La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

36 Économie

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

MAZEROLLES-LE-SALIN

Société 45-8 Energy

On n’a pas de pétrole, mais on a peut-être de l’hélium ! Une société privée va entamer les premiers forages pour confirmer la présence d’hélium dans les communes de l’Ouest bisontin. Ce gaz inerte est stratégique pour de nombreuses industries de pointe.

N otre région n’a pas de pétrole, mais elle a peut-être de l’hélium, beaucoup d’hélium dans son sous sol. C’est en tout cas la conviction

laissent à penser que les gisements pour raient être prometteurs. Cette société qui se dédie à l’exploration et à la production de gaz industriels - hélium et hydrogène - avait obtenu l’an dernier de l’État (propriétaire du sous sol), un permis exclusif de recherche (P.E.R.) sur un vaste périmètre de plus de 300 km² couvrant plusieurs dizaines de communes de l’Ouest bisontin, la plu part membres de G.B.M. Pour les dirigeants de la start-up messine qui a levé plus de 30 millions d’euros de fonds depuis sa création en 2017, notre sous-sol est particulièrement prometteur. “L’hélium est un gaz que l’on importe pour l’instant à 100 % en Europe de l’Ouest. Les usages industriels de l’hélium (dans le médical, l’électronique, le spa tial…) tirent les besoins vers le haut. Il y a un véritable levier de développement en France, notre démarche est en totale cohérence avec la volonté française et européenne d’augmenter notre souverai neté en matière énergétique” résume Nico las Pélissier, co-fondateur et président de 45-8 Energy. L’hélium, gaz inerte plus léger que l’air a une autre particularité : son excellente conductibilité de la chaleur,

des dirigeants de la société 45-8 Energy dont le siège est en Moselle, et les son dages préliminaires déjà effectués dans plusieurs communes de l’Ouest bisontin

Des premiers sondages ont confirmé le potentiel en hélium dans les communes de l’Ouest bisontin (photos 45-8).

la présence d’hélium. C’est donc sur la base de ces forages historiques que nous avons mené nos études qui doivent être confirmées dans les semaines à venir avec les études sur la structuration précise du sous-sol que nous allons entreprendre.” Pour mener à bien ses premières études exploratoires, la société 45-8 Energy a collaboré avec le laboratoire Chrono environnement de l’Université de Franche-Comté. Si les sondages engagés à Mazerolles sont couronnés de succès, d’autres com munes du Grand Besançon pourraient être ciblées par ces travaux exploratoires, avant une éventuelle exploitation à grande échelle du sous-sol local. n J.-F.H.

3 000 fois plus que le cuivre, d’où d’autres applications possibles dans le recyclage des métaux stratégiques. La jeune société mène en parallèle un autre projet dans la Nièvre, encore plus avancé que le projet bisontin, qui pourrait aboutir à des pre mières productions dès 2024. Ici, les démarches sur le terrain vont bientôt s’accélérer (voir plus bas). Elles s’appuient notamment sur d’anciennes recherches datant de la fin des années cinquante, époque où on soupçonnait le sous-sol du Grand Besançon d’être riche en pétrole. “Une campagne d’exploration avec une dizaine de puits avait été entre prise. Mais les sociétés de l’époque n’avaient trouvé que des gaz non com bustibles. Parmi ces gaz, on soupçonne

Nicolas Pélissier et Benoît Hauville, les deux co-fondateurs de la société 45-8.

PALENTE-ORCHAMPS Nouvelle adresse Arnaques et fraudes à la consommation : “Il y a de plus en plus de demandes” Le Centre technique régional de la consommation

L e mois qui suit la rentrée n’est généralement pas de tout repos pour les associations de consom mateurs, qui voient s’amonceler sur leurs bureaux toutes sortes de dos siers en lien avec l’assurance scolaire, le logement ou les problèmes de télé phonie. Le C.T.R.C. en a l’habitude et sait que plusieurs questions techniques lui seront remontées à ce sujet. “On est très régulièrement sollicité et il y a des périodes, comme à la rentrée, où on observe des pics de demande. C’est assez cyclique” , remarque Pascal Duchézeau, nommé président du C.T.R.C. Franche Comté depuis mai. Cette instance régionale, vieille de 50 ans, fonctionne comme un outil juridique et technique. “On essaie d’être un puits d’informations pour nos 16 associations adhérentes.” Quand l’une d’entre elles à un questionnement, besoin d’une relecture ou de rédiger un courrier spé en Franche-Comté (C.T.R.C.) a déménagé au 1, rue Hector Berlioz à Besançon, dans des locaux mis à disposition par la Ville. Il apporte un soutien juridique aux associations de défense des consommateurs.

cifique, elle peut faire appel à la juriste du Centre technique régional, Agnès Gourvennec. “Ce sont souvent de petites structures qui n’ont pas cette compétence en interne” , explique-t-elle. “Il peut aussi arriver qu’on me sollicite pour des éclai rages. Quand on a du mal, par exemple, à interpréter les clauses d’un contrat.” En 2022, 106 dossiers ont ainsi été trai tés pour les associations adhérentes. Le C.T.R.C., qui n’a pas vocation à régler en direct les litiges des consommateurs, constitue simplement un relais vers elles. Ce qui fait dire à certains que ces structures régionales ne sont pas indis pensables. À la direction franc-comtoise, on pense au contraire qu’elles ont toute leur place. Subventionnées par l’Institut national de la consommation, on craint

geant, avec la généralisation d’Internet et l’émergence de nouvelles probléma tiques (aidants, tutelle ou curatelle, par cours de fin de vie…)” , note Pascal Duchézeau. “Et c’est souvent la popu lation la moins aisée qui est victime de ces fraudes. Celle qui ne peut mandater un avocat et qui a donc besoin de nos services.” Pour empêcher le développement de ces nouvelles arnaques et atteintes aux droits du consommateur, le centre franc comtois tient également des perma nences, une fois par mois à la Maison des seniors de Besançon et à l’espace France Services de Quingey. “Les sujets abordés sont variés. Cela va du démar chage à domicile, au litige avec un arti san en passant par des commandes en ligne sur des sites frauduleux” , indique Agnès Gourvennec. “On renseigne les personnes sur leurs droits et on les redi rige vers le bon interlocuteur.” Le C.T.R.C. organise aussi régulièrement des formations pour ses associations adhérentes, “car l’évolution des régle mentations impose une remise à niveau constante” , comme le rappelle son pré sident. La prochaine intervention, avec la directrice adjointe de la Banque de France, portera notamment sur les banques en ligne. n S.G.

même qu’un jour elles viennent à disparaître, par le jeu des arbitrages budgétaires. Or, les besoins sont là. “Les sujets deviennent tellement complexes qu’une lecture à plu sieurs est souvent pré férable. On voit aussi émerger de plus en plus de demandes et cela ne va pas aller en s’arran

Achats en ligne, démarchage, abus de faiblesse.

Agnès Gourvennec apporte son assistance juridique aux associations adhérentes.

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