La Presse Bisontine 208 - Avril 2019

34 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°208 - Avril 2019

AUSTRALIE Elle revient de temps en temps à Besançon Angelica Merlot, femme de l’année ! Angelica Merlot, dont certains membres de la famille sont toujours installés à Besançon, brille à 15 000 kilomètres de la France. Cette médecin vient d’être élue femme de l’année pour la pertinence de ses recherches médicales contre le cancer.

C’est en Australie que cette jeune femme dont la famille est originaire du Haut-Doubs s’épanouit sur le plan professionnel.

À tout juste 24 ans,AngelicaMer- lot obtenait son doctorat en médecine à l’Université de Syd- ney, avec félicitations du jury. Dès cette période, elle s’est concentrée sur le développement de nouveaux médicaments pour tuer sélectivement les cellules cancéreuses. Le succès de ses recherches a contribué à la réali- sation d’un essai clinique visant à trai- ter des patients atteints de tumeurs avancées en Australie. Ses recherches portent sur les cancers les plus mortels, “notamment les cancers du pancréas et du cerveau, qui ont connu des progrès très limités” dit-elle. Plus précisément, Angelica développe de nouvelles cibles et de nouveaux médicaments pour lutter contre les cancers résistant aux médicaments et à leur propagation. La jeune chercheuse compte 29 publications de recherche, a reçu une série de prix (avec à la clé plus de 2 millions d’euros de finance- ment pour ces recherches) et a déjà présenté son travail lors de plus de 35 conférences en Australie et dans le monde. “Mon travail porte sur la com- préhension de la croissance et de la propagation des cancers et surtout sur la mise au point de nouveaux médica-

dans les domaines scientifiques, médi- caux et technologiques. “Je suis membre du groupe de travail sur l’égalité des sexes de l’U.N.S.W. (Université de Nou- velle-Galles du Sud) et je suis également responsable de la mise en œuvre d’ini- tiatives visant à responsabiliser les femmes et à promouvoir l’équité en médecine” ajoute Angelica qui a tou- jours été sensibilisée à la cause du can- cer. “Des membres de ma famille et cer- tains de mes amis ont été personnellement soit directement ou indirectement touchés par le cancer. Ce sont leurs histoires et leurs luttes, ainsi que celles de la communauté, qui m’ont encouragé à devenir chercheuse dans le domaine du cancer et à trouver des solutions pour en guérir” dit-elle. Cette récente distinction offre aussi à la chercheuse l’occasion “d’encourager les jeunes filles et les femmes à faire des études scientifiques et médicales et à faire carrière dans la recherche scientifique” ajoute-t-elle. Et le Doubs vu d’Australie, que repré- sente-t-il pour cette femme née sur le sol australien après l’installation de ces parents là-bas ? “J’ai rendu visite à ma grand-mère à Besançon à plu- sieurs reprises quand je vais en Europe

ments (pour arrêter leur croissance et propagation) pour les cancers les plus mortels, notamment les cancers du pan- créas et du cerveau, pour lesquels aucune amélioration des taux de survie n’a été constatée depuis bien longtemps” développe-t-elle. Toutes ces recherches lui ont donc valu de recevoir ce titre de “jeune femme de l’année” qui récompense les femmes qui ont excellé dans leur carrière ou qui ont apporté une contribution signi- ficative à leur communauté. Aujourd’hui âgée de 28 ans, Angelica Merlot occupe désormais le poste de

pour la première fois.” Angelica Merlot parle également par- faitement la langue française - comme quatre autres langues. “Je suis allé à l’école primaire française de Sydney où j’ai appris à parler et écrire la langue française. Je continue à parler à mes parents en français. Mon père et ma mère ont toujours de la famille en France. Étant donné l’occasion, j’adore les visiter” dit-elle depuis le bout du monde. Si elle n’envisage pas de venir s’installer dans le pays de ses parents et de ses ancêtres,Angelica se dit “impa- tiente d’y retourner. J’ai d’ailleurs de la famille dispersée dans toute la France. Je ne l’ai pas encore visitée en hiver, mais j’attends avec impatience de pou- voir skier un jour à Métabief !” dit- elle. n J.-F.H.

faire des conférences. C’est une ville si belle et verte avec une histoire immense. J’aime absolument. On va toujours au restaurant La Grange goûter les spé- cialités franc-comtoises en particulier la raclette et la fondue sourit Angelica pour qui le Doubs n’est jamais loin. La preuve : “À 5 minutes d’où je vis se trouve une banlieue qui s’appelle La Pérouse. C’est l’endroit où le comte de La Pérouse a mouillé avec ses deux bateaux, l’Astrolabe et la Boussole, et où on trouve une grande tombe de l’abbé Receveur qui est originaire de Noël- Cerneux. Chaque année, le deuxième dimanche de février, la mairie fournit une grande marquise en face du musée La Pérouse sous laquelle se déroule la commémoration de la première messe en latin faite par le Père Receveur qui de ce fait a consacré à Dieu l’Australie

responsable d’une équipe de chercheurs de l’Université de la Nouvelle-Galles du Sud et du Children’s Cancer Institute. “Je dirige le labo et je consacre son temps à mentorer les autres. Je contribue aussi à diverses initiatives communautaires et col- lectes de fonds” note la jeune Australienne. Son combat, c’est aussi la cause des femmes

Angelica Merlot parle parfaitement le français.

SAÔNE

Aide internationale Une chaîne de solidarité tissée entre la Franche-Comté et le Sahel Investie au Mali et au Niger, l’antenne saônoise de l’association humanitaire L.A.C.I.M. participe à bon nombre de projets en faveur de l’alphabétisation, de l’agriculture durable et de la santé.

L.A.C.I.M. de Saône souhaite s’inscrire dans une action durable avec les populations locales. Annick Preux ici au centre avec des Maliennes.

L a résidence artistique et le spectacle des finalistes de l’émission “Incroyable talent” (Strauss Serpent et Dandy Crew) ont attiré du monde sur le plateau de Saône début mars. “1 300 euros ont pu être récoltés avec des entrées en libre participation” , se félicite

Le parrainage d’habitants avec l’achat de 30 dromadaires, en partie remboursés, a permis en outre la mise en place d’un magasin solidaire avec un stock de base de mil, de blé, de pâtes et de thés. “On fonctionne en cercle vertueux” , conclut la pré- sidente. Tous les projets de L.A.C.I.M. sont financés via les adhésions. Un petit pourcentage du bénéfice de ses actions béné- voles sert aussi à rémunérer les permanents sur place. Porteuse autrefois de la grande fête de l’Afrique qu’elle a dû arrêter faute de bénévoles, L.A.C.I.M. de Saône aimerait voir à terme se fédérer les forces vives (et notamment les autres comités locaux à Montfaucon, Naisey-les-Granges, Besan- çon…). “Ce qui permettrait de porter des projets encore plus grands !” n S.G.

bataille de L.A.C.I.M. de Saône se trouve dans l’alphabétisation des femmes, avec le concours sur place de l’O.N.G. “G.A.E. Sahel”. Parmi ses projets en cours, elle travaille aussi sur l’agriculture durable en formant des paysans et jardiniers à l’uti- lisation du compost. Ailleurs, elle répond à des besoins pre- miers, d’accès à l’eau et à la santé, comme dans le village de Teghazer au Niger “que nous

dans la Loire, Les Amis d’un coin de l’Inde et du monde (L.A.C.I.M.) comptent aujourd’hui 200 comités locaux en France. Chacun soutient ses projets. “Le suivi se fait sur place dans chaque pays grâce à des personnes recrutées par L.A.C.I.M., et nous sommes aussi appelés à nous y rendre” , explique Annick. Au fil des années, les 80 adhé- rents de Saône ont vu des résul- tats encourageants avec “un accès à l’autonomie de certains villages quasi assuré à moyen terme.” Comme à Djimina (situé à 80 km de Bamako) “avec qui nous avons été jumelés pendant 25 ans.” Une école, des puits, des réserves de semence et une maternité avec une sage-femme formée et sensibilisée à l’excision y ont été construits en lien à l’O.N.G. “World vision”. Un autre grand cheval de

Annick Preux, présidente de l’antenne locale. Ce genre d’ac- tions, comme la vente de rosiers ou sa prochaine participation à la Diagonale du Doubs, L.A.C.I.M. de Saône les organise au profit de “ses jumeaux”. Qua- tre villages situés auMali (Sira- korobougou, Bamabougou et

Djefallé) et au Niger (Teghazer) où des besoins sont remontés par les villageois. Mais attention, pas question d’assistanat. “On ne s’investit qu’à la seule condition d’un effort partagé des habitants par des heures de travail, un apport financier…” Au départ créés

avons découvert tou- ché par la misère lors de l’un de nos voyages.” Elle y a fourni l’ensemble des livres scolaires, acheté un stock de médica- ment et agrandi l’es- pace santé. “On vou- drait aussi installer des panneaux solaires pour apporter de la lumière.”

Quatre villages jumelés.

L.A.C.I.M. de Saône a fourni

l’ensemble des livres à l’école de Teghazer au Niger.

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