La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

L’interview du mois 5

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

même degré de responsabilité écologique et sociale. Sur le terrain par exemple, la qualité de l’eau est menacée par certaines productions dont on est le plus fier. Pendant très long temps, je mettais en avant les efforts de la filière comté pour une agriculture plus durable. Aujourd’hui, on finit par payer le prix du succès du comté. Or, il faut que ce soit vivable et durable. L.P.B. : Lors de votre élection il y a un an, vous sou haitiez renouer le contact avec les agriculteurs. Qu’en est-il aujourd’hui ? D.V. : Je suis nostalgique de l’époque où le dialogue était rugueux mais toujours très direct. Pour autant, début juin, lors de nos journées de printemps, nous avons invité par exemple Daniel Prieur et les syndicats agricoles pour échanger avec eux. L.P.B. : Un mot sur le loup dans le Haut-Doubs et notamment le nouveau plan d’action du gouverne ment ? D.V. : Je ne sous-estime pas la détresse des éleveurs face à leurs bêtes éventrées, les indemnisations de troupeaux ne suffisent pas. Mais je continue à penser qu’on peut concilier le pastoralisme avec le loup. Il nous faut une connaissance plus fine du loup, on voit bien qu’une meute ne chasse pas facilement les bovins, ce sont souvent des animaux isolés. Un dialogue est possible, des gens cherchent des solutions ensemble, ce n’est pas droite-gauche ou entre syndicats. Il faut qu’on soit totalement cohérent avec notre politique agricole. On a cherché à éradiquer le renard, à déterrer les blaireaux. Peut-être qu’il faut revenir à une chaîne

position contre le projet ont été réélus. Il ne faut pas opposer le militantisme de ter rain au militantisme politique. On n’aurait pas gagné s’il n’y avait pas eu le coup de collier donné politiquement avec Jospin. Je suis fière de cette lutte exemplaire. L.P.B. : Quels sont les grands chantiers qui attendent E.E.L.V. ? D.V. : Dans les années 80-90, une bonne partie de la société doutait de la réalité de la crise écologique, le travail était essen tiellement de convaincre et d’éviter de

Nouveau plan Loup : Les Verts voient rouge

loup de la liste des espèces strictement protégées, le gou vernement se joint à la meute de ceux qui hurlent contre le loup et met en péril tout espoir d’une présence viable de l’es pèce sur son aire naturelle de répartition. Pour complaire aux exigences des syndicats agricoles ? Pas seulement. Il s’agit aussi de faire des économies, tirer les loups s’avérant moins coûteux que le financement des mesures d’accompagnement des éle veurs et de protection des troupeaux.” Pour E.E.L.V., la solution passe par une démarche scientifique pour une meil leure connaissance des loups et un accompagnement méthodique de l’élevage pour éviter les attaques. n

L e 18 septembre, l’État a présenté son plan Loup 2024-2029. Ce dernier a été loin de faire l’unanimité, tant du côté des éleveurs que des associations naturalistes, qui ont d’ailleurs quitté le groupe national Loup. De son côté, le groupe régional Europe Écologie-Les Verts par la voix de Dominique Voy net et Dominique Cornet ont dénoncé un déséquilibre du plan gouvernemental et se joignent à la colère des orga nisations de protection de la nature. “Aucune évaluation sérieuse du Plan national d’action précédent (2018

2023) n’a été réalisée, ce qui interdit de facto d’évaluer objectivement la situation actuelle : effectif des popu lations de loups, territoire par territoire, nature et ampleur des dommages, efficacité des mesures de protection des troupeaux, évolution du nom bre d’animaux d’élevage tués, ovins et bovins. (…) En uti lisant les dérogations prévues dans le statut de protection pour autoriser le tir indiffé rencié de centaines de loups, en simplifiant les procédures d’abattage, et - c’est sans doute le plus grave, en pré parant le déclassement du

détruire. Aujourd’hui, la situation est paradoxale. Les gens sont conscients du changement clima tique mais il y a un déni très fort lié à l’angoisse de l’impact du change ment climatique. C’est une façon de mettre la tête dans le sable. Mais si on repousse encore l’adoption de mesures effi caces, demain, les déci sions devront être plus rapides et plus autori taires. Il faut une approche polyvalente, les gens ont des préoccupa tions plus immédiates comme payer son loyer, son chauffage, remplir son caddie. Notre rôle est l’accompagnement, on doit avoir des aides condi tionnées à l’adoption de bonnes pratiques avec le

“Nostalgique de l’époque où le dialogue était rugueux mais direct.”

alimentaire plus complexe.

des choses débiles parce qu’on n’a pas le courage d’affronter l’opinion. Au niveau national, des combats presque gagnés ne le sont plus. Quand j’entends Emmanuel Macron incapable de concrétiser l’arrêt du glyphosate ou celui des vieilles centrales nucléaires, on a quand même un sacré boulot à faire. Donc non, jamais je n’ai été tentée par un autre parti. n Propos recueillis par L.P.

L.P.B. : En 40 ans d’engagement écologique, avez vous déjà eu envie de baisser les bras et peut-être de changer de parti politique ? D.V. : Régulièrement, j’ai de la lassitude. J’ai des moments d’enthousiasme comme avec le Grand canal, ou le travail fait à Montreuil. Et il y a beaucoup de moments où je me dis “Tout ça pour ça ?” On continue à faire

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