos Tabernero, le directeur. L’équipe, pilotée par Frédéric Vermeersch, enseignant au C.L.A., a collaboré avec la Cie La Cnepuk et le théâtre univer sitaire de Franche-Comté pour mettre sur pied des saynètes intitulées Voyage dans le temps (voir ci-contre). “On a choisi qua tre balises qui marquent des moments historiques où le C.L.A. a apporté quelque chose à l’en seignement” , explique Frédéric Vermeersch. Les quatre méthodes mises en avant sont

et une expérimentation en langue des signes en français). Le public est composé d’étu diants étrangers, de stagiaires adultes, d’enseignants se for mant au F.L.E., mais aussi des entreprises, des collectivités, des particuliers ou encore des collégiens et lycéens pendant

le C.L.A. chaque année, veulent s’imprégner d’une langue, les trois quarts le français comme langue étrangère. Le C.L.A. enseigne en majorité le F.L.E. (français langue étrangère) et 10 autres langues (anglais, espa gnol, allemand, coréen, japonais, arabe, portugais, russe, chinois

Frédéric Vermeesch et Carlos Tabernero planchent depuis un an et demi sur l’événement pour les 600 ans.

plus bourgeois. On montrait aussi des petites gens. C’est le printemps arrive aussi en réac tion à post-Mai-68.” Si théâtra liser des méthodes d’apprentis sage relève de la gageure, le C.L.A. n’a jamais eu peur de l’in novation. “C’est une manière pour nous de nous préparer à un grand événement en juil let 2025” , dévoile le directeur. Besançon a en effet été choisie, parmi les capitales mondiales, pour accueillir le congrès mon dial des professeurs de français. “C’est la première fois qu’une ville de la taille de Besançon accueille cet événement. On a quand même battu Rio” , remarque fièrement Carlos Tabernero. Besançon et son Université vont décidément marquer l’histoire. n L.P.

Tempo, C’est le printemps, Silent Way et la M2 F.L.E. Cette dernière a été fondée par Régine Llorca, enseignante-cher cheuse à la retraite qui sera pré sente mi-novembre pour l’évé nement. “Ces méthodes reflètent l’évolution de la société, reprend Carlos Tabernero. Avec celle de

Un voyage dans le temps les 17 et 18 novembre L a Cie La Cnepuk, en collaboration avec le théâtre universitaire de Franche-Comté, a imaginé une petite forme théâtralisée pour mettre en valeur les différentes pratiques de l’apprentissage du français qui sont ou ont été enseignées au C.L.A. le printemps a été réalisée à Besançon lors de Mai-68. L’ambiance est celle d’une manifestation étudiante , illustre Chloé Marguerie, metteure en scène de la Cie La Cnepuk, chargée de la création scénique. On essaie d’être le plus proche du réalisme en retrouvant les instruments utilisés à l’époque des pratiques.”

C’est le printemps, fondée dans les années soixante dix, on se pose pour la première fois la question de mon trer le français tel qu’on le parle, sans s’interdire d’être familier. Cette méthode ne corres pondait pas aux usages linguis tiques alors en œuvre qui étaient

Le congrès mondial des professeurs de français à Besançon en 2025.

Appelée Voyage dans le temps, cette création est composée de quatre saynètes qui retracent quatre méthodes d’apprentissage : Tempo, C’est le prin temps, Silent Way et la M2 F.L.E. Prenant corps dans les salles de classe du C.L.A., ces saynètes sont précédées de sonomathons, sorte de cubes noirs placés aux entrées, qui font office de sas temporel. “L’idée est de créer des univers sonores avant les salles pour dégager l’ambiance des dif férentes pratiques. Par exemple, la méthode C’est

Des professeurs et anciens professeurs seront présents pour tenir le rôle de pratiquant. Un appel à volontaires est lancé aux étudiants pour incarner les étudiants d’hier et de demain dans cet événe ment. Les intéressés ont jusqu’au 28 octobre pour se manifester. n Pour vous inscrire merci d'envoyer votre nom, prénom, mail et numéro de téléphone à gestion.tufc@gmail.com

Publi-information Motos Box 25 prépare ses portes ouvertes Installé à Franois depuis fin mai, le nouveau concessionnaire Ducati de Besançon ouvre ses portes pour un grand week-end d’inauguration les 28 et 29 octobre.

Grégory Lemire, gérant de Motos Box 25, au milieu du grand show

L a nouvelle concession Ducati de Besançon-Fra nois a démarré son acti vité sans bruit, fin mai, ce qui ne l’a pas empêché de connaître un démarrage ful gurant. “Nous sommes très satis faits des premiers mois, confirme le gérant de Motos Box 25 Grégory Lemire. Le week-end d’inaugura tion que nous organisons les 28 et 29 octobre nous permettra encore d’élargir notre notoriété. On sent que la marque Ducati était atten

due ici.” Il faut dire que la mythique marque italienne suscite plus que de la curiosité, mais une vraie passion, tant sa gamme et le des ign de ses motos ont de quoi enthousiasmer les amateurs de deux-roues racés. Un peu à l’instar de Ferrari pour les voitures, la marque de motos à l’écusson rouge s’est taillé une solide réputation dans l’univers de la moto, renfor cée par ses récents titres dans les championnats du monde G.P. et

room de la concession Ducati de Besançon Franois.

“On sent que la marque Ducati était attendue ici.”

amateurs de pouvoir essayer la plupart des modèles Ducati et Fantic, l’autre marque ita lienne distribuée ici. Des opé rations commerciales seront organisées tout au long de ces deux jours d’inauguration. L’équipe de Motos Box 25 attend les passionnés de moto. L’étendue de la gamme Ducati est unique. De la belle entrée de gamme jusqu’aux modèles Unica quasiment sur mesure, en passant par une séduisante gamme all-road, aucune Ducati ne laisse indifférent. n Ouvert du mardi au samedi De 9h à 12h et de 14h à 19h (18 heures le samedi) www.motosbox.fr

Les amoureux de belle méca nique trouveront donc leur bon heur dans le grand show-room de la concession Motos Box 25, idéalement placée à Franois sur un axe très passant et à proximité immédiate des prin cipales routes d’accès à Besan çon. “Cet emplacement est vrai ment top pour nos clients, qu’ils viennent du Haut-Doubs, de Haute-Saône ou du Jura. Nous avons été très bien accueillis à Franois” se réjouit le gérant. Les portes ouvertes des 28 et 29 octobre permettront aux

Superbike. La notoriété de Ducati est encore montée d’un cran depuis que le constructeur allemand Audi en a repris la destinée il y a une dizaine d’an nées, pour en faire la marque moto premium par excellence. “Ducati est en effet plutôt orien tée haut de gamme, ce qui ne nous empêche pas d’avoir des modèles accessibles au plus grand nombre, à partir de 10 000 ou 12 000 euros” note Grégory Lemire, lui-même com pétiteur moto et gérant d’une autre concession moto à Dole.

CONCESSIONNAIRE DUCATI ET FANTIC Rue Louis Jouffroy - FRANOIS Tél. : 03 39 79 01 19 E-mail : contact@motosbox.fr

La nouvelle concession Ducati est idéalement placée à Franois.

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La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

CULTURE

L’art en déportation, bouleversant Le Musée de la résistance et de la déportation touche dans le mille Entièrement repensé, le lieu de mémoire donne à voir et à réfléchir. Il devrait déjà dépasser la barre des 10 000 visiteurs, trois semaines seulement après sa réouverture.

A u compteur, le directeur de la Citadelle Alexandre Arnodo en était à 7 455 au 21 septembre. Trois semaines après son ouver ture, le musée devrait déjà approcher les 10 000 visiteurs. Après trois ans et demi de fermeture, l’appétence pour ce lieu de mémoire était vive. Lors de son inauguration le 8 septembre, la maire Anne Vignot a sans doute pro

ration. L’espace dédié à l’art en déportation, bouleversant, termine la visite. Comme une réponse d’humanité “à la banalité du mal” selon les mots d’Hannah Arendt. Anne Vignot l’a dit : “C’est de la dignité de l’humanité, mais aussi de ses faillites” que nous parle ce musée. n J.-F.H.

noncé son plus beau discours depuis qu’elle est élue. Dans une scénographie entièrement revue, et grâce à un éclairage subtil et des salles aux tons de plus en plus sombres à mesure que les tragiques épisodes de la seconde guerre mondiale se nouent, le visiteur s'enfonce dans l’horreur de l’Histoire, jusqu’à la lumière revenue du temps de la Libé

EN BREF

CENTRE-VILLE Attraction Ça roule toujours pour le carrousel

Expédition Suite à sa récente

expédition au Groenland avec l’association Bout de Vie, le Bisontin Frédéric Parise organise le visionnage d’un documentaire de 52 minutes et qui s’intitule “L’iceberg”. Il a été filmé durant ces 10 jours d’expédition. Ce film sera diffusé le dimanche 26 novembre à 10 heures au cinéma Mégarama de Valentin. Le réalisateur David Thiago Ribeiro sera présent. Plus d’infos au 0766204393. Nuit du Droit La 5ème édition de la Nuit du Droit est programmée le mercredi 4 octobre, jour du 65ème anniversaire de la Constitution de la Vème République. La Nuit du Droit est un événement culturel qui vise à sensibiliser le grand public aux principes et aux métiers du droit et de faire tomber les murs entre les citoyens et les professionnels du droit. L’Université de Besançon sera concernée, avec notamment un grand quiz juridique à la fac de droit (45 D, avenue de l’Observatoire) de 19h30 à 21 h 30. Accès libre.

La Ville de Besançon vient de renouveler sa convention d’occupation du domaine public et la présence du carrousel Bailly-Cochet, place de la Révolution, pour trois ans. Le temps des travaux de revégétalisation, le manège sera toutefois déplacé place du 8 septembre.

L es petits Bisontins le connaissent bien et en font même un passage incon tournable des promenades dominicales. Leurs parents et certains grands-parents y ont aussi leur souvenir. Débarqué il y a près de 40 ans dans le cen tre-ville bisontin, le carrousel de la famille Bailly-Cochet fait partie des attractions auxquelles on s’est attaché dans la Boucle. “On a déjà réuni trois générations d’enfants et de clients sur le manège” , se réjouit Francisque Bailly-Cochet. “La première fois, c’était pour répondre à la demande de M. Franck qui avait une bou tique au square Saint-Amour. On était venu animer le square pen dant un mois pour les vacances de Pâques” , se souvient-il. La famille, originaire du Jura, se transmet de génération en génération cette passion du

qu’une nouvelle autorisation d’oc cupation est délivrée jusqu’en 2026 pour son emplacement place de la Révolution, le manège se voit à nouveau contraint de démé nager, le temps des travaux de revégétalisation. Le 21 septembre, juste avant le lancement officiel des travaux par la mairie, le carrousel se voyait ainsi démonté pour rejoin dre son ancien site, place du 8 septembre, occupé pendant 20 ans. De quoi ne plus s’y retrouver. Les habitués feront néanmoins rapidement le lien : ce carrousel ayant la particularité de retracer sur ses décors les grands moments de la vie de Victor Hugo. “On l’avait reconditionné en 2002 à l’occasion du Bicentenaire de l’écrivain bisontin. C’était un des rares clins d’œil dans la ville à l’époque, mettant en valeur Victor Hugo, avant même la réhabili

manège. L’aventure des carrou sels Bailly-Cochet aurait d’ail leurs débuté en 1865, année durant laquelle la famille Thurin commanda un carrousel de Prusse avec les tout premiers chevaux en bois. “On a longtemps sillonné les foires et les salons, puis on a progressivement arrêté dans les années 80-90 pour venir s’implanter dans les villes.” À Besançon, la clientèle profite depuis toujours de deux carrou sels. L’un est implanté au parc Micaud et l’autre se trouvait anciennement place du 8 sep tembre (face à l’église Saint Pierre), jusqu’à son récent démé nagement place de la Révolution, en 2020. Plusieurs raisons avaient alors été avancées, dont le besoin pour les Galeries Lafayette de gagner en visibilité sur leur entrée côté 8 septembre. Et voilà qu’aujourd’hui, alors

Francisque Bailly Cochet perpétue la tradition familiale.

qui ne pouvaient se résoudre à ne plus le voir tourner durant les travaux. Il restera donc sur la place du 8 septembre, au moins jusqu’en début d’année 2024. n S.G.

tation de sa maison natale” , pré cise Francisque Bailly-Cochet. Une spécificité qui passe sans doute inaperçue aux yeux des bambins, mais qui plaît bien sûr aux représentants de cette ville,

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