La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

32 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

NANCRAY

Projet éolien

Le vent de la contestation souffle toujours Le 16 septembre, l’association A.S.V.P.G. qui s’oppose à l’implantation de trois éoliennes sur Nancray, s’est réunie devant le musée des maisons comtoises. L’objectif était de communiquer autour de ce projet qu’elle dénonce toujours comme une aberration autant environnementale que démocratique.

D epuis des années, Thérèse Robert est vent debout contre le projet d’implantation d’éoliennes. À l’origine du projet qui s’étalait sur Nancray et Gennes, les trois machines géantes devaient être installées à côté de chez elle, dans le hameau de la Ramée (commune de Gennes), en bordure de la départementale. Seulement, juste en face s’élève un site classé Seveso. “À l’époque, notre maison devait être rasée, je suis montée au créneau, s’indigne l’ex maire de Gennes. Mais je n’ai pas spé cialement pris peur tellement c’était aber rant.” Finalement, l’endroit d’implantation va changer en 2021 en raison des risques et des enjeux environnementaux, notam ment avec la nidification de milans royaux, la proximité d’une zone de cap tage de l’Arcier, la destruction d’une forêt intact, le sol karstique, etc., liste Thérèse Robert. Seulement, le nouvel emplace ment très proche de La Chevillotte mais sur Nancray a suscité l’ire de nombreux

quand même le musée des maisons com toises, c’est contradictoire avec la préser vation du patrimoine. Et de l’autre côté, il y a le golf de La Chevillotte qui a un impact régional et au-delà” , s’insurge la présidente. C’est pourquoi, samedi 16 septembre, l’association a décidé de se rassembler devant le musée, à l’occasion des journées du patrimoine. Le but étant de présenter le projet et les conséquences sur l’aspect patrimonial, les nuisances, la santé, l’en vironnement, etc. “Il n’y a qu’Opale (le promoteur éolien, N.D.L.R.) qui commu nique officiellement” , dénonce l’associa tion. “Que l’on soit clair, nous ne sommes pas contre l’éolien, c’est la façon dont le projet a été présenté et l’emplacement des éoliennes. Vu l’opposition, c’est une aberration de continuer. Il y a un mépris de la population, reprend Thérèse Robert. C’est impossible de communiquer avec le maire, il ne se pose aucune question, il le fait pour l’argent.” Les opposants ont l’impression de se battre contre des

autres habitants, se regroupant alors au sein de l’A.S.V.P.G., comme Association vigilance Seveso et projet éolien Gennes Nancray. Elle compte aujourd’hui 815 adhérents de tout le plateau, présidée par Thérèse Robert. Entre-temps, la commune de Gennes s’est retirée du projet même si elle y reste favorable. Contrairement aux autres communes du plateau, qui selon Thérèse Robert, sont fermement opposées au projet. Actuellement, un mât de mesure est installé depuis plusieurs

mois. “Quand on le voit et qu’il faut rajouter 70 m de haut… Les éoliennes ont un impact visuel pour 8 000 habitants avec une destruc tion du cadre de vie, des nuisances visuelles et sonores, sans parler d’éven tuels dégâts sur la santé. Sans compter sur les enjeux patrimoniaux. Juste en des sous des éoliennes se trouve

Un mépris de la population dénoncé.

moulins à vent. De son côté, le projet éolien est ainsi pré senté par Opale et Nancréole sur le site du Parc éolien de Nancray: “Rare zone favorable à l’installation d’un parc éolien à l’échelle de Grand Besançon Métropole, ce projet situé en forêt communale de Nancray présente un potentiel de 3

éoliennes, distantes de plus d’1 km de cœur des villages alentour. Il permettrait d’alimenter deux tiers de la population du Premier Plateau en électricité renou velable, garantirait des retombées finan cières durables à la commune de Nancray, et offrirait l’opportunité à 40 % du ter ritoire d’être actionnaire du parc éolien.”

POUILLEY-LES-VIGNES Prévention L’échinococcose alvéolaire continue de faire des ravages L’association pour l’information et la recherche sur

rences-débats en soirée qui tournent en région. Ce rendez-vous sur le week-end nous a permis de rassembler des gens de partout : Metz, Annecy, Annemasse, Bourg-en-Bresse… et il y a eu pas mal d’échanges individuels.” Une façon aussi pour l’association de favoriser le partage d’expériences. “Trois personnes qui étaient présentes ont eu une transplantation hépatique. Une autre, diagnostiquée à l’âge de 11 ans, est aujourd’hui maman et infir mière. Cela montre qu’on peut aller bien avec une bonne prise en charge” , fait remarquer Antoine Courgey. Ce membre actif de l’A.I.R.E.A. en sait quelque chose pour avoir été dans les premiers patients opérés à Besançon, il y a 38 ans. “J’ai eu soudainement de fortes démangeaisons qui ont conduit au diagnostic. On m’a enlevé 1,750 kg de foie, j’étais à la limite de la greffe.” Depuis, il sensibilise le plus grand nombre à cette maladie parasitaire “qui ne se transmet pas que par le renard, mais aussi par les chats, les chiens, le contact avec du sable souillé… ” Il aide l’association dans ses diffé rentes actions. Créée initialement par des médecins et des chercheurs, en 1987, l’A.I.R.E.A. s’est en fait ouverte par la suite aux patients et à leurs proches. Elle continue aujourd’hui de

l’échinococcose alvéolaire (A.I.R.E.A.), qui réunit médecins, chercheurs et patients, a tenu son premier échino-café-info à la mi-septembre à Pouilley-les-Vignes. Elle veut davantage sensibiliser sur cette maladie et ses conséquences.

“I l arrive qu’on entende dire: “Ça existe encore cette mala die ?” Alors qu’elle reste bien sûr non seulement d’actualité, mais que davantage de nouveaux cas sont déclarés chaque année. On en compte désormais une quarantaine, contre 10 à 15, il y a 20 ans” , remarque Marie-Christine Zen. Nommée à la présidence de l’A.I.R.E.A. en 2021, cette Vosgienne d’origine sou ligne l’efficacité de la prise en charge bisontine et du C.H.U. Minjoz, très tôt investi sur ces questions et devenu Centre national de référence des Échi nococcoses. “On a la chance de se trouver ici et de profiter de cette expertise” , sou ligne Marie-Christine Zen, qui cite l’exemple d’une personne de la Drôme, venue spécialement s’installer dans la région pour son suivi. “En Franche-Comté, on n’a également pas de difficulté particulière pour le faire reconnaître en affection longue durée. Ce qui n’est pas le cas partout” ,

insiste la présidente de l’A.I.R.E.A. Et parce que l’information et la prévention jouent des rôles clefs dans cette maladie, dont les premiers signes n’apparaissent souvent que 10 à 15 ans après la conta mination (à un stade avancé), l’asso ciation a souhaité proposer un nouveau rendez-vous. “Le but était de toucher un vaste public, en proposant un nou veau format d’échanges.” Organisé sur une demi-journée, dans la salle polyvalente de Pouilley-les

Vignes, son premier échino-café-info a réuni différents intervenants, spécialistes de la maladie, autour de conférences flashs et de temps d’échanges sur la chirur gie, le traitement, le diag nostic. “C’était la première rencontre de ce type, en dehors des habituelles expositions qu’on propose à l’hôpital et de nos confé

Une expertise franc comtoise reconnue.

Marie-Christine Zen et Antoine Courgey travaillent à faire connaître la maladie.

aussi mettre en place des actions de prévention dans les écoles. Les cas pédiatriques se faisant plus prégnants. “L’an prochain, on travaillera notam ment avec le Parc naturel du Doubs horloger à sensibiliser les plus jeunes” , indique Marie-Christine Zen. n S.G.

travailler avec des nombreux parte naires (dont le C.H.U. Minjoz, l’Uni versité, la M.S.A., l’association santé éducation et prévention) et veut gagner en visibilité. Pour ce faire, elle a récem ment changé de logo et créé une page Facebook. Dans ses projets, l’A.I.R.E.A. aimerait

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