La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

8

l Tallenay

Ils arrêtent

Le maire ne briguera pas de 6 ème mandat

“Seul le maire et sa femme

l Montfaucon “Très probable que je raccroche”

peuvent mesurer la tâche”

J ean-Yves Pralon (68 ans),c’est lemec à tout faire de l’équipe. Lui, l’ancien footballeur de bon niveau régional arrivé par hasard dans la vie “politique” à l’âge de 37 ans n’a pas vrai- ment d’adversaires, ni dans sa commune, ni à l’Agglo. C’est sa qualité, sa faiblesse aussi. “Peut-être ai-je trop été dans la paix sociale. Je n’ai jamais augmenté les impôts en 30 ans, ce qui aurait peut-être pu nous permettre d’acheter du foncier, d’aller plus vite dans la réno- vation de bâtiments” concède- t-il lucidement. Ce qui l’a tou- ché, ce sont les attaques sur le Plan local d’urbanisme, les gens du voyage, l’affouage, des d’en ouvrir une autre… à Besançon sur la liste portée par Éric Alauzet. Jean-Yves Pralon raccroche. Toujours élu à 80 % des voix à Tallenay, il tourne une page avec l’espoir

l’Agglomération, corrige le pre- mier magistrat. J’espère que le futur(e) maire sera cette per- sonne capable de représenter les intérêts de Tallenay.” Il fut un des premiers - avec Gabriel Baulieu, Robert Stepourjine, Bernard Gavignet - à bâtir le conseil des communes du Grand Besançon (1989), qui deviendra le district, puis la C.A.G.B.(2001) et enfin la com- munauté urbaine (2019). Peu coutumier des cravates, encore moins des partis poli- tiques (il n’a jamais adhéré), J.-Y.-P. ne va pas totalement raccrocher.Il a rejoint le comité de soutien d’un prétendant à la mairie de Besançon, Éric Alauzet, ce qui lui a valu des reproches de la part d’un adjoint. Pralon se verrait bien confier un rôle dans la com- munauté urbaine, ce qu’il fait déjà comme vice-président en charge du sport et du tourisme. Difficile de raccrocher les crampons… n E.Ch. à peine plus qu’en 2008 (17 %). C’est surtout parmi les conseil- lers municipaux de base que la féminisation est la plus haute (38 %). Et quand une femme est maire, c’est la plupart du temps dans une petite commune : neuf femmes maires sur dix admi- nistrent une commune de moins de 1 000 habitants. À l’échelle de la région, parmi les vingt plus grandes villes de Bourgogne-Franche-Comté, qua- tre seulement sont dirigées par des femmes : Sens,Montbéliard, Montceau-les-Mines et Audin- court. Il y a encore du boulot ! n J.-F.H.

Fousseret, tout en reconnais- sant ses “nombreuses quali- tés.” Les raisons de son arrêt : le manque de motivation et de participation de la population dans la vie communale, ainsi que la charge de travail. “Je défie quiconque n’est pasmaire demesurer le temps passé.C’est du 24 heures sur 24.Vous êtes souvent seul.Vous prenez seul des décisions. Personne ne peut le mesurer, sauf l’épouse du maire” poursuit-il. La perte

critiques pas toujours fondées. “En façade, tu as le cuir dur, à l’intérieur cela laisse des traces indélébiles” confie-t-il. Désigné maire de Tallenay à l’âge de 37 ans en 1989, il a été réélu cinq fois dans un fau- teuil. À 68 ans, il a décidé de ne pas briguer de 6 ème mandat. Pourquoi ? “J’ai dit non car je connais les difficultés d’un mandat et je laisse à ceux qui voudraient prendre le relais le temps de s’organiser. Je serai prêt à les épauler… et ensuite, le trait sera tiré” explique le maire, dans son bureau. Abandonner son écharpe tri- colore ne lui fait pas peur. “De toute façon, je ne la mettais jamais. Pour les mariages, je l’entourais au cou des enfants” s’amuse ce cadre de la fonction publique territoriale connu pour son franc-parler, voire ses coups de gueule comme ce fut le cas lors du dernier conseil d’Agglo où il a ouver- tement critiqué laméthode de gouvernance de Jean-Louis

“Après trois mandats d’affilée, si je repars, c’est pour terminer à 80 ans. C’est quand même problématique” juge Pierre Contoz, maire de Mont- faucon depuis 2001. Si sa décision n’est pas définitive, “c’est très probable que je raccroche” dit-il. Pourtant, Pierre Contoz ne se dit “ni découragé, ni désabusé.” Bien sûr, il y a l’évolution de la C.A.G.B. en métropole qui privera peut-être encore les maires de certaines de leurs actuelles missions, mais “on a encore beaucoup à faire dans nos communes” dit- il. Ce qui lui pèse le plus, c’est le temps passé à la mairie et à l’agglo. “Des heures et des heures. Les gens qui vont postuler comme maire ne soupçonnent pas à quel point ça prend du temps” ajoute Pierre Contoz qui complète : “Il est normal aussi que la population veuille du renou- vellement.” Le maire de Montfaucon ne s’est pas encore penché sur sa succession mais s’il dit dans un sourire : “Je ne sais pas qui je voudrais pour me remplacer, mais je sais déjà qui je ne voudrais pas !” n l Avanne-Aveney Pas de second mandat pour Alain Paris Le maire d’Avanne-Aveney ne briguera pas de second mandat de maire. À 71 ans, il aspire désormais à “prendre une retraite dont je n’ai pas encore profité.” Il aura consacré ces douze dernières années à la vie municipale avec un mandat d’adjoint (dont 5 ans comme premier adjoint) et donc un mandat de maire.Aucun dauphin potentiel ne s’est pour l’instant déclaré dans cette commune de la proche périphérie bisontine. n

des compétences communales au profit de la Com- n’a aucun lien avec sa décision, “bien au contraire puisqu’il y aura davantage de travail pour représenter sa commune grâce à la charte de gouvernance de munauté urbaine

“Peut-être ai-je trop été dans la paix sociale.”

l Féminisation Une étude de l’I.N.S.E.E. La parité progresse lentement dans les conseils municipaux

“Sur le plan régional comme national, les élues sont souvent plus jeunes que leurs homologues masculins.Ainsi, dans la région, 55 %des femmes élues ont moins de 55 ans. À l’opposé, 52 % des hommes sont âgés de 55 ans ou plus” ajoute l’I.N.S.E.E. La tranche d’âge la plus nombreuse chez les femmes est celle des 45-49 ans tandis que chez les hommes, ce sont les 65-69 ans qui sont les plus présents. Les différences se creusent quand on grimpe dans l’échelle des responsabilités. En effet, sur les 3 700 maires de Bour- gogne-Franche-Comté, 660 seu- lement sont des femmes. C’est

nisation progresse, elle demeure moins forte dans la région qu’au niveau national où elle atteint 40 %” souligne l’I.N.S.E.E. Bour- gogne-Franche-Comté. C’est d’ailleurs l’une des plus basses de France avec Grand-Est et la Corse. Une des raisons est que la Bourgogne-Franche-Comté compte de nombreuses com- munes de moins de 1 000 habi- tants où la parité n’est donc pas imposée sur les listes. Dans ces petites communes, les conseils municipaux sont également un peu moins féminisés : 33,2 % de femmes contre 34,5 % sur le plan national. Et moins de 33 % dans le Doubs.

À l’échelle de la région Bourgogne-Franche-Comté, 36 % des élus actuels des conseils municipaux sont des femmes. La parité est presque atteinte dans les communes de 1 000 habitants et plus.

L es lois en faveur de l’égalité hommes- femmes en politique ont été mises en place à partir des années 2000. Bonnes oumauvaises, elles ont aumoins le mérite de voir s’impliquer plus de femmes qu’avant en poli- tique. Ces règles de parité s’ap- pliquent dans les assemblées régionales, départementales, ainsi que dans les conseils muni- cipaux,mais seulement des com-

Effet de cette législation dans les conseils municipaux, la pro- portion de femmes est désormais de 36 %, contre 32 % dix ans auparavant. Ce début de parité est en progression de plus de 4 points sous l’impulsion de la loi qui impose, depuis 2014, l’al- ternance obligatoire d’un homme et d’une femme sur les listes proposées aux électeurs pour les 500 communes de 1 000 habitants et plus. “Si la fémi-

munes de 1 000 habitants et plus. Conséquence : la parité est obli- gatoirement atteinte en Bour- gogne-Franche-Comté dans tous les conseils départementaux, et près de l’être au Conseil régional où 47 % des élus sont des femmes.À l’Assemblée nationale et au Sénat, la parité est moins avancée : les femmes représen- tent 39 % des sénateurs et 32 % des députés de la région.

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