La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

2, € 80

www.presse-bisontine.fr AVRIL 2019

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

N°208

MARAÎCHAGE, CIRCUITS COURTS, PRODUITS BIOS… LE GRAND BESANÇON EN ROUTE VERS L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE

Le dossier en p. 20 à 27

Les mouvements de grogne se multiplient La réforme du lycée ne passe pas Éducation p. 10

Dans un an, les municipales Votre maire se représentera-t-il ? ÉLections p. 6 à 8

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

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Des moutons pâturent en ville

Révolution Ceux qui ont connu Mai 68 diront que la violence n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui constitue la différence fondamentale avec le mouvement étudiant et ouvrier de la fin des années soixante par rapport aux insurrections d’aujourd’hui, c’est la finalité. En 1968, on voulait construire une société plus juste, bâtir un avenir plus serein pour les étudiants et jeter les bases d’un progrès social et sociétal. Ce qui fut fait ensuite, en partie. Aujourd’hui, après un énième samedi d’émeute, on n’est plus du tout dans la même logique. Les gilets jaunes, ceux qu’on appellera les ultras, mêlés aux casseurs sans foi ni loi n’ont plus qu’un objectif : détruire, nuire, et s’ils le peuvent renverser le pouvoir en mettant le pays à feu et à sang. La longue période de démo- cratie participative ouverte jusqu’au 15 mars, exercice inédit sans doute depuis la Révolution française, avait permis croyait- on d’apaiser les esprits. C’est sans doute vrai pour la grande majorité des citoyens qui ont participé à ces débats partout dans le Grand Besançon et en France. Contrai- rement à de traditionnelles réunions mili- tantes dans lesquelles tout le monde est d’accord sur tout, là, ouvriers et artistes, chefs d’entreprise et chômeurs, agriculteurs et retraités ont échangé leurs points de vue. S’il est ressorti de cette consultation populaire des propositions aussi hétéroclites que contradictoires, ce grand débat a eu le mérite de voir émerger des élans de solidarité nouveaux, des appétences de discussion et d’échanges, des sources de réflexion positives. Il reste, hélas, cette frange de contestataires qui est restée sourde aux propositions de dialogue, pré- férant sans doute par dépit s’autoalimenter de rancœur et de désarroi dans un entre- soi délétère qui n’a évidemment pas fait avancer leur cause. Et les terroristes abreu- vés de violence ont fini de discréditer un mouvement populaire qui sombre de samedi en samedi dans l’impopularité. Il est hélas à craindre que quelles que soient les annonces du gouvernement mi-avril, le lot des mécontents l’emporte sur ceux qui verront à l’issue de cette épuisante parenthèse sociale des progrès notoires. La Révolution voulait abattre les privilèges en instaurant la République. Celle qui gronde en ce moment cherche à avoir la peau de cette même République. Il est temps de riposter. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Vaîtes : les travaux peuvent reprendre, la contestation demeure

Des moutons au centre-ville pâturent au pied des tours bastionnées.

L es riverains de l’éco-quar- tier des Vaîtes, jardiniers, citoyens et militants réunis dans l’association “Jardins des Vaîtes” savaient leur “victoire” transitoire. Mais ils ne pensaient qu’elle serait de si courte durée. Après avoir obtenu la suspen- sion des travaux à la demande du préfet en mars dernier, ce même préfet a autorisé la pour- suite du chantier par arrêté. Depuis notre premier article (La Presse Bisontine de février), le Conseil national de la protection de la nature avait rendu le 14 février un avis négatif sur l’urbanisation jugeant les mesures compensatoires “insuf- fisantes.” Cet avis n’a finalement

pas été retenu. Les travaux peu- vent donc se poursuivre mais la contestation demeure. Un pique-nique citoyen était orga- nisé samedi 23 mars. L’asso- ciation F.N.E. 25-90 (France nature environnement) exprime son étonnement quant à la reprise des travaux : “La pré- cipitation dans laquelle les tra- vaux ont repris, avec son lot de destruction d’habitats naturels pour les espèces sur place, ne laisse pas présager une réelle prise en compte des engage- ments concernant la réduction des impacts dus aux chantiers : le printemps est déjà là, qui est une période de grande sensi- bilité pour la flore et la faune”

précise l’association. De son côté, le maire Jean-Louis Fous- seret a annoncé qu’un grand groupe immobilier était intéressé pour bâtir aux Vaîtes, sans citer de nom. Comme nous l’avions indiqué en mai 2016, les constructeurs ne se bousculent pas au portillon, deux ayant même jeté l’éponge. En jan- vier 2018, l’urbaniste François Greither admettait dans nos colonnes du retard en raison des problèmes juridiques liés au foncier - pas encore réglés -, et à une trop faible demande en logements sur Besançon. Le quartier est devenu un mar- queur politique. n

D epuis quelques jours, un spectacle un peu détonnant pour les urbains vient ajouter une touche de bucolique au cen- tre-ville de Besançon : 20 moutons sont venus renforcer le troupeau de chèvre conser- vatoire et pâtureront certaines prairies urbaines de la ville. La Ville a décidé d’élargir l’ac- tion de son “troupeau conser- vatoire” en gérant par pâtu- rage certaines prairies urbaines grâce à l’acquisition toute récente de ce premier lot de 20 moutons de race Bizet. “Une partie d’entre eux seront utilisés sur les collines, en complément des chèvres, car la mixité ovin-caprin est privilégiée pour mieux entre- tenir les milieux naturels. Et l’autre partie est utilisée dès ce mois de mars pour pâturer les prairies urbaines, accom- pagnée de quelques chèvres” note le service espaces verts de la Ville. Cette action a débuté sur la prairie humide qui borde le ruisseau de la Mouillère, au pied de la Tour

de la Pelote et se poursuivra sur des espaces communaux des quartiers Saint-Claude et des Montboucons. Depuis 2007, la Ville de Besançon gère et entretient les pelouses sèches des col- lines par le pâturage d’un troupeau de chèvres, excel- lentes débroussailleuses. Après 10 ans de partenariat avec un éleveur local, la Ville a choisi en janvier 2018 de racheter le troupeau “pour pérenniser ce mode de ges- tion écologique, économique et efficace. Deux bergers, agents municipaux, s’occu- pent du troupeau qui passe l’été sur les collines et est hiverné à la ferme des Torcols” ajoute le service municipal qui tient aussi à rappeler que “ces animaux herbivores sont nourris, soignés, bichonnés par les bergers. Pas besoin de leur donner du pain. Au contraire, ils risqueraient même d’en souffrir car leur appareil digestif n’est pas conçu pour digérer ce type d’aliment.” n

Parmi les enjeux aux

Vaîtes, cette mare, située en contrebas de la rue François-Rein.

La crèche de Montrapon a fait peau neuve

U ne enveloppe de 328 000 euros a été consacrée à la rénovation de la crèche de Montrapon, une des plus anciennes de la ville puisqu’elle a été créée en 1966. Elle présentait dès lors les limites d’un équipement éducatif du XX ème siècle avec des longs couloirs et des salles cloisonnées. Les travaux de rénovation ont permis d’élargir les couloirs de distribution qui ont été éclaircis par la lumière naturelle et d’aménager des salles d’évolution des jeunes enfants “qui permet la modu- larité des groupes d’enfants et des acti- vités” présente la crèche. Les espaces de change ont quant à eux été moder- nisés et dédoublés afin de “garantir l’in- timité de l’enfant et la prévention des troubles musculo-squelettiques des agents.” Le hall d’entrée facilite désor- mais les échanges entre parents et pro-

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Les salles d’évolution des enfants ont été entièrement repensées.

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Éliad, P. Groshany, I.S.B.A., Mairie d’Avanne-Aveney, Mairie d’École-Valentin, Ville de Besançon.

fessionnels de la petite enfance. La crèche de Montrapon devrait parti- ciper dès la rentrée prochaine à l’opé- ration “couches lavables” déjà en cours

dans trois autres crèches de la ville. Les crèches bisontines ont accueilli 1 386 enfants en 2018, dont 986 en accueil régulier et 400 en halte-garderie.

Celle de Montrapon dispose d’un agré- ment de “6 0 places. Une vingtaine d’as- sistantes maternelles y travaillent” précise sa directrice Bénédicte Jacques. n

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L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

La future tête de liste bisontine ?

“Je compte jouer un rôle principal pour les municipales”

Encore dans l’ombre de Jacques Grosperrin, Ludovic Fagaut (Les Républicains) sera sans doute aux premières loges des prochaines échéances municipales de mars 2020. Première interview à moins d’un an de l’échéance.

L a Presse Bisontine : Vous êtes déjà dans la campagne des municipales de 2020 ? Ludovic Fagaut : Oui, clairement, dans le cadre d’une démarche collective que l’on porte conjointement avec Jacques Grosperrin et nos amis de la droite et du centre, ainsi que de la société civile qui nous accompagne dans cette démarche. Nous sommes actuellement dans l’état des lieux, le diagnostic. Viendra ensuite la construction d’un projet alternatif pour cette ville et cette aggloméra- tion. C’est franchement dans cette dynamique-là que je suis actuelle- ment. On est d’ailleurs dans cette dynamique depuis 2013 quand nous avons décidé de proposer un pro- gramme crédible et ambitieux pour les Bisontins. Entre-temps, Jacques Grosperrin est devenu sénateur, moi vice-président du Département. Nous avons désormais encore plus d’expérience pour construire un projet solide. Et je prendrai toute ma part dans la construction de ce projet. L.P.B. : Plus précisément, quel sera votre rôle à vous ? L.F. : Je compte bien jouer un rôle principal pour ces prochaines muni- cipales, dans cette campagne. Mais toujours dans cet esprit collectif. À titre personnel,même si c’est devenu un gros mot, je crois beaucoup à la fidélité à mes idées et je ne vais pas m’excuser d’être de droite. Contrai- rement à d’autres, je refuse toute forme d’opportunisme. L.P.B. : Fidèle aussi à la ligne Wauquiez ? L.F. : Là encore, je suis loyal et fidèle. Il y a un patron qui s’appelle Lau- rent Wauquiez, ça ne veut pas dire pour autant que j’approuve toutes ses positions. Concernant les pro-

second la présidence de l’agglomération avec un éventuel mandat de maire à Saône. Rumeurs infondées ? L.F. (sourire) : J’en ai entendu parler aussi…Mais il y a la politique-fic- tion d’un côté, et de l’autre le vrai travail de terrain. Et au final, ce sont bien les électeurs qui décideront qui doit piloter le destin de cette ville et de cette agglomération. L.P.B. :Vous avez échoué à convaincre les Bisontins en 2014. Qu’est-ce que vos pro- positions pour 2020 auraient de plus ? L.F. : La courte défaite de 2014 est multifactorielle. Il y a eu la présence d’une liste F.N. qui nous a conduits à une triangulaire, il y avait cette liste portée par Jean-François Hum- bert au premier tour qui mine de rien a créé un certain trouble dans l’esprit des Bisontins et on n’a sans doute pas su porter notre projet à sa pleine mesure. Les circonstances seront forcément différentes cette fois-ci avec en plus unmaire sortant qui ne se représente pas. Il y a dans cette ville et dans cette agglomé- ration un besoin de rupture avec un autre projet, une autre offre et honnêtement, je pense qu’il y a un désir de droite et d’un autre souf- fle. L.P.B. : Tout le monde incarnera le renou- vellement puisque M. Fousseret ne se représentera pas ! L.F. : Il y a aussi ceux qui accompa- gnent le maire actuel depuis plus de vingt ans et qui estiment incarner le renouveau ! Ceux-là mêmes qui ont contribué à sacrifier Besançon et l’agglomération sur l’autel de la fusion des Régions. Des gens qui sont plus dans la réaction que dans l’action. L.P.B. :Vous n’avez aucune velléité à vouloir “tuer le père” en vous affirmant face à Jacques Grosperrin ? L.F. : Jacques Grosperrin reste notre chef de file incontesté et entre lui et moi, il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette. Je ne suis pas du tout dans cet esprit qu’il faille tuer le père pour exister. Jacques est un ami, c’est celui qui m’a permis de progresser en politique et les choses se feront tout naturellement si elles doivent se faire un jour. Car Jacques a un vrai sens politique et cette volonté que des jeunes émer- gent. L.P.B. : Quand allez-vous complètement sortir du bois et dire si vous êtes candidat à Besançon (ou à Saône) ? L.F. : Je pense qu’en septembre ce sera le moment opportun de porter les choses. On n’est pas dans la logique de 2014 où il était nécessaire d’avancer plus vite car l’union de

Ludovic Fagaut, conseiller municipal d’opposition à Besançon et vice-président du Conseil départemental du Doubs.

à vraiment chan- ger de braquet. L’innovation pas- sera aussi par le cœur de ville qu’il faut reconquérir, avec notamment le pôle Saint- Jacques en y ima- ginant plus de la French tech que des résidences pour personnes âgées. Le pôle étu- diant où j’estime qu’il n’y a pas assez d’innovation autour de cette

la droite restait à construire. Là, elle est déjà faite et nous avançons ensemble. L.P.B. : Les circonstances vont sans doute mettre sur votre route un candidat sérieux qui s’appelle Éric Alauzet, qui vous a d’ail- leurs déjà battu tous les deux Jacques Grosperrin et vous à d’autres scrutins. C’est une crainte ? L.F. : Personnellement, j’ai beaucoup de respect pour les gens qui ont de la constance dans leur engagement politique. Pour des gens comme Nicolas Bodin, pour Christophe Lime, ou Yves-Michel Dahoui par exemple. Ce sont des personnes qui se sont engagées selon des convictions et qui y sont restées fidèles. Ils n’ont pas succombé à l’appel des sirènes. Il y en a d’autres en revanche qui sont devenus des experts en retournement de vestes, au gré des circonstances, des gens qui sont capables de brader leurs convictions (si tant est qu’ils en aient…) pour leur propre intérêt ou juste une place. Ce qui m’im- porte, ce ne sont donc pas nos poten- tiels futurs adversaires,mais quelle perspective on souhaite redonner à Besançon et aux Bisontins. L.P.B. : Le programme n’est pas encore ficelémais avez-vous déjà des perspectives à donner ? L.F. : On a déjà avancé certaines pistes comme l’aspect sécuritaire et le bien vivre ensemble qu’il est impératif de retravailler. L’attrac- tivité économique de cette agglo- mération qui, si on souhaite qu’elle ne décline pas, doit nous amener

en réaction, qu’en anticipation. Il y a des réussites comme Témis ou Témis Santé mais quand on met dans la balance les réussites et les points de fragilité, la balance ne penche pas vraiment en faveur de Besançon. L.P.B. : Un mot du sport, un de vos thèmes de prédilection ? L.F. : Il est totalement anormal qu’une agglomération de 200 000 habitants, avec pourtant des cen- taines de bénévoles mobilisés, ne rayonne pas plus sur le plan sportif, à part un ou deux clubs. Je ne pren- drai l’exemple que du foot : on ne peut plus continuer à avoir deux belles équipes sans envisager d’avoir enfin un vrai club identifié Grand Besançon avec un niveau digne d’une agglomération comme la nôtre ! L.P.B. : Votre avis sur l’état de la gauche à Besançon ? L.F. : On s’aperçoit aujourd’hui que la construction qui agrégeait des communistes, des socialistes, des écologistes, était totalement arti- ficielle car ce sont autant de phi- losophies différentes et incompa- tibles, sans parler des anciens partisans de gauche qui ont rejoint En Marche.Alors de quelle gauche parle-t-on ? Je ne sais pas. Je vois juste qu’ils sont tous en train de s’étriper et que Besançon mérite autre chose, et en l’occurrence une vraie alternance. De notre côté, nous avons une vraie cohérence, une consistance et une constance. n Propos recueillis par J.-F.H.

Bio express

l Ludovic Fagaut est natif du Jura, il a 40 ans.

l Il est conseiller municipal d’opposition à Besançon depuis 2014 et conseiller communautaire à la C.A.G.B. Il est depuis 2015 vice-président du Conseil départemental du Doubs chargé du sport, de la culture et de l’éducation populaire. Il est principal des collèges publics de l l

“Je vois juste qu’ils sont tous en train de s’étriper.”

pépite qu’est le C.L.A. Le tourisme avec une Citadelle qui malgré son inscription à l’Unesco peine à attirer beaucoup plus de monde. Je le répète : Besançon manque d’am- bition. On s’apprête à faire le fes- tival des Grandes heures nature. Premièrement, cette marque ne parle à personne et deuxièmement, le trail des forts, le raid handi’forts, la Diagonale du Doubs… tout cela existe déjà. Oui, il y a bien ce salon mi-juin à Micropolis, mais je ne suis pas sûr qu’avec cette mani- festation dont l’entrée sera payante on s’identifiera vraiment ! L.P.B. : Jean-Louis Fousseret termine son dernier mandat. Des choses qu’il a faites trouvent tout de même grâce à vos yeux ? L.F. : On ne peut pas lui reprocher de ne pas aimer sa ville pour laquelle il s’est mobilisé depuis 1983. Mais il faut reconnaître qu’il a plus souvent été à la remorque,

chaines élections européennes, je pense que le trio qui a été choisi commence à bien imprimer. On ne peut pas appeler à un renouvellement et quand il est fait le critiquer. J’ai donc cette fidélité et cette loyauté vis- à-vis de Laurent Wauquiez comme je l’ai sur le plan local vis-à-vis de Jacques Grosper- rin. L.P.B. : On entend par- fois au sujet du duo Grosperrin-Fagaut : au premier reviendra la ville de Besançon et au

Sancey et de Pierrefontaine- les-Varans.

“Il y a un désir de

l Il pratique le sport, notamment le vélo.

droite dans cette ville.”

BESANÇON

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RELIGION Denier du culte Le diocèse de Besançon cherche à convaincre de nouveaux donateurs Alors que les dons sont en baisse dans la majorité des diocèses de France, celui de Besançon fait exception avec un denier en progres- sion. 2,66 millions d’euros ont été collectés auprès des fidèles.

L es inquiétudes étaient là. “On craignait un décro- chage massif et durable, c’est vraiment une bonne surprise” , remarque Philippe Tixier, économe du diocèse de Besançon. Le recul du nombre de donateurs lié à l’avancée en âge des fidèles, représente un défi depuis plusieurs années déjà. Auquel est venu s’ajouter en 2018 un contexte fiscal et social très défavorable. “Il y a eu la transformation de l’I.S.F., la hausse de la C.S.G. pour les retraités qui ont été nombreux à nous faire savoir qu’ils don- neraient moins, et le prélèvement à la source qui a constitué un facteur anxiogène.” En pleine polémique, l’Église doit aussi faire avec le spectre

des scandales d’abus sexuel et la récente condamnation du car- dinal Barbarin. Mais les réper- cussions sont davantage atten- dues sur 2019. “Il est difficile de juger l’impact. Cela peut aussi encourager à un renouvellement du soutien.”

estime qu’il “n’y a pas de pres- cription morale des faits pour l’Église” , et appelle à la trans- parence, tout en rappelant que différentes actions sont menées, dont cette prochaine formation à l’automne en lien avec le C.R.I.A.V.S.* C’est sur cette actualité brûlante que s’ouvre donc la campagne 2019 d’appel aux dons, volon- tairement axée sur desmessages d’adhésion aux valeurs de l’Église. Elle sera à nouveau mutualisée avec les autres dio- cèses comtois (Belfort-Montbé- liard et Saint-Claude) afin d’op- timiser les moyens de collecte. “Le denier représente 40 % de nos ressources, il est essentiel” , rappellent les responsables ecclé- siastiques.

5,1 millions d’euros ont été collectés dans les trois diocèses comtois représentés ici par M grs Blanchet, Bouilleret et Jordy (de gauche à droite).

Interrogé sur la situation dans son diocèse, l’arche- vêque bisontin M gr Jean-Luc Bouil- leret dit y avoir été confronté comme ailleurs, évoquant des cas très anciens. “L’ouver- ture de la parole a permis à quelques victimes de se faire entendre.” Lui

L’impact des abus sexuels plus attendu sur 2019.

porté leurs fruits sur la fin d’an- née, avec 20 000 dons enregistrés le jour du 31 décembre sur le diocèse bisontin, qui termine avec 46 837 euros de plus qu’en 2017. n S.G. * Centre ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles

Pour ce faire, ils misent sur les outils digitaux comme le don en ligne avec 311 360 euros collectés (+ 15 %) ou le prélèvement auto- matique qui a apporté 802 088 euros (+ 8 %) aux 3 dio- cèses. Une façon de s’adresser aux jeunes générations et de s’assurer aussi des fonds étalés sur l’année. Les campagnes de relance par e-mail ont également

L’enjeu porte à la fois sur la recherche de nouveaux dona- teurs et la fidélisation des dons. Car même si la collecte a pro- gressé en 2018, les diocèses com- tois continuent de perdre des donateurs (moins 686 dons enre- gistrés). La hausse s’explique en fait par des dons un peu plus généreux (+ 3,7 %) : le montant moyen est de 133 euros.

l’éVénement

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À un an des municipales Votre maire se représentera-t-il ?

l Grand Besançon L’exemple de Pirey Le rôle du maire a bien changé Ils ont une poignée dans le Grand Besançon, à l’image de Robert Stepourjine à Pirey, à avoir enchaîné cinq mandats d’affilée. Ces maires ont vu peu à peu se réduire leurs prérogatives. La Presse Bisontine a sondé une bonne partie des maires du Grand Besançon. Pour l’instant, une grande majorité d’entre eux hésite encore à repartir ou renonce. Ils sont encore très peu à affirmer vouloir rempiler pour un nouveau mandat. Explications et analyses de ce blues municipal.

en la personne d’un résident de Pirey : Patrick Ayache, ancien directeur des services de la Ville de Besançon et aujourd’hui poids lourd du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Ce scénario qui paraissait idéal aux yeux du maire sortant n’est pourtant pas confirmé. Il semblerait que M. Ayache ait finalement renoncé. Une chose est certaine : M. Stepourjine sera actif jusqu’à la dernière minute de son mandat. n J.-F.H. Ces chiffres portent sur les plus de 4 600 réponses renvoyées au Cevipof, qui a interrogé les maires. Les questions por- taient non seulement sur l’état d’esprit des maires, mais également sur leurs relations avec l’intercommunalité et leur position vis-à-vis des grandes réformes engagées par l’État. n Un maire sur deux ne veut pas repartir L es maires de France ont le blues. Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a rendu en novembre dernier son enquête, réa- lisée en coopération avec l’A.M.F. et à sa demande, dessinant le portrait et l’état d’esprit des maires, dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité. Cette enquête confirme que les maires sont inquiets et, pour beaucoup, touchés par une certaine lassitude. Ce qui se traduit dans l’un des chiffres les plus spectaculaires de cette enquête : un maire sur deux ne compte pas se repré- senter en 2020 - proportion qui atteint même 55 % dans les plus petites com- munes.

I l aura assisté à la naissance et à la vie de quatre collectivités depuis qu’il est à la tête de la mairie de Pirey : la C.C.G.B. (conseil des com- munes du Grand Besançon), ancêtre du district du Grand Besançon créé en 1993 sous l’impulsion de Robert Schwint, la C.A.G.B. en 2001 et enfin, dernier-né des rejetons de la décen- tralisation, la communauté urbaine cette année. Dans chacune de ses struc- tures, Robert Stepourjine a pris des responsabilités. Il est notamment en charge des questions d’habitat et de logement depuis plus de 25 ans. Paral- lèlement, il aura présidé durant trente ans aux destinées de sa commune de Pirey dont la population a quasiment doublé, passant de 1 100 habitants à la fin des années quatre-vingt, à 2 100 aujourd’hui. C’est dire si l’élu redoute cette date fatidique de mars 2020 où il devra se résoudre à laisser les clés de la mairie à son successeur. “C’est clair que de

devoir quitter les équipes merveilleuses qui travaillent avec moi à la mairie et à l’agglo risque d’être un crève-cœur pour moi. Mais je n’ai plus 20 ans et il est logique de devoir laisser la place à d’autres” dit-il. Si l’aspect humain lui fait redouter ce moment, Robert Stepourjine regrettera moins les contraintes administratives qui pèsent désormais sur les communes, aussi petites soient-elles. “Les maires doivent faire de l’administratif à lon- gueur de journée. On n’a plus le temps

Robert Stepourjine, maire de Pirey depuis 1989, devrait raccrocher l’année prochaine.

souvent par des absurdités que le maire de Pirey dénonce : “On nous a obligés à mettre de l’éclairage public sur le che- min qui sépare l’école de la restauration scolaire et on nous a même reproché que le niveau d’éclairage était insuffi- sant. Je rappelle juste que la restau- ration scolaire a lieu uniquement le midi à Pirey…” Autre aberration : “On nous a contraints de mettre un inter- phone devant le portail de la média- thèque pour les personnes handicapées. Or, le portail est fermé uniquement quand la médiathèque est fermée. À

quoi peut bien servir un interphone s’il n’y a personne pour répondre ?…” Robert Stepourjine voit également d’un mauvais œil les nouvelles missions que prendra la communauté urbaine - ne lui parlez pas de métropole ! “Ce n’est pas à la communauté urbaine de s’occuper d l’éclairage public ou des cimetières ! Une communauté urbaine doit être faite pour porter de vrais projets structurants !” Robert Stepourjine a un an pour pré- parer la suite. On murmure à Pirey qu’il aurait un successeur tout trouvé

de réfléchir au devenir de son village. La dégra- dation de notre rôle d’élu remonte aux lois Chevènement de 1995. Depuis, ça n’a fait qu’empirer. Je crains qu’on aille doucement vers la fin de l’échelon communal” dit-il. La mainmise de l’ad- ministration se traduit

La fin de la maintenance de nuit

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CEUX QUI ARRÊTENT, CEUX RENONCENT, CEUX QUI HÉSITENT Ils repartent (ou en ont envie) l Marchaux-Chaudefontaine “Avec grand plaisir” l Serre-les-Sapins “Je n’exclus rien” Ils se tâtent

l École-Valentin “J’attends la fin de l’année” Dans la tête d’Yves Guyen, la date est déjà fixée : il annoncera sa décision à la population de sa commune “le 6 janvier prochain, lors de la cérémonie des vœux. ” Cela laisse au maire d’École-Valentin encore neuf mois de réflexion, le temps également d’évaluer si sa santé lui permettra d’embrayer sur un nouveau mandat. Il dit vouloir aussi attendre ce que donneront dans les faits les conclusions du grand débat national. Tout cela dans le contexte du passage de la C.A.G.B. à la métropole du Grand Besançon qui va rebattre les cartes des responsabilités dévolues aux maires de la périphérie. n l Thise “Pas de choix tranché” Alain Loriguet (69 ans) termine un “mandat riche mais compliqué” avoue-t-il, en référence aux démissions en chaîne dans son équipe municipale. “Il y a eu beaucoup d’énergie à dépenser pour porter des sujets, des projets. Je n’ai pas encore tranché mais il y a encore des dossiers à porter dans notre commune. Je partirai qu’à la condition d’avoir une équipe solide autour de moi.” n l Franois “Tout dépendra de ma santé” Claude Preioni, maire de Franois, aura 80 ans l’année prochaine. Logique que celui qui a déjà enchaîné plusieurs mandats d’affilée jusqu’en 2014, avant de revenir aux affaires à la faveur de la démission du maire élu il y a cinq ans, se pose la question. “Je ne sais pas où je serai l’année prochaine, si je serai encore en bonne santé” dit-il. C’est la raison pour laquelle, Claude Preioni dit vouloir se décider “le plus tard possible.” n Sont aussi en phase de réflexion les maires de Saône (Yoran Delarue - 63 ans), Chalezeule (Christian Magnin-Feysot - 61 ans), Châtillon- le-Duc (Catherine Botteron - 63 ans), Roset-Fluans (Arnaud Grosperrin - 41 ans), Bonnay (Gilles Ory - 68 ans), Michel Jassey à Devecey, Gérard Galliot à Dannemarie-sur-Crète, Denis Jacquin à Torpes…

Patrick Corne (59 ans) a annoncé mardi 12 mars à son conseil municipal sa volonté de briguer un secondmandat. Il a demandé à ses colistiers de se positionner. “C’est avec grand plaisir que je repartirai car ce premier mandat ne fut que du bonheur. Il n’y a vraiment pas de contrainte.” n l Saint-Vit Pascal Routhier partant pour un dernier mandat Il lui reste quelques formalités à accomplir, et notamment une des plus importantes : partager son souhait avec son épouse… Mais Pascal Routhier semble bien décidé à briguer un quatrième et dernier mandat, lui qui est maire de Saint-Vit depuis 2001 après être entré au conseil municipal en 1995 alors qu’il n’avait que 33 ans. “Je ne cache pas que j’ai envie d’y retourner pour mener à bien tous les projets qu’on a lancés au cours de ce mandat. Mais ce serait le dernier mandat et je le consacrerais notamment à chercher des jeunes qui pourraient prendre la suite. Ce quatrième mandat serait donc celui de la transmission” note Pascal Routhier, aujourd’hui âgé de 57 ans, qui fait donc clairement un appel aux jeunes Saint-Vitois pour s’engager. Ce dernier mandat serait aussi pour lui l’occasion de participer à la montée en puissance de la communauté urbaine, une col- lectivité pour laquelle il dit n’avoir “aucune ambition particulière. Pour Saint-Vit, deuxième ville de cette communauté urbaine, il sera en revanche important de siéger au bureau.” n l Amagney “Je me représente” Thomas Javaux, déjà aux affaires depuis municipales depuis 1995, est aussi un des plus jeunes maires du Grand Besançon (47 ans). Il annonce la couleur : “J’ai annoncé que je me repré- senterais à mon conseil mais j’ignore encore si trois de mes adjoints - compétents - me suivront. Nous nous complétons bien.” L’appel est lancé… n l Montferrand-le-Château Pascal Duchézeau a envie Le maire de Montferrand-le-Château dit ne pas avoir encore pris sa décision. “Je ne sais pas encore” dit-il. Mais l’envie ne lui manque pas car il ne cache pas son souhait de voir aboutir le gros projet lancé dans sa commune de construction d’un nouveau complexe avec école, mairie et salle de spectacles et de conférences. Pascal Duchézeau est maire de Montferrand depuis 2001. n

Fort de cinq mandats déjà - Gabriel Baulieu est maire depuis 1989 -, le premier magistrat de Serre-les-Sapins n’exclut pas d’en briguer un sixième. C’est “en octobre ou novembre” dit-il qu’il se décidera après avoir engagé la nécessaire concertation avec ses troupes. “Pour être candidat l’année prochaine, premièrement il faut toujours être envie ironise-t-il, ensuite être en bonne santé, avoir envie, et enfin que toutes les circonstances s’y prêtent. Il y a encore beaucoup à faire dans cette commune et sur le plan de l’in- tercommunalité, c’est la raison pour laquelle à l’heure actuelle je n’exclus rien.” n l Mamirolle “Trop tôt” Daniel Huot (71 ans), deux mandats de maire, ne sait pas encore s’il briguera un 3 ème mandat. “C’est trop tôt pour prendre une décision” dit-il. Il décidera en milieu d’année. n l Roche-lez-Beaupré “Une réflexion personnelle et familiale” J acques Krieger (70 ans) avoue que le mandat de maire lui “plaît.” S’il se félicite d’un programme municipal “tenu” , il se cherche encore. “C’est une réflexion personnelle et familiale. J’ai demandé aux conseillers le 11 mars dernier de réfléchir de leur côté. On ne va pas attendre les deux derniers mois pour se positionner. Je prendrai ma décision avant fin juillet.” n l Beure Philippe Chaney est en phase de réflexion Du côté de Beure, c’est encore l’incertitude. Le maire Philippe Chaney, qui est maire depuis 2001 et élu depuis une trentaine d’années, pèse en ce moment le pour et le contre. “Je me pose notamment beaucoup de questions sur la façon qu’auront les maires de travailler dans la future métropole.” Pour cet élu de terrain, “le vrai rôle d’un maire est de faire des routes, des chemins, des réseaux d’assainissement. Or, tout cela sera transféré à la métropole.” Il se dit pourtant “confiant” concernant le mode de gouvernance de cette future métropole du Grand Besançon. Philippe Chaney s’est donné jusqu’à la fin de l’année pour se décider, en concertation avec son actuel conseil municipal. n

Déjà 5 mandats pour Gilles Ory, et peut-être un 6 ème “parce que

ça se passe bien dans la commune.”

ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

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l Tallenay

Ils arrêtent

Le maire ne briguera pas de 6 ème mandat

“Seul le maire et sa femme

l Montfaucon “Très probable que je raccroche”

peuvent mesurer la tâche”

J ean-Yves Pralon (68 ans),c’est lemec à tout faire de l’équipe. Lui, l’ancien footballeur de bon niveau régional arrivé par hasard dans la vie “politique” à l’âge de 37 ans n’a pas vrai- ment d’adversaires, ni dans sa commune, ni à l’Agglo. C’est sa qualité, sa faiblesse aussi. “Peut-être ai-je trop été dans la paix sociale. Je n’ai jamais augmenté les impôts en 30 ans, ce qui aurait peut-être pu nous permettre d’acheter du foncier, d’aller plus vite dans la réno- vation de bâtiments” concède- t-il lucidement. Ce qui l’a tou- ché, ce sont les attaques sur le Plan local d’urbanisme, les gens du voyage, l’affouage, des d’en ouvrir une autre… à Besançon sur la liste portée par Éric Alauzet. Jean-Yves Pralon raccroche. Toujours élu à 80 % des voix à Tallenay, il tourne une page avec l’espoir

l’Agglomération, corrige le pre- mier magistrat. J’espère que le futur(e) maire sera cette per- sonne capable de représenter les intérêts de Tallenay.” Il fut un des premiers - avec Gabriel Baulieu, Robert Stepourjine, Bernard Gavignet - à bâtir le conseil des communes du Grand Besançon (1989), qui deviendra le district, puis la C.A.G.B.(2001) et enfin la com- munauté urbaine (2019). Peu coutumier des cravates, encore moins des partis poli- tiques (il n’a jamais adhéré), J.-Y.-P. ne va pas totalement raccrocher.Il a rejoint le comité de soutien d’un prétendant à la mairie de Besançon, Éric Alauzet, ce qui lui a valu des reproches de la part d’un adjoint. Pralon se verrait bien confier un rôle dans la com- munauté urbaine, ce qu’il fait déjà comme vice-président en charge du sport et du tourisme. Difficile de raccrocher les crampons… n E.Ch. à peine plus qu’en 2008 (17 %). C’est surtout parmi les conseil- lers municipaux de base que la féminisation est la plus haute (38 %). Et quand une femme est maire, c’est la plupart du temps dans une petite commune : neuf femmes maires sur dix admi- nistrent une commune de moins de 1 000 habitants. À l’échelle de la région, parmi les vingt plus grandes villes de Bourgogne-Franche-Comté, qua- tre seulement sont dirigées par des femmes : Sens,Montbéliard, Montceau-les-Mines et Audin- court. Il y a encore du boulot ! n J.-F.H.

Fousseret, tout en reconnais- sant ses “nombreuses quali- tés.” Les raisons de son arrêt : le manque de motivation et de participation de la population dans la vie communale, ainsi que la charge de travail. “Je défie quiconque n’est pasmaire demesurer le temps passé.C’est du 24 heures sur 24.Vous êtes souvent seul.Vous prenez seul des décisions. Personne ne peut le mesurer, sauf l’épouse du maire” poursuit-il. La perte

critiques pas toujours fondées. “En façade, tu as le cuir dur, à l’intérieur cela laisse des traces indélébiles” confie-t-il. Désigné maire de Tallenay à l’âge de 37 ans en 1989, il a été réélu cinq fois dans un fau- teuil. À 68 ans, il a décidé de ne pas briguer de 6 ème mandat. Pourquoi ? “J’ai dit non car je connais les difficultés d’un mandat et je laisse à ceux qui voudraient prendre le relais le temps de s’organiser. Je serai prêt à les épauler… et ensuite, le trait sera tiré” explique le maire, dans son bureau. Abandonner son écharpe tri- colore ne lui fait pas peur. “De toute façon, je ne la mettais jamais. Pour les mariages, je l’entourais au cou des enfants” s’amuse ce cadre de la fonction publique territoriale connu pour son franc-parler, voire ses coups de gueule comme ce fut le cas lors du dernier conseil d’Agglo où il a ouver- tement critiqué laméthode de gouvernance de Jean-Louis

“Après trois mandats d’affilée, si je repars, c’est pour terminer à 80 ans. C’est quand même problématique” juge Pierre Contoz, maire de Mont- faucon depuis 2001. Si sa décision n’est pas définitive, “c’est très probable que je raccroche” dit-il. Pourtant, Pierre Contoz ne se dit “ni découragé, ni désabusé.” Bien sûr, il y a l’évolution de la C.A.G.B. en métropole qui privera peut-être encore les maires de certaines de leurs actuelles missions, mais “on a encore beaucoup à faire dans nos communes” dit- il. Ce qui lui pèse le plus, c’est le temps passé à la mairie et à l’agglo. “Des heures et des heures. Les gens qui vont postuler comme maire ne soupçonnent pas à quel point ça prend du temps” ajoute Pierre Contoz qui complète : “Il est normal aussi que la population veuille du renou- vellement.” Le maire de Montfaucon ne s’est pas encore penché sur sa succession mais s’il dit dans un sourire : “Je ne sais pas qui je voudrais pour me remplacer, mais je sais déjà qui je ne voudrais pas !” n l Avanne-Aveney Pas de second mandat pour Alain Paris Le maire d’Avanne-Aveney ne briguera pas de second mandat de maire. À 71 ans, il aspire désormais à “prendre une retraite dont je n’ai pas encore profité.” Il aura consacré ces douze dernières années à la vie municipale avec un mandat d’adjoint (dont 5 ans comme premier adjoint) et donc un mandat de maire.Aucun dauphin potentiel ne s’est pour l’instant déclaré dans cette commune de la proche périphérie bisontine. n

des compétences communales au profit de la Com- n’a aucun lien avec sa décision, “bien au contraire puisqu’il y aura davantage de travail pour représenter sa commune grâce à la charte de gouvernance de munauté urbaine

“Peut-être ai-je trop été dans la paix sociale.”

l Féminisation Une étude de l’I.N.S.E.E. La parité progresse lentement dans les conseils municipaux

“Sur le plan régional comme national, les élues sont souvent plus jeunes que leurs homologues masculins.Ainsi, dans la région, 55 %des femmes élues ont moins de 55 ans. À l’opposé, 52 % des hommes sont âgés de 55 ans ou plus” ajoute l’I.N.S.E.E. La tranche d’âge la plus nombreuse chez les femmes est celle des 45-49 ans tandis que chez les hommes, ce sont les 65-69 ans qui sont les plus présents. Les différences se creusent quand on grimpe dans l’échelle des responsabilités. En effet, sur les 3 700 maires de Bour- gogne-Franche-Comté, 660 seu- lement sont des femmes. C’est

nisation progresse, elle demeure moins forte dans la région qu’au niveau national où elle atteint 40 %” souligne l’I.N.S.E.E. Bour- gogne-Franche-Comté. C’est d’ailleurs l’une des plus basses de France avec Grand-Est et la Corse. Une des raisons est que la Bourgogne-Franche-Comté compte de nombreuses com- munes de moins de 1 000 habi- tants où la parité n’est donc pas imposée sur les listes. Dans ces petites communes, les conseils municipaux sont également un peu moins féminisés : 33,2 % de femmes contre 34,5 % sur le plan national. Et moins de 33 % dans le Doubs.

À l’échelle de la région Bourgogne-Franche-Comté, 36 % des élus actuels des conseils municipaux sont des femmes. La parité est presque atteinte dans les communes de 1 000 habitants et plus.

L es lois en faveur de l’égalité hommes- femmes en politique ont été mises en place à partir des années 2000. Bonnes oumauvaises, elles ont aumoins le mérite de voir s’impliquer plus de femmes qu’avant en poli- tique. Ces règles de parité s’ap- pliquent dans les assemblées régionales, départementales, ainsi que dans les conseils muni- cipaux,mais seulement des com-

Effet de cette législation dans les conseils municipaux, la pro- portion de femmes est désormais de 36 %, contre 32 % dix ans auparavant. Ce début de parité est en progression de plus de 4 points sous l’impulsion de la loi qui impose, depuis 2014, l’al- ternance obligatoire d’un homme et d’une femme sur les listes proposées aux électeurs pour les 500 communes de 1 000 habitants et plus. “Si la fémi-

munes de 1 000 habitants et plus. Conséquence : la parité est obli- gatoirement atteinte en Bour- gogne-Franche-Comté dans tous les conseils départementaux, et près de l’être au Conseil régional où 47 % des élus sont des femmes.À l’Assemblée nationale et au Sénat, la parité est moins avancée : les femmes représen- tent 39 % des sénateurs et 32 % des députés de la région.

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10 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

EN BREF

ÉDUCATION

Mouvement à Jules-Haag La réforme du lycée ne passe pas

Architecture Le C.A.U.E. du Doubs invite le public à découvrir les 22 projets de la deuxième édition du concours Vitalit’Y jusqu’30 avril dans le hall d’accueil du Fort Griffon, entrée D. L’interprofession de la filière forêt-bois, Fibois Bourgogne-Franche- Comté, a organisé courant 2018, la 2ème édition du concours national de design et d’architecture extérieure Vitalit’Y. 79 étudiants ou jeunes diplômés d’écoles d’architecture et de design invités ont proposé 62 concepts innovants de micro- architectures (aménagement, équipement, mobilier) extérieures en sapin du Jura et pierre de Bourgogne qui participent à l’animation de sites fluviaux de la région Bourgogne-Franche- Comté : haltes fluviales, ports, îles, rives. Braderie Le Secours Populaire Français organise une braderie de vêtements, salle Proudhon (2, place du Théâtre à Besançon) mardi 9 avril de 9 heures à 17 heures, sans interruption et mercredi 10 avril de 9 heures à 12 heures Renseignements au 03 81 81 63 91.

À la rentrée prochaine, la réforme du lycée entre en vigueur pour les élèves de seconde et de première. À six mois de la rentrée, il reste énormément de motifs d’inquiétude pour les enseignants.

L e sujet a été largement débattu le 19 mars der- nier entre les enseignants des lycées Victor-Hugo, edoux, Pasteur et Pergaud qui se sont retrouvés dans leurs éta- blissements respectifs pour une soirée de discussion. Des parents d’élèves étaient également pré- sents. Parallèlement, au lycée Jules-Haag ce même 19 mars, le conseil d’adminis- tration a de nouveau rejeté le projet du rectorat de supprimer

journée au Scènacle (rue de la Vieille-Monnaie) afin d’inviter parents d’élèves et enseignants à débattre sur cette réforme du lycée voulue par le ministre Jean-Michel Blanquer. “C’est pour nous l’occasion d’expliquer à tous pourquoi cette réforme nous fait peur. On est à six mois de la réforme et on ne sait tou- jours pas comment conseiller nos élèves” note Anne Lescalier pour le collectif Inter-lycées. Qu’est-ce qui effraie tant les enseignants, lesquels ont éga- lement envoyé un questionnaire à la présidente de Région pour l’interroger sur les conséquences pratiques de cette réforme du lycée ? “Comme il y a deux niveaux, seconde et première, concernés par la réforme avec des programmes nouveaux, qui financera tous les nouveaux manuels ? Qui financera les déplacements des élèves n’ayant pas de carte de bus quand ils devront se déplacer d’un établis- sement à l’autre pour certaines spécialités qui seront mutuali-

deux postes, l’un de C.P.E., l’autre d’un agent admi- nistratif. Une pétition a été lancée pour le cas particulier de Jules-Haag. C’est dans ce contexte que le collectif Inter- lycées a pro- grammé une réunion publique le jeudi 28mars en fin de

Au lycée Jules-Haag, en plus de la réforme, c’est la suppression de deux postes qui soulève l’inquiétude. Une pétition circule.

“Qui financera tous les nouveaux manuels ?”

du futur Bac, les enseignants disent ne toujours pas les connaître. “Et quid s’il n’y a plus de place pour des élèves dans une spécialité. C’est l’inspecteur d’académie qui choisira pour lui ?” interrogent encore les enseignants dans l’expectative qui voient arriver les prochaines vacances et la rentrée avec une angoisse non dissimulée. n J.-F.H..

pas contre l’esprit de cette réforme censée décloisonner les apprentissages, mais, comme le souligne Anne Lescalier, “c’est d’abord le calendrier de la réforme qui fait peur aux ensei- gnants. On aurait dû faire d’abord la seconde, puis la pre- mière. Par ailleurs, le contenu des nouveaux programmes n’a quasiment pas été discuté.” Tout comme la nature des épreuves

sées ? La Région financera-t-elle la nécessaire adaptation des salles de cours pour accueillir des groupes plus importants ? Qui va financer les nouveaux postes informatiques qui seront nécessaires du fait de la mise en application de certaines par- ties des programmes dans toutes les disciplines ?” énumère le col- lectif. Tous les enseignants ne sont

POLITIQUE

Municipales à Besançon “L’équipe” se prend au jeu Les Verts, avec le P.C.F. et une association de citoyens, créent une initiative pour “réunir” les gauches.

Zooms “À quoi jouent Vignot et Lime ?” L a France Insoumise, dans son rôle, n’a pas tardé à réagir : “Nous apprenons donc que nous, la France insoumise, faisons partie de leur rêve de grande union de la gauche du N.P.A. au P.-S. Nous sommes d’autant plus interloqué(e)s par cette démarche en duo qu’une rencontre est prévue. Nous sommes également très surpris(e)s par le contenu de cette conférence de presse” dit La France insoumise de Besançon qui annonce “continuer sa démarche de rassemblement tournée, avant tout, vers les citoyennes et citoyens, et la construction d’un programme.” l J ean-Sébastien Leuba, qui s’est désolidarisé du groupe P.-S. au conseil municipal pour rejoindre l’Intergroupe, a annoncé aux militants socialistes qu’il ne déposerait pas sa candidature comme premier des Socialistes pour la Ville de Besançon au sein de la section bisontine. Il veut toutefois “ s’associer à une démarche de rassemblement au niveau de laVille deBesançon et de l’Agglomération.” En clair, il mettra son énergie avec les Verts, le P.C. et d’autres. Par ailleurs, l’autre P.-S. Patrick Bon temps s’est retiré de la course. l P.-S. : Leuba n’est pas candidat à l’investiture

de la transition écologique, la solidarité, l’égalité, la protection des services publics. Pour l’instant, aucun capitaine pour diriger cette formation dont l’objectif est de rassembler toutes les gauches à Besançon mais aussi dans les 67 autres communes de l’agglomération. “Aujourd’hui Joseph Gosset est

le porte-parole, demain ce sera quelqu’un d’autre” explique Anne Vignot (E.E.L.V.). Pas de chef donc. Il ou elle sera désignée plus tard après que toutes les propositions aient été posées. Paradoxalement, ni Anne- Sophie Andriantavy, ni Jean- Sébastien Leuba (Parti socia- liste),membres de l’Intergroupe, n’étaient présents à cette réu- nion de lancement (lire par ail- leurs). “Il y a des contacts avec toutes les formations, le P.-S. en fait partie” assure Christophe Lime. PourAnneVignot, la confi- guration de ce groupe de réflexion est novatrice : “Nous n’avons sans doute pas choisi le chemin le plus facile, admet AnneVignot. Mais c’est novateur car nous allons co-construire avec les Bisontins et les Grands Bisontins.” Christophe Lime l’assure : la gauche n’est pas divisée : “c’est même la première fois que nous sommes si tôt réunis. Notre objec- tif, c’est gagner.” Ils n’ont bien évidemment pas manqué de tacler le candidat et député Éric Alauzet (L.R.E.M.) qu’ils consi- dèrent “de droite.” Dans le camp

“U n projet, une équipe, une méthode.” Christophe Lime (P.C.F.) martèle les trois concepts que

son groupe, avec Europe Écolo- gie-Les Verts et l’association “À gauche citoyens” mènent pour les municipales 2020. Leur nom : “L’équipe”. Leur projet : le ras- semblement de la gauche autour

autres, il y aura du sport c’est certain. Tant mieux pour le débat. n E.Ch.

d’Alauzet, on sourit : “C’est une équipe de beach-volley ?” ironise Frank Monneur, soutien du député. Avec l’équipe, et les

Les deux P.-S. n’étaient pas convoqués à cette réunion.

Pour participer aux réflexions : www.decidons-besancon.com

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