La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

34 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

ARC-ET-SENANS

Publié cet été À 20 ans, elle signe son premier recueil de poésie Ambre Rigaud livre dans son ouvrage “Étoiles filantes

le voit comme un point de départ. Mais aussi et surtout un hommage à son grand-père disparu. “Mon livre était déjà en cours quand j’étais au lycée. C’est d’ailleurs avec lui que l’on avait choisi le titre. Il ne l’a mal heureusement pas vu fini ”, explique-t-elle. Sans être fixée sur un objectif précis pour l’heure, Ambre conti nue à écrire. “Je travaille sur deux recueils qui prendraient un peu la même forme. J’ai aussi deux romans de fiction qui sont un peu moins avancés.” Après en avoir parlé à certaines de ses connaissances, elle pourrait éga lement autoriser l’utilisation de ces textes pour le cours Florent à Paris. Des professeurs se sont montré intéressés. n S.G. “Étoiles filantes perdues dans le matin”, Ambre Rigaud, Éditions Baudelaire, 15 x 21 cm, 68 pages, 10,50 euros

réservée” , comme elle le souligne elle-même. “Ce livre parle du ressenti que l’on peut avoir à 16 ans, lorsqu’il arrive des choses que l’on ne pré férerait pas avoir à affronter à cet âge-là” , résume la maison d’édition lyonnaise, qui a choisi de publier ses textes. Paru en juillet dernier, son manuscrit avait séduit d’autres éditeurs. Mais Ambre a jeté son dévolu sur les éditions Baude laire. Comme un clin d’œil à cet auteur qu’elle aime tant et dont elle relit sans cesse les textes, notamment “Le spleen de Paris” qu’elle se souvient avoir décou vert à la bibliothèque d’Arc-et Senans. “J’ai eu un coup de fou dre pour ce recueil, qui fait partie de mes lectures favorites.” Elle compte aussi Rimbaud, Ver laine et Antoine de Saint-Exu péry parmi ses inspirations. Elle cite en parallèle dans les auteurs contemporains, John Green ou Lucas Clavel. Et si elle reconnaît volontiers un aspect “plutôt som bre” à ce premier ouvrage, elle

perdues dans le matin” un peu de son vécu tour menté. Des écrits sur lesquelles cette étudiante en lettres modernes à Besançon, travaillait depuis 5 ans.

C’ est dans le village d’Arc-et-Senans qu’Ambre se sent chez elle. C’est ici qu’elle a grandi avec ses grands-parents et qu’elle vit aujourd’hui encore, tout en étudiant à Besançon. La jeune femme a bien fait une tentative dans une faculté lyon naise, mais ne se sent bien que sur ce territoire qu’elle connaît. C’est ici aussi qu’elle écrit le plus. “Que ce soit chez moi, dans la rue, le matin ou même la nuit durant les moments d’insomnie, j’écris un peu partout et tout le temps” , avoue-t-elle. Elle trans porte d’ailleurs souvent un car net de notes avec elle. Si elle se passionne depuis toute petite pour l’écriture, elle y a trouvé aussi une façon de s’échapper. “J’ai connu pas mal

de traumatismes avec mes deux parents. Écrire a été, pour moi, le meilleur exutoire” , remarque Ambre Rigaud. Dans ce premier recueil, qui regroupe à la fois des poèmes et des nouvelles, l’étudiante en lettres remue ainsi des maux enfouis. On découvre sous sa plume beau coup de spleen, et, par contraste, quelques rares ouvertures sur les aspects positifs de la vie.

La jeune femme a couché sur papier ses tourments, comme la peur de l’avenir ou la mort qu’elle a frôlée. Par fois de façon plus ou moins directe, pour ne pas aller trop contre sa nature “solitaire et

Du spleen au vécu.

Ambre Rigaud est une toute jeune auteure en devenir.

EN BREF

ENVIRONNEMENT À Lavans-Quingey Le ruisseau de Saint-Renobert reprend son cours Engagé depuis plusieurs mois sur la restauration de cet affluent de la Loue, en aval de Quingey, l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue procédera en ce début octobre à sa remise en eau. De premières interventions avaient déjà eu lieu, l’an dernier, sur la partie amont.

Bornes À la suite de la volonté de la Ville de Besançon d’installer des bornes dans le quartier Battant-Madeleine, un collectif de commerçants du secteur, soutenu par l’Union des Commerçants de Besançon, a rencontré les élus concernés à diverses reprises pour leur exprimer leurs inquiétudes et formuler des propositions qui leur semblent pertinentes: installation de plateaux ralentisseurs au niveau des différentes écoles pour protéger les entrées et sorties des élèves, ou, en cas d’installation de bornes, ils préconisent que ces dernières ne soient remontées qu’en fin de journée (19 heures), à la fermeture des commerces. “Ginko Guide” “Ginko Guide”, c’est une nouvelle application pour guider les personnes en situation de handicap visuel sur le réseau Ginko. Elle est disponible au téléchargement. Cette application permet aux personnes malvoyantes de bénéficier d’une aide à la mobilité tout au long leurs déplacements sur l’ensemble des lignes du réseau Ginko (trams, bus et cars périurbains) et contribue ainsi à leur liberté et leur autonomie. Plus d’infos sur www.ginko.voyage

C omme beaucoup d’autres cours d’eau, le ruisseau de Saint-Reno bert avait subi plusieurs travaux de rectification et de curage depuis des années, conduisant à une dégradation du milieu. “Un état des lieux réalisé en 2018 a montré qu’il était vrai ment en difficulté sur l’aspect morpho logique, avec un fond très vaseux, sans oxygène et la présence de seuil infran chissable pour les poissons” , indique Jérémy Nicolet, technicien rivières. Or, ce ruisseau, “issu d’une résurgence kars tique fraîche possède un potentiel bio logique très intéressant.” L’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue a donc entrepris en 2022 une première phase de travaux sur sa partie amont sur environ 700 mètres linéaires. Avant de se lancer, au début de cette année, dans la suite de la restauration. L’idée était de s’attaquer cette fois à la partie aval, sur 1,8 km de ruisseau, avec un gain de plus de 800 mètres linéaires après travaux (par rapport à l’existant). “Il s’agit du premier projet de cette ampleur dans la vallée de la Loue.” 23

conventions ont dû être signées avec les propriétaires riverains, dont trois exploi tations agricoles. “Nous avons travaillé avec eux pour mettre en défens le cours d’eau, aménager des abreuvoirs sans déstabiliser les berges, installer des fran chissements pour les engins et le bétail… ” , explique Jérémy Nicolet. Ce qui aidera à préserver les bénéfices de ces travaux de restauration, tout en permettant la poursuite des activités agricoles pré sentes sur place.

“Les travaux portaient sur 1,8 km de ruisseau”, précise Jérémy Nicolet.

a permis de reconstituer le tracé de l’an cien lit.” On a également saisi, au pas sage, l’occasion de remettre en fonction nement une vaste zone humide d’environ 3 hectares, “dont on connaît l’impor tance” , souligne Jérémy Nicolet, “ces zones amenant notamment de l’eau en période d’étiage.” Sur la demande de la commune de Lavans-Quingey (et en collaboration avec elle), le lavoir du village accueillera aussi de nouveau les eaux du ruisseau de Saint-Renobert après une réfection totale. Une dernière phase de travaux, sur les 150 derniers mètres menant à la Loue, devrait par ailleurs être engagée dès l’été prochain. n S.G.

suivi dans la foulée par le rebouchage de l‘ancien lit et des travaux de plan tation. L’objectif est bien de redonner toutes les fonctionnalités écologiques à ce cours d’eau, pour qu’il puisse jouer son rôle d’affluent de la Loue, avec de forts enjeux “notamment sur la ressource en eau et la biodiversité aquatique, en recréant un habitat propice pour la fraie des pois sons” , rappelle le technicien. Les actions similaires entreprises depuis 25 ans sur la vallée du Drugeon et les résultats obtenus, prouvent tout l’intérêt de la démarche, selon lui. “Ici, on a réussi à retrouver les méandres originels à l’aide d’une étude topogra phique et des cartographies. Ce qui nous

3 hectares de zone humide.

Un peu plus de 514000 euros ont été mobilisés, subventionnés à 70 % par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerra née-Corse et à 10 % par la Fondation du patri moine. C’est l’entreprise F.C.E., basée à Levier, qui a été retenue pour la réa lisation du projet. Aux phases de terrassement et d’aménagement, se succède aujourd’hui la mise en eau. Cela sera