La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

30 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

GRAND BESANÇON MÉTROPOLE

Nouveau contrat avec l’Agence de l’eau

“La désimperméabilisation est un enjeu majeur du nouveau contrat”

Grand Besançon Métropole vient de signer un nouveau contrat avec l’Agence de l’eau. Frank Laidié, conseiller communautaire délégué au traitement individuel des eaux usées et Christian Imperas, directeur adjoint du service eau et assainissement décryptent les enjeux et les axes prioritaires.

Plus de 600 000 euros pour le programme Préventox Parmi les perspectives 2023 de Grand Besançon Métropole figure la poursuite de l’accompagnement des entreprises dans une meilleure gestion de leurs effluents non domestiques. 639 000 euros de subventions sont dédiés aux projets des entreprises. “L’objectif de Préventox est de réduire les flux de pollutions toxiques qui transitent dans les réseaux d’assai nissement du Grand Besançon en aidant les entreprises qui rejettent leurs effluents dans ces réseaux à trouver des solutions techniques permettant de traiter au maxi mum ces pollutions à la source” , explique la collectivité. À titre d’exemple, l’entreprise B.R. Microtop à Grandfontaine a bénéficié du dispositif : elle a acquis une fontaine de nettoyage biologique ou encore une armoire de rétention. L’investissement total se monte à 10 329 euros, dont 6 197 euros ont été subventionnés. Deux zones industrielles prioritaires, à savoir Velesmes-Essarts et Dannema rie-sur-Crète vont être étudiées. À Saint Vit, l’ensemble des entreprises implantées sur la commune vont faire l’objet de diag nostics par Gaz et Eaux. n

L a Presse Bisontine : Ce nouveau contrat porte sur 2022-2023 pour lequel les sub ventions s’élèvent à 3,8 millions d’euros. Quels changements apporte-t-il par rapport au précédent ? Frank Laidié : Il s’agit en fait de prolonger les actions du précédent contrat (2019 2021) qui suit les préconisations du 11ème plan de l’Agence de l’eau avec évidemment de nouvelles thématiques. Cette politique de contractualisation garantit un certain nombre d’assurances sur les engage ments, et offre une visibilité pour voir plus clairement et plus loin. Le contrat précédent portait une subvention de 4,4 millions d’euros et le taux de réali sation est de 80 %. Dans ce nouveau contrat, l’axe majeur concerne la désimperméabilisation avec deux volets : la désimperméabilisation des écoles et des rues. Christian Imperas : En ce sens, la place de la Bascule dont les travaux doivent s’ache ver à la fin de l’année est l’exemple le plus illustrant. Dans le précédent contrat, l’un des plus gros chantiers était la

construction du bassin d’orage de la Mal combe. La désimperméabilisation concerne un tiers des 3,8 millions d’euros de subventions. F.L. : Les communes autres que Besançon agissent aussi beaucoup sur les cours d’école mais pas que. À Pugey (Frank Laidié en est le maire, N.D.L.R.), on a désimperméabilisé l’ancienne cour d’école pour la création d’un bassin d’orage. L.P.B. : Quels sont les autres axes déclinés ? C.I. : Les actions auprès des entreprises se poursuivent avec le programme Pré ventox.

entreprises mais de les accompagner sur une assistance technique et une aide financière avec le contrat de l’eau. À ce jour, une dizaine d’entreprises a bénéficié de ce programme qui a été un peu freiné par d’autres priorités comme la crise de l’énergie. L.P.B. : Concrètement, comment se déploie ce programme sur le terrain ? C.I. : Il s’agit surtout d’entreprises indus trielles comme celles de traitements de surface de métaux, par exemple. Ce sont

des entreprises qu’on suit régulièrement par ailleurs. 50 % de l’investissement nécessaire pour traiter la pollution à l’origine est subventionné grâce à ce contrat. F.L. : Préventox est une opération qui his toriquement se pratique sur Besançon mais qui gagne maintenant G.B.M. et ses zones industrielles (voir ci-contre), comme Saint-Vit ou Saône C.I. : Concrètement, selon l’entreprise, cela peut être l’installation d’un bac de rétention sous leurs produits de stockage, il peut y

F.L. : C’est quelque chose de très intéressant car cela participe à notre logique globale de pro tection des ressources en empêchant les pol lutions à l’origine. La Chambre du commerce et d’industrie Saône Doubs a eu l’idée de ne pas contraindre les

“Quid de l’avenir des boues d’épuration ?”

CHAUDEFONTAINE Assainissement Après 15 ans d’attente, la nouvelle station

d’épuration va sortir de terre Dans le cadre de son contrat passé avec l’Agence de l’eau, Grand Besançon Métropole consacre une grosse partie des subventions à l’assainissement et notamment à la création de nouvelles stations d’épuration. À l’image de celle de Chaudefontaine dont les travaux doivent commencer prochainement.

station actuelle avait une capa cité de 315 équivalents habitant, la nouvelle a un volume moin dre, 250 équivalents habitant. Elle sera composée de deux étages de filtration plantés de roseaux sur 500 m 2 et une zone de rejet végétalisée d’infiltration. À cela s’ajoute le prolongement du réseau d’assainissement jusqu’à la nouvelle station située quelques centaines de mètres plus loin, à la sortie du village, au carrefour de la route de Rigney-Pouligney-Lusans. “28 semaines de travaux sont pré vues, ils doivent commencer en cette fin septembre, commente Michel Grosjean. T ous les gens sont contents, ça sent mauvais, ce n’est pas esthétique. Et la nou velle sera télésurveillée.” La mise en service du nouvel équipement est prévue en 2024. Autre commune qui va voir la création d’une nouvelle S.T.E.P., et des travaux envisagés début 2024 : Torpes. En 2018, des dys fonctionnements ont été obser vés sur les deux stations de la commune. Celle de Trébillet, datant de 1987 est ancienne quand celle des Chaseaux, pour

D ire que les habitants de Chaudefontaine se réjouissent de la construction d’une nou

n’a jamais pu voir le jour” , regrette José Gallardo, troisième adjoint à Marchaux-Chaudefon taine. La vieille station mise en service en 1975 montre de grands signes de fatigue, fissures et problèmes d’étanchéité en premier lieu. Elle a d’ailleurs fait l’objet d’une mise en demeure de la police de l’eau. “On ne peut plus traiter les effluents, et l’eau rejetée dans le ruisseau la Corcelle n’était pas propre” , relève Michel Gros jean, premier adjoint. Il devenait donc urgent d’enga ger de lourds travaux et inves tissements (700 500 euros sup portés par G.B.M. et l’Agence de l’eau) pour remettre aux normes. Par ailleurs, le réseau d’assainissement, lui aussi véné rable cinquantenaire, accusait des fuites. En 2021, il a été réha bilité pour assurer une bonne collecte des eaux usées. Si la

velle station d’épuration serait en dessous de la vérité. Quinze ans qu’ils l’attendent ! “À cause de la station, un petit lotissement

José Gallardo, troisième adjoint à Marchaux-Chaudefontaine, devant la vieille station d’épuration qui montre de gros signes de fatigue.

1 210 000 euros (H.T.). Une S.T.E.P. de la même veine et son réseau de transport devraient voir le jour à Pugey pour un montant prévisionnel d’1,1 million d’euros (H.T.). Le projet devrait être finalisé d’ici la fin de l’année. Dans son volet assainissement, le nouveau contrat de l’eau passé entre G.B.M. et l’Agence de l’eau prévoit également la restaura tion de milieux aquatiques sur le territoire du syndicat mixte du marais de Saône. À titre d’exemple, en 2023, le ruisseau du Pontot à Morre a ainsi été restauré. n L.P.

tant de 2014, présente des ana lyses non conformes. Les futurs travaux ont pour objectif de créer une seule unité de traitement des eaux usées de type filtres plantés de roseaux d’une capa cité de 1 400 équivalents habi tant sur le site des Chaseaux. Elle pourra traiter l’ensemble des effluents de la commune. La station de Trébillet sera quant à elle démolie après avoir été vidangée, désamiantée, démantelée. Ces changements s’accompagnent de la création d’un réseau pour transférer les effluents collectés au niveau de Trébillet vers la nouvelle unité. Le coût total est estimé à

C’est sur ce terrain à la sortie du village, au croisement direction Pouligney-Lusans que la future S.T.E.P. va s’élever. Si la parcelle a été déboisée, la végétation a déjà repris un peu ses droits.

Made with FlippingBook Learn more on our blog