La Presse Bisontine 256 - Octobre 2023

18 Besançon

La Presse Bisontine n°256 - Octobre 2023

LITTÉRATURE

Envoyé, c’est posté Le coup de crayon de Nancy Peña va faire le tour de la France

reconnaît aussi une influence familiale. “Mes parents sont de gros lecteurs. Mon père collec tionnait les B.D. des années cin quante et les B.D. américaines en noir et blanc dont celles de Will Eisner. Cela a été très tôt une évidence pour moi.” Outre le fait de “se retrouver en enfance” à chaque fois qu’elle dessine, elle dit aimer surtout la diversité du métier. Sa dernière collaboration avec La Poste l’a ainsi amenée à évoquer l’immi gration polonaise. Un thème qui l’a renvoyée à sa propre histoire familiale. “J’aimerais parler, un jour, de l’enfance de ma grand mère en Espagne, qui a fui le franquisme.” Nancy Peña n’hésite pas non plus à partager parfois un peu de son quotidien comme dans sa série récréative “Madame”, où elle évoque sa maternité et donne la parole à son chat. Non sans humour, elle reconnaît rassem bler tous les clichés de l’illustra trice : “Je travaille seule dans ma tour d’ivoire, avec mon chat sur les genoux, en écoutant du jazz. Mais comme en B.D. il faut travailler avec les stéréotypes, au fond, j’en suis moi-même un !” n S.G.

L’auteure et illustratrice bisontine, que l’on connaît notamment pour ses albums jeunesse et B.D., se cache derrière le nouveau timbre de La Poste édité pour le centenaire de l’immigration polonaise.

T hème japonisant, person nages mythologiques, chats et végétaux… L’uni vers créatif de Nancy Peña est reconnaissable entre mille. Il est surtout devenu familier aux Bisontins au fil de ses col laborations locales, notamment avec le festival Livres dans la Boucle dont elle signe l’affiche depuis 3 ans. Un clin d’œil que cette Bisontine de cœur aime à rendre à son territoire d’adop tion. La jeune femme, originaire de Toulouse, est arrivée ici un peu par hasard pour enseigner, après avoir obtenu une agrégation en arts appliqués à l’école normale supérieure de Cachan en 2003. “Je me suis vite aperçue que ce métier n’était pas fait pour moi, étant d’un tempérament assez solitaire.” Elle décidera néan moins de rester à Besançon : “Une ville verte, où on peut avoir de l’intimité” pour laquelle elle a eu un coup de cœur, et de se consa

crer à la bande dessinée et à l’il lustration jeunesse. 20 ans plus tard, son travail a pris de l’am pleur et est aujourd’hui relayé par divers éditeurs et périodiques. Elle signe notamment la série “Médée”, une bande dessinée mythologique avec Blandine Le Callet, chez Casterman. Mais aussi la série “Le chat du kimono” (dont elle vient de sortir le dernier tome “Le goût du Japon”), chez La Boîte à bulles. C’est avec cette maison d’édition que l’aventure

commencera d’ail leurs pour elle. “J’avais envoyé quelques planches sur leur site et ils m’ont recontactée.” Si son trait est très inspiré de la gravure et de son passage à l’atelier de dessin de Catherine Escu dié à l’époque du collège, elle lui

Déjà une vingtaine de B.D. à son actif.

Nancy Peña travaille à l’encre ou sur tablette graphique selon les projets.

ASSOCIATION

Toujours prêts ! Planoise est gagné à son tour par la philosophie scoute

L'association des Éclaireuses et éclaireurs laïques de Franche-Comté, qui encadre à l’année une centaine d’enfants dans des activités nature, monte cette saison un projet autour du quartier de Planoise.

C’ est la plus grosse association de scou tisme à Besançon. “L’an dernier, nous avons accueilli 112 enfants encadrés par une équipe de 25 bénévoles” , indique Kevin Acosta, co-président des Éclai reuses et éclaireurs de Franche Comté. C’est aussi, et c’est sa particularité, la plus ancienne association locale de scoutisme laïque, née d’une volonté de par tage autour de la nature, sans attache religieuse. “On était plu sieurs à avoir déjà fait du scou tisme mais dans des mouvements

dans des forêts alentour comme à Servin, du côté du Haut-Doubs, l’été dernier. “On propose toutes sortes d’activités tout au long de l’année (jeux sportifs, tri sélectif, construction de cabane…) et on organise, en parallèle, des séjours d’une à trois semaines en été et des camps plus courts lors des vacances scolaires.” L’idée est d’être au contact de la nature. “On est vraiment dans l’appren tissage et la transmission des connaissances, avec ce côté aven ture dans les bois.” Il arrive aussi que l’association organise des échanges avec d’au tres scouts, comme lors de ce séjour en Écosse réalisé en 2022. “Nous étions partis pour dix jours de randonnée et nous avons ren contré sur place des scouts locaux” , explique Kevin Acosta, qui insiste sur la vocation d’ou verture et d’éducation populaire des Éclaireurs. Or jusqu’ici, l’association s’est surtout développée dans l’Est bisontin. Pour s’ouvrir davan tage, elle a donc décidé de monter cette année un projet autour du quartier de Planoise, soutenu par la ville de Besançon, avec le renfort et l’embauche d’un

confessionnels. On voulait pour suivre ces activités en lien avec la nature et la vie de groupe, en étant laïque.” En 2014, un petit groupe de Bisontins lance ainsi leur asso ciation de scoutisme, rattachée à la Fédération nationale des Éclaireuses et éclaireurs. D’une vingtaine d’enfants encadrés, elle passe au fil des années à une centaine. Sans véritables bureaux ni lieux d’attache, elle évolue dans tout Besançon. “Notre local, c’est la forêt” , résume amusé Kevin Acosta. Tantôt à Chailluz, tantôt à Avanne ou

Kevin Acosta et Adrien Jezequel (de gauche à droite) travailleront notamment avec la maison de quartier de Planoise.

(8-12 ans, 12-17 ans, aînés et jeunes encadrants), il y a tout intérêt à rapprocher ce public de quartier de la nature. “Quand on grandit en ville, on vit un peu hors-sol.” Le coût de l’inscription, de 60 à 360 euros selon le quo tient familial, comprend la four niture de la tenue et d’un manuel et englobe l’ensemble de l’année scolaire. n

tous. “On croit encore souvent que c’est réservé aux plus riches ou aux catholiques. Alors que chez nous, on défend la notion de mixité sociale, avec cette idée que dans la forêt, on est tous à égalité” , explique Kevin Acosta. “On prend conscience qu’on a besoin les uns des autres pour fonctionner. C’est une école du réel.” Pour ces scouts laïques, qui s’or ganisent en trois tranches d’âges

premier salarié. Adrien Jezequel, qui était jusqu’alors bénévole, a déjà participé au Vital’été et va continuer de proposer des activités sur le quartier. “On va travailler avec les différents acteurs de Planoise pour inclure nos propositions dans leur pro gramme d’animation annuel.” Les Éclaireuses et éclaireurs de Franche-Comté veulent ainsi se faire connaître et montrer que le scoutisme est ouvert à

S.G.

Plus d’infos : 06 47 25 34 95 ou contact@eclaireurslaiques.org

Les jeunes scouts apprennent à évoluer dans la nature.

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